1-We Found It 4.43
2-Amity 3.50
3-Dauntless Arrive 3.47
4-Escaping Amity 3.42
5-Train Attack 3.17
6-Progeny 1.55
7-Candor 5.02
8-Truth Serum 6.22
9-Test Subject 1.38
10-Raiding Candor 1.33
11-Dauntless Havoc 4.41
12-Surrender The Traitor 3.35
13-You're Worth It 3.37
14-Tris Meets The Box 5.51
15-Dauntless 5.19
16-Erudite 4.39
17-Final Sim 4.37
18-You're Real 4.26
19-I'm The Real You 3.36
20-The Message 3.00

Musique  composée par:

Joseph Trapanese

Editeur:

Interscope Records

Musique conduite par:
Joseph Trapanese
Score produit par:
Bryan Lawson, Joseph Trapanese
Superviseur monteur musique:
Bryan Lawson
Monteur musique:
Sam Zeines
Mixage:
Joel Iwataki, Satoshi Noguchi
Orchestrations:
David Butterworth, Jennifer Hammond,
Joseph Trapanese

Préparation musique:
Booker White, BTW Productions
Enregistrement musique:
Adam Miller
Arrangements musique additionnelle/
Coordinateur technique score:
Jason Lazarus
Monteur scoring:
David Channing
Assistants scoring:
Mike Daniels, Keir Schmidt,
Dylan Shyka, David Stern

Sound design musique:
Miles Cole, Judson Crane,
Eskmo, Al Nelson,
Brian Parkhurst, Michael White


Interscope Records

Direction musique:
Anthony Seyler
Business affairs:
Jason Kawejsza
Marketing:
Wendy Ong, Mark Flaherty
Production:
Laura Kilborn
Coordination soundtrack:
Roslyn Tarroza

Lionsgate

Direction musique:
Carter Armstrong
Direction business affairs:
Lenny Wohl
Direction musicale:
Trevon Kezios
Supervision budget musique:
Chris Brown
Business affairs:
Karen Sidlow
Coordination business affairs:
Ally Wigmore
Coordination musique:
Ryan Svendsen, Nikki Triplett,
Rona Rapadas

Artwork and pictures (c) 2015 Summit Entertainment, LLC. All rights reserved.

Note: **1/2
THE DIVERGENT SERIES :
INSURGENT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joseph Trapanese
Deuxième épisode de la saga « Divergent » qui débuta en 2014 avec le premier opus de Neil Burger, « The Divergent Series : Insurgent » (Divergente 2 : L’Insurrection) est confié cette fois-ci au réalisateur allemand Robert Schwentke, connu pour des titres guère inoubliables tels que « Flight Plan » (2005), « Red » (2010) ou « RIPD » (2013). Toujours inspiré des romans de la jeune auteur Veronica Roth, l’histoire de « Insurgent » se déroule immédiatement après la fin des événements du premier film. Beatrice Prior (Shailene Woodley), Quatre (Theo James), Caleb (Ansel Elgort), Peter (Miles Teller) et Marcus (Ray Stevenson) ont fui la ville après la destruction du territoire de la faction des Altruistes par les troupes de Jeannine (Kate Winslet) pour partir se réfugier dans le village des Fraternels, en attendant que les choses se calment. Rongée par les remords, Tris est hantée par de terribles rêves où elle voit ses parents morts et son ami Will, qu’elle a été obligé de tuer pour réussir à s’échapper. Pendant ce temps, les Audacieux, qui se sont alliés aux Erudits, découvrent une étrange boîte dans les ruines de la maison des parents de Tris. La mystérieuse boîte contient un message secret conçu par les pères fondateurs, qui pourrait remettre beaucoup de choses en cause. Mais la boîte a été conçue pour ne pouvoir être ouverte que par un divergent. Et alors que la propagande contre les divergents se propage à grande allure dans la société, les Audacieux fouillent chaque territoire à la recherche des membres dissidents dirigés par Tris et Quatre. Ces derniers découvrent alors que Peter les a trahis et doivent à nouveau s’enfuir alors qu’un groupe d’Audacieux vient de les retrouver chez les Fraternels. Tris, Quatre et Caleb réussissent à s’échapper in extremis et sautent dans un train en marche en direction de la ville. Peu de temps après, ils rejoignent un groupe de sans-faction dirigé par Evelyn Johnson-Eaton (Naomi Watts), qui s’avère être la mère de Quatre. Evelyn leur révèle son plan pour renverser Jeannine et reprendre le pouvoir, mais Quatre refuse d’y prendre part. Peu de temps après, Tris et Quatre décident de retrouver leurs amis Audacieux qui se cachent chez les Sincères dirigés par Jack Kang (Daniel Dae Kim). Mais ils sont brusquement attaqués en pleine nuit par une armée d’Audacieux dirigés par Eric (Jai Courteney) et Max (Mekhi Phifer), les deux bras-droits de Jeannine. Tris s’avère être une divergente compatible pour ouvrir la boîte récupérée par Jeannine, mais Quatre défait Eric au cours d’un combat et réussit à le tuer. Toujours rongée par sa conscience et les nombreuses morts qu’elle n’accepte plus, Tris décide finalement de se livrer elle-même aux Erudits pour mettre fin à tout cela et permettre à Jeannine d’ouvrir la mystérieuse boîte des fondateurs.

