1-When in Rome 1.52
2-Angelico Angelica 3.01
3-Lend Me Your Ears 1.39
4-Back Seat Fettucini 1.43
5-Four Hearts In 3-4 3.30
6-A Failed Houdini 2.25
7-The Ukulele Lady 2.16
8-Lipton Love 1.52
9-Sometimes Something 1.51
10-Fizzy Frizzi 1.06
11-A Sousage Serenade 2.39
12-4 K n'D 1.39
13-Tortoni Testosterone 1.22
14-She Should Have
Checked His Credit Blues 2.20
15-The Mermaid With
Flaxen Hair 6.03
16-Tell It To The Fountain 3.02
17-Forever Whenever in Rome 3.12

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

BSX Records CY-PROMO-004

Produit par:
Christopher Young, Flavio Motalla
Orchestrations:
Pete Anthony, Bruce Babcock,
Kristen Baum, Jim Honeyman,
Sujin Nam, Joohyun Park,
David Shephard, Andrew Spence,
Brandon K. Verrett, Sunna Wehrmeijer

Programmation score:
Adam Barber
Coordination score:
Mark Buys, Luigi Pulcini,
Rebekah Touma

Montage musique:
Sally Boldt, Thomas Milano
Supervision musique:
Dave Jordan

Artwork and pictures (c) 2010 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: ***
WHEN IN ROME
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
« When in Rome » (C’était à Rome) est le remake de « Three Coins in the Fountain » (La fontaine des amours), film romantique de Jean Negulesco sorti en 1954. Pour cette nouvelle version 2010, c’est Mark Steven Johnson qui s’attèle à la réalisation, ce qui est loin d’être une bonne nouvelle – le réalisateur est l’auteur de quelques sombres navets incluant « Daredevil », « Ghost Rider » ou « Killing Season » - « When in Rome » raconte l’histoire de Beth Martin (Kristen Bell), une jeune conservatrice qui travaille au Guggenheim, prestigieux musée d’art de Manhattan à New York. Son travail l’accapare tellement qu’elle semble avoir complètement délaissé sa vie privée, surtout depuis qu’elle a perdu toute foi en l’amour à force d’atteindre une romance parfaite qui n’arrive jamais. Lorsqu’elle apprend que sa jeune soeur Joan (Alexis Dziena) se marie à Rome, Beth décide de se rendre en Italie au mariage de Joan, où elle y fait la connaissance de Nick Beamon (Josh Duhamel), le témoin du marié. Nick aide alors Beth à sortir de quelques situations très gênantes, mais la jeune femme semble prendre ses distances avec le jeune homme. Alors qu’elle espère enfin vivre une grande histoire d’amour, Beth découvre Nick en train d’embrasser une autre femme, puis, à nouveau déçue, elle finit la soirée ivre dans la fontaine de l’amour, sur la place devant l’église où Joan s’est mariée. Elle s’empare alors de quelques pièces jetées dans la fontaine, parmi lesquelles se trouve un jeton de poker, une pièce rare, un penny, un euro et une fausse pièce d’illusionniste. Peu de temps après, Joan lui explique qu’il existe une légende au sujet de cette fontaine, qui dit que si l’on s’empare d’une pièce de la fontaine, on s’empare par la même occasion de l’amour de son propriétaire. De retour à New York, Beth fait la connaissance de plusieurs individus au comportement fort étrange, qui semblent excessivement amoureux d’elle, incluant l’homme d’affaires Al (Danny DeVito), l’illusionniste Lance (Jon Heder), le peintre Antonio (Will Arnett) et le mannequin narcissique Gale (Dax Shepard). Elle comprend dès lors que la légende de la fontaine de l’amour est vraie et que la seule solution pour mettre fin à cette situation, c’est de ramener les pièces à la fontaine de Rome. Mais alors qu’elle tombe amoureuse de Nick, elle réalise que le jeton de poker lui appartient et qu’il n’est donc pas réellement amoureux d’elle. C’est pourquoi elle rejette ses avances, persuadée que cela ne pourra jamais fonctionner entre eux.

