1-Death or Glory 2.49*
2-A Sad Old Day 0.48
3-Floral Dance 2.59**
4-Aforementioned Essential Items 0.32
5-En Aranjuez Con Tu Amor 4.04***
6-Years of Coal 0.35
7-March of the Cobblers 3.09+
8-There's More Importnt Things
In Life 1.47
9-Cross of Honour 2.14++
10-Jerusalem 2.23+++
11-Florentiner March 4.47#
12-Danny Boy 3.07##
13-We'll Find a Way 3.25
14-Clog Dance 2.40###
15-Colonel Bogey 3.15°
16-All Things Bright
and Beautiful 2.04"
17-William Tell Overture 3.23°°
18-Honest Decent Human Beings 1.37
19-Pomp and Circumstance 3.19°°°

*Ecrit par R.B. Hall
**Ecrit par Katie Moss
***Ecrit par Joaquin Rodrigo
Flugel solo: Paul Hughes
+Ecrit par Bob Barratt
et Edrich Siebert
++Ecrit par William Rimmer
+++Ecrit par Sir Charles
Hubert Hastings Parry
Paroles de William Blake
Arrangement : Herbert
#Ecrit par Julius Fucik
Arrangement : Barostti
##Ecrit par Percy Grainger
###Ecrit par John Marcangelo
°Ecrit par Kenneth Alford
°°Ecrit par Gioacchino Rossini
Arrangement : G.J. Grant
Solo Cornet : Shaun Randall
°°°Ecrit par Edward Elgar
Arrangement : Ord Hume
"Ecrit par William H. Monk
Paroles de Cecil F. Alexander
Arrangement : D. Rimmer.

Musique  composée par:

Trevor Jones

Editeur:

RCA Victor/BMG 09026 68757 2

Score produit par:
Trevor Jones
Orchestrations:
Geoff Alexander
Production musique fanfare:
Trevor Jones
Music clearances:
Emily Lodge
Mixage musique:
Simon Rhodes
Coordination musique pour
Contemporary Media Music Productions:
Victoria Seale
Copiste musique:
Tony Stanton
Programmation synthétiseur:
Kirsty Whalley

Artwork and pictures (c) 1996 Miramax/Channel Four Films. All rights reserved.

Note: ***
BRASSED OFF!
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Jones
« Brassed Off ! » (Les Virtuoses) est une comédie dramatique britannique réalisée par Mark Herman évoquant un drame social se déroulant dans la petite ville minière de Grimley dans le nord de l’Angleterre. Alors que le pays est sujet à la crise minière qui débuta vers 1984/1985 et se prolongea jusque dans les années 90, des mineurs se battent avec leurs familles et leurs proches pour empêcher la fermeture des dernières mines dans le cadre du programme national de fermeture des houillères au Royaume-Uni. Parmi les ouvriers se trouve Danny Ormondroyd (Pete Postlethwaite), qui dirige une fanfare avec ses collègues et ses amis depuis quelques temps. Ensemble, ils tentent d’oublier les conditions de vie difficiles dans lesquelles ils vivent en faisant tous ensemble de la musique, dans l’espoir de participer un jour à la finale du championnat national des fanfares. Mais l’espoir leur manque, et certains commencent déjà à baisser les bras, et ce jusqu’à ce qu’une nouvelle recrue, Gloria Mullins (Tara Fitzgerald), la seule femme du groupe – qui joue du flugelhorn - vienne leur redonner du baume au coeur et leur redonne envie de jouer à nouveau tous ensemble. Hélas, les événements s’enchaînent et aggravent chaque jour davantage la situation du village et de ses habitants : alors que les musiciens découvrent que Gloria travaille pour la commission chargée de liquider la mine de Grimley, Phil (Stephen Tompkinson) se fait plaquer par sa femme et envisage de se suicider. Danny découvre qu’il est atteint de silicose, maladie pulmonaire provoqué par son travail dans la mine, tandis qu’Andy Barrow (Ewan McGregor), l’un des jeunes joueurs de la fanfare, tombe amoureux de Gloria, son amie d’enfance, mais rejette le rôle qu’elle représente ici à Grimley. Malgré la pression du syndicat des mineurs, le vote tombe et la mine est officiellement fermée. Mais à force de persévérance et de ténacité, les musiciens finissent par se rendre au Royal Albert Hall de Londres pour participer à la finale nationale et sauver ainsi leur honneur.

Sorti au cinéma en Angleterre en 1996, « Brassed Off ! » a été plutôt mal perçu par une partie du public qui considérait le film de Mark Herman comme une charge politique contre le parti conservateur et le gouvernement de John Major au pouvoir au Royaume-Uni depuis le 28 novembre 1990. Malgré cela, hormis un discours social et politique très appuyé, le film a été un grand succès et reçut de nombreux pris, dont le grand prix du festival du film de Paris en 1997, le César du meilleur film étranger en 1998 et trois nominations aux BAFTA en 1997. Le film doit beaucoup à la justesse de ses interprètes et aux nombreuses scènes musicales mettant en scène les membres de la fanfare du petit village de Grimley, incluant un arrangement très réussi du célèbre « Concerto d’Aranjuez » de Joaquin Rodrigo ainsi que l’ouverture de « Guillaume Tell » de Rossini. Conçu à l’origine comme un petit film aux moyens modestes, « Brassed Off ! » devient rapidement un succès surprise et reste encore aujourd’hui considéré comme l’une des meilleures comédies dramatiques britanniques des années 90, dominé par des acteurs talentueux comme le regretté Pete Postlethwaite, Ewan McGregor ou Tara Fitzgerald. On aurait simplement aimé avoir une vision moins manichéenne du sujet, car le parti pris antitatchérien est ici plus qu’évident, trop peut-être : les pauvres ouvriers que l’on met injustement à la rue, les bureaucrates et les politiques cyniques et mal intentionnés, sans oublier une symbolique un brin lourdement appuyée – la fanfare qui symbolise alors l’espoir de survie de la communauté de cette petite ville minière défavorisée du Yorkshire – Ainsi, « Brassed Off ! » s’inscrit dans la continuité du cinéma social et naturaliste de Ken Loach mais s’avère malgré tout très juste dans son interprétation et sa bande son de grande qualité, un film poignant sur le pouvoir de la musique comme moyen de survie et d’émotion dans les moments les plus durs de la vie.

