1-Theme from Tower Heist 3.31*
2-Code Black 2.53
3-Shawfrontation 2.08
4-The Germ 1.57*
5-Lester's Loss 0.59
6-My Little Bitch 1.29
7-Macy's Day 2.47
8-The Marshall Swindle 1.10
9-Right At Rikers 0.46
10-Fifty Dollar Thrift Lift 1.56
11-The Charlie Deception 0.56
12-We Go On Snoopy 3.00*
13-Courthouse Con 1.51
14-Grant Theft Auto 3.23*
15-Gonna Call Ralph 1.07
16-Strong Box Situation 0.59
17-Shaft Fail 0.49
18-Odessa's Cake 1.40
19-Arrested 0.54*
20-Shawstafari 2.43
21-Gold Rush 2.10
22-End Titles 1.29*

*Co-écrit avec Jake Monaco.

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 121 2

Produit par:
Christophe Beck
Producteurs exécutifs:
Brian Grazer, Brett Ratner
Direction musicale pour
Universal Pictures:
Mike Knobloch
Directeur musique pour
Universal Pictures:
Rachel Levy
Music business affairs
Universal Pictures:
Philip M. Cohen
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Score conduit par:
Benjamin Wallfisch
Orchestrations:
Tim Davies
Mixage et enregistrement score:
Casey Stone
Coordination score:
Leo Birenberg
Producteur score:
Jake Monaco
Préparation musique:
Tony Finno, Mark Graham
Consultant musique:
Randall Poster

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
TOWER HEIST
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
Conçu à l’origine dès 2005 à partir d’une idée de l’acteur/producteur Eddie Murphy, « Tower Heist » (Le Casse de Central Park) fut développé pendant quelques années avant de voir son script évoluer vers un film de braquage façon « Ocean’s Eleven ». Réalisé par Brett Ratner pour une sortie en salles en 2011, « Tower Heist » raconte l’histoire de Josh Kovacs (Ben Stiller), employé en chef de la Tour, un prestigieux complexe d’immeubles situés en plein coeur du quartier de Central Park West à New York, qui travaille aux côtés du concierge Charlie Gibbs (Casey Affleck), le beau-frère de Josh, Enrique Dev’reaux (Michael Pena), qui s’occupe des ascenseurs, Lester (Stephen Henderson), le vieux portier de la Tour, Odessa Montero (Gabourey Sidibe), une femme de chambre d’origine jamaïcaine, la réceptionniste Miss Lovenko (Nina Arianda) qui veut devenir avocate, et Mr. Simon (Judd Hirsch), le directeur général de l’immeuble. Un matin, Josh assiste à l’enlèvement d’Arthur Shaw (Alan Alda), richissime homme d’affaires qui travaille comme financier à Wall Street et prestigieux résident de la Tour. Mais Josh apprend alors par l’agent du FBI Claire Denham (Téa Leoni) qu’Arthur n’a pas été kidnappé mais qu’il tentait en réalité de quitter le pays après avoir organisé une gigantesque fraude financière dont le montant s’élèverait à plus de 2 milliards de dollars. Parmi les victimes de cet énorme scandale financier se trouvent les employés de la Tour, incluant Josh Kovacs et ses collègues, qui ont cédé toutes leurs économies à Arthur Shaw pour investir en bourse. Réalisant qu’ils ont aujourd’hui tout perdu, Josh et ses amis sont au bout du rouleau : après la tentative de suicide ratée de Lester, Josh, Charlie et Enrique, furieux, rendent visite à Arthur Shaw, contraint par la police de ne pas quitter son appartement situé au dernier étage de la Tour. Sous le coup de la colère, Josh endommage violemment les vitres et la carrosserie de la luxueuse Ferrari 250 GT Lusso que Shaw expose fièrement dans son salon, ce qui leur vaut de perdre immédiatement leur emploi à la Tour. Josh retrouve ensuite l’agent Denham qui lui révèle une information qu’elle est la seule à connaître : Arthur Shaw cacherait 20 millions de dollars dans un coffre caché quelque part dans son appartement. Josh sait maintenant ce qu’il lui reste à faire : avec l’aide d’un malfrat roublard nommé Slide (Eddie Murphy), Josh, Charlie, Enrique, Odessa et l’ancien résident de la Tour M. Fitzhugh (Matthew Broderick) organisent un plan audacieux visant à dérober l’argent que cache Shaw dans le coffre secret de son appartement, le jour du Macy’s Thanksgiving Day Parade.

