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1-Bear Chase 2.08
2-Walk to the Forest 3.43 3-Fun at the Morgue 2.38 4-Waiting at Night 2.33 5-Chasing the Myth 3.43 6-It's Not Your Fault 1.23 7-Trashing the Pier 2.13 8-Travis' Story 2.35 9-Attack at the Site 1.01 10-You Were All Brave 1.34 11-Night Boat Attack 3.05 12-Breaking In Breaking Out 4.42 13-Piecing It Together 2.32 14-Search for the Cave 2.13 15-The Creature's Lair 7.29 16-Fighting the Beast 7.50 17-Safety 1.53 Musique composée par: Paul Leonard-Morgan Editeur: MovieScore Media/Kronos Records MMS14018/KR Score produit par: Paul Leonard-Morgan Mixage score: Rupert Coulson Album produit par: Mikael Carlsson Producteur exécutif musique: Vincent Favrat Assistante compositeur: Caroline Gorman (c) 2013 China Film Group/Midsummer Films/Ripken Productions/Zhongshida International Media. All rights reserved. Note: *** |
LEGENDARY : TOMB OF THE DRAGON
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Paul Leonard-Morgan
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Les DTV se multiplient chaque année sur le marché de la vidéo avec une constance assez effarante. On se demande parfois même ce qui peut autant motiver les concepteurs de ces direct-to-video dans un marché totalement saturé où les bonnes productions deviennent très rares. Et c’est dans ce contexte que sort « Legendary : Tomb of the Dragon », connu dans nos contrées sous le titre « La crypte du dragon », un titre franchement idiot étant donné qu’il n’y a pas de crypte dans le film et que la créature que l’on aperçoit à la fin de l’histoire n’est même pas un dragon ! Réalisé par Eric Styles et sorti en DVD en 2013, « Legendary : Tomb of the Dragon » raconte les péripéties du Dr. Travis Preston (Scott Adkins), un cryptozoologiste spécialisé dans l’étude des nouvelles espèces. Au cours d’une expédition en pleine forêt où Travis recherche un ours géant, le chasseur d’animaux Harker (Dolph Lundgren) est blessé tandis qu’un autre scientifique est tué. Peu de temps après cet échec, Travis Preston est contacté par un avocat (James Lance) qui travaille pour un mystérieux client et désire l’engager pour se rendre en Chine afin de capturer une créature géante. Travis accepte la mission et se rend alors sur place, où il découvre que son vieux rival Harker a lui aussi été engagé par les dirigeants d’un chantier menacé par l’énigmatique créature. Chacun décide de se lancer à la poursuite du monstre avec deux objectifs diamétralement opposés : alors que Travis compte capturer la créature pour l’étudier, Harker n’a qu’une idée en tête : l’abattre pour de bon et empocher une bonne quantité d’argent.
Avec un scénario pareil, difficile de s’attendre à autre chose qu’une bête série-B comme on en voit régulièrement tous les mois dans les bacs des supermarchés au rayon des DVD en promo. Pourtant, le film semble attrayant au premier abord : Scott Adkins et Dolph Lundgren, deux spécialistes des films d’action (de deux générations différentes), qui se sont déjà croisés dans « Expendables 2 », un tournage en Chine, de la 3D, une créature animée numériquement (malgré un budget très limité), Moshe Diamant à la production (il a travaillé dans les années 90 sur quelques productions de Jean-Claude Van Damme), tout semblait bien partie. Seulement voilà, le résultat est d’un tout autre acabit ! Sauf être une véritable catastrophe, « Legendary : Tomb of the Dragon » est un film assez sympathique et distrayant mais qui n’a aucune ambition particulière, qui ne prend aucun risque, et qui a même bien du mal à décoller. Exemple flagrant : pourquoi avoir engagé Scott Adkins et Dolph Lundgren, connus tous deux pour leurs performances martiales exceptionnelles alors qu’aucun des deux acteurs n’a la moindre scène de combat dans le film ? On s’attendait même à voir les deux rivaux se coller des pains et nous rappeler par la même occasion pourquoi ils sont des spécialistes des arts martiaux, sauf qu’au lieu de cela, il faudra se contenter de quelques échanges verbaux cinglants et d’un ou deux petits coups de poing fort timides : décevant ! Difficile de voir autre chose dans ce choix curieux qu’un simple opportunisme de la part des concepteurs de ce DTV. Avec quelques scènes de suspense, une galerie de seconds rôles convenus et inutiles (la jolie interprète chinoise campée par la charmante Yi Huang) et une confrontation finale dans une caverne avec la créature (qui ressemble à une sorte de triton géant), difficile de s’imaginer un film plus cliché, qui recycle tout ce qui a déjà été fait dans le genre – « Godzilla », « Rogue », « Lake Placid » - Rajoutez à cela un message écolo simpliste (il ne faut pas déranger la faune locale !), et quelques touches d’humour, et vous obtenez « Legendary », un DTV finalement très édulcoré visant un grand public, qui ne tient pas complètement ses promesses (ce qui était annoncé comme un énième monster movie terrifiant se solde finalement en une sorte de Godzilla sur l’île aux enfants !). Bien évidemment, inutile de tirer sur l’ambulance, le film n’avait de toute façon ni les moyens ni la prétention de réaliser quelque chose d’exceptionnel, mais on se serait attendu à un script un peu mieux fichu et des idées un peu plus intéressantes pour cette co-production américano-chinoise finalement assez molle et très convenue. Seule la partition orchestrale de Paul Leonard-Morgan semble réussir à tirer son épingle du jeu dans le film. Le compositeur est connu jusqu’à présent pour ses musiques de films tels que « Limitless » ou « Dredd », ainsi que ses quelques travaux pour la télévision et les jeux vidéo. Pour « Legendary », Paul Leonard-Morgan concocte une partition orchestrale à l’aide de banques de sons et d’une pléiade de synthétiseurs et autres samples électro à la mode. Enregistrée à Glasgow, le musicien s’offre par la même occasion les services du violoniste Greg Lawson et de la chanteuse Cariss Crosbie pour les besoins du film. Le film débute sous le signe de l’action avec un premier déchaînement orchestral pour la scène de la traque de l’ours géant au début du film : percussions ‘action’ tonitruantes, cuivres musclés, cordes agitées, bois nerveux, guitare électrique rock, il y a une énergie communicative dans la partition qui tente de rehausser le niveau d’images bien faiblardes. On devine ici des influences des productions Remote Control d’Hans Zimmer ou de Brian Tyler, surtout dans le maniement des percussions samplées et de rythmes assez caractéristiques. Plus intéressant, « Walk to the Forest » utilise des samples électro plus expérimentaux avec un premier thème de clavier accompagné de notes vaporeuses de violon et de la voix éthérée de Cariss Crosbie. Le violon apporte ici une touche ‘americana’ plaisante au score, évoquant l’idée de la nature sauvage. « Fun at the Morgue » verse quand à lui dans la musique de comédie avec ses notes bondissantes de cordes (samplées), de bois, de basse, d’orgue hammond et de percussions exotiques. Dommage que les samples d’orchestre paraissent souvent assez limités au niveau du jeu des cordes, même s’il faut quand même bien reconnaître que les parties orchestrales sonnent malgré tout de manière assez réaliste, surtout dans les passages d’action. Le suspense est de mise dans « Waiting at Night » pour lequel Paul Leonard-Morgan a l’occasion de développer la tension alors qu’il évoque la présence de la créature sur le chantier chinois la nuit. L’action reprend ensuite le dessus dans « Chasing the Myth » où il évoque la détermination de Travis Preston à retrouver et capturer le monstre, à l’aide de quelques rythmes rock bien placés et le retour du violon soliste. Le morceau se conclut par ailleurs sur le ton de l’aventure avec un passage orchestral plus exubérant et quelques sonorités de flûte asiatiques évoquant les décors chinois du film. Le thème de Travis est dévoilé par une guitare sèche dans « It’s Not Your Fault », reconnaissable à sa mélodie ascendante de trois notes, plus intime et mélancolique. Une attaque de la créature est illustrée ensuite dans « Trashing the Pier » alors que le monstre sème la panique sur le port près du chantier. On retrouve ici les percussions agressives et les rythmes orchestraux plus belliqueux de « Bear Chase ». Paul Leonard-Morgan se fait plaisir tout au long du film en oscillant ainsi entre les morceaux d’action/suspense, les moments plus légers et les passages plus mélancoliques comme le joli « Travis’ Story » où le thème de Travis est repris aux cordes avec guitare et bois alors que Travis raconte son histoire au Dr. Lan Zeng. La seconde partie évolue rapidement vers un style plus rock et fun à l’aide de la section rythmique et de l’orgue hammond funky de « Fun at the Morgue ». La créature sème cette fois le chaos sur le chantier dans le redoutable « Attack at the Site » où le compositeur met cette fois-ci les bouchées doubles, tout comme « Night Boat Attack » où l’orchestre samplé est renforcé par une avalanche de percussions et de quelques guitares électriques rock, pour ce qui reste l’un des meilleurs morceaux d’action du score de « Legendary ». Si un passage comédie comme « Breaking Out » peut prêter à sourire mais lasse assez rapidement, hormis son final rock plus trépidant, « Search for the Cave » nous amène au dernier acte du film alors que Travis et son équipe recherchent la caverne du monstre afin de le capturer et de mettre fin à la terreur qui sévit sur le chantier. Le compositeur parvient ici à maintenir la tension pendant les 4 minutes du morceau, entre sursauts agressifs et suspense atmosphérique qui doit beaucoup au maniement des samples et des parties orchestrales. On débouche ainsi sur le très long « The Creature’s Lair » pour l’affrontement final, incluant les 8:54 intenses de « Fighting the Beast » (le morceau est, comme son prédécesseur, beaucoup trop long et répétitif en écoute isolée). Le calme revient alors avec « Safety » qui reprend une dernière fois le thème de trois notes de Travis en guise de conclusion. Paul Leonard-Morgan signe donc pour « Legendary » une partition synthétique plutôt adroite et variée, évoquant parfaitement dans le film cette idée de chasse au monstre sur fond de nature sauvage et d’écologie, dont l’écoute s’avère malheureusement assez fastidieuse sur la longueur, en raison de la qualité souvent limitée des samples d’orchestre et de quelques morceaux d’action conclusifs trop longs (un premier de 7 minutes et un second qui frôle quasiment les 9 minutes ! Un découpage en plusieurs segments de ces passages aurait été plus judicieux sur l’album !). Il paraît évident que Paul Leonard-Morgan a encore bien du chemin à faire s’il compte s’imposer dans la cours des grands, mais ses efforts sur ses derniers films sont notables et le score de « Legendary » mérite qu’on s’y attarde quelques instants, même si le tout reste très fonctionnel et a bien du mal à sortir hors du cadre des musiques de DTV à petit budget. Vivement des projets plus conséquents pour le compositeur, qui doit encore nous prouver ce qu’il a réellement dans le ventre ! ---Quentin Billard |