Trevor Jones signe une partition orchestrale plutôt touchante pour « Brassed Off ! », bien que le score s’avère assez discret dans le film, cohabitant avec les musiques arrangées pour la fanfare du film. Ainsi donc, outre les musiques de fanfare brillamment interprétées par les musiciens du Grimethorpe Colliery Band – une vraie fanfare constituée d’ouvriers anglais qui ont réellement lutté pour que leur mine ne soit pas fermée - le score de Trevor Jones apporte une émotion délicate aux images à commencer par le très beau « A Sad Old Day » évoquant le quotidien de la petite ville de Grimley avec une sorte de valse lente à trois temps avec un thème principal de trompette évoquant les mineurs tout au long du film. Ce thème, très présent tout au long du film, est écrit dans la veine lyrique habituelle du compositeur sud-africain. On le retrouve notamment dans « Aforementioned Essential Items », où la trompette est mélangée ici aux cordes et aux bois. La plupart des morceaux du score sont courts et apportent un regard mélancolique et intimiste aux images du film, avec toujours cette trompette solitaire évoquant la résignation et la tristesse des ouvriers confrontés à une réalité sociale bien difficile. C’est le cas dans « Years of Coal » où la trompette semble plus amère, sur un tempo plus lent. « There’s More Important Things in Life » illustre de la même façon cette ambiance de résignation avec un arrangement similaire pour trompette et cordes de toute beauté, minimaliste et très touchant. A noter la reprise du thème au cor sur fond de harpe et cordes vers la fin du morceau, accentuant davantage cette sensation de douce mélancolie où l’espoir ne semble plus de mise.

Le problème du score vient surtout du fait que la plupart des morceaux sont courts, ne laissant que très peu de temps à Trevor Jones pour développer pleinement son matériel musical, entre deux morceaux joués par la fanfare. Certains morceaux dépassent tout juste la minute, ce qui laisse peu de temps pour réellement apprécier les variations mélodiques du thème proposé ici par Trevor Jones. Dans « We’ll Find A Way », les ouvriers réfléchissant à une solution pour s’en sortir après que Danny soit tombé malade et que la mine menace de fermer. Plus conséquent, le morceau qui dépasse cette fois-ci les 3 minutes, réutilise le thème, omniprésent d’une piste à une autre, confié cette fois-ci à un cor sur fond de cordes poignantes. Ecrit à la manière d’un adagio élégiaque, « We’ll Find A Way » évoque la lente agonie de la petite ville de Grimley avec ce thème poétique et bouleversant porté à nouveau par une trompette quasi funèbre et des cordes chaleureuses. A noter que le morceau se conclut d’ailleurs de manière dramatique et sombre, laissant envisager un dénouement tragique. Enfin, « Honest Decent Human Beings » boucle l’histoire avec une dernière reprise du thème avec un tempo un brin plus allant, alternant entre les bois, les cuivres, la harpe et les cordes. Plutôt court et discret dans le film, le score de Trevor Jones s’avère donc très touchant sans être particulièrement original ou mémorable en soi. Clairement, le compositeur livre ici une musique pleine de pudeur et de finesse à partir d’un seul et unique thème principal à trois temps décliné sur plusieurs versions tout au long du film, comme pour rappeler le quotidien terne et morne des habitants de Grimley.

Le résultat, pas franchement exceptionnel, risque de lasser les auditeurs qui apprécieront à coup sûr ce très beau thème typique du compositeur, qui n’aura pas su l’exploiter pleinement dans le contexte du film hormis les quelques variations répétitives autour de la même mélodie. C’est assez regrettable étant donné que l’on se serait attendu à ce que le compositeur propose quelques idées secondaires pour éviter de réutiliser sans arrêt le même thème jusqu’à la fin du film. Ce n’est malheureusement pas le cas, et même si le score est très court, on reste un peu frustré par le manque d’idée d’une jolie partition qui se contente uniquement de répéter la même mélodie en boucle. Au final, « Brassed Off ! » vaut davantage par ses quelques musiques arrangées pour la fanfare anglaise que pour un score plutôt discret et timide qui a un peu de mal à trouver sa place sur les images, et qui s’avère coincé sur l’album entre les reprises du « Concerto d’Aranjuez », de la célèbre mélodie de « Colonel Bogey », du fameux « Pomp and Circumstance » d’Elgar ou de l’ouverture de « Guillaume Tell » de Rossini, d’autant que certains passages de la partition de Trevor Jones entendu dans le film n’ont curieusement pas été retenus pour l’album (alors que le score est pourtant très court !). A réserver aux fans pur et dur du compositeur et à ceux qui ont adoré le film de Mark Herman !



---Quentin Billard