1-The Insidious Flare 1.37
2-Psychic Visit 0.57
3-Tell of Presence 1.40
4-Upside Down 1.08
5-Back from Accident 1.08
6-Standing Right Next to You 1.35
7-Wheeled Away 2.52
8-Questions Left Behind 2.34
9-She Was Waiting 1.06
10-Those Were Helped 2.07
11-Follow the Leading 2.17
12-Possessed Attacker 2.25
13-Entity in the Dark 2.00
14-Further Kept Pet 2.04
15-Stronger, Alive 1.03
16-Friendly Face 1.48
17-Facing Breathing 3.10
18-Visit from Light 2.51
19-She Was There 1.57
20-Kind Visitor 0.35
21-Insidious Chapter 3 2.31
22-Void Figure7 Ch3 2.33

Musique  composée par:

Joseph Bishara

Editeur:

Void Records no label number

Musique produite par:
Joseph Bishara
Assistant musique:
Lauren Aghajanian, Alisa Burket
Monteur musique:
Richard Henderson
Supervision musique:
Julie Sessing
Mix et ingénieur son:
Chris Spilfogel

c) 2015 Gramercy Pictures/Stage 6 Films/Entertainment One/Blumhouse Productions/Automatik Entertainment/Sony Pictures International. All rights reserved.

Note: ***
INSIDIOUS CHAPTER 3
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joseph Bishara
« Insidious : Chapter 3 » est le troisième opus d’une franchise de films d’épouvante qui débuta en 2010 avec James Wan à la réalisation et Leigh Whannell au scénario. Le succès du film incitera les producteurs à livrer un second film plutôt inégal en 2013 suivi d’un troisième épisode en 2015. Néanmoins, contrairement à ce qu’indique le titre du film, « Insidious : Chapter 3 » n’est pas la suite du « Chapter 2 » mais bien un épisode préquelle censé raconter l’histoire avant celle du premier « Insidious ». Le film est confié cette fois-ci à Leigh Whannell qui passe enfin derrière la caméra pour sa première réalisation pour le cinéma. Le film s’articule autour de l’histoire de Quinn Brenner (Stefanie Scott), une jeune fille de 19 ans hantée par la mort de sa mère Lillith survenue il y a 18 mois, qui tente de rentrer en contact avec son esprit, en vain. Quinn décide alors de faire appel à Elise Rainier (Lin Shaye), une ancienne parapsychologue à la retraite à qui elle demande de rentrer en contact avec l’esprit de Lillith. Elise réussit à contacter la mère de Quinn mais se retrouve face à un esprit maléfique et menaçant. Elle demande alors à Quinn de ne plus jamais tenter d’entrer en contact avec sa mère, car les conséquences pourraient s’avérer terrible pour la jeune fille. Hélas, Quinn ne tient pas compte des conseils et décide de contacter à nouveau l’esprit de sa mère. La jeune fille est alors victime d’étranges phénomènes qui harcèlent Quinn dans sa chambre la nuit. Alors qu’elle se rend un soir à une audition, la jeune fille aperçoit une étrange silhouette dans la rue et est victime d’un accident qui la plonge dans le coma. A son réveil, Quinn est désormais la proie de l’esprit maléfique qui la hante nuit et jour. Inquiet pour sa fille, Sean Brenner (Dermot Mulroney) rend visite à Elise et lui demande d’aider Quinn à se débarrasser de l’esprit qui la tourmente, mais la parapsychologue refuse, étant elle-même traquée par une entité démoniaque qui tente de l’assassiner dans l’autre monde. Son collègue médium Carl (Steve Coulter) l’incite néanmoins à ne pas baisser les bras et à venir en aide à Quinn et ses proches avant qu’il ne soit trop tard.

« Insidious : Chapter 3 » reprend donc les ingrédients des deux précédents films dans ce nouvel épisode en délaissant cette fois-ci la famille Lambert – l’histoire de ce film se situe avant celle des deux opus précédents – et se focalise cette fois-ci sur l’histoire d’une jeune adolescente tourmentée par une entité maléfique. Le film joue sur les peurs enfantines et apporte une ambiance plus poisseuse et viscérale au récit, même si la structure scénaristique du métrage reste très proche de celle des deux autres films. Pour sa première réalisation, Leigh Whannell semble avoir bien appris ses leçons et reconstitue l’ambiance si particulière de la franchise même si l’ensemble reste un brin paresseux, terne et sans grand relief. En recentrant son histoire autour d’une adolescente brisée incapable de faire son deuil, Whannell parvient à apporter une dimension dramatique supplémentaire à la saga « Insidious », bien que l’épouvante et le suspense restent ici de mise. Dommage cependant que le film soit avare en scare jumps et en moments de terreur. Lin Shaye reprend quand à elle son rôle de la parapsychologue Elise Rainier aperçue dans les précédents « Insidious » et raconte les origines de son combat contre l’entité maléfique (la mariée en noir/Parker Crane) qui sévira dans « Insidious : Chapter 2 », sans oublier une scène finale qui annonce clairement l’histoire du premier « Insidious ». Ce troisième chapitre contient donc son lot de suspense, de noirceur et de rares scare jumps (la séquence imprévisible de l’accident dans la rue) avec une ambiance poisseuse assez réussie malgré quelques moments plus ridicules, notamment lorsqu’Elise affronte l’entité maléfique dans l’autre monde vers la fin du film (avec un « viens te battre, salope ! » digne d’un obscur nanar du dimanche soir). Les fans de la saga apprécieront à coup sûr ce troisième opus un brin trop propre et assez lisse, en attendant le quatrième épisode prévu courant 2018.