« Insurgent » s’avère être un opus bien plus intéressant que son prédécesseur. Plus sombre et mieux rythmé, ce deuxième épisode fait la part belle aux scènes d’action et aux combats en tout genre à travers une histoire plus brutale où l’étau se resserre sur Tris, Quatre et leurs amis toujours en fuite, traqués par la redoutable Jeannine et son armée des Erudits. Exit ici le message politico-social du premier film, Robert Schwentke s’intéresse davantage ici à ses différents personnages et affirme plus clairement les caractères et les enjeux dramatiques de cette histoire de révolte d’adolescents sur fond de futur dystopique/post-apocalyptique. Shailene Woodley reste égale à elle-même et campe une Beatrice Prior plus tourmentée, plus torturée, hantée par les morts de ses proches et le poids de ses responsabilités. Le film est donc plus sombre, plus violent – même si le film reste classé PG tout public – avec une Beatrice Prior plus mature, qui doit faire face à son propre destin et accepter des choix impossibles. Fait intéressant, le film nous propose une galerie de personnages féminins imposants : ici, ce sont les femmes qui dominent le jeu dans « Insurgent ». Kate Winslet reprend son rôle de la glaciale Jeannine, plus complexe et vulnérable que dans le premier épisode. Outre Shailene Woodley ou Maggie Q (qui occupe désormais un rôle majeur chez les Audacieux), on découvre aussi quelques nouveaux personnages comme la leader des Fraternels, Johanna, campée par Octavia Spencer ou Naomi Watts avec ses cheveux teints en brun, dans le rôle de la dirigeante des sans-factions qui manipule ses proches à sa guise pour venger son mari, renverser Jeannine et s’emparer du pouvoir. Inversement, on constate que les personnages masculins sont étrangement effacés : hormis Quatre, l’insupportable Peter s’avère être un redoutable faux-jeton qui retourne constamment sa veste, Caleb est un lâche qui n’hésitera pas à abandonner sa soeur pour rejoindre le clan de Jeannine, tandis que son bras-droit Eric, sera défait et mordra la poussière. Cet élément particulier du scénario s’explique sans aucun doute par le fait que l’histoire a été conçue à l’origine par une jeune femme – Veronica Roth - qui défend ici un discours féministe simpliste (les femmes prennent le pouvoir) et un brin immature, mais qui fonctionne parfaitement dans le contexte du film. Robert Schwentke dynamisme l’ensemble par une réalisation plus nerveuse et des scènes d’action plus prenantes, mais on regrettera le côté toujours lisse de l’ensemble, qui reste trop sage, trop propre et trop convenu, y compris lors du twist final, qui nous amène irrémédiablement au troisième épisode de la saga.

Après Junkie XL sur le premier « Divergent », c’est finalement le compositeur Joseph Trapanese qui est choisi pour écrire la musique de ce deuxième épisode. « Insurgent » s’inscrit musicalement dans la continuité du précédent opus, à savoir que Trapanese prolonge l’esthétique électronique moderne du premier score sans réelle surprise. Enregistrée aux studios d’Abbey Road de Londres, la partition de « Insurgent » débute de manière ordinaire sur le lot habituel de nappes synthétiques sombres, de sonorités électroniques futuristes et d’ostinatos de cordes. Trapanese emploie très vite les formules musicales habituelles pour ce type de production et va directement là où on l’attend dès l’ouverture du film (« We Found It »). Quelques cordes plus amples annoncent ensuite la tonalité plus sombre et dramatique de ce second épisode. La deuxième partie de « We Found It », toujours dominé par des ostinatos de cordes et des percussions plus présentes, est surtout dominée par le sound design moderne et une esthétique musicale empruntée à Hans Zimmer (on pense ici aux « Dark Knight »). « Amity » tente d’apaiser le climat grâce à quelques cordes plus touchantes suggérant un sentiment d’espoir incarnée par Tris – son nouveau thème est dévoilé dès l’introduction du morceau aux cordes - lorsque l’héroïne et ses amis arrivent au village des Fraternels au début du film. On devine ici une émotion plus grandissante, qui rappelle certains passages du précédent score de Junkie XL. La partie finale de « Amity » utilise un mélange de cordes et de synthétiseurs qui rappelle clairement le score de « Oblivion » de M83 ou de « Tron : Legacy ». Les choses semblent se gâter avec l’arrivée des Erudits dans l’intense « Dauntless Arrive » où Trapanese recycle les sempiternels ostinatos de cordes sur fond de basses synthétiques urgentes et de percussions qui font monter la tension.

