1-The Plaza of Execution 8.28
2-Elena and Esperanza 8.20
3-The Ride 3.25
4-Elena's Truth 4.11
5-The Fencing Lesson 5.29
6-Tornado In The Barracks 5.12
7-The Confession 3.43
8-Zorro's Theme 3.01
9-The Mine (Montero's Vision) 3.00
10-Stealing The Map 6.30
11-"Leave No Witnesses..." 13.21
12-Diego's Goodbye 5.31
13-I Want To Spend My
Lifetime Loving You 4.41*

*Interprété par
Marc Anthony et Tina Arena.

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Sony Classical
SK 60627

Album produit par:
James Horner,
Simon Rhodes

Montage de la musique:
Jim Henrikson
Album monté par:
Simon Kiln
"I Want to Spend my
Lifetime Loving You"
interprété par:
Marc Anthony, Tina Arena
Musique de:
James Horner
Paroles de:
Will Jennings
Produit par:
Jim Steinman

Artwork and pictures (c) 1998 Tri Star Pictures, Inc. All rights reserved.

Note: ****
THE MASK OF ZORRO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Pour le grand retour au cinéma du célèbre cavalier masqué Zorro dans 'The Mask of Zorro' de Martin Campbell ('Goldeneye', 'No Escape', etc.), deux stars de deux générations d'écart se sont rejoints dans le film: le grand Anthony Hopkins et le survolté Antonio Banderas. L'un campe un Zorro vieillissant (Hopkins), qui n'aspire qu'à une vie de famille tranquille auprès de sa charmante Esperanza, l'autre est Alejandro Murrieta (Banderas), un petit brigand misérable qui va rencontrer son futur maître: Don Diego de la Vega, allias Zorro. Le film a connu un grand succès à sa sortie, le plus surprenant restant les critiques des journalistes, qui pour une fois, furent assez bonnes et sans s'arrêter au côté 'divertissement hollywoodien' habituel. 'The Mask of Zorro' possède l'avantage et l'inconvénient d'être un peu fait à l'ancienne au niveau de l'action: l'avantage des grosses mises en scène héroïques et chevaleresques dans la plus pure des traditions Hollywoodiennes rappelant les Zorro anciens ou les films de 'swashbuckler' style 'Adventures of Robin Hood' des années 40/50, toujours aussi spectaculaires et entraînants (et donc forcément divertissantes), inconvénient parce que certaines grosses ficelles subsistent toujours et donnent constamment une impression de déjà-vu. Hormis ces quelques détails, le film se déguste tranquillement sans l'ombre d'un ennui, Zorro défendant toujours aussi bien les opprimés en luttant contre les criminels de tout poil!

James Horner venait juste de sortir du succès mondial de sa BO oscarisée pour 'Titanic' lorsqu'il entama sa composition suivante, 'The Mask of Zorro'. L'enjeu principal d'Horner était ici de représenter le personnage de Zorro et tout l'univers hispanique du film. C'est ce que le compositeur a parfaitement sut retranscrire dans sa musique. Zorro possède un thème très hispanisant d'esprit, avec un côté tendance mariachi, notamment lorsque la trompette intervient dans la scène du début du film, pour celle de l'exécution sur la grande place, une pièce de plus de huit minutes qui plonge directement l'auditeur/spectateur dans le vif du sujet. Dès les premières secondes du film, Horner a recours à du flamenco dans la plus pure tradition musicale espagnole, un élément majeur récurrent dans toute la BO, qui va véritablement donner une identité musicale convaincante au film de Martin Campbell. Ce qui frappe d'entrée, c'est cette sincérité de ton dans la musique d'Horner et un emploi très appuyé du flamenco, mais aussi un tempo et un rythme d'action effréné, avec une telle force que l'on n'avait pas ressenti chez Horner depuis des scores comme 'Willow' ou 'The Rocketeer'. Horner suggère les lieux de l'histoire en y introduisant le flamenco mais enchaîne très vite sur l'orchestre symphonique qui se charge d'illustrer le grand moment de bravoure de Zorro vient empêcher l'exécution par le tyrannique Montero (Stuart Wilson).

C'est à ce moment précis que James Horner décide d'utiliser le thème de Zorro dans toute sa splendeur, un thème parfait pour incarner le célèbre personnage. Fermez les yeux et écoutez le: vous verrez immédiatement ressurgir dans votre esprit l'image du cavalier noir sur son cheval Tornado, avec son masque et sa cape majestueuse, un thème décidément très représentatif de Zorro, avec son côté aux consonances mélodiques typées et véritablement hispanisantes. L'héroïsme est clairement mis en valeur ici, même si le compositeur privilégie tout de même l'action avant tout. Une telle force, une telle pêche, cela faisait longtemps que l'on avait pas entendu une musique d'aventure aussi sincère de la part du compositeur! On appréciera plus particulièrement ces huit premières minutes de musique ouvrant le film de manière spontanée, sans passer par des 'ponts' ou des interludes. Ici, Horner va droit à l'essentiel, et c'est tant mieux!

