1-The Rise of the Lycans 2.27
2-Lucian and Sonja's Love Theme 2.05
3-The Arrow Attack 2.33
4-The Most Precious Thing
To My Heart 1.46
5-The Wolve's Den 2.05
6-Lucian To The Rescue 1.51
7-Court Battle Suite 4.25
8-Sonja's Trial and Execution 5.26
9-Storming the Castle 2.52
10-Per Aspera Ad Astra 6.45
11-The Rise of the Lycans
(Precious Cargo Remix) 3.54*

*Interprété par Coma Virus.

Musique  composée par:

Paul Haslinger

Editeur:

Lakeshore Records LKS 34067

Supervision musique:
Eric Craig, Brian McNelis
Assistant production score:
Court Stumpf
Assistant mixage score:
Travis Smith
Montage score:
Chris Newlin
Programmation additionnelle:
Chris Newlin
Score produit par:
Paul Haslinger

(c) 2009 Lakeshore Entertainment/Screen Gems/Sketch Films. All rights reserved.

Note: **
UNDERWORLD :
RISE OF THE LYCANS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Paul Haslinger
Troisième épisode dans la série des « Underworld » sorti au cinéma en 2009, « Rise of the Lycans » (le soulèvement des Lycans) est confié cette fois-ci à Patrick Tatopoulos, spécialiste des effets spéciaux qui a déjà travaillé sur ceux des premiers films et se voit offrir l’opportunité de réaliser ce troisième volet (son unique réalisation à ce jour !). « Underworld : Rise of the Lycans » est une préquelle à l’histoire du premier « Underworld » : on y découvre les origines du conflit entre les lycans et les vampires qui débuta il y a des siècles durant le moyen-âge. Les lycans (ou loups-garous) étaient alors les esclaves des vampires de Viktor (Bill Nighy). Sonja (Rhona Mitra), la fille de Viktor, est secrètement amoureuse de Lucian (Michael Sheen), le premier lycan capable de prendre forme humaine. Viktor éleva Lucian enfant et réalisa qu’il pouvait faire des lycans ses esclaves personnels à l’intérieur de son immense forteresse. Mais les bois environnants sont remplis de loups-garous sauvages et barbares menés par William. C’est pourquoi les humains nobles implorent régulièrement Viktor de les protéger des attaques des loups-garous en échange d’argent qui lui permet de garder le contrôle de ses esclaves. En grandissant, Lucian tombe alors amoureux de Sonja et entretient une liaison secrète avec la fille de Viktor. Une nuit, Lucian réussit à s’échapper et sauva la vie de Sonja d’une attaque de loups-garous. Malgré son geste, Viktor considéra l’évasion de Lucian comme une trahison et le fit emprisonner pour de bon. Sonja réclame alors l’aide du vieux vampire Andreas Tanis (Steven Mackintosh) et prépare l’évasion de Lucian, mais ce dernier décide alors de libérer tous les autres lycans. Viktor découvre alors que sa fille a aidé Lucian et les lycans à s’échapper et la jette à son tour en prison. Pendant ce temps, Lucian fait lever une armée dans la forêt en recrutant des humains et des loups-garous pour attaquer la forteresse de Viktor et sauver Sonja d’une mort certaine.

« Underworld : Rise of the Lycans » est un troisième épisode réalisé sans grande conviction par Patrick Tatopoulos. Le film n’est cependant pas la catastrophe à laquelle on aurait pu s’attendre. Tatopoulos a finalement bien appris ses leçons et livre un film soigné de bout en bout mais sans éclat particulier – bien qu’il soit parfois considéré comme l’un des meilleurs épisodes de la franchise – On y retrouve la même ambiance ténébreuse et gothique que les deux précédents films, tandis que Len Wiseman continue de produire ce troisième épisode. En évoquant le passé de « Underworld », surfant sur la mode habituelle des préquelles, le film de Patrick Tatopoulos nous ramène enfin aux racines même du mythe : le moyen-âge, ce qui permet au cinéaste de nous offrir un film plus sale, plus primitif et un brin plus trash. On y découvre la suprématie des vampires de Viktor et le soulèvement des loups-garous menés par Lucian, le premier des lycans, dans cette histoire d’amour maudite entre Sonja et le leader des loups-garous. Le scénario de Danny McBride développe parfaitement la romance interdite du film en mettant en scène une Rhona Mitra séduisante et volcanique aux côtés d’un Michael Sheen charismatique, tandis que Bill Nighy reste égal à lui-même. « Underworld 3 » prend alors des tournures de film de cape et d’épée, une fresque médiévale barbare, nocturne et gothique malheureusement gâchée par une avalanche d’effets spéciaux et un scénario assez prévisible et sans surprise. Décidément, malgré de bonnes idées, la franchise « Underworld » a bien du mal à évoluer positivement, et ce ne sont pas les autres films à venir qui vont rectifier la tendance !


PAUL HASLINGER DE RETOUR !


