1-Once Upon A Time...Storybook Love 4.00
2-I Will Never Love Again 3.04
3-Florin Dance 1.32
4-Morning Ride 1.36
5-The Friends' Song 3.02
6-The Cliffs Of Insanity 3.18
7-The Swordfight 2.43
8-Guide My Sword 5.11
9-The Fireswamp And
The Rodents Of Unusual Size 4.47
10-Revenge 3.51
11-A Happy Ending 1.52
12-Storybook Love 4.24*

*Ecrit et interprété par Willy DeVille.

Musique  composée par:

Mark Knopfler

Editeur:

Warner Bros 9 25610-2

Musique produite par:
Mark Knopfler
Montage musique:
Michael Dittrick
Ingénieur son:
Marc Di Sisto
Claviers:
Guy Fletcher

(c) 1987 Act III Communications/Buttercup Films Ltd./The Princess Bride Ltd. All rights reserved.

Note: ***
THE PRINCESS BRIDE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Knopfler
Grand classique du cinéma d’aventure des années 80, « The Princess Bride » est un film culte des eighties, premier long-métrage de Rob Reiner tourné en 1987, réalisateur qui s’est fait connaître avec « Stand by Me » en 1986 et signera par la suite quelques classiques comme « When Harry Met Sally », « Misery » ou « The American President ». Adapté du roman éponyme de William Goldman publié en 1973, « The Princess Bride » est une comédie d’aventure qui ne cherche jamais à se prendre au sérieux. Construit à la manière d’une épopée médiévale et romantique, « The Princess Bride » est une plongée romanesque dans un univers de cape et d’épée à la manière des films de l’âge d’or hollywoodien de cape et d’épée, tendance Errol Flynn. L’histoire est racontée par un grand-père (Peter Falk) qui lit un livre à son petit-fils (Fred Savage) malade et cloué au lit, qui passe ses journées à jouer à des jeux vidéos. Le grand-père annonce clairement la couleur : il s’agira d’une histoire de princesse et de vengeance, la narration étant régulièrement entrecoupée dans le film par les commentaires du petit-fils sur l’histoire. « The Princess Bride » raconte ainsi les aventures de Bouton d’or (Robin Wright), une jeune et belle femme qui vit dans une ferme du pays imaginaire de Florin avec son valet le palefrenier Westley (Cary Elwes). Au fil du temps, Bouton d’or et Westley finissent par tomber amoureux l’un de l’autre et se jurent fidélité pour toujours. Mais Westley n’a pas un sou en poche : c’est pourquoi il décide alors de voyager pour gagner de l’argent afin de revenir à Florin pour épouser Bouton d’or. Hélas, quelques mois plus tard, la jeune femme apprend que le bateau de Westley a été attaqué par le terrible pirate Roberts, et que son fiancé n’a probablement pas survécu à l’attaque. Cinq ans plus tard, alors qu’elle n’a plus aucune nouvelle de Westley, Bouton d’or décide d’épouser à contrecoeur le prince Humperdinck (Chris Sarandon), qu’elle n’aime pas mais qui est l’héritier du royaume de Florin. Peu de temps avant son mariage, Bouton d’or est enlevée par le hors-la-loi Vizzini (Wallace Shawn), accompagné d’un capitaine espagnol et maître d’escrime, Inigo Montoya (Mandy Patinkin), et son lutteur géant danois nommé Fezzik (André the Giant), amateur de poésie au comportement très doux. Pourchassés par les hommes du prince Humperdinck, Vizzini, Fezzik et Montoya s’enfuient avec Bouton d’or, la jeune femme ignorant alors que l’enlèvement a été orchestré par le prince en personne pour faire accuser injustement le pays rival de Guilder et de déclencher une guerre avec ses ennemis. Mais la belle demoiselle est secourue par un mystérieux homme en noir qui se présente comme étant le célèbre pirate Roberts, et qui n’est autre que Westley lui-même. Hélas, Roberts/Westley se fait capturer par le prince Humperdinck et Bouton d’or se voit contrainte d’épouser le monarque afin de sauver la vie de son bien-aimé. Pendant ce temps, Montoya et Fezzik décident de libérer Westley afin d’attaquer ensemble le château d’Humperdinck, Inigo Montoya cherchant ainsi à assouvir une vieille vengeance : tuer l’homme aux six doigts qui a assassiné ses parents lorsqu’il était enfant.

