1-I Remember Everything 2.04
2-Backdoor Breach 3.50
3-Converging in Athens 4.13
4-Motorcycle Chase 6.53
5-A Key to the Past 2.37
6-Berlin 2.02
7-Decrypted 5.34
8-Flat Assault 2.39
9-Paddington Plaza 6.46
10-White Van Plan 2.49
11-Las Vegas 3.48
12-Following the Target 3.29
13-Strip Chase 4.59
14-An Interesting Proposal 2.13
15-Let Me Think About It 2.20
16-Extreme Ways (Jason Bourne) 4.56*

*Ecrit et interprété par Moby.

Musique  composée par:

John Powell/David Buckley

Editeur:

Back Lot Music BLM-648

Score produit par:
John Powell
Direction de la musique pour
Universal Pictures:
Mike Knobloch
Supervision musique pour
Universal Pictures:
Rachel Levy
Music business affairs
Universal Pictures:
Tanya Perera, Kyle Staggs
Arrangements et musique additionnelle:
Batu Sener
Arrangements additionnels
et programmation de:
Luke Richards
Sound design:
Michael White
Assistant Mr Buckley:
Ed McCormack
Programmation additionnelle MIDI:
Logan Stahley, Anthony Willis
Assistants production score:
Sydney Harrison, Abhay Manusmare
Supervision montage musique:
Peter Myles
Monteurs musique:
Tom Carlson, Sally Boldt
Orchestrateur superviseur:
John Ashton Thomas
Orchestrations:
Geoff Lawson, Tommy Laurence
Préparation musique:
Mark Graham
Montage score digital:
David Channing
Directeur de production
pour Back Lot Music:
Jake Voulgarides
Manager marketing pour
Back Lot Music:
Nikki Walsh

Album dédié à:
Melinda Lerner, Oliver Powell

Artwork and pictures (c) 2016 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: **
JASON BOURNE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell/David Buckley
« Jason Bourne » est le cinquième épisode d’une franchise initiée en 2002 par Doug Liman puis très vite récupérée par Paul Greengrass en 2004 et 2007, incluant un épisode à part, « The Bourne Legacy » en 2012 avec Jeremy Renner qui prend la succession de Matt Damon. Annoncé depuis quelques années, « Jason Bourne » permet à Paul Greengrass de rempiler pour ce cinquième film sorti en salles en 2016, le quatrième film à mettre en scène Matt Damon dans la peau de Jason Bourne. Pour assurer sa survie, Bourne se cache et vit de combats illégaux à mains nues. Pendant ce temps, Nicky Parsons (Julia Stiles) collabore avec le hacker Christian Dassault (Vinzenz Kiefer). Elle réussit à s’introduire dans les serveurs de la CIA depuis un ordinateur à Reykjavik en Islande où elle copie des fichiers liés aux opérations noires de l’agence. C’est ainsi que Nicky découvre des documents relatant le recrutement de Jason Bourne dans l’opération Treadstone et l’implication de son père Richard Webb. Mais l’intrusion de Nicky est très vite détectée par des agents de la CIA qui implantent un malware espion dans la clé USB qu’elle emporte avec elle, ignorant tout de le menace qui pèse sur elle. Nicky se rend ensuite en Grèce où elle contacte Jason Bourne afin de lui révéler toutes ces précieuses informations. Les deux individus sont alors pris en filature par des hommes d’Heather Lee (Alicia Vikander), chef de la division du cyber-espionnage qui travaille sous les ordres du directeur de la CIA Robert Dewey (Tommy Lee Jones). Traqués en pleine manifestation qui dégénère sur la place Syntagma, Jason et Nicky réussissent à s’échapper mais cette dernier est finalement tuée par l’Atout (Vincent Cassel), ancien tueur de la CIA qui travaille pour le compte de Dewey. Bien déterminé à découvrir toute la vérité sur son passé, Jason Bourne se rend ensuite à Berlin pour y rencontrer Dassault qui déchiffre tous les documents. C’est ainsi que Jason découvre la vérité au sujet de son père et son implication dans le programme Treadstone. Hélas, le logiciel espion implanté dans la clé USB de Nicky permet à la CIA de retrouver sa trace, et Jason est à nouveau traqué par les hommes de Lee et Dewey. Bourne se rend ensuite à Londres, à la recherche des réponses qui lui manquent au sujet de Treadstone et du rôle de son père dans ce programme secret de la CIA.