« Underworld : Rise of the Lycans » marque le retour de Paul Haslinger à la musique du film après que Len Wiseman lui ait fait des infidélités sur « Underworld Evolution » (2006), mis en musique par Marco Beltrami. A la première écoute, on constate qu’Haslinger est resté ici fidèle à son style électronique/atmosphérique habituel, combinant quelques parties orchestrales rachitiques qui rappellent parfois la musique de Beltrami pour le second épisode, en nettement moins abouti. Dès « The Rise of the Lycans » lors de l’ouverture du film, le ton est donné : orchestrations musclées, percussions électroniques agressives, rien n’est fait hasard aussi, Paul Haslinger nous plonge immédiatement dans l’univers sombre et gothique du film de Patrick Tatopoulos. On y décèle aussi une ambiance dramatique qui culmine finalement dans « Lucian and Sonja’s Love Theme », thème romantique désespéré évoquant la romance maudite entre la vampire et le lycan, à l’origine de toute l’histoire du film. Hélas, Haslinger est incapable de produire la moindre ligne mélodique et se contente d’enchaîner quelques accords mélancoliques simplistes de synthés et de piano pour parvenir à ses fins, alors que cette intrigue de Roméo et Juliette gothique aurait certainement mérité quelque chose de plus ambitieux de sa part !


ANALYSE DE LA MUSIQUE


« The Arrow Attack » est le premier morceau d’action du score de « Underworld 3 », pour la première scène de bataille vers le début du film. Haslinger mélange ici les percussions, les cordes et les cuivres synthétiques pour parvenir à ses fins, avec quelques parties chorales évoquant le monde ténébreux décrit dans le film. Il est regrettable que le compositeur se sente trop souvent obligé d’évoquer l’action ou la tension en ayant constamment recours à des passages dissonants/cacophoniques, là où une approche plus mélodique et structurée aurait probablement été plus appropriée pour le film (comme l’a fait Beltrami sur le deuxième épisode). « The Most Precious Thing To My Heart » est quand à lui un énième passage électronique atmosphérique sans grande envergure et complètement anonyme, qui rappelle néanmoins l’esthétique musicale de certains passages du score de « Underworld » en 2003. Dans « The Wolve’s Den », Haslinger utilise de vagues effets de voix pour évoquer les cris des loups-garous tout en évoquant le soulèvement mené par Lucian tout au long du film. Dans « Lucian To The Rescue », on découvre l’utilisation de choeurs masculins ténébreux baignant dans un sound design intense mais malheureusement très ordinaire – scène où Lucian sauve la vie de Sonja lors de l’attaque des loups-garous –

« Court Battle Suite » résume quand à lui toute l’esthétique de la musique de « Rise of the Lycans » : percussions agressives, effets vocaux étranges, sound design ténébreux et climat de dissonances permanentes, rien de ce que le compositeur nous propose ici paraît nouveau mais la musique parvient néanmoins à apporter une certaine intensité aux images même si l’ensemble bascule encore trop souvent dans la cacophonie pure, quasi insoutenable en écoute isolée ! « Sonja’s Trial and Execution » évoque le jugement et l’exécution de Sonja de façon dramatique et ténébreuse. Le final de « Execution » évoque clairement la mort tragique de Sonja avec ses harmonies funèbres de cordes et ses sonorités menaçantes qui accentuent la rage et la douleur de Lucian. « Storming the Castle » nous amène alors au dernier acte du film, lorsque Lucian a réussit à s’évader et lève une armée pour attaquer la forteresse de Viktor et de ses vampires. Haslinger nous livre ici un morceau d’action cacophonique et mal fichu, avec ses cordes synthétiques qui semblent surgir tout droit d’une musique de téléfilm à petit budget. A noter l’emploi ici des voix (vers 2:34) qui apportent une dimension plus gothique à la musique d’Haslinger. « Per Aspera Ad Astra » illustre ainsi la longue bataille finale contre Viktor. Le morceau est malheureusement gâché par le recours à des samples d’orchestre cheap qui manquent de punch sur les images du film – il aurait été plus judicieux d’enregistrer la musique avec un vrai orchestre ! –


UN SCORE DECEVANT…QUI MANQUE DE CROCS…


« Underworld : Rise of the Lycans » est donc une partition assez décevante, écrite à la va-vite, sans aucune inspiration particulière, et avec des moyens apparemment limités. Si le premier score de « Underworld » avait au moins la décence de nous offrir une musique électronique atmosphérique nerveuse et immersive (à défaut d’être très réussie), la nouvelle partition de Paul Haslinger sur ce troisième épisode de la série des « Underworld » est une franche déconvenue pour les fans du compositeur. Avec ses samples d’orchestre cheap, ses percussions banales et ses morceaux électroniques inintéressants, « Rise of the Lycans » semble être l’épisode de trop pour Paul Haslinger, qui n’a de toute évidence pas grand chose à dire sur ce film et se contente de multiplier les mêmes recettes sonores sans réelle passion, sans grand intérêt. Même la musique semble étrangement plaquée sur les images sans éclat particulier, alors que le contexte médiéval du film aurait probablement mérité une partition plus ambitieuse, plus grandiose, plus mémorable. Haslinger n’a de toute évidence jamais été un grand compositeur, mais « Underworld : Rise of the Lycans » risque fort de creuser encore plus l’écart entre les fans du musicien et ses nombreux détracteurs : quelle déception !



---Quentin Billard