1-Showtime A-Holes 1.27
2-vs. The Abilisk 2.35
3-The Mantis Touch 1.53
4-Space Chase 3.20
5-Family History 3.48
6-Groot Expectations 1.57
7-Mammalian Bodies 1.50
8-Starhawk 1.49
9-Two-Time-Galaxy Savers 3.01
10-I Know Who You Are 4.20
11-Ego 2.47
12-Kraglin and Drax 1.34
13-The Expansion 1.05
14-Mary Poppins and the Rat 3.07
15-Gods 1.28
16-Dad 2.28
17-A Total Hasselhoff 2.01
18-Sisters 2.05
19-Guardians of the Frickin Galaxy 0.59

Musique  composée par:

Tyler Bates

Editeur:

Hollywood Records Digital

Produit par:
Tyler Bates
Orchestrateurs:
Erik Aho, Bryan Arata,
Chad Cannon, Sacha Caban,
Kieran Kiely, Drew Krassowski,
Vincent Oppido, Steven Scott

Superviseur, arrangeur et
programmeur musique:
Tim Williams
Coordination musique:
Steve Durkee, Joanne Higginbottom,
Shannon Murphy,
Trygge Toven

Supervision musique:
Dave Jordan
Arrangements musique:
Kurt Oldman
Montage musique:
Nashia Wachsman, Darrell Hall,
Steve Durkee

Musique additionnelle:
Dieter Hartmann

Artwork and pictures (c) 2017 Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ***1/2
GUARDIANS OF THE GALAXY VOL. 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tyler Bates
« Guardians of the Galaxy » fut une véritable bouffée de fraîcheur à sa sortie en salles en 2014. Cet énième film de super-héros Marvel réussissait alors à se distinguer de la masse grâce à l’inventivité de James Gunn et son talent pour mélanger les scènes d’action épiques avec un humour et une dérision constante, le tout saupoudré d’un zeste de nostalgie pour les années 80. Devant le succès retentissant du film, une suite fut très rapidement mise en chantier, sobrement intitulée « Guardians of the Galaxy Vol .2 ». Le film débarque sur les écrans en 2017 et s’inscrit dans la parfaite continuité du précédent opus, à nouveau réalisé par James Gunn. C’est le quinzième film de l’univers cinématographique Marvel et le troisième épisode de la phase III qui débuta avec l’excellent « Captain America : Civil War » et « Doctor Strange » en 2016. Le film débute en 1980 dans le Missouri. Meredith Quill (Laura Haddock) est en compagnie d’Ego (Kurt Russell), un jeune homme mystérieux qui lui présente une étrange plante qui, d’après ses dires, devrait bientôt se retrouver dans toute la galaxie. 34 ans plus tard, on retrouve les Gardiens de la Galaxie toujours constitués de Peter Quill/Star-Lord (Chris Pratt), Gamora (Zoe Saldana), Drax le Destructeur (David Bautista), Rocket le raton-laveur (Bradley Cooper) et bébé Groot (Vin Diesel). Ces derniers travaillent désormais pour le compte de différents individus et se font rémunérer chacune de leur mission dans l’espace. Un jour, le peuple des Souverains les engage pour récupérer de précieuses batteries convoitées par un monstre inter-dimensionnel, l’Abilisk. En échange, les Souverains promettent de leur livrer Nebula (Karen Gillan), la soeur de Gamora. Une fois leur mission accompli, les Gardiens de la Galaxie prennent congés mais Rocket en profite pour dérober les précieuses batteries, provoquant alors la fureur de la prêtresse Ayesha (Elizabeth Debicki) et les Souverains décident de les traquer en leur envoyant une armada de vaisseaux spatiaux.