« Jason Bourne » est donc le cinquième opus de la saga et clairement l’épisode de trop ! Alors que chaque film de la franchise a semblé reproduire constamment le même schéma, avec des scénarios toujours plus identiques où l’on met en scène un héros traqué et amnésique qui cherche à découvrir la vérité sur son passé tout en déjouant une vaste conspiration d’état impliquant des hauts dirigeants de la CIA et du gouvernement américain, cet épisode 5 semble un décalque plan par plan des précédents films. Outre le fait qu’on y retrouve un Matt Damon moins vif que d’habitude – et qui semble avoir pris un petit coup de vieux – le scénario est clairement le point faible du film, reproduisant à la lettre chaque péripétie et chaque événement relaté dans les précédents films. On y retrouve ainsi une course-poursuite dans les rues d’une ville, un tueur planqué sur un toit, une bagarre dans un appartement, des scènes dans différents pays d’Europe, des révélations sur le passé du héros (on pensait qu’il avait déjà tout découvert, que lui restait-il réellement à découvrir encore ???) et un combat final violent, tout semble avoir été fait pour satisfaire les fans au détriment de ceux qui s’attendaient à un épisode renouvelant la franchise, alors que Paul Greengrass fait tout pour imiter ce qu’il a déjà fait depuis 2004. Clairement, la saga « Jason Bourne » est à bout de souffle, le film n’a plus rien d’intéressant à raconter, même Matt Damon a l’air bien moins convaincu qu’à l’accoutumée. On est clairement face ici à un film de producteur, qui n’ont qu’un seul but : engranger davantage d’argent sur le dos d’une franchise saturée en fin de course ! Quand à Paul Greengrass, il fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir filmer des courses poursuites toujours plus ahurissantes, caméra à l’épaule, avec un rythme nerveux et un style toujours très réaliste – à ce titre, la longue course poursuite en voiture à Las Vegas est le véritable clou du spectacle – Niveau casting, on appréciera la présence de vétérans comme Vincent Cassel ou Tommy Lee Jones, sans oublier la jolie Alicia Vikander, dans un rôle ambigu d’une directrice du contre-espionnage aux motivations incertaines.

La partition musicale de « Jason Bourne » est à nouveau confiée à John Powell, qui se voit cette fois-ci épaulé par David Buckley, plus connu pour ses travaux pour les productions Remote Control d’Hans Zimmer. Comme le film lui-même, la musique de ce cinquième épisode est un décalque intégral de tout ce que Powell a déjà fait précédemment sur les trois premiers films de la franchise. Il faut néanmoins signaler pour commencer que la création de la musique n’a guère été aisée pour John Powell, puisqu’au moment où il commença à travailler sur le film, son épouse la photographe Melinda Lerner décéda tragiquement à l’âge de 56 ans. C’est ce qui explique par conséquent l’arrivée de David Buckley qui signe une partie de la musique aux côtés d’un Powell que l’on devine peu concerné par le film à l’écoute du score. D’une façon générale, « Jason Bourne » ressemble exactement à tout ce que Powell a fait précédemment sur la franchise. « I Remember Everything » débute le film au son du fameux thème principal de cordes la saga baignant dans une atmosphère sombre et tendue, incluant le fameux motif mystérieux de basson associé à l’identité de Bourne dans les quatre films. On retrouve aussi les percussions et les rythmes électroniques habituels du compositeur, qui créent d’emblée une atmosphère de menace, de conspiration et de danger. « Backdoor Breach » illustre ainsi la scène du début où Nicky pirate les ordinateurs de la CIA depuis l’Islande. Ici aussi, on retrouve un même mélange de cordes tendues et de rythmes synthétiques nerveux et omniprésents. Powell et Buckley font monter ici la tension à l’aide de percussions toujours plus nerveuses et agressives, débouchant sur « Converging in Athens » pour la scène où Jason et Nicky se retrouvent en Grèce. C’est l’occasion pour le compositeur d’utiliser le sound design habituel accompagné de quelques loops électro modernes indissociables de l’univers musical de la franchise « Jason Bourne ». Très vite, on bascule ainsi dans l’action pure alors que les deux individus se font repérer et prendre en chasse par des agents de la CIA.