« Tower Heist » est un énième heist movie dans la plus pure tradition du genre, mêlant comédie et action sur un rythme effréné. Malgré un scénario un peu simple et sans grande surprise, le long-métrage de Brett Ratner parvient à nous maintenir en haleine grâce à un casting 5 étoiles assez savoureux – Ben Stiller, Matthew Broderick, Casey Affleck, Eddie Murphy, Téa Leoni, Alan Alda – et de bonnes trouvailles visuelles, comme cette séquence totalement loufoque où les cambrioleurs suspendent la Ferrari d’Arthur Shaw dans le vide au tout dernier étage de la Tour. Avec quelques bons rebondissements bien amenés et des acteurs très convaincants, « Tower Heist » s’assume en tant que divertissement sans prétention, dans lequel on retrouve l’excellente Gabourey Sidibe, jeune actrice révélée par le « Precious » de Lee Daniels en 2009. Ben Stiller et ses compères campent des pseudo-cambrioleurs maladroits et hilarants, sorte de sous « Ocean’s Eleven » une classe sociale en dessous, où comment la classe prolétaire règle ses comptes avec les riches financiers de Wall Street dans cette critique (un peu simplette) des excès du capitalisme américain – le fraudeur a arnaqué deux milliards de dollars à d’honnêtes gens, et se voit simplement contraint de rester cloîtré dans sa tour dorée avec sa Ferrari de luxe en attendant son jugement : on peut rêver pire comme ennuis judiciaires ! – Mention spéciale au vétéran Alan Alda qui interprète un pseudo Bernard Madoff hautain et sûr de lui, face à des ex-employés revanchards bien décidés à récupérer leur dû par tous les moyens. On pourra simplement reprocher le côté très manichéen du récit et une mise en scène ultra conventionnelle, mais « Tower Heist » se rattrape surtout par ses quelques gags loufoques – la Ferrari transportée dans l’ascenseur ! – et une troupe d’acteurs énergiques qui semblent s’être bien amusés sur ce film. Quel plaisir de retrouver aussi certains comédiens bien connus des années 90, comme Ben Stiller, Eddie Murphy, Téa Leoni et Matthew Broderick, dans cette histoire de braquage insensé et improbable, assez drôle et intense. Un film sans prétention donc, mais fort sympathique pour se divertir le temps d’une soirée.

La musique de Christophe Beck apporte à son tour une énergie et un charme indéniable au long-métrage de Brett Ratner. Dans une note du livret de l’album publié par Varèse Sarabande, Brett Ratner explique que le principal mot d’ordre du score était d’écrire une musique de film de « heist movie » new-yorkaise des années 70, mais sans sombrer pour autant dans le pastiche des seventies. La musique devait être fun, cool et groovy tout en conservant une approche résolument mélodique, Ratner souhaitant ainsi que le score repose essentiellement sur un thème principal qui serait répété inlassablement tout au long du film. Christophe Beck s’attela rapidement à la tâche et livra une partition dans la continuité des classiques du genre des 70’s : à l’écoute de « Tower Heist », on pense évidemment à « The Taking of Pelham One Two Three » de David Shire ou à « The Anderson Tapes » de Quincy Jones. Le score repose ainsi sur un thème principal aisément reconnaissable, « Theme from Tower Heist », qui se distingue par son riff funky de basse fretless accompagné d’une mélodie de guitare clean et de claviers sur fond de batterie groovy, de cordes et de cuivres, façon David Shire ou Lalo Schifrin – on n’est guère loin par moment du style de « Bullitt » - Quelques éléments synthétiques viennent apporter une couleur plus moderne à l’ensemble mais le style de la partition reste typique des musiques de « heist movie », similaire à ce que John Powell a fait sur « The Italian Job » ou David Holmes sur les « Ocean’s Eleven ». L’action débute enfin dans « Code Black », morceau trépidant dominé par la rythmique de la batterie et un orchestre plus nerveux, constitué de cordes agitées, d’un piano martelé dans le grave, de bongos ou de cuivres plus musclés.

