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1-Welcome To The ISS 4.31*
2-It's Alive 3.54 3-Like A Bird 2.10 4-Care To Dance? 1.38 5-New Best Friends 1.29 6-Need A Hand? 3.12 7-Not The Face 1.21 8-Sprinklers 4.14 9-Spacewalk 5.35 10-Thrusters 3.53 11-Up, Up 4.39 12-I Thought They Came To Rescue Us? 4.28 13-Goodnight, Earth 3.44 14-What Are You? 5.25 15-Godspeed, Doctor 5.02 16-A Long Way Back 2.39 *Dialogue interprété par Rebecca Ferguson. Musique composée par: Jon Ekstrand Editeur: Milan Records Produit par: Jon Ekstrand, Jason La Rocca Orchestré et conduit par: Nicholas Dodd Assistant orchestration: Connor Hutton, Enrica Sciandrone Montage musique: Dina Eaton, Mark Jan, Carl Sealove, Stuart Morton Programmation percussions: Carl-Johan Sevedag, Martin Wiklund Artwork and pictures (c) 2017 Columbia Pictures/Skydance Media/Sony Pictures Entertainment. All rights reserved. Note: *** |
LIFE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jon Ekstrand
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« Life » est le nouveau long-métrage du suédois Daniel Espinosa remarqué en 2010 pour son polar « Easy Money » suivi de son premier film d’action hollywoodien « Safe House » en 2012. Après le thriller « Child 44 », Espinosa se tourne cette fois-ci vers le film d’épouvante spatial avec « Life », sorti au cinéma en 2017. Le film raconte le calvaire de six astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) après avoir réceptionné une sonde ramenant un échantillon du sol de Mars, qui contient une vie extra-terrestre. C’est l’exobiologiste Hugh Derry (Ariyon Bakare) qui est chargé d’étudier l’échantillon qui contient une cellule dormante. Après plusieurs essais, Derry parvient à réveiller la cellule qui se transforme alors rapidement en un organisme multicellulaire. Au même moment, la mission est suivie de près par les habitants de la Terre, et un concours est lancé afin de donner un nom à l’organisme extra-terrestre récemment découvert : des écoliers d’une école new-yorkaise décident alors de le baptiser Calvin. Peu de temps après, Derry tente de réanimer Calvin qui est devenu inactif suite à un accident atmosphérique survenu dans le laboratoire, mais l’organisme réagit brutalement en écrasant la main du scientifique. Calvin commence alors à grandir de plus en plus et va même dévorer un rat de laboratoire avant de tenter de s’échapper. L’ingénieur Rory Adams (Ryan Reynolds) intervient ensuite pour sauver Derry et empêcher la créature de quitter le laboratoire, mais en vain : Calvin a réussit à s’échapper par un conduit d’évacuation. Réalisant que les communications avec la Terre ont été coupées, la commandante de l’ISS Katerina Golovkina (Olga Dihovichnaya) tente alors de réparer l’antenne en effectuant une sortie dans l’espace, mais Calvin est toujours là et menace désormais la vie de tous les astronautes à bord de la station spatiale, grandissant jour après jour et développant une intelligence accrue qui lui permet de survivre par tous les moyens. Les derniers survivants réalisent alors que l’ISS a perdu beaucoup de carburant et se dirige dangereusement vers la Terre. Ils vont devoir tout mettre en œuvre pour rectifier la trajectoire de la station et empêcher Calvin de se rendre sur Terre.
