1-Prologue 2.00
2-Tsunami 2.36
3-Aftermath 2.41
4-Wright Patterson 1.15
5-The Others 1.55
6-One Degree of Separation 1.47
7-Reznik 2.33
8-Cassie 2.04
9-In The Sights 2.10
10-A Call to Arms 2.13
11-Evan 2.54
12-Dayton 2.34
13-5th Wave 1.31
14-Under Fire 1.29
15-Flashback 2.51
16-Extinction 1.42
17-Finding Sam 3.05
18-Getaway 2.13
19-Epilogue 3.07
20-Humanity 3.57
21-Vosch 6.10
22-Ringer 0.44

Musique  composée par:

Henry Jackman

Editeur:

Sony Classical 88875181962

Score produit par:
Henry Jackman, Victor Olegovich Chaga
Direction musicale pour
Sony Pictures:
Lia Vollack
Musique additionnelle:
Alex Belcher, Andrew Kawczynski
Monteurs musique:
Tom Kramer, Richard Ford
Services production musicale:
Matthew K. Justmann
Score conduit par:
Nick Glennie-Smith
Orchestrations:
Stephen Coleman, Andrew Kinney
Préparation musique:
Booker White
Sony Classical Licensing:
Mark Cavell
Sony Classical Product Development:
Guido Eitberger

Artwork and pictures (c) 2016 CTMG. All rights reserved.

Note: **1/2
THE 5TH WAVE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman
Surfant sur la vague des adaptations cinématographiques de roman pour ados et jeunes adultes, « The 5th Wave » (La Cinquième Vague) est l’adaptation du premier tome de la trilogie éponyme de Rick Yancey, dont le premier opus a été publié en 2013 (suivi de « The Infinite Sea » en 2014 et « The Last Star » en 2016). « The 5th Wave » raconte le combat de Cassie Sullivan (Chloë Grace Moretz), jeune ado américaine de 17 ans qui doit survivre alors que le monde a été dévasté par une attaque extra-terrestre sans précédent. Ceux que l’on surnomme « Les Autres » ont attaqué la Terre par le biais de différentes « Vagues », des étapes du plan d’invasion des « Autres » qui leur ont permis de neutraliser une partie du monde : la première Vague est apparue sous la forme d’une gigantesque impulsion électromagnétique qui a détruit toute source électrique et anéanti tous les appareils du monde. La seconde Vague est apparue ensuite sous la forme d’un gigantesque tremblement de terre qui provoqua de nombreux tsunamis et ravagea une bonne partie des villes du monde entier. La troisième Vague fut une épidémie mondiale basée sur un virus dérivé de la grippe aviaire, et pour lequel il n’existe aucun antidote. La quatrième Vague consiste finalement à envahir la Terre, sous une forme que les humains ignorent encore. Cassie, son père Oliver (Ron Livingston) et son jeune frère Sam (Zackary Arthur) se sont réfugiés dans un camp militaire où sont cachés près de 300 survivants. Quelques jours plus tard, une unité véhiculée de l’armée dirigée par le Colonel Vosch (Liev Schreiber) annonce l’arrivée imminente de la quatrième Vague et décide d’emmener tous les enfants à la base aérienne Wright-Patterson dans l’Ohio. Les parents s’y opposent et la situation dégénère violemment : l’armée ouvre le feu et abat tous les civils, y compris le père de Cassie. Sam est alors emmené par les militaires et Cassie réussit à s’échapper, après avoir tenté de sauver en vain son jeune frère. Peu de temps après, Cassie est blessée à la jambe par un tireur embusqué et se réveille quelques semaines plus tard dans la chambre d’Evan Walker (Alex Roe), un jeune homme qui l’a sauvée du tireur. Cassie découvre alors qu’Evan est un « Autre », envoyé il y a des années pour servir d’agent dormant. Mais il a regagné sa conscience humaine en la sauvant du tireur embusqué et s’oppose désormais aux plans d’invasion des siens, réalisant que l’armée et le Colonel Vosch sont contrôlés par les « Autres ». C’est ainsi que Cassie et Evan découvrent les plans de Vosch pour lancer la cinquième Vague : faire des enfants des soldats entièrement dévoués à la cause des envahisseurs.