Ici aussi, place à un flot ininterrompu de percussions tribales/synthétiques dans « Converging in Athens », reprenant les rythmiques et les banques de sons déjà entendues dans « The Bourne Identity », « Supremacy » et « Ultimatum ». La longue poursuite en moto dans les rues d’Athènes offre l’occasion à Powell et Buckley de nous offrir 6 minutes 54 d’action pure et dure pour un déchaînement orchestral, électronique et percussif reposant bien souvent sur une succession de percussions et des ostinatos de cordes staccatos entêtantes, incluant une certaine quantité de sound design électro. On ressent clairement ici le danger et la frénésie de cette poursuite endiablée dans les rues de la ville avec un tempo qui ne cesse d’accélérer, même si la musique semble totalement écrite en pilotage automatique, sans la moindre once d’idée ou d’originalité – en tout cas, rien que l’on n’ait pas déjà entendu des milliers de fois auparavant – « A Key to the Past » se montre en revanche plus sombre et dramatique avec l’emploi appuyé des cordes évoquant la quête de vérité de Jason Bourne au sujet de son passé. « Berlin » évoque l’arrivée de Jason en Allemagne à l’aide d’une nouvelle série de loops électro et de percussions incluant les sempiternels ostinatos de cordes. Ici aussi, on ressent une tension sous-jacente, un danger omniprésent, où rien ne semble être sûr. La tension débouche sur l’explosif « Decrypted » alors que Dewey a retrouvé la trace de Bourne à Berlin. Pas grand chose de neuf avec « Flat Assault » ou « Paddington Plaza » qui alternent entre suspense et action de manière très routinière et ultra fonctionnelle. Pareil pour « White Van Plan » ou « Las Vegas » qui pourraient avoir été écrit par n’importe quel compositeur de chez Remote Control. Les rythmes électro/techno s’accentuent dans « Following the Target » pour le dernier acte du film à Las Vegas où les formules musicales sont toujours les mêmes, répétés jusqu’à plus soif dans le film.

L’action débouche sur les 5 minutes nerveuses et agressives de « Strip Chase » pour la poursuite finale à Las Vegas entre Jason et l’Atout, morceau qui se caractérise par ses nombreux changements rythmiques et son flot incessant de percussions et d’ostinatos de cordes. « An Interesting Proposal » et « Let Me Think About It » concluent le récit de manière peu intéressante, évoquant l’ambiguïté du personnage d’Heather Lee et ses intentions douteuses, avant de déboucher sur une énième reprise du fameux « Extreme Ways » de Moby, arrangé spécifiquement pour ce cinquième épisode lors du générique de fin – musique récurrente dans toute la saga – On ressort donc plus que déçu de l’écoute de « Jason Bourne », un score peu inspiré, écrit en pilotage automatique, sans aucune conviction ni même réelle envie d’en faire plus. Powell et Buckley appliquent toutes les recettes du genre à la lettre, sans réelle passion, sans ambition particulière autre que celle d’accompagner simplement les images et l’ambiance nerveuse du film de Paul Greengrass. Les musiques de la saga Jason Bourne n’ont jamais brillé par leur passion ou leur enthousiasme particulier, recyclant constamment les mêmes idées musicales d’un film à un autre, mais force est de constater qu’à l’instar des concepteurs du film, la musique de John Powell n’a plus rien à dire et tourne dangereusement en rond. Il est grand temps pour tout le monde de passer à autre chose et de mettre un terme à une franchise qui n’a que trop duré et dans laquelle tout le monde semble s’ennuyer ferme, à commencer par un Powell visiblement peu inspiré par son sujet – sans oublier des événements personnels bien tristes qui l’ont certainement empêché d’en faire plus – Encore une fois, seuls les inconditionnels du style Remote Control adhéreront à la musique de « Jason Bourne », dans le film comme sur l’album, mais les autres s’ennuieront dès les premières minutes et zapperont très vite !



---Quentin Billard