Piochant sans vergogne dans les derniers grands succès des films fantastiques spatiaux, « Life » rappelle clairement le « Gravity » d’Alfonso Cuaron dans le sens où Daniel Espinosa a reproduit les immenses décors de la Station spatiale internationale avec un réalisme saisissant, évoquant la vie des astronautes à bord de la station à la façon d’un documentaire. Mais que l’on ne s’y trompe pas, car le vrai objectif du film c’est bien évidemment le suspense et la terreur. Dès lors que la créature baptisée Calvin sème la pagaille dans l’ISS, « Life » s’oriente paisiblement vers la série-B pure et dure, portée par un casting prestigieux constitué de têtes d’affiche – Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Ryan Reynolds – et une réalisation haletante et intense. Visuellement, « Life » est particulièrement impressionnant. Espinosa parvient à insuffler un véritable vent de terreur grâce à l’omniprésence de la créature au look particulier – vers la fin, le monstre rappelle le face-hugger d’H.R. Giger – et la dimension claustrophobique du récit est parfaitement mise en valeur ici. Seule ombre au tableau : « Life » rappelle clairement « Alien » et d’autres films plus récents – outre l’influence manifeste de « Gravity », on pense aussi à « Sunshine » de Danny Boyle – le long-métrage de Daniel Espinosa n’apporte donc rien de bien neuf mais s’avère être un suspense spatial très impressionnant et assez spectaculaire, incluant quelques séquences de mises à mort assez sanglantes – l’intelligence avérée de Calvin rivalise avec sa cruauté et sa soif de destruction – Malgré des critiques mitigées, « Life » a été un bon succès au cinéma et renforce l’idée que les films d’épouvante dans l’espace sont en odeur de sainteté auprès du public, d’autant que le « Alien Covenant » de Ridley Scott est sorti quelques mois après. Daniel Espinosa retrouve son complice habituel sur « Life », le compositeur suédois Jon Ekstrand, avec lequel il a déjà travaillé sur « Easy Money » (2010) et « Child 44 » (2015). Pour les besoins du film, Ekstrand collabore avec Nicholas Dodd aux orchestrations, bien connu pour ses participations à de nombreuses partitions de David Arnold et Andrew Lockington. Le score de « Life » est un mélange hybride d’orchestre, de chœurs et d’électronique recréant parfaitement à l’écran la dimension spatiale du film et l’atmosphère claustrophobique du récit. Le ton est donné dès l’atmosphérique « Welcome to the ISS » avec ses cordes répétitives, ses pulsations synthétiques sans surprise et son chœur final plus merveilleux et magique, alors qu’on aperçoit des plans de la Terre vu de l’espace. Il y a dans la musique d’Ekstrand une dimension contemplative et planante assez appréciable dès le début du film, mais qui tendra à disparaître par la suite au fur et à mesure que l’histoire va évoluer en thriller/survival dans l’espace. Dans « It’s Alive », on retrouve cette même approche atmosphérique avec ses notes longues et planantes de cordes et de bois, et ses samples électroniques évoquant discrètement le son d’appareil à bord de la station spatiale, pour la scène où Hugh Derry étudie le spécimen rapporté du sol de Mars. Le morceau évolue rapidement vers un crescendo orchestral majestueux des cuivres annonçant le caractère unique de cette découverte historique. « Like a Bird » fait la part belle au piano et aux cordes pour évoquer la dimension humaine du récit. De la même façon, « Care to Dance ? » évoque à travers ses choeurs éthérés et ses cordes élégantes un climat optimiste et majestueux, une sorte de calme avant la tempête. Idem pour « New Best Friends » et son alternance majeur/mineur plus ambiguë, entre cordes, cuivres, piano et choeurs. Le thème principal est dévoilé vers la fin de « Welcome to ISS » et réentendu dans « Care to Dance ? » ou dans « New Best Friends » à partir de 0:42. Dommage cependant que le thème principal soit si peu mémorable et passe parfois inaperçu dans le film. Les choses se gâtent enfin dans « Need A Hand ? », pour la séquence où Calvin se montre agressif et serre violemment la main de Derry. Jon Ekstrand s’essaie ici au registre de la musique de thriller/suspense à l’aide d’une écriture plus atonale, de cordes dissonantes, de glissandi stridents, de clusters de cuivres et de