Adaptation moyenne d’une série de best-sellers à succès, « The 5th Wave » surfe sur le succès des adaptations d’oeuvres littéraires au cinéma, et plus particulièrement des romans pour ados et jeunes adultes. Le film arrive après la série des « Harry Potter », « Hunger Games », « Divergent », « Twilight » et compagnie. Cette fois-ci, le long-métrage du britannique J Blakeson (auteur de « The Disappearance of Alice Creed » sorti en 2009) mélange des éléments piochés à droite à gauche pour élaborer la trame scénaristique du film : l’histoire emprunte autant à la science-fiction (l’invasion extra-terrestre) qu’au cinéma d’action (les scènes du commando de jeunes dans les rues la nuit) ou aux films catastrophes (le gigantesque tremblement de terre suivi du tsunami au début du film), sans oublier une dose de fantastique avec la séquence de la quarantaine qui rappelle les films d’épidémie virale façon « 28 Days Later », les zombies étant remplacés ici par les militaires contrôlés par les « Autres ». A ce sujet, le récit devient bien plus intéressant lorsqu’on comprend que la quatrième Vague de l’invasion consiste à imiter physiquement les humains et plus particulièrement les militaires, en vue de préparer la cinquième Vague. Dès lors, J Blakeson joue davantage sur une atmosphère paranoïaque et conspirationniste où la jeune héroïne, incarnée par la talentueuse Chloë Grace Moretz, va devoir se méfier de tout le monde et réunir des alliés fidèles pour défaire les plans des envahisseurs. Réalisé de manière lisse et sans surprise, le film contient néanmoins quelques moments sombres et durs pour un blockbuster destiné aux ados, à commencer par l’introduction où Cassie abat un homme dans une station service qui s’apprêtait à sortir quelque chose de son pull. Par la suite, on assistera au massacre des adultes par l’armée ou des scènes plus dures durant lesquelles les militaires abattent froidement des enfants. Néanmoins, le film évite d’aller trop loin dans la violence et reste assez édulcoré malgré ses intentions. C’est d’autant plus regrettable que les différents thèmes et péripéties du film étaient propices à faire quelque chose de particulier – on aurait pu imaginer ce film entre les mains d’un cinéaste plus radical comme Neil Marshall ! – On y retrouve aussi les thèmes habituels de l’adolescence et du récit initiatique, sans oublier l’évocation d’une société dystopique dans un teen-movie qui rappelle « Hunger Games » ou « Divergent ». Assez fidèle au livre de Rick Yancey, le long-métrage de J Blakeson s’avère donc être un bon divertissement, assez varié mais filmé platement et de manière purement impersonnelle, un produit calibré qui aura bien du mal à convaincre tout le monde.

La partition musicale d’Henry Jackman n’est certes pas l’élément le plus mémorable du film, mais elle apporte aux images une tension et un rythme permanent, indispensable dans ce type de production. Le score de « The 5th Wave » est enregistré avec une grande formation orchestrale réunissant des cordes, des cuivres, des percussions et une harpe (les bois sont absents !), accompagnés d’un ensemble de synthétiseurs modernes et de sons électroniques programmés. Le film débute sur un « Prologue » bien sombre et intriguant, avec ses sonorités électroniques étranges et obscures associées dans le film aux envahisseurs. Henry Jackman impose ici l’idée d’une conspiration, d’une menace qui pèse sur l’humanité, avec un premier ostinato de 5 notes associé dans le film à Cassie et les autres survivants. L’action débute enfin dans « Tsunami » pour la seconde de la Seconde Vague avec le tsunami qui ravage une bonne partie du pays. Jackman met ici l’accent sur des cordes agitées et des samples électroniques bourdonnants et menaçants. Les cuivres font monter la tension et créent une ambiance chaotique et spectaculaire intense à l’écran. « Aftermath » évoque ensuite le calme après la tempête et le climat de désolation, alors que le tsunami a ravagé une bonne partie du monde. Le compositeur utilise ici un violoncelle, des guitares et un piano pour parvenir à ses fins dans une ambiance plus mélancolique et résignée. « Wright Patterson » illustre l’arrivée des militaires dirigés par le colonel Vosch, qui décident alors d’emmener les enfants dans la base de l’Ohio. La musique est ici plus rythmique et belliqueuse avec ses ostinatos de cordes et ses percussions plus déterminées suggérant l’organisation militaire censée contre-attaquer l’invasion des Autres. Jackman parvient ensuite à osciller entre l’action, le suspense et les moments plus intimes comme il le rappelle adroitement dans « The Others » avec le retour des guitares folk plus paisibles et des cordes, très rapidement interrompues par les sonorités électroniques bourdonnantes et saturées des extra-terrestres.