Mais ces derniers sont mystérieusement détruits, tandis que les Gardiens de la Galaxie atterrissent d’urgence sur la planète Berhert où ils font la connaissance d’Ego, qui se présente comme le père de Peter Quill. Peu de temps après, Yondu Udonta (Michael Rooker) et sa bande de Ravageurs engagés par Ayesha, réussissent à capturer Rocket et bébé Groot après avoir libéré Nebula. Mais une mutinerie éclate à bord du vaisseau et les Ravageurs décident d’emprisonner Yondu Udonta et de l’humilier, parce qu’il prenait trop souvent le parti de Star-Lord. Il est alors remplacé par le brutal Taserface. Pendant ce temps sur Berhert, Star-lord, Drax et Gamora voyagent vers la propre planète d’Ego, qui leur révèle qu’il est un Dieu et qu’il a très longtemps dérivé dans le cosmos, où il a appris à maîtriser les molécules de son environnement pour devenir plus intelligent et plus puissant pendant des millions d’années. Ego révèle alors à son fils qu’il a planté des extensions de lui-même dans de nombreux endroits de l’univers et qu’il compte détruire toutes les planètes de la galaxie pour pouvoir s’étendre à l’autre bout de l’univers. Mantis, la servante d’Ego, révèle alors les sombres desseins de son maître : il aurait eu des milliers d’enfants avec différentes races extra-terrestres dans tout l’univers, qu’il aurait utilisé pour récupérer les gènes célestes nécessaires à l’accomplissement de son plan. Yondu Udonta était alors chargé de ramener les enfants à Ego (c’est comme ça qu’il récupéra le jeune Peter Quill avant qu’il décide finalement de l’élever lui-même). Lorsqu’il apprend que c’est son propre père qui a implanté la tumeur dans le cerveau de sa mère Meredith pour l’empêcher de le détourner de son plan machiavélique, Peter/Star-Lord décide de se révolter et d’affronter Ego dans une bataille titanesque.


UN VOLUME 2 SANS SURPRISE...


« Guardians of the Galaxy Vol. 2 » reprend donc sans grande surprise les formules qui ont fait le succès du précédent épisode de 2014. Le film a conservé le ton loufoque du précédent opus, avec toujours une avalanche ininterrompue d’effets spéciaux, de 3D, de scènes de bataille énormes et de blagues un brin potaches, le tout rythmé par une bande son constituée de tubes des années 70/80. Hélas, l’effet de surprise est passé et « Guardians of the Galaxy Vol. 2 » n’a plus grand-chose de neuf à proposer. Le ton est exactement le même que dans le premier film, les effets spéciaux sont omniprésents et le scénario, un peu poussif, est sans surprise particulière. Niveau esthétique, on retrouve les couleurs flashy qui évoquent les films de science-fiction kitsch des années 80 : l’exemple le plus flagrant est certainement cette séquence chez les Souverains avec la prêtresse Ayesha entièrement dorée de la tête au pied. On apprécie aussi les mondes extravagants que l’on découvre tout au long de cette nouvelle aventure, notamment lors de la séquence sur la planète d’Ego ou durant l’affrontement final épique à souhait. Seulement voilà, la sauce a bien du mal à prendre: ce « Volume 2 » semble clairement avoir été conçu pour engranger un maximum de dollars et la démarche de James Gunn et Marvel semble bien moins franche que sur le premier film de 2014. Les scènes d’émotion sont un brin pataudes, l’humour est au ras des pâquerettes (hormis quelques blagues bien trouvées avec Drax) et certaines sous-intrigue sont franchement peu intéressantes, et notamment l’histoire entre Gamora et sa soeur rebelle Nebula, qui se conclut par une trêve trop clichée pour convaincre vraiment. Quant à Kurt Russell, qui interprète le maléfique Ego, il reste plutôt convaincant même si l’on a vu des méchants bien plus charismatiques et impressionnants chez Marvel. On regrette donc que la folie du premier épisode ait été ici estompée au profit d’une aventure plus conventionnelle, plus basique et forcément plus décevante, car malgré de très bonnes idées (la scène des flèches tueuses de Yondu, la séquence où Rocket élimine joyeusement ses poursuivants dans la forêt en les faisant sauter jusque dans le ciel, etc.) et un look toujours aussi farfelu, « Guardians of the Galaxy Vol. 2 » reste un Marvel basique qui ne dépasse jamais le niveau habituel des autres productions du studio.


TYLER BATES VOL. 2 !