ponctuations percussives tonitruantes. La tension monte ici d’un cran alors qu’on comprend que Calvin est un organisme hostile qui va commettre beaucoup de dégât dans l’ISS. C’est l’occasion pour Ekstrand de s’essayer à un style horrifique qui rappelle Christopher Young ou Marco Beltrami, avec une écriture orchestrale avant-gardiste sans surprise mais suffisamment intense à l’écran pour susciter l’effroi et la terreur, et créer un sentiment tenace de panique. « Not the Face » débute même sur un sursaut de terreur brutal à l’aide de nuages sonores de pizzicati aléatoires des cordes, de tenues stridentes et de crescendo terrifiant des cuivres, pour la séquence de la mort de Rory Adams. Il y a ici une puissance impressionnante dans l’écriture de l’orchestre, qui doit certainement beaucoup à l’apport de Nicholas Dodd. « Sprinklers » met l’accent sur les sempiternelles basses électroniques que l’on entend constamment de nos jours dans les musiques de film hollywoodiennes modernes, avec l’apport indispensable des effets aléatoires de cordes et des nombreuses dissonances. La tension continue de monter d’un cran alors que les scientifiques tentent d’empêcher Calvin de s’enfuir par les conduits de ventilation. La musique est utilisée de manière prévisible à l’écran, accentuant le suspense et les montées de tension avec énergie mais sans grande originalité. Plus intéressant, « Spacewalk » évoque la séquence où la commandante Golovkina sort à l’extérieur pour réparer les dégâts et se retrouve attaquée dans l’espace par Calvin. Pendant plus de 5 minutes, Jon Ekstrand évoque les assauts répétés de la créature à l’aide d’un tapis de cordes stridentes/dissonantes, d’effets aléatoires de pizz à la Penderecki – un élément sonore récurrent du score de « Life » - de basses synthétiques entêtantes et de cuivres agressifs. Dommage cependant que le compositeur ait trop souvent tendance à opter pour des martèlements rythmiques métronomiques des percussions un brin trop monolithiques. L’apport des choeurs à 2:30 apporte un éclairage dramatique saisissant à la scène, dans un style plus gothique, massif et ténébreux. De la même façon, « Thrusters » accompagne les tentatives désespérées des survivants d’éjecter la créature dans l’espace en déclenchant les réacteurs de l’ISS (qui a dit « Alien » ?). Chose regrettable : Jon Ekstrand n’élabore aucun motif ni idée thématique particulière pour Calvin, si bien que la créature est évoquée de manière passe-partout à l’écran, sans grande personnalité. On devine une certaine détermination dans « Up, Up » avec ses ponctuations rythmiques d’enclume et les effets récurrents de pizz aléatoires associés à Calvin dans le film. « Goodnight, Earth » tente d’apaiser la situation à l’aide de cordes atmosphériques et mélancoliques évoquant la survie des scientifiques et le désespoir avec son écriture caractéristique des cordes tragiques et d’un piano solitaire perdu dans le vide de l’espace. « Where Are You ? » développe des accords sombres des cordes graves – aussi entendus au début du film, le morceau étant malheureusement absent de l’album – et se conclut de manière agressive pour un ultime assaut de Calvin vers la fin du film. Enfin, « Godspeed, Doctor » nous amène au dernier acte du film avec 5 minutes plus dramatiques où l’on ressent l’idée du sacrifice pour l’humanité à travers les montées de cuivres puissants, de cordes et de choeurs reprenant le thème principal de « Welcome to the ISS ». Mais « A Long Way Back » vient rappeler que le cauchemar n’est pas terminé, avec une utilisation spectaculaire des cuivres et de glissandi menaçants des synthétiseurs et des choeurs. Ecrit dans un style relativement passe-partout et sans grande originalité, le score de « Life » remplit donc parfaitement le cahier des charges à l’écran mais peine à convaincre en raison d’un style totalement transparent reflétant l’influence évidente des temp-tracks. Malgré cela, Jon Ekstrand semble savoir où il va et reflète un certain professionnalisme dans son approche musicale, et notamment dans la façon dont il suscite la panique et la terreur à l’écran. Il manque maintenant au compositeur un style plus personnel et reconnaissable pour lui permettre de s’imposer parmi les grands de la musique de film. ---Quentin Billard |