Construit à la manière d’un conte populaire et d’une histoire de cape et d’épée, « The Princess Bride » avait tout pour devenir un grand succès. Racontée dans le film à travers la narration de Peter Falk, l’histoire de Bouton d’or est une épopée nostalgique qui nous renvoie aux grandes heures de la littérature populaire et du cinéma d’aventure des années 30/40, où tout semblait possible, où les héros se battaient jusqu’à la mort en défiant les méchants à l’épée pour sauver leur princesse bien-aimée et libérer un royaume de la tyrannie d’un monarque corrompu. Conscient de la portée de son film, Rob Reiner décide d’apporter à ce récit une dimension humoristique très franche, parsemant l’histoire de nombreuses touches d’humour, à commencer par les trois bandits improbables qui kidnappent Bouton d’or dans le film : un italien fourbe et lâche, un espagnol chevaleresque et vengeur, et un géant danois dont le physique imposant cache en fait une personnalité très douce et naïve. Les scènes où les trois lascars emportent la jeune femme avec eux sont assez drôles, Reiner jouant ainsi sur le décalage entre l’apparence de ses personnages et leurs personnalités respectives. A cela s’ajoute les commentaires du petit-fils, qui n’aime pas les histoires où l’on s’embrasse et n’a visiblement pas l’air intéressé par le roman, avant de se laisser porter par cette grande aventure largement romancée par son grand-père, à tel point que l’enfant veut finalement savoir comment tout cela se termine. Véritable ode à l’imagination et à la lecture, « The Princess Bride » adresse ainsi un message pédagogique fort destiné aux enfants, sur l’importance de la lecture et du besoin de s’évader dans les livres et les mondes fictifs. L’idée est d’ailleurs résumée lors de la discussion introductive entre le grand-père et son petit-fils au début du film : « est-ce qu’il y a du sport dedans ? » demande l’enfant, ce à quoi le grand-père répond : « quelle question ! Y a que ça : bagarre, duels, torture, vengeance, géants, monstres, poursuites, évasions, grand amour, miracles ! ». Et tout ce que le vieil homme annonce se produit réellement au cours de sa lecture passionnante. Le film contient par ailleurs son lot de répliques cultes typiques des années 80, comme ce bref échange verbal lors du premier duel entre Montoya et Westley : « tu me sembles un type bien, ça m’ennuie de te tuer ! » dit l’espagnol, ce à quoi Westley répond ironiquement : « tu me sembles un type bien, ça m’ennuie de mourir ! », ou cette très fameuse réplique que Montoya décoche au méchant lors du duel final : « Buenos dias ! Je m’appelle Inigo Montoya. Tu as tué mon père : prépare toi à mourir ! ». Film malicieux, drôle et touchant, « The Princess Bride » connut un succès très relatif à sa sortie en salles en 1987 et devint par la suite un vrai film culte de l’époque, récompensé par plusieurs prix en 1988 avec une nomination aux Oscars pour la meilleure chanson originale.

La partition synthétique de Mark Knopfler est à coup sûr l’un des éléments les plus connus du long-métrage de Rob Reiner. Chanteur, compositeur, auteur et guitariste anglais d’origine écossaise, Mark Knopfler se fit connaître en fondant le groupe de rock Dire Straits avec son frère David en 1977. L’homme n’en était pas à son premier coup d’essai au cinéma puisqu’il composa sa première musique de film pour le drame écossais « Local Hero » de Bill Forsyth en 1983, suivi de « Cal » et « Comfort and Joy » en 1984. Grand admirateur du travail de Mark Knopfler avec Dire Straits, c’est Rob Reiner lui-même qui eut l’idée d’engager le musicien sur son film, qui s’attela alors très rapidement à la tâche et livra une composition aventureuse essentiellement écrite pour un groupe de musiciens solistes avec des synthétiseurs. Le film s’ouvre au son du très beau « Once Upon A Time…Storybook Love », qui dévoile le thème romantique pour Bouton d’or, interprété par une guitare acoustique délicate sur fond de cordes, de bois et de harpe. Il y a dans cette ouverture une grâce et une délicatesse impressionnante qui témoigne du savoir-faire de Mark Knopfler, épaulé ici par son complice Guy Fletcher pour l’interprétation de la musique – les parties orchestrales sont reproduites sur synthétiseurs – On retrouve dans le thème romantique de guitare toute la magie et la poésie du film de Rob Reiner. « I Will Never Love Again » profite quand à lui des parties de guitare acoustique du compositeur pour la scène où Bouton d’or apprend que Westley a disparu et doit se résoudre à épouser un autre homme cinq ans plus tard. Ici aussi, il y a une poésie évidente dans le mélange de guitare et de parties orchestrales samplées qui apporte une vraie émotion au film.