Le film marque les retrouvailles entre James Gunn et Tyler Bates après « Slither » (2006), « Super » (2010) et « Guardians of the Galaxy » (2014). Le compositeur, habitué jusqu’ici aux musiques électroniques pour films d’épouvante, avait réussi à surprendre les auditeurs/spectateurs en délivrant une somptueuse partition symphonique héroïque et grandiose pour la première aventure des Gardiens de la Galaxie. C’est donc avec une certaine impatience qu’on attendait le retour de Bates sur ce second volet de « Guardians of the Galaxy », pour lequel le compositeur concocte une nouvelle bande originale massive, épique et décomplexée, à l’instar du film. Détail intéressant : il faut savoir que le réalisateur James Gunn a utilisé la musique composée par Tyler Bates sur le tournage du film pour immerger davantage les acteurs dans l’action, comme le firent d’autres cinéastes avant lui (Kubrick, Leone). A la première écoute, et comme pour le premier film, on remarque très vite que Bates a été contraint de suivre un temp-track précis : difficile de ne pas relever ici l’influence d’Alan Silvestri, James Newton Howard, John Ottman ou Danny Elfman dans cette vaste composition orchestrale/chorale. Effectivement, le compositeur met les bouchées doubles et illustre le film de Gunn de manière totalement décomplexée, à l’aide d’un grand orchestre symphonique et d’une immense chorale très présente tout au long du film. A vrai dire, une bonne partie du score de « Guardians of the Galaxy Vol .2 » met l’accent ici sur les voix qui n’hésitent pas à chanter sur des paroles en latin pour mieux accentuer la dimension épique du récit. On sent clairement ici l’influence des « Lord of the Rings » d’Howard Shore, avec cette approche résolument opératique pour les scènes d’action du film.

On retrouve bien évidemment ici le superbe thème principal héroïque des Gardiens de la Galaxie dévoilé dès l’ouverture du film dans « Showtime A-Holes », partagé entre ses cuivres monumentaux, ses cordes agitées et ses choeurs démesurés. Le morceau se conclut d’ailleurs sur un énorme crescendo choral/orchestral débouchant sur la bataille contre le monstrueux Abilisk au début du film dans « vs. The Abilisk ». La scène est ponctuée ici de choeurs opératiques avec des orchestrations totalement décomplexées. A noter qu’une bonne partie du mérite semble en revenir à Timothy Williams, l’orchestrateur habituel de Tyler Bates, qui a du avoir du pain sur la planche avec ce score (en plus d’une armée de co-orchestrateurs incluant Kieran Kiely, Erik Aho, Bryan Arata, Chad Cannon, Sasha Chaban, Drew Krassowski, Vincent Oppido et Steven Scott). Rappelons tout de même que Bates vient de la musique électronique/industrielle, il est donc particulièrement étonnant de l’entendre sortir une partition symphonique classique d’une telle ampleur. Pour en revenir à l’influence des temp-tracks, on notera un élément récurrent du score dans « vs. The Abilisk », un motif de notes descendantes de cordes apparemment très inspiré d’un motif similaire du score de « Mad Max : Fury Road » de Junkie XL. La poursuite dans l’espace avec l’armée des vaisseaux des Souverains permet à Bates de nous offrir un autre morceau d’action épique et titanesque alternant entre percussions martiales, cordes survoltées, cuivres massifs, bois aigus et choeurs imposants. L’approche de Bates pourrait presque faire penser ici à du Michael Giacchino tendance « Star Trek » ou certains scores de John Ottman chez Bryan Singer (« Jack The Giant Slayer »).


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Fort heureusement, le compositeur ne se limite pas qu’à une simple et stupide succession de morceaux d’action bourrins, puisqu’il n’oublie pas non plus l’émotion avec le superbe « Family History », morceau lyrique et poétique qui baigne dans une ambiance étrangement féerique assez inattendue vu le contexte du film. Cette pièce introduit en fait le très beau thème familial pour Peter Quill et Yondu Udonta, pour rappeler l’idée que ce dernier est en quelque sorte le « vrai » père de Quill, celui qui a toujours été là pour lui et qui a empêché Ego de le retrouver. Il y a dans « Family History » une vraie magie qui fait plaisir à entendre et qui semble traitée avec un premier degré évident, sans aucun cynisme, avec son mélange de cordes, piano, bois et choeurs (et une influence manifeste de James Newton Howard dans les harmonies!). Au niveau thématique, « Guardians of the Galaxy Vol. 2 » est un peu terne, car en dehors du thème principal mémorable, les autres motifs secondaires ont bien du mal à retenir notre attention. Il y a bien les vocalises éthérées pour l’étrange personnage de Mantis dans « The Mantis Touch », un thème de violoncelle pour Nébula dans le poignant « Sisters » et bien évidemment le thème familial, mais on regrette que Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket ou Groot n’aient pas d’identité thématique particulière, hormis les passages en pizz sautillants de type comédie pour Groot (dans la seconde partie de « vs. The Abilisk » ou dans « Groot Expectations »). Même Ego n’a pas de motif particulier, à part ses choeurs démesurés et ses orchestrations plus agressives et dissonantes dans le chaotique et surpuissant « Ego ».