« Shawfrontation » se distingue par ses rythmes funky bad ass et son atmosphère d’infiltration avec le son caractéristique du vibraphone et des shakers. Christophe Beck n’hésite pas à intensifier le ton avec des cuivres plus robustes et des rythmes martelés. Dans « The Germ », le thème principal est repris en grande pompe, reconnaissable à son riff principal confié cette fois-ci au clavier électrique de Randy Kerber. Les percussionnistes s’en donnent ici à coeur joie, avec un jeu alternant entre tambourin, cloche agogo, batterie et vibraphone. Le morceau évoque par ailleurs les préparatifs du cambriolage de la Tour par Josh Kovacs et ses anciens collègues. « Lester’s Loss » évoque par ailleurs les conséquences tragiques de la fraude financière d’Arthur Shaw sur le portier Lester, qui se retrouve ruiné et au bout du rouleau. Beck utilise ici un piano plus intime et quelques cordes retenues pour évoquer le vieux portier de la Tour. Les rythmes demeurent très présents dans « My Little Bitch » avec ses accords dissonants de cuivres à la Lalo Schifrin apportant une certaine tension au film, tandis que « Macy’s Day » illustre la scène où le cambriolage débute le jour du Macy’s Thanksgiving Day Parade. Beck développe ici aussi une atmosphère funky d’infiltration/d’espionnage très réussie. Et si « Marshall Swindle » s’avère plus sombre et fonctionnel, « Right at Rikers » captive notre attention grâce à ses riffs fun et cool de guitares/basse et de claviers 70’s cool – on a parfois l’impression d’entendre le Herbie Hancock de « Death Wish » - Idem pour « Fifty Dollar Thrift Lift » qui reprend partiellement le riff du thème principal avec des pizzicati plus amusants évoquant la démesure invraisemblable du plan organisé par Josh.

« We Go On Snoopy » intensifie l’action avec le retour des ponctuations de cuivres et de la mélodie principale de guitare électrique sur un rythme plus pressant. A noter l’utilisation du piano dans le grave dans « Courthouse Con » qui fait parfois penser à Jerry Goldsmith. Plus intéressant, « Grand Theft Auto » évoque la scène où Josh et ses compagnons s’emparent de la voiture d’Arthur Shaw et tentent de la faire passer de façon invraisemblable dans l’ascenseur de la Tour. C’est l’occasion pour Beck de reprendre son thème principal de manière énergique et musclée. On appréciera aussi le très funky « Strong Box Situation » pour la scène du coffre-fort de Shaw, ou la montée de tension de « Shaft Fail » qui rappelle le style action orchestral habituel de Christophe Beck. La tension monte dans « Shawstafari » qui ménage ses moments de suspense privilégiant les parties orchestrales, avant de se conclure sur le très groovy « Gold Rush » et le générique de fin (« End Titles »), qui reprend une dernière fois le thème principal. Christophe Beck signe donc une musique typique des films de casse des années 70, tout en évitant de sombrer dans le pastiche pur. Souvent comparé aux travaux de David Holmes sur la série des « Ocean’s Eleven », le score de « Tower Heist » n’a rien de foncièrement original et reste écrit dans un style relativement anonyme, très plaisant et parfaitement agencé aux images et aussi très fun en écoute isolée, mais sans grande surprise particulière. Christophe Beck reste un bon faiseur qui fait ce qu’on attend de lui sans jamais briller d’une façon ou d’une autre. Sa partition pour « Tower Heist » est assez symptomatique du style passe-partout du musicien, à l’aise dans tous les styles mais incapable d’apporter une vraie innovation, un vrai soupçon de génie à ses compositions. Ainsi donc, le score de « Tower Heist » s’avère divertissant et nous permet de passer un très bon moment, même s’il ne restera certainement pas dans les annales !




---Quentin Billard