Les moments plus calmes comme le mélancolique « One Dregree of Separation » permettent de respirer entre deux moments agités, avec un rappel au thème dramatique de cordes de Cassie, que l’on retrouve ensuite dans la piste « Cassie » avec sa pulsation de guitare électrique plutôt prévisible et ordinaire – et que l’on a l’impression d’avoir entendu des centaines de fois auparavant dans la plupart des productions Remote Control d’Hans Zimmer – Le thème de Cassie évolue rapidement pour évoquer le parcours de la jeune ado, qui, du statut de victime et de survivante, deviendra une combattante à part entière. Les sonorités électroniques des Autres reviennent dans « In The Sights » où le sound design électro est un peu plus présent – rappelant le travail d’Henry Jackman sur « Captain America : The Winter Soldier » - Dans « A Call To Arms », les résistants s’organisent pour préparer la contre-attaque contre les envahisseurs : on retrouve par ailleurs ici les rythmes guerriers de « Wright Patterson » avec des accords de cuivres plus majestueux et déterminés. Ces rythmes reviennent ensuite dans « Dayton » avant le frénétique « Under Fire », alors que Cassie et ses amis sont envoyés sur le front pour éliminer les envahisseurs. Le morceau est malheureusement gâché par des orchestrations de cordes très pauvres et un sound design envahissant et peu intéressant en soi. On apprécie davantage les passages plus intimes et mélancoliques comme le poignant « Flashback » ou les moments sombres comme « Extinction », mais ce sont quand même les morceaux d’action comme « Finding Sam » qui dominent ici une bonne partie de la musique de « The 5th Wave », avec des rappels au thème de Cassie et des survivants.

La bataille finale débute dans « Getaway » pour un énième déchaînement orchestral percussif où la tension monte davantage, l’orchestre des cordes et des cuivres étant régulièrement entrecoupés de sonorités électroniques et de rythmes modernes évoquant les envahisseurs. « Epilogue » ramène le calme et suggère un sentiment d’espoir, même si la guerre contre les Autres n’est pas encore terminée. « Humanity » reprend par ailleurs le thème principal d’une façon similaire à « Prologue » avec son motif de 4 notes de harpe et ses cordes plus mélancoliques. A noter par ailleurs que les dernières pistes de l’album sont davantage des versions démo et des réarrangements de certaines idées du score présentées ici pour les besoins de l’album, comme c’est notamment le cas lors des 6 minutes guère passionnantes de « Vosch » ou le très bref « Ringer », co-composé entre Henry Jackman et Victor Chaga. Vous l’aurez donc compris, « The 5th Wave » est un score d’action guère original et plutôt banal dans le film, apportant son lot de tension et d’énergie à un film lui-même réalisé sans surprise particulière. Henry Jackman a déjà fait des musiques bien plus inspirées et se contente ici du strict minimum : le syndrome des productions Remote Control semble être passé par là ! C’est ainsi que l’on se retrouve avec une banale musique d’action écrite en pilotage automatique, sans originalité particulière, recyclant toutes les formules habituelles du genre notamment dans l’emploi du sound design électro ou d’orchestrations rachitiques. Seuls les inconditionnels d’Henry Jackman y trouveront leur compte, mais les autres risquent fort d’être déçu et oublieront très vite ce score fonctionnel et totalement dispensable !




---Quentin Billard