1-Spider-Man Television Theme 0.39*
2-The World Is Changing 4.10**
3-Academic Decommitment 1.57
4-High Tech Heist 1.26
5-On a Ned-To-Know Basis 1.45
6-Drag Racing/An Old Van Rundown 4.06
7-Webbed Surveillance 4.40
8-No Vault of His Own 2.27
9-Monumental Meltdown 5.23
10-The Baby Monitor Protocol 1.37
11-A Boatload of Trouble Part 1 3.09
12-A Boatload of Trouble Part 2 2.16
13-Ferry Dust Up 2.50
14-Stark Raving Mad 1.54
15-Pop Vulture 3.05
16-Bussed a Move 1.43
17-Lift Off 5.25
18-Fly-By-Night Operation 2.23
19-Vulture Clash 4.07
20-A Stark Contrast 4.41**
21-No Frills Proto COOL! 0.34
22-Spider-Man Homecoming Suite 7.29

*Theme from the 1966
Spider-Man Animated Series
composed by J. Robert Harris
and Paul Francis Webster
**Contains "Avengers" Theme
composed by Alan Silvestri.

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

Sony Classical 88985450502

Album produit par:
Michael Giacchino
Montage musique:
Stephen M. Davis, Tanya Noel Hill
Orchestrations:
Robert Elhai, Jeff Kryka,
Chris Tilton, Tim Simonec

Orchestrations additionnelles:
Mick Giacchino, Curtis Green
Supervision musique:
Dave Jordan, Steve Durkee
Coordinateur musique:
Shannon Murphy, Trygge Toven

Artwork and pictures (c) 2017 Columbia Pictures/Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ***1/2
SPIDER-MAN HOMECOMING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
Encore une nouvelle franchise « Spider-Man » direz-vous ? Oui, sauf que cette fois-ci, Marvel a rejoint Sony et permet enfin à Spider-Man de rejoindre la bande des Avengers et d’intégrer l’univers cinématographique de Marvel, ce qui n’était pas encore le cas jusqu’à présent. Cette nouvelle version de l’homme araignée est campée par le jeune Tom Holland, dont le personnage est apparu pour la première fois dans le « Captain America : Civil War » des frères Russo en 2016. Le film débute peu de temps après les événements de « Civil War ». Adrian Toomes (Michael Keaton) et son équipe d’ouvriers est chargé de nettoyer la ville suite à la bataille de New York dans le premier « Avengers » (2012) mais l’opération est finalement confiée à l’équipe du Damage Control (D.O.D.C.) de Tony Stark qui congédie Toomes et son équipe. Furieux de s’être ainsi fait voler son travail, Toomes décide de se venger en dérobant la technologie Chitauri récupérée dans les décombres de la ville avec quelques uns de ses hommes. Il compte ainsi fabriquer de nouveaux prototypes d’armement high-tech qu’il revendra ensuite sur le marché noir. Huit ans plus tard, Peter Parker (Tom Holland) est contacté par Tony Stark (Robert Downey Jr.) pour aider les Avengers lors du conflit les opposant dans « Civil War ». Peu de temps après la bataille, Stark informe Peter qu’il n’est pas encore prêt pour rejoindre les Avengers. Déçu, Peter délaisse alors ses études au lycée de Midtown et se sert de ses pouvoirs en portant le costume de Spider-Man pour lutter contre les criminels de tout poil qui sévissent dans New-York. Un soir, Peter fait échouer une négociation pour une vente d’armes secrètes de Toomes et découvre les agissements du gangster devenu « Le Vautour », portant un exosquelette high-tech et des ailes motorisées lui permettant de se déplacer librement dans les airs. A son retour dans son appartement du Queens habité par sa tante May (Marisa Tomei), Peter tombe nez à nez sur son ami Ned Leeds (Jacob Batalon) qui découvre son identité secrète de super-héros. Quelques temps après, Shocker (Logan Marshall-Green) et Herman Schultz (Bokeem Woodbine), deux complices du Vautour, vendent des armes à un caïd local, Aaron Davis (Donald Glover), mais encore une fois, Peter/Spiderman intervient et échappe de peu à la mort grâce à l’intervention héroïque de Tony Stark/Iron Man. Ce dernier lui rappelle alors qu’il n’a pas la carrure pour combattre le crime dans ses rues et que ses moindres faits et gestes sont surveillés de près chez Stark Industries. Bien décidé à prouver sa valeur, Peter va tenter d’en savoir davantage sur les armes que vend Toomes et sa bande et va devoir jongler entre sa vie secrète de super-héros, ses escapades nocturnes qu’il cache à sa tante May, son amour secret pour sa camarade de lycée Liz et sa volonté de rejoindre les Avengers.