Malgré un scénario plutôt malin qui repose sur une légende (imaginaire) liée à une fontaine de l’amour, le film de Mark Steven Johnson peine à convaincre pleinement, notamment en raison d’une succession de gags indigents et même pas drôles qui semblent sortir tout droit d’une autre époque. Si la scène où Beth se ridiculise en public lors du mariage de sa jeune soeur peut encore prêter à sourire, les gags visuels où Nick se casse la figure dans la rue ou se paie un poteau en pleine poire nous laissent quand à eux plus dubitatifs. Est-ce que ce genre d’humour venu d’un autre âge fonctionne dans le cinéma des années 2010, et surtout, est-ce que c’est réellement ce que l’on veut voir lorsqu’on regarde une prétendue comédie romantique comme « When in Rome » ? Malgré son postulat de départ charmant et un peu naïf – une jeune carriériste désabusée rêve d’amour mais pense que la romance avec celui qu’elle aime est impossible en raison d’une légende stupide – « When in Rome » s’enfonce dans la bêtise avec les scènes lourdingues où la mignonnette Kristen Bell se fait « stalker » par cinq personnages au comportement véritablement obsessionnel et irrationnel – ce serait très glauque sur le papier si Mark Steven Johnson n’avait pas su apporter à ces cinq hurluberlus une dimension loufoque et gentillette qui désamorce toute impression de harcèlement ! – Et pourtant, les thèmes abordés dans le film sont suffisamment intéressants pour permettre un autre traitement que celui réservé par Mark Steven Johnson sur ce film ! On y retrouve ainsi le thème habituel de la jeune femme moderne en quête de l’amour idéal dans un monde dominé par la rentabilité, le travail, l’argent et la consommation, et qui, malgré tout, rêve encore du prince charmant qui viendra l’enlever sur son fier destrier. Sauf qu’entre les mains d’un réalisateur balourd comme Johnson, cela donne un résultat de bien piètre qualité, sans oublier les stéréotypes habituels inhérents au genre et une fin ultra prévisible et sans surprise.

Le seul à trouver véritablement son compte sur « When in Rome » reste encore Christopher Young, qui retrouve Mark Steven Johnson après « Ghost Rider » (2007). Pour le compositeur, c’est l’occasion de renouer avec le genre de la comédie, qu’il a déjà abordé dans des films tels que « The Big Kahuna », « Sweet November », « Bandits » ou « Beauty Shop », et plus précisément de la comédie romantique, Young ayant ainsi composé la musique de « Love Happens » (2009), l’année avant « When in Rome ». Pour le nouveau long-métrage de Mark Steven Johnson, le compositeur écrit une partition rafraîchissante incluant la section orchestrale des 50 musiciens du Hollywood Studio Symphony avec quelques instruments solistes incluant piano, glockenspiel, mandoline et accordéon, évoquant les décors de Rome et de l’Italie dans le film. Le score de « When in Rome » est léger, poétique et amusant, Young semblant s’être bien amusé sur le film qui lui permet de s’évader du registre des thrillers et des films d’horreur qu’il met habituellement en musique. Dans « When in Rome », le score débute avec le thème principal, très jolie mélodique sur un tempo de valse légère dominée par guitare, cordes, bois, mandoline, glockenspiel et accordéon. Ce thème évoque clairement l’idée de romance de manière nostalgique et poétique avec un soupçon de tendresse évoquant l’Europe à travers le jeu des instruments solistes. « Angelico Angelica » est quand à lui plus typique du style comédie habituel de Young avec l’emploi de bois sautillants sur fond de pizz avec accordéon et mandoline. Plus amusant, « Lend Me Your Ears » évoque une ballade italienne populaire avec son refrain de mandoline joyeux et sautillant évoquant les déboires de la jolie Beth et le sortilège des pièces de la fontaine d’amour. Young s’amuse ici à pasticher le style des musiques de la dolce vita façon Nino Rota dans les années 60.

