1-Foley Finds Mikey 1.20*
2-Bad Guys 1.23**
3-Flowers 0.23*
4-Foley Busted 1.29*
5-Cops Follow Merc 0.43
6-Late Dinner/Warehouse 2.48*
7-Shoot Out 1.44
8-Customs 1.31
9-The New Team 0.40*
10-Chase to Harrow's 2.42*
11-Rosewood/Foley to Gallery 0.57*
12-The Discovery 2.15*
13-Rosewood Saves Foley/
Rosewood/Foley to Mansion 3.10
14-Good Guys on Grounds 3.14*
15-Foley Shoots a Bad Guy 1.22
16-Zack Shoots 1.06
17-Zack Shot 0.54
18-Maitland Shot 0.51**

Bonus Tracks

19-Shoot Out (alternate ending) 1.42
20-The Discovery (alternate) 2.18*
21-The Discovery (theme suite) 2.51
22-Zack Shot (alternate) 0.54
23-Axel F (album version) 3.00
24-Shoot Out (album version) 2.44

Songs

25-The Heat Is On 3.45***
26-Neutron Dance 4.12+
27-New Attitude 4.36++
28-Do You Really (Want
My Love?) 3.41+++
29-Stir It Up 3.36#

*Contains "Axel F
(Theme from "Beverly Hills Cop")
**Contains material
not used in film
***Interprété par Glenn Frey
Ecrit par Harold Faltermeyer
et Keith Forsey
+Interprété par The Pointer Sisters
Ecrit par Danny Sembello
et Allee Willis
++Interprété par Patti LaBelle
Ecrit par Sharon Robinson,
Jon Gilutin, Bunny Hull
+++Interprété par Junior
Ecrit par Junior et
Glenn Nightingale
#Interprété par Patti LaBelle
Ecrit par Danny Sembello
et Allee Willis.

Musique  composée par:

Harold Faltermeyer

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1406

Musique produite par:
Harold Faltermeyer
Monteur musique:
Bob Badami
Producteur exécutif album:
Dan Goldwasser
Producteurs exécutifs pour
La-La Land Records:
MV Gerhard, Matt Verboys
Mixdown stéréo:
Neil S. Bulk
Direction de la musique
pour Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Coordinateur album:
Eric Ybanez
Consultant projet:
Lukas Kendall
Assistance de production:
Frank K. DeWald

Artwork and pictures (c) 1984 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
BEVERLY HILLS COP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harold Faltermeyer
« Beverly Hills Cop » (Le Flic de Beverly Hills) fait partie de ces classiques du cinéma américain des années 80 que l’on ne présente plus. Réalisé par Martin Brest en pleine ère du buddy movie – deux policiers aux méthodes opposés obligés de s’associer pour résoudre une enquête - le film doit beaucoup à l’interprétation ahurissante d’Eddie Murphy, qui s’était déjà fait connaître quelques années auparavant sur un film policier vaguement similaire, « 48 Hours » (aux côtés de Nick Nolte), sorti en 1982. Il faut rappeler que Murphy s’est fait connaître en tant qu’humoriste avec ses imitations célèbres inspirées de ses idoles Richard Pryor et Bill Crosby. A 19 ans, Murphy devient une star récurrente du prestigieux Saturday Night Live, l’une des plus célèbres émissions télévisée de variété américaine. Pourtant, on se souvient que « Beverly Hills Cop » a bien faillit se faire sans lui, car le projet initialement prévu par les producteurs Don Simpson et Jerry Bruckheimer s’orientait clairement vers l’action pure et dure. Le rôle principal avait été alors confié à Mickey Rourke, qui finit par quitter le projet suite à de nouvelles réécritures du scénario. Par la suite, Sylvester Stallone récupérera le script et réécrira une partie de l’histoire en y ajoutant une touche dramatique plus orientée vers l’action, mais le script proposé par Stallone sera jugé trop coûteux et l’acteur quittera à son tour le projet (Stallone réutilisera une partie de ses idées dans le film « Cobra » en 1986), avant d’être finalement proposé à Eddie Murphy à seulement deux jours du début du tournage. Proposé dans un premier temps à David Cronenberg puis Martin Scorsese, le film sera finalement confié au jeune Martin Brest, qui n’a que 33 ans lorsqu’il tourne « Beverly Hills Cop ». Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire : grand succès de l’année 1984, le film remportera 234 millions de dollars et deviendra l’un des plus gros succès de cette année, récompensé à plusieurs reprises et devenu un film culte des eighties au fil du temps.