« Florin Dance » est l’un des rares passages de source music du score dans lequel Knopfler s’essaie au registre de la tarentelle italienne traditionnelle avec ses cordes synthétiques (cheap) et ses claquements de mains pour la scène où Bouton d’or arrive à Florin pour y épouser le prince Humperdinck. « Morning Ride » est un autre morceau de source music pour les préparatifs du mariage de la jeune fille et du prince de Florin, prenant l’apparence d’une pièce orchestrale classique nuptiale – dommage que le compositeur n’ait pas eu les moyens de se payer un vrai orchestre sur ce film – « The Friends’ Song » apporte à son tour une grande poésie au film avec sa flûte et ses cordes synthétiques planantes et oniriques de toute beauté. Hélas, la magie est rapidement défaite par des passages d’action/aventure plus disgracieux, comme « The Cliffs of Insanity » qui illustre la première scène de combat en haut de la falaise entre Montoya et l’énigmatique Roberts. Knopfler tente de maintenir ici la tension avec ses parties orchestrales synthétiques, mais le côté cheap des samples orchestraux a bien du mal à convaincre pleinement à l’écran. Le duel à l’épée entre les deux hommes s’intensifie dans « The Swordfight », mais là aussi, on regrette le recours à des samples orchestraux peu convaincants, notamment dans les sons de cordes, typiques des samples MIDI des banques de son des années 80. Knopfler essaie ici de s’atteler à un morceau d’action plutôt classique teinté de quelques touches ‘swashbuckling’ pour le duel à l’épée, mais le choix des samples orchestraux ne permet pas à sa musique d’atteindre ici tout son potentiel. Heureusement, « Guide My Sword » ramène au film le caractère plus onirique et poétique de la composition de Mark Knopfler à l’aide de cordes, harpe et bois, morceau de près de 5 minutes dans lequel le compositeur développe un thème solennel et touchant.

« The Fire Swamp and the Rodents of Unusual Size » illustre la séquence où les héros traversent les marécages de feu et la forêt maudite avec ses créatures disproportionnées. Knopfler saisit ici l’occasion pour nous offrir un morceau plus sombre et dissonant, à l’aide de sonorités synthétiques étranges et éparses. Dommage ici aussi que la bataille contre les rats géants (« Rodents of Unusual Size ») soit quelque peu gâchée par des samples orchestraux artificiels et peu crédibles. On notera néanmoins une brève allusion au thème romantique à la toute fin de « Rodents of Unusual Size ». « Revenge » accompagne quand à lui la confrontation finale contre le prince Humperdinck et ses sbires dans le château du prince. Ici aussi, comme dans « The Sword Fight », Knopfler tente d’imiter le style des musiques des swashbucklers d’antan mais peine à convaincre avec ses moyens limités – la musique ressemble ici à une démo MIDI – « A Happy Ending » conclut finalement cette grande aventure avec une jolie reprise du thème de « The Friends’ Song » alors que les héros se séparent à la fin du récit, suivi d’une superbe reprise du thème romantique aux cordes à 1:12. A noter par ailleurs que le film se termine avec la chanson « Storybook Love » évoquant l’histoire d’amour féerique des romans, chanson basée sur le thème romantique et brillamment interprétée par Willy DeVille. Mark Knopfler signe donc l’une de ses plus fameuses musiques pour le cinéma avec « The Princess Bride », un grand classique des années 80 malheureusement gâché ici par un manque de moyens évident et une qualité plutôt inégale – en dehors des très beaux thèmes et des premiers morceaux plus poétiques du score – Le score est loin d’avoir fait l’unanimité, y compris à son époque, mais les nostalgiques du cinéma des années 80 apprécieront à coup sûr le travail de Mark Knopfler qui apporte une énergie et un charme indispensable au film de Rob Reiner.




---Quentin Billard