Bien sûr, autre convention du genre: un 'Love Theme'. Ce joli thème, qui ne restera cependant pas dans les annales du genre, possède tout le charme, la grâce et la délicatesse du personnage qu'interprète Catherine Zeta-Jones dans le film. James Horner reprendra d'ailleurs ce 'Love Theme' tout au long du film comme véritable leitmotiv d'Elena, tout en se basant aussi sur ce thème pour composer l'inévitable chanson finale (il va falloir s'y habituer, maintenant qu'Horner a cartonné avec son oscar pour le 'My Heart Will Go On' de 'Titanic'!) avec son fidèle parolier Will Jennings, une chanson d'amour extrêmement banale et quelconque, chantée en duo par Tina Arena et Marc Anthony, une chanson discutable étant donné que l'intrigue amoureuse est loin d'être au centre de l'histoire comme elle a pu l'être dans 'Titanic', et que par conséquent, cette démarche tient plus de la combine commercial plutôt que de la simple composition artistique. On se demande parfois comprend James Horner vient oser prétendre dans certaines interviews qu'il est au dessus de toutes ces démarches commerciales!

On notera ici une alternance constante et remarquable entre différentes ambiances tout au long de la partition: action, aventure, morceaux de bravoure, romance, et quelques passages plus sombres, sans oublier l'imposante partie consacrée au musiciens flamenco. L'ensemble donne un résultat détonnant et franchement très intéressant. Le méchant de l'histoire, Montero, semble posséder son propre motif, la plupart de ses apparitions à l'écran étant illustrées au son d'un motif que Horner a carrément repiqué de son balancement sur deux notes de 'Aliens' (1986), qu'il avait déjà repiqué dans 'Aliens' à la musique du premier 'Alien' de Jerry Goldsmith. 'The Mask of Zorro' a beau être un Horner un peu plus inspiré que d'habitude, on n'évite toujours pas les fameuses et agaçantes 'redites-personnelles' d'Horner. Mais là où le compositeur pousse le bouchon un peu trop loin, c'est quand il illustre le personnage du capitaine que va affronter Alejandro avec un motif carrément repris du 'Elora Danan' de 'Willow' (1988). Autant dire que le compositeur n'a pas l'art de faire dans la subtilité lorsqu'il reprend du matériau musical préexistant! Plutôt que de s'auto citer, Horner nous ressert parfaitement intact le fameux motif obsédant de quatre notes de trompettes menaçantes, parfaite illustration des méchants de 'Willow', parfaite illustration du deuxième méchant dans 'The Mask of Zorro' (et que Horner réutilise régulièrement depuis près de 20 ans dans la plupart de ses partitions!). A force de nous servir tout le temps la même recette, Horner lasse son auditoire. Pire encore, il semble oublier qu'il a des auditeurs et que ceux-ci attendent de lui quelque chose d'autre, du renouveau, un coup de balai, plus de redites, de musique irlandaise et de shakuhachi!

Ceci étant dit, 'The Mask of Zorro' possède quelques grands moments musicaux: l'entraînement d'Alejandro dans la caverne de Zorro au son du flamenco espagnol, les morceaux de bravoures de la fuite de 'The Ride' et 'The Plaza of Execution', la romance à l'ancienne dans 'Elena and Esperanza' et 'Diego's Goodbye'. Autant de bons points qui rendent un certain attrait à la musique et dont les parties d'action/aventure ne sont pas sans rappeler parfois le bon vieux temps de 'Willow'. A ce propos, on pourra d'ailleurs noter l'inévitable emploi d'une shakuhachi (flûte japonaise), archi-utilisé par Horner depuis 'Willow' dans 'Legends of The Fall', 'Clear and Present Danger', 'Thunderheart', 'The Devil's Own, 'Braveheart', etc. La shakuhachi intervient pour amplifier les moments d'action mouvementé ou pour renforcer la tension de certaines scènes d'affrontement. Cette façon qu'a le compositeur d'utiliser la shakuhachi nous renvoie une fois encore à 'Willow' dans le style. Il semble évident qu'avec 'The Mask of Zorro', Horner a décidé de s'octroyer un énième retour en arrière, retour largement alourdi par le repiquage du motif de quatre notes de 'Willow' (déjà entendu auparavant dans 'Brainstorm' et 'Star Trek II') et d'un autre motif emprunté à 'Aliens'. 'Zorro's Theme' rappelle aussi ce que Horner avait fait dans le 'Willow's Theme' de 'Willow'. Ce n'est qu'un petit détail, mais après tout, est-ce vraiment innocent?

Quoiqu'il en soit, 'The Mask of Zorro' n'en demeure pas moins une excellente partition d'aventure pour un James Horner visiblement inspiré par son sujet, apportant action, aventure, héroïsme, romance et tendresse au sympathique film de Martin Campbell. Rien n'y manque. On pourra aussi noter l'excellent travail fourni par le compositeur autour du flamenco, et d'un excellent thème principal évoquant la bravoure et les exploits de Zorro. Voilà en tout cas un score à connaître pour tout ceux qui désirent entendre un James Horner inspiré, loin de ses musiques celtiques répétitives et plus proche de ses anciennes partitions d'aventure particulièrement entraînantes!


---Quentin Billard