Le film raconte l’histoire d’Axel Foley (Eddie Murphy), un jeune flic tête-brûlée originaire des quartiers de Detroit, qui, à la suite d’une opération non autorisée, se fait sévèrement réprimander par son supérieur hiérarchique l’inspecteur Todd (Gilbert R. Hill) qui conteste ses méthodes plus que douteuses. De retour à son appartement, Axel retrouve un vieil ami d’enfance, Mikey Tandino (James Russo), qui a fait de la prison mais travaille aujourd’hui comme gardien de la sécurité à Beverly Hills grâce à leur amie commune Jenny Summers (Lisa Eilbacher). Axel est intrigué par les bons au trésor que lui dévoile Mikey, mais ce dernier refuse d’en dire plus à ce sujet. Peu de temps après, Axel et Mikey sont sauvagement agressés devant la porte de l’appartement de Foley, et l’un des agresseurs, qui mentionne les fameux bons au trésor, tue Mikey d’une balle dans la tête. Ayant retrouvé ses esprits, Axel décide d’enquêter sur la mort de son ami Mikey, malgré l’interdiction de l’inspecteur Todd. Il décide de profiter de ses quelques jours de congés pour se rendre dans les quartiers chics de Beverly Hills où il retrouve Jenny Summers et découvre que Mikey travaillait pour le compte du propriétaire d’une prestigieuse galerie d’arts, Victor Maitland (Steven Berkoff). Alors qu’il essaie d’avoir une entrevue avec Maitland, Axel se retrouve brutalement jeté par les fenêtres du rez-de-chaussée par des hommes de mains agressifs. A son arrivée au commissariat de police, le jeune policier fait la connaissance du lieutenant Andrew Bogomil (Ronny Cox) et charge le sergent John Taggart (John Ashton) et le détective Billy Rosewood (Judge Reinhold) de surveiller les moindres faits et gestes d’Axel Foley. Profitant de la naïveté et de l’inattention des deux policiers, Foley multiplie les astuces malicieuses pour semer les deux flics et réunit des preuves importantes concernant l’implication de Victor Maitland dans un trafic de drogue caché dans des caisses de ses entrepôts.

« Beverly Hills Cop » réussit à conquérir rapidement le public grâce à son mélange adroit de comédie et d’action, même si, au final, on retient surtout la performance d’Eddie Murphy et la réalisation de Martin Brest, qui a su profiter des talents d’humoriste de Murphy tout en lui offrant quelques séquences mémorables. Avec ses décors luxueux filmés en plein coeur des quartiers de Beverly Hills, ses grosses voitures, ses fusillades sanguinolentes (durant les 15 dernières minutes), ses répliques, ses gags d’anthologie et sa bande son culte, le film avait tout pour devenir un énorme succès. Plus à l’aise que dans « 48 Hours », Eddie Murphy se lâche complètement et crève l’écran à chacune de ses apparitions. L’acteur trouve toujours le moyen de tourner chaque situation en dérision, avec son bagou exceptionnel qui embobine les crétins et les gens crédules, son rire désopilant, ses répliques cinglantes - outre la V.O., il faut apprécier le travail légendaire de Med Hondo dans la V.F. avec des dialogues cultes : « il est menteur, comme un arracheur de dents ! » ou « patron, t’as vraiment le plus beau cul de tout le commissariat ! » ou bien encore « est-ce que vous seriez content si on vous mettait dans le cul un microscope ? », du dialogue typiquement années 80 (et en grande partie improvisé lors du tournage par Murphy lui-même). Niveau gag, tout le monde se souvient de cette scène où Foley coince des bananes dans le pot d’échappement de Taggart et Rosewood après leur avoir commandé un repas copieux au restaurant du coin, et cette fameuse séquence où les hommes de main de Maitland balancent Foley à travers les fenêtres de l’immeuble (alors qu’il ne demandait juste qu’à parler avec le sieur Maitland ! Probablement les pires hommes de main du monde !). Si le film s’est pris un coup de vieux et reste estampillé années 80, il n’en demeure pas moins l’une des meilleures comédies policières de l’époque et probablement l’un des plus grands hits de toute la filmographie d’Eddie Murphy, qui aura par ailleurs bien du mal à renouveler l’exploit par la suite.

