1-2049 3.37
2-Sapper's Tree 1.36
3-Flight To LAPD 1.47
4-Summer Wind 2.54*
5-Rain 2.26
6-Wallace 5.23
7-Memory 2.32
8-Mesa 3.10
9-Orphanage 1.13
10-Furnace 3.41
11-Someone Lived This 3.13
12-Joi 3.51
13-Pilot 2.17
14-Suspicious Minds 4.22**
15-Can't Help Falling In Love 3.02***
16-One For My Baby
(And One More For
The Road) 4.24+
17-Hijack 5.32
18-That's Why We Believe 3.36
19-Her Eyes Were Green 6.17
20-Sea Wall 9.52
21-All The Best Memories Are Hers 3.22
22-Tears In The Rain 2.10+++
23-Blade Runner 10.05
24-Almost Human 3.22++

*Interprété par Frank Sinatra
Ecrit par Johnny Mercer,
Hans Bradtke, Henry Mayer
**Interprété par Elvis Presley
Ecrit par Francis Zambon
***Interprété par Elvis Presley
Ecrit par Luigi Creatore,
Hugo Peretti, George David Weiss
+Interprété par Frank Sinatra
Ecrit par Harold Arlen et
Johnny Mercer
++Interprété par Lauren Daigle
+++Ecrit par Evanghelos Papathanassiou.

Musique  composée par:

Hans Zimmer/Benjamin Wallfisch

Editeur:

Epic Records no label number

Monteurs musique:
Clint Bennett, Ryan Rubin
Services production musicale:
Steven Kofsky
Supervision musique:
Deva Anderson
Programmation synthé:
Hans Zimmer
Design synthé:
Howard Scarr
Instruments exotiques:
Chas Smith
Ingénieur technique score:
Chuck Choi
Design instrument digital:
Mark Wherry
Equipe sampling:
Taurees Habib, Raul Vega
Mixage score:
Alan Meyerson
Assistant mix:
Forest Christenson
Album produit par:
Michael Hodges, Ashley Culp,
Kayla Morrison

Producteurs exécutifs album:
Andrew Kosove, Broderick Johnson,
Scott Parish, Ken Caillat

Business affairs:
Anne Jordan, Scott Edell
Assistant exécutif:
Hunter Norman
Epic Business affairs:
Stephanie Yu, Shane St. Hill,
Robert Faulstich

(c) 2017 Columbia Pictures/Alcon Entertainment/Scott Free Productions/16:14 Entertainment/Thunderbird Films/Torridon Films. All rights reserved.

Note: ***
BLADE RUNNER 2049
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer/Benjamin Wallfisch
Très attendu depuis de nombreuses années, « Blade Runner 2049 » est bien la suite du célèbre film culte de Ridley Scott sorti au cinéma en 1982 et devenu l’un des chef-d’oeuvres incontournables du cinéma de science-fiction des années 80. Le film est toujours inspiré de la nouvelle « Do Androids Dream of Electric Sheep ? » (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?) de Pihlip K. Dick publié en 1966. Le film, finalement confié à Denis Villeneuve, se sera fait longuement attendre puisque pour comprendre l’origine de ce second épisode, il faut remonter jusqu’à 1999 où l’idée d’un second « Blade Runner » fit son apparition sous la forme d’un scénario. Ridley Scott, de son côté, développa le projet « Metropolis » qui n’aboutira pas. C’est vers 2009 que Ridley et Tony Scott envisagent ensemble de tourner une préquelle qui se déroulerait en 2019. Le projet semble se concrétiser davantage vers 2011 (mais apparemment sans Harrison Ford) jusqu’à ce que Scott révèle qu’il n’officiera finalement qu’en tant que producteur aux alentours de 2014. « Blade Runner 2049 » s’avère être une suite à la hauteur du monument de Ridley Scott, probablement l’un des plus grands films de Denis Villeneuve et peut être son métrage le plus ambitieux à ce jour après le superbe « Arrival » (2016).

L’histoire se déroule 30 ans après les événements relatés dans le premier film, en 2049. La société humaine survit désormais grâce aux réplicants, des humanoïdes issus du génie biologique, conçus par l’industriel Niander Wallace (Jared Leto), puissant PDG de la gigantesque Wallace Corporation, qui possède le monopole sur toute la production mondiale des réplicants, alors même que la Terre agonise en raison de l’épuisement aggravée des ressources et d’une pollution omniprésente. K (Ryan Gosling) est l’un des modèles les plus récents, conçus pour obéir aux humains au doigt et à l’oeil. Il travaille comme Blade Runner pour le LAPD : sa mission consiste à traquer les anciens modèles et à les éliminer par tous les moyens. C’est lors d’une mission dans une ferme où il parvient à supprimer un ancien réplicant que K découvre une mystérieuse boîte enterrée au pied d’un arbre. Cette boîte contient en réalité les restes d’une réplicant femelle décédée à la suite de complications liées à une césarienne. Sa supérieure hiérarchique, le lieutenant Joshi (Robin Wright), lui ordonne alors de détruire toute trace de ces découvertes, qui risqueraient selon elle de compromettre la paix entre les humains et les réplicants, s’il s’avérait que certains d’entre eux seraient ainsi capable de se reproduire par eux-mêmes.

Troublé par cette découverte et l’ordre de sa supérieur hiérarchique, K décide de mener sa propre enquête et découvre que les restes appartiennent à Rachel, un prototype qui a vécu 30 ans plus tôt et qui eut une liaison amoureuse avec un ancien blade runner, Rick Deckard (Harrison Ford). K se met alors en tête de retrouver l’enfant de Rick et Rachel, tandis que Niander Wallace ordonne à son principal bras-droit, la réplicant femelle Luv (Sylvia Hoeks), de suivre K et de retrouver l’enfant tout en récupérant les restes de Rachel. Wallace souhaite ainsi utiliser l’enfant pour concevoir la reproduction des réplicants et repeupler les colonies spatiales humaines. Alors qu’il vient tout juste de découvrir un petit cheval en bois caché dans une fonderie, K se remémore un étrange souvenir d’enfance qui lui semble bien réel, et ce alors que les souvenirs des réplicants sont factices et sont systématiquement implantés dans leur mémoire. Bouleversé, K s’interroge