Quatrième film de la phase 3 de l’univers cinématographique de Marvel, « Spider-Man Homecoming » est un nouveau reboot de la franchise de l’homme araignée, crée à seulement quelques années après les deux films du reboot « The Amazing Spiderman » produit par Sony – deux reboots en moins d’une dizaine d’années pour une même franchise, c’est probablement une première à Hollywood ! – Réalisé par Jon Watts (dont il s’agit du troisième long-métrage pour le cinéma), « Spider-Man Homecoming » est une relecture rafraîchissante de l’univers du comic book conçu par Stan Lee et Steve Ditko, moins sombre que les films de Sam Raimi et Marc Webb. Proposer un nouveau reboot peu de temps après les deux « Amazing Spider-Man » était donc un pari risqué auprès de la critique : le public vient à peine de s’habituer aux nouveaux films avec Andrew Garfield qu’il lui faut maintenant s’immerger dans une toute nouvelle franchise avec un jeune acteur qui endosse à son tour le costume de l’homme-araignée. Malgré cela, le résultat est bel et bien au rendez-vous. « Homecoming » nous propose ainsi de découvrir un nouveau Peter Parker beaucoup plus jeune, un ado sans envergure issu des quartiers modestes du Queens, peu brillant au lycée et amoureux fou d’une camarade à qui il n’a jamais avoué ses sentiments, tout le contraire du personnage campé par Tobey Maguire dans les films de Sam Raimi. Le film de Jon Watts souhaite ainsi revenir aux origines même du comic book, dans un univers plus chaleureux, plus coloré et aussi beaucoup plus drôle. Effectivement, « Homecoming » évite de trop se prendre au sérieux et vire à plusieurs reprises vers la comédie pure avec quelques gags bien trouvés et un humour de teen movie qui rappelle parfois le charme suranné de ces vieux films de super-héros kitsch des années 60, avec son lot de héros cartoonesque en collants – l’allusion au thème musical de la série animée de 1967 lors de l’ouverture du film n’est d’ailleurs pas un hasard ! –

Plus étonnant, Peter Parker est non seulement beaucoup plus jeune dans ce film mais il s’avère être aussi très modeste et très maladroit, endossant le costume de Spider-Man pour combattre les criminels dans son quartier tout en multipliant les coquilles et les bévues en tout genre – obligeant même son mentor Iron Man à le sauver à deux reprises ! – Avec un soupçon d’autodérision et d’humour bon public, « Spider-Man Homecoming » nous offre enfin un blockbuster survitaminé (doté d’un budget colossal de 185 millions de dollars) qui ne se prend pas trop au sérieux et reste à ce jour l’une des plus belles réussites de Marvel après l’excellent « Captain America : Civil War », bien que l’on pense aussi à l’humour plus kitsch de « Ant-Man » (2015). Le film de Jon Watts est bourré de bonnes idées et de trouvailles en tout genre, mais le point fort du film reste sans aucun doute le méchant campé par Michael Keaton, acteur bien connu du public puisqu’il fut lui-même « Batman » à deux reprises pour Tim Burton à la fin des années 80. Le comédien interprète ici un Vautour particulièrement retors et sournois, le scénario parvenant à apporter une certaine profondeur à ce personnage qui possède un fond humain, notamment dans ses intentions, et ce jusqu’à ce twist assez inattendu lors du dernier acte du film, un coup de théâtre absolument génial qui relance clairement l’intérêt du film au cours des 30 dernières minutes du récit (incluant une bataille totalement déjantée sur le toit d’un avion en perdition) – Watts aurait même déclaré que ce twist était l’élément dont il était le plus fier en concevant « Spider-Man Homecoming » - Enfin, le film a aussi été salué en raison de sa vision sociale d’un super-héros issu d’un milieu modeste, et qui se met en quatre pour servir sa communauté et protéger son quartier, un bien bel effort totalement inattendu de la part des studios Marvel, et un personnage très attachant que l’on aura plaisir à retrouver dans « Avengers : Infinity War » et un deuxième épisode prévu courant 2019.