Le succès de « Beverly Hills Cop » doit aussi beaucoup à la fameuse musique électronique du compositeur allemand Harold Faltermeyer, et plus particulièrement du célébrissime « Axel F. », thème légendaire de la musique de film des années 80, devenu par la suite un tube incontournable des remix techno (le déplorable Crazy Frog du groupe allemand Bass Bumpers sorti en 2005), en plus d’être le single numéro 2 en Angleterre et le single numéro 3 aux Etats-Unis en 1985. Rappelons qu’à l’origine, Faltermeyer était un protégé du compositeur italien Giorgio Moroder, musicien incontournable du disco et de la musique électro/pop des années 70/80, travaillant alors exclusivement pour le duo Don Simpson/Jerry Bruckheimer, avec lequel il avait déjà fait les musiques de « American Gigolo » (1980), « Cat People » (1982) et « Flashdance » (1983). Travaillant alors comme assistant pour Moroder, Harold Faltermeyer s’occupa notamment de la programmation des synthétiseurs et des arrangements orchestraux sur la musique du film « Midnight Express » en 1978 et travailla par la suite sur les films suivants de Moroder ce qui lui permit d’être rapidement remarqué par Simpson et Bruckheimer, qui décidèrent de l’engager pour écrire la musique du thriller « Thief of Hearts » (1984), co-écrit avec Giorgio Moroder, mais qui fut malheureusement un échec retentissant au cinéma. Peu de temps après, Faltermeyer se vit confier son premier travail solo avec « Beverly Hills Cop », et ce malgré l’hésitation des producteurs de la Paramount, qui souhaitaient à l’origine une partition orchestrale pour une comédie de ce genre. Le mot d’ordre de Martin Brest et des producteurs étaient simples : faire une musique fun, bondissante, cool ! C’est ainsi que le compositeur eut l’idée d’écrire ce célèbre thème associé à Axel Foley dans le film et indissociable de la filmographie d’Eddie Murphy.

Le thème évoque clairement l’attitude cool et le bagou légendaire du jeune flic de Detroit et a grandement contribué au succès magistral du film en 1984, tout en devenant l’un des premiers singles populaires du cinéma américain de cette époque. Faltermeyer a décidé d’écrire sa musique pour un ensemble de synthétiseurs réunissant tout ce qui se faisait de mieux à l’époque : un Roland Jupiter-8 pour la mélodie principale, un Moog System 15 et un Oberheim OB-8 pour la partie de basse, un Yamaha DX-7 pour les sons de marimba, un Linn LM-1 pour les sons de percussions, un Roland TR-808 pour les sons de claquements de mains et un Roland System 700 et 100 pour les sons de goutte d’eau. Quand au fameux « Axel F », il est en réalité constitué de trois phrases mélodiques ainsi décrites par le compositeur lui-même : la mélodie d’Axel (la partie la plus connue), une seconde partie plus légère pour le moment où les flics conduisent leur voiture, et une troisième partie reconnaissable au son des marimbas exotiques, baptisé « banana theme » par Faltermeyer lui-même (en référence à la fameuse scène des bananes dans le pot d’échappement). Le compositeur va utiliser ces trois parties tout au long du film pour bâtir sa partition, incluant une longue série de variations autour de ces différents motifs pour les moments-clé du film, même si c’est la première partie du thème qui est la plus présente, notamment au début du film. Un nouveau thème sera par ailleurs utilisé par la suite pour contrebalancer l’omniprésence d’Axel F, un thème énergique et rythmé associé à Taggart et Rosewood tout au long du film, largement présent dans la seconde partie de l’histoire et pour la fusillade finale.

A l’écoute de la musique dans le film, tout comme sur l’album récemment publié par La La Land, on est frappé par l’approche légère et insouciante de la musique de Faltermeyer. Respectant à la lettre l’idée de faire une musique pop fun et divertissante, le score de « Beverly Hills Cop » parvient même à éviter toute forme de noirceur y compris lors des moments sombres ou des scènes de fusillade finales, dont la violence est atténuée par les rythmiques entraînantes et l’absence de dissonances dans la musique du compositeur, une manière pour le musicien de dédramatiser ce qu’il se passe à l’écran tout en accentuant l’idée d’une comédie fun et divertissante avant tout. Le thème est introduit vers le début du film dans « Foley Finds Mikey » où l’on entend la phrase A et B du thème (à noter que certaines pistes de l’album coupent de manière abrupte, un choix volontaire de la part du compositeur qui risque fort d’en agacer plus d’un !). « Bad Guys » nous introduit au personnage de Victor Maitland et ses hommes de mains sur fond de basse synthétique et de nappes menaçantes, même si les méchants n’ont pas de motif à proprement parler dans le film. Le thème d’Axel Foley est présent dans « Flowers », « Foley Busted », « Late Dinner/Warehouse », « The New Team », « Chase to Harrow’s », « Rosewood/Foley to Gallery », « The Discovery », « Good Guys on Grounds », et d’une manière générale, durant toute la première moitié du film. « Cops Follow Merc » introduit une nouvelle rythmique et une première allusion au thème secondaire de la partition pour Taggart et Rosewood. Le thème est surtout repris dans « Shoot Out » pour la première scène de fusillade du film dans l’entrepôt de Maitland, puis dans « Customs » avec ses rythmiques électroniques typiques des années 80.