Joseph Bishara est à nouveau de la partie puisque le compositeur signe une énième partition horrifique intense et glauque pour « Insidious : Chapter 3 ». En l’espace de quelques années seulement, Bishara est devenu un spécialiste incontournable des musiques d’épouvante à Hollywood, comme en témoigne une filmographie assez parlante : « Insidious », « 11-11-11 », « The Conjuring », « Dark Skies », « Annabelle », « The Vatican Tapes », « The Other Side of the Door », etc. C’est donc sans surprise que l’on retrouve le compositeur sur le troisième opus de la franchise « Insidious », dans lequel Bishara renie avec son style avant-gardiste/expérimental habituel. Le film s’ouvre sur ce son bien connu des fans de la saga, ces tremolos stridents de cordes, extrêmement dissonants et grinçants, qui ouvrent chaque film de la saga (« The Insidious Flare »), dévoilant une sorte de premier choc sonore, de premier sursaut de terreur. Résolument atonale, la musique reprend l’esthétique bruitiste des deux précédents films à base de cordes, de piano et de sonorités électroniques. Si le début du film semble suggérer le calme avant la tempête, lorsque Quinn rend visite à Elise Rainier (« Psychic Visit ») avec des cordes mystérieuses et calmes, le piano de « Tell of Presence » semble verser dans un registre plus intime, baignant dans de vagues sonorités électroniques discrètes. Pourtant, la terreur ne tarde pas à dévoiler le bout de son nez dans « Upside Down », dominé par ses nappes sonores lugubres et son sursaut de cordes oppressantes et brutales. Bishara n’hésite pas à verser ici dans l’atonalité pure avec ses effets sonores de cordes qui rappellent aussi bien les anciens opus de « Insidious » que la saga « Conjuring » ou le spin-off « Annabelle ». Dans « Back from Accident », les cordes résonnent de manière plus étrange, plus inquiétante. La musique sème ici un sentiment de doute, de crainte, flirtant avec un mystère surnaturel, une présence indicible.

« Standing Right Next to You » est un énième déchaînement de terreur dominé par les glissandi et les clusters de cordes sur fond de sonorités torturées et difformes. Bishara évoque chaque apparition démoniaque à travers ces moments musicaux particulièrement surréalistes, reposant sur des effets de sursaut qui flirtent dangereusement avec la cacophonie. « Wheeled Away » maintient quand à lui une atmosphère de suspense glauque grâce au travail des cordes – les bois et les cuivres sont ici absents de l’orchestre – très proche des expérimentations de la musique contemporaine du XXe siècle, le tout accompagné de percussions plus énergiques. Les moments plus calmes comme « Questions Left Behind » et son piano mélancolique permettent à la partition de s’aérer le temps d’une pause plus intimiste et réservée, et ce même si la noirceur reprend très vite le dessus. Les fameux clusters stridents des cordes indissociables de l’univers musical de « Insidious » reviennent dans « She Was Waiting » tandis que « Follow the Leading » nous plongent dans un sound design surréaliste et occulte à base de sonorités brumeuses et macabres. Bishara expérimente encore une fois autour des effets instrumentaux des cordes dans « Possessed Attacker », où les sonorités s’entremêlent dans un véritable magma sonore chaotique. « Entity in the Dark » plonge ensuite l’auditeur dans les ténèbres, tout comme le lugubre « Further Kept Pet » et le violent « Stronger Live ». Bishara évoque alors la séquence où Elise traverse l’autre monde pour mettre fin aux agissements de l’entité maléfique qui tourmente la jeune Quinn, et celle qui menace la vie de la médium elle-même.

« Facing Breathing » nous amène ainsi au dernier acte du film, Bishara continuant d’élaborer un sound design toujours plus expérimental à base de bruitages conçus entre l’orchestre à cordes et les sonorités électroniques diverses. Refusant tout apport d’une quelconque mélodie, Bishara procède comme il l’a fait dans les films précédents, en baptisant une architecture sonore résolument bruitiste et atmosphérique, dans un langage musical avant-gardiste qui reste difficilement accessible au plus grand nombre. Et si l’on appréciera l’envolée dramatique et pourtant pleine d’espoir de « Visit From Light » et la douce mélancolie de « She Was There », « Kind Visitor » vient rappeler sans surprise que le cauchemar est loin d’être terminé en reprenant le motif sonore principal de la saga « Insidious » avec ses fameuses cordes stridentes aisément reconnaissables. A noter par ailleurs que les fameux glissandi descendants étranges qui ouvraient le premier film sont repris intégralement dans « Void Figure 7 Ch3 », morceau bonus totalement expérimental que Bishara nous offre sur l’album. Ainsi donc, c’est sans surprise particulière que l’on retrouve l’univers sonores si familier de la saga « Insidious » sur ce « Chapter 3 » prévisible et guère original. Joseph Bishara semble tourner dangereusement en rond sur ses derniers films, et si certains projets ont été plus intéressants que d’autres (« The Conjuring 2 », « Annabelle », « 11-11-11 »), force est de constater que le compositeur tend à se répéter dangereusement et ne prend plus aucun risque, répétant constamment les mêmes formules musicales d’un film à un autre. Le score de « Insidious : Chapter 3 » remplit donc parfaitement le cahier des charges dans le film, apportant l’atmosphère oppressante et horrifique indispensable au métrage de Leigh Whannell, mais il faut bien reconnaître que cela près de 10 ans que Joseph Bishara livre des partitions d’épouvante interchangeables d’un film à un autre qui ne réussissent plus à nous surprendre, faute d’un quelconque renouvellement dans les idées ou les approches musicales.




---Quentin Billard