La musique de « Spider-Man Homecoming » a été confiée à Michael Giacchino qui reste décidément très actif ces dernières années à Hollywood. C’est d’ailleurs grâce à son travail sur « Doctor Strange » en 2016 que Giacchino a été choisi par les studios Marvel pour écrire la musique du nouveau « Spider-Man ». Ecrite pour un grand orchestre symphonique et quelques instruments solistes et électroniques, le score de « Spider-Man Homecoming » est un retour aux sources pour Giacchino qui renoue ici avec le style des musiques d’aventure héroïques des années 80/90, comme il le fait régulièrement dans ses musiques pour le cinéma. A ce côté rétro, Giacchino répond d’emblée dès l’ouverture du film avec une reprise et un arrangement modernisé du célèbre thème musical de la série TV de 1967 écrit par Paul Francis Webster et Bob Harris, thème qui sera par ailleurs délaissé par la suite dans le film. Le récit débute ensuite dans « The World is Changing » avec une reprise fort appréciable du thème des « Avengers » d’Alan Silvestri, pour rappeler le lien entre Spider-Man et l’équipe de Tony Stark et Captain America. Comme d’habitude avec Giacchino, le score de « Spider-Man Homecoming » repose sur une pléiade de thèmes mélodiques développés et parfaitement agencés sur les images, à commencer par un nouveau thème héroïque pour Spider-Man/Peter Parker, dévoilé dans « Academic Decommitment » (à 0:16), mélodie énergique, optimiste et héroïque indissociable du héros juvénile campé par Tom Holland dans le film. L’autre thème majeur du score, c’est bien évidemment celui d’Adrian Toomes/Le Vautour, dévoilé dans « The World is Changing » aux cuivres à 3:10 puis, de manière plus reconnaissable, à 3:47, dans sa version complète et maléfique.

Le troisième thème est l’inévitable Love Theme, évoquant l’amour secret de Peter pour Liz Allen (Laura Harrier). Le thème est dévoilé pour la première fois dans « No Vault of His Own » à 1:59 à la clarinette et sera repris à quelques reprises dans le film. A noter par ailleurs que Giacchino nous offre aussi un quatrième thème associé à Tony Stark/Iron Man dans le film, un choix plutôt curieux – on se serait attendu à ce que Giacchino reprenne le thème mémorable de Brian Tyler pour « Iron Man 3 » - Le thème d’Iron Man apparaît notamment dans « Ferry Up » à 1:52 et dans « A Stark Contrast » aux cors à 0:41. Pour le reste, Giacchino oscille entre ces différentes idées thématiques et élabore un score d’action/aventure plutôt classique et rafraîchissant, comme le confirme le sympathique « Academic Decommitment » avec sa reprise du thème de Spidey aux pizz/bois sur fond de batterie pop/rock, de guitares et d’orgue hammond jazzy/funky un brin rétro, évoquant les années 70. A la jeunesse de Peter Parker, Giacchino répond par une musique plutôt décontractée et cool évoquant les seventies, un choix plutôt malin et typique du musicien, habitué aux ambiances rétro. De la même façon, « High Tech Heist » évoque le quotidien de Peter au lycée avec le retour de la batterie et des orchestrations plus étoffées – bongos, xylophone, timbales, cuivres, bois, cymbales, etc. – « On a Ned-to-Know Basis » évoque la scène où Ned découvre la véritable identité de Peter/Spider-Man. Le thème principal est repris ici par des pizz légers et possède un capital sympathie indéniable, en plus d’être une mélodie agréable que vous fredonnerez très probablement en sortant du film. Dommage que le thème s’avère un brin simpliste et peu sophistiqué. En revanche, il correspond parfaitement à l’énergie juvénile et l’insouciance du jeune Peter Parker.

Giacchino opte ici pour une approche comédie assez agréable et plutôt inattendue dans la musique d’un « Spider-Man ». Pourtant, l’action n’est pas en reste avec un premier déchaînement orchestral amplement maîtrisé dans « Drag Racing/An Old Van Rundown », pour la séquence où Spider-Man traque les hommes de main du Vautour pour tenter de les empêcher de vendre les armes high-tech. La poursuite en van permet à Giacchino de développer ici un motif d’action espiègle dominé par des cuivres (vers 1:03), incluant l’omniprésente batterie pop et même une guitare électrique. L’écriture orchestrale du compositeur reste très classique, incluant ici quelques variations bondissantes autour du thème principal. On pense parfois au style de certains morceaux d’action de « Mission : Impossible Ghost Protocol » dont on retrouve ici une écriture orchestrale assez similaire. A noter la superbe reprise du thème maléfique du Vautour à 2:56, alors que Toomes intervient pour neutraliser Spider-Man et prendre la fuite avec ses hommes. Le morceau se conclut par ailleurs sur une grande reprise du thème héroïque d’Iron Man à 3:52, alors que Stark sauve Spider-Man de la noyade. « Webbed Surveillance » développe quand à lui le thème de Spider-Man et le thème du Vautour, qui s’affrontent et se croisent à plusieurs reprises dans le morceau, alors que Peter décide d’espionner Toomes et ses hommes pour en savoir davantage sur leurs agissements. « Monumental Meltdown » est l’un des passages d’action-clé du score de Michael Giacchino.