« Four Hearts in 3-4 » évoque l’idée de la romance avec une valse lente et mélancolique dominée par un joli mélange de piano/glockenspiel plutôt minimaliste sur fond de cordes et guitare. Le thème romantique de « Four Hearts in 3-4 » suggère ici la quête d’amour avec un soupçon de nostalgie tout à représentatif du travail de Christopher Young sur « When in Rome ». L’envolée orchestrale de « Four Hearts in 3-4 » accompagne par ailleurs la scène où Beth, les pieds dans la fontaine de l’amour, s’empare des pièces et déclenche sans le savoir le sortilège qui va envoûter quatre individus qui tomberont follement amoureux d’elle sans raison. Le thème principal est par ailleurs repris sur la fin du morceau dans une très belle version pour cordes, guitares et accordéon, pour ce qui reste l’un des meilleurs morceaux du score. « A Failed Houdini » et « Sometimes Something » évoquent quand à eux l’aspect plus comédie du film, avec de nouveaux passages bondissants aux sonorités mickey-mousing, qui rappellent, avec leurs pizz et leurs bois ironiques et bondissants le style de « The Man Who Knew Too Little » ou « Head Above Water ». Il y a aussi ces valses aux sonorités italiennes plus légères et nostalgiques comme « The Ukulele Lady », mais c’est surtout le thème principal romantique que l’on apprécie ici, Young le développant à quelques reprises, incluant notamment une jolie version pour piano dans « Lipton Love » pour la relation entre Beth et Nick dans le film. Young prend du bon temps dans « Fizzy Frizzi » où il pastiche la célèbre tarentelle napolitaine en faisant au passage un jeu de mot dans le titre du morceau avec le nom de Fabio Frizzi, célèbre compositeur italien de musique de film. De la même façon, l’amusant « A k n’d » semble surgir tout droit d’une rengaine populaire italienne qu’on entendrait dans un restaurant italien !

Le thème romantique est repris aux cordes dans « A Sausage Serenade », alternant encore une fois avec un passage comédie plus fonctionnel comme « Tortoni Testosterone » qui se conclut par ailleurs par une autre allusion au thème principal. Les 6 minutes de « The Mermaid With Flaxen Hair » permettent à Young d’osciller entre orchestre et solistes pour l’un des rares passages plus longs du score, nous amenant au dernier acte du film, alors que Beth cherche à retrouver les pièces de la fontaine de l’amour pour mettre fin au sortilège. Young met ici les bouchées doubles avec l’un des rares passages aventureux du score, alors que Beth appelle ensuite Nick pour le remercier de lui avoir fait à nouveau ressentir l’amour : à noter à la quatrième minute la reprise du thème principal aux cuivres dans une variante aventureuse du plus bel effet ! L’histoire se conclut dans « Tell it to the Fountain » avec une jolie reprise du thème principal, plus exubérant et ample, évoquant l’inévitable happy-end final, qui débouche sur le joli « Forever Whenever in Rome ». Christopher Young signe donc une jolie partition pour « When in Rome », fraîche, charmante, légère et plaisante, où le compositeur semble passer du bon temps et s’amuser comme un petit fou malgré le côté souvent très prévisible de sa musique, sans aucune surprise particulière dans le film comme sur l’album. Il n’en demeure pas moins que le score de Young est l’un des rares éléments positifs du film, qui cohabite à l’écran avec une pléiade de chansons diverses. Le score de « When in Rome » prend une toute autre tournure sur l’album promo publié par le compositeur, qui nous permet d’apprécier pleinement son travail sur l’instrumentation et les mélodies, et ce même si elle reste à coup sûr une partition sympathique mais aussi très mineure dans la filmographie du compositeur.



---Quentin Billard