« Mammalian Bodies » est un autre morceau d’action tonitruant où Tyler Bates use et abuse constamment des mêmes techniques : choeurs colossaux, cordes survoltées, cuivres massifs, percussions agressives, mais une certaine tendance à quelque peu délaisser les bois qui sont finalement peu présents dans les orchestrations. A noter l’emploi des basses électroniques dans « Starhawk », un autre élément récurrent du score de « Guardians of the Galaxy Vol. 2 » : Bates n’oublie pas qu’il vient de la musique électro et plaque ses basses synthétiques sur une bonne partie de ses morceaux, pour un résultat parfois quelque inégal. Le film étant surtout centré sur l’action et l’aventure, Bates n’a finalement pas beaucoup de temps pour laisser respirer sa partition, et c’est pourquoi on repart très vite dans un énième déchaînement orchestral débridé avec « Two-Time-Galaxy Savers », pour l’excellente scène où Yondu et Rocket éliminent tous les Ravagers avant de détruire le vaisseau. Le morceau se distingue ici par ses envolées héroïques et triomphantes absolument superbes, l’un des grands moments de la partition de « Guardians of the Galaxy Vol. 2 », et notamment lorsque Bates se fait plaisir en reprenant le thème principal sous la forme d’une marche triomphante façon John Williams : superbe !

« I Know Who You Are » s’oriente davantage vers une approche résolument atmosphérique à l’aide de sonorités électroniques planantes et d’une guitare électrique lointaine, accompagnée de cordes et de cuivres mystérieux, pour la scène où Ego raconte son histoire à Quill, ce qui nous amène d’ailleurs au premier affrontement contre le grand méchant du film dans l’apocalyptique et explosif « Ego ». Si vous aimez l’action, vous adorerez sûrement « Kraglin and Drax » qui reprend le motif de cordes descendantes de « Mad Max Fury Road » de Junkie XL avec ses choeurs opératiques démesurés et ses allusions au thème principal. Plus intéressant, « Mary Poppins and the Rat » illustre la bataille finale contre Ego et son cerveau plongé dans les entrailles de sa planète. Le morceau reprend le très beau thème familial pour Quill et Yondu de manière grandiose et majestueuse, lorsque Yondu intervient pour détruire Ego et sauver son « fils » Quill : un autre moment fort de la partition de Tyler Bates. ( SPOILER ) On débouche ainsi sur le dramatique « Gods » et ses voix féminines de toute beauté, reprenant le superbe thème familial de manière poignante et grandiose pour le sacrifice final de Yondu. Et c’est ainsi qu’on arrive à « Dad », le plus beau morceau de la partition de « Guardians of the Galaxy Vol. 2 », un grand moment d’émotion pure après la fin de la bataille et la mort de Yondu, une autre grande réussite de la partition de « Guardians of the Galaxy Vol. 2 ». A noter par ailleurs le côté mélodramatique et grandiloquent de « Dad » qui rappelle curieusement certaines musiques hollywoodiennes des années 80/90 !



UNE CONCLUSION PLACEE SOUS LE SIGNE DE L'EMOTION


C’est l’heure du recueillement dans « A Total Hasselhoff » où chacun se souvient de Yondu à la fin du film, tout comme « Sisters » qui marque la réconciliation entre Gamora et Nebula à la fin du film. Enfin, l’aventure touche à sa fin avec une ultime reprise du thème familial dans « Guardians of the Frickin Galaxy ». Et c’est ainsi que s’achève la partition de Tyler Bates pour « Guardians of the Galaxy Vol. 2 », un score de qualité, très soigné, mais sans surprise particulière. Le compositeur reprend les formules musicales du précédent film et décuple ici leurs forces par 100. Le score est une longue succession de morceaux d’action dantesques, de musiques épiques/chorales et de moments d’émotion mélodramatiques et poignants qui satisferont probablement les fans de Marvel et du comic book. Quand aux détracteurs de Tyler Bates, ils risquent d’être fort étonnés en écoutant le nouveau travail du musicien sur « Guardians of the Galaxy Vol. 2 », car si l’effet de surprise est désormais dissipé, il ne fait nul doute que le compositeur marque des points et prouve qu’il peut aussi composer de grandes partitions orchestrales dans la plus pure tradition du genre. Reste à savoir s’il ne va pas s’essouffler sur le prochain épisode des Gardiens de la Galaxie prévu courant 2020 !




---Quentin Billard