On retrouve ici le thème principal à travers quelques superbes envolées héroïques savoureuses et même un thème de cuivres martiaux qui semble tout droit sorti de la série des « Medal of Honor ». Le diptyque « A Boatload Trouble » accompagne quand à lui la séquence où Spider-Man attaque le Vautour et ses hommes sur le pont du Ferry qui se retrouve sectionné net en deux par les armes high-tech des bad guys. La première partie permet à Giacchino d’élaborer une sorte de jeu musical du chat et de la souris, alors que Peter monte à bord du ferry et espionne Toomes et ses complices. La deuxième partie est un énième déchaînement orchestral débridé dominé par des cuivres massifs et des variations plus puissantes et menaçantes autour du thème du Vautour (notamment à 1:00). L’écriture de Giacchino devient ici plus complexe, plus spectaculaire, jusqu’au final de la scène dans le spectaculaire « Ferry Dust Up » et l’intervention héroïque d’Iron Man qui vient sauver Spider-Man et les passagers du ferry. C’est la désillusion pour Peter Parker qui réalise qu’il ne sera peut être jamais un vrai Avenger dans « Stark Raving Mad ». « Pop Vulture » fait monter quand à lui la tension lors du fameux twist intervenant dans le dernier acte du film, pour ce qui reste l’un des morceaux les plus sombres et les plus agressifs du score, incluant une reprise sournoise du thème du Vautour par une clarinette basse. On est étonné ici par la noirceur absolue de ce morceau, qui détonne un peu par rapport au reste de la partition et semble surgir tout droit d’un thriller.

L’action reprend enfin ses droits dans l’excitant et martial « Bussed A Move » qui nous emmène tout droit vers la confrontation finale entre Spider-Man et le Vautour, avec une superbe envolée triomphante du thème de Spider-Man, qui ne cesse de « grandir » tout au long du film, à l’instar du personnage de Peter Parker, qui apprend de ses erreurs pour mieux triompher des épreuves. « Lift Off » est l’un des morceaux d’action dantesques du score, accompagnant la séquence où le Vautour pénètre l’avion cargo transportant le matériel destiné à Stark Industries. Le thème du Vautour est largement développé ici dans un morceau d’action massif et frénétique à souhait, probablement le meilleur de toute la partition. A noter la superbe envolée héroïque du thème du Vautour à 4:49 alors que Toomes réussit à pénétrer dans l’avion et à mettre la main sur la précieuse cargaison, l’un des rares moments de triomphe pour le bad guy – on sent par ailleurs que Giacchino se fait plaisir avec ce thème – la confrontation finale a lieu dans « Fly-by-Night Operation », autre morceau d’action trépidant durant le combat sur l’avion entre Spider-Man et le Vautour à la fin du film. Le morceau est un énième tour de force orchestral d’une complexité ahurissante, avec ses envolées monumentales et belliqueuses du thème du Vautour. La bataille se termine enfin dans « Vulture Clash », débouchant sur une coda plus optimiste et apaisée. Le thème de Silvestri pour les « Avengers » revient dans « A Stark Contrast », incluant le thème d’Iron Man et celui de Spider-Man, repris de manière noble et héroïque aux cors à 1:50, comme dans « No Frills ProtoCOOL ! » et les 6 minutes récapitulatives de « Spider-Man Homecoming Suite » pour le générique de fin du film.

Michael Giacchino signe donc un score d’action héroïque et rafraîchissant pour « Spider-Man Homecoming », plus léger que les scores de Danny Elfman pour les films de Sam Raimi, mais néanmoins suffisamment divertissant et réussi pour nous maintenir en haleine d’un bout à l’autre du film. Giacchino semble s’être fait plaisir sur ce film en développant une série de thèmes mémorables bien que sans grande originalité particulière (comme toujours avec le compositeur, les thèmes sont très simples et manquent clairement de personnalité, d’envergure). L’approche classique et un brin rétro de Giacchino correspond parfaitement à l’univers plus coloré et fun du film de Jon Watts, et semble annoncer un virage dans l’univers musical des productions Marvel (surtout après un score tout aussi coloré et rétro de Christophe Beck pour « Ant-Man »). Les fans du compositeur devraient donc pleinement apprécier le nouveau travail de Giacchino sur « Spider-Man Homecoming », aussi sympathique et distrayant dans le film qu’en écoute isolée, bien que sans grande originalité particulière. On espère maintenant que Giacchino reviendra sur les prochains épisodes, puisqu’en attendant, on pourra découvrir le nouveau travail d’Alan Silvestri sur le très attendu « Avengers : Infinity War » qui devrait débarquer sur nos écrans courant 2018 !



---Quentin Billard