L’action débute enfin durant l’évasion de Tris et ses amis du village des Fraternels suite à l’attaque des Audacieux dans « Escaping Amity ». Trapanese livre un morceau d’action tonitruant aux orchestrations malheureusement très pauvres, limitées à des cordes staccatos sur fond de percussions et de basses électro/techno agressives. La musique est ici très proche de compositeurs de chez Remote Control comme Steve Jablonsky ou Ramin Djawadi. Joseph Trapanese fait ce qu’il sait faire le mieux avec son approche électronique et moderne de la musique d’action, mais qui déçoit totalement dans le film comme sur l’album, notamment en raison de la pauvreté de cette musique et de son caractère totalement anonyme – des centaines d’autres compositeurs actuels auraient pu écrire ce morceau ! – Il y a une volonté d’accentuer l’intensité et l’excitation durant ces scènes d’action, mais l’ensemble est gâché par un manque d’idée flagrant et une absence totale de prise de risque. Idem pour « Train Attack » durant la séquence de l’affrontement avec les sans factions dans le train, morceau aux rythmes électro/techno peu inspiré et sans surprise. « Progeny » développe le sound design avec quelques cordes plus dramatiques et des idées sonores intéressantes, alors que Tris et Quatre rencontrent Evelyn et ses troupes. « Candor » apporte un semblant d’espoir avec ses accords majestueux de cordes et ses rythmes à la « Tron Legacy ». En revanche, zéro pointé pour « Truth Serum » qui se contente d’enchaîner du sound design peu inspiré pendant 6 minutes interminables et lassantes durant la scène où Tris reçoit le sérum de vérité chez les Sincères. Idem pour « Test Subject » d’une platitude affligeante.

On appréciera davantage « Raiding Candor » durant la séquence où Eric et ses troupes attaquent la cité des Sincères. Trapanese met ici l’accent sur des loops techno agressifs et des ostinatos de cordes frénétiques qui font monter efficacement la tension durant la séquence d’attaque, même si l’on regrette le côté souvent cacophonique du sound design et l’emploi des samples de basse recyclés depuis 15 ans dans la plupart des scores d’action modernes de chez Remote Control. La musique évolue ainsi de façon plus machinale dans « Dauntless Havoc », pour lequel Trapanese dévoile un Love Theme mélancolique associé à Tris et Quatre au piano, utilisé à quelques reprises dans le film mais peu mémorable en soi. On regrette totalement le fait que la musique, du haut de ses 79 minutes, semble évoluer en pilotage automatique, sans aucun point de vue musical particulier sur les images ou en écoute isolée. Un morceau fonctionnel comme « Surrender the Traitor » déçoit par son manque d’ambition, là où un compositeur plus talentueux et radical aurait certainement apporté quelque chose de bien plus profond et inspiré. Dans « You’re Worth It », on apprécie l’apport des accords plus émouvants des cordes suggérant l’espoir et l’idée du sacrifice alors que Tris s’apprête à quitter les siens pour se livrer à Jeannine. Trapanese manipule les sons et expérimente autour de sa palette de sons électroniques dans « Tris Meets the Box », mais cela ne suffit pas à rehausser le niveau d’un score très plat et sans envergure. Même les morceaux d’action fonctionnels comme « Dauntless » déçoivent par leur manque de personnalité et le côté simpliste des rythmes électroniques et du jeu massif et bruyant des cordes.

Le compositeur tente parfois d’insuffler un semblant d’émotion au détour de quelques moments plus exaltants ou mélancoliques, évoquant l’espoir d’un avenir de paix et de liberté, mais cela reste trop souvent fugace et peu conséquent dans un score terne et bien décevant, d’autant que Joseph Trapanese se retrouve bien souvent à recycler des samples et des idées de « Tron Legacy » ou « Oblivion » dans le score de « Insurgent », comme il le fait par exemple dans « Erudite » ou « Final Sim ». Le thème de piano de Tris devient plus présent dans « The Message » lors du final du film, évoquant la sensation de paix retrouvée, d’une sérénité durement acquise au prix du sang. Ainsi donc, difficile d’être réellement passionné pour un score aussi banal et peu inspiré que « Insurgent », dans lequel Joseph Trapanese recycle toutes les formules musicales du genre sans aucune ambition particulière, sans réel point de vue musical outre celui d’accompagner le rythme des images et l’action des personnages. Le score s’avère finalement très pauvre, platement exécuté et dénué de la moindre passion. C’est d’autant plus regrettable que Junkie XL avait pourtant réussi à apporter un semblant d’émotion au premier film à travers la voix d’Ellie Goulding ou ses montées d’espoir héroïques. Ici, c’est le zéro pointé pour un score ultra fonctionnel, qui n’arrive pas à la cheville des autres sagas musicales comme les « Hunger Games » de James Newton Howard ou même les « Maze Runner » de John Paesano. Si vous avez aimé les scores de « Tron Legacy » ou « Oblivion », celui de « Insurgent » devrait vous séduire amplement dans le film, mais pour les autres, c’est la déception assurée !



---Quentin Billard