« Rosewood Saves Foley/Rosewood/Foley to Mansion » reprend le thème de Taggart et Rosewood lors de la scène où ce dernier sauve Foley d’une embuscade tendue par les hommes de main de Maitland, suivi de la séquence où ils se rendent tous les trois au manoir du méchant. Faltermeyer accompagne l’intégralité de la séquence avec un développement de 3 minutes autour du thème secondaire. Le thème principal revient ensuite dans « Good Guys on Grounds », pour la scène où les héros s’introduisent dans le manoir. A noter ici l’emploi de la phrase C d’Axel F, le « banana theme » pour la scène où Taggart et Rosewood escaladent maladroitement le mur du manoir pour s’introduire dans le jardin. L’emploi de la phrase C du thème fait ici particulièrement sourire, accentuant la dimension comique des deux policiers avec une certaine fraîcheur, sans oublier l’omniprésence du thème des deux policiers, très présent tout au long de la fusillade finale. A ce sujet, la confrontation finale débute avec « Foley Shoots a Bad Guy » où Faltermeyer décide de ne pas accentuer la violence de l’affrontement mais conserve son approche rythmique/mélodique légère, hormis avec quelques ajouts de sons évoquant la tension ou le suspense, mais qui restent très discrets sur les images. Idem pour « Zack Shoots » et « Zack Shot » lors de la mort du bras-droit de Maitland. Quand à « Maitland Shot », le morceau était censé accompagner la fin de Maitland sur un ton plus sombre, mais le morceau n’a finalement pas été retenu pour le film – ce qui renforce l’idée que la production souhaitait une musique légère et amusante pour le film où toute noirceur devait être évacuée pour de bon -

L’album nous présente enfin quelques unes des chansons-clé du film, incluant le fameux « The Heat is On » qui ouvre le film, chanson typiquement 80’s co-écrite par Harold Faltermeyer et son complice Keith Forsey, interprétée par Glenn Frey. On n’oubliera pas non plus de mentionner l’indispensable « Neutron Dance » de The Pointer Sisters ou « New Attitude » de Patti LaBelle parmi les chansons les plus célèbres du film. Au final, difficile de ne pas ressortir de l’écoute de « Beverly Hills Cop » avec le sourire aux lèvres. En plus d’un thème archi connu difficile à s’ôter de la tête, la musique d’Harold Faltermeyer est un pur produit des années 80 dans toute sa splendeur : fun, décomplexée, insouciante, la musique de « Beverly Hills Cop » évoque aussi bien le côté cool et rebelle d’Axel Foley que l’aspect divertissant et drôle du film de Martin Brest. On pourra toujours reprocher au compositeur d’avoir écrit une musique simpliste, peu sophistiquée et ultra répétitive (une bonne partie du score tourne autour de reprises incessantes du même thème) en plus d’être très datée, mais qu’importe, le résultat est assez agréable et rompt radicalement avec le style des musiques orchestrales que l’on entend très souvent à Hollywood.

A l’instar de son mentor Giorgio Moroder, Harold Faltermeyer signe avec ce premier score une musique dont la notoriété aura une influence manifeste sur la future production musicale à Hollywood : c’est dans ce contexte de l’émergence de la musique pop/électro au cinéma qu’un autre compositeur allemand - Hans Zimmer - débarquera à la fin des années 80 pour proposer sa propre vision de la musique de film contemporaine, tout en devenant le nouveau compositeur attitré de Jerry Bruckheimer et Don Simpson au début des années 90 - on peut d’ailleurs s’imaginer que sans Moroder et Faltermeyer, Zimmer n’aurait peut être pas eu sa place dans le cinéma américain – Les nostalgiques des musiques synthétiques 80’s pourront enfin redécouvrir l’intégralité du score de « Beverly Hills Cop » grâce à l’album de La La Land, désormais indispensable pour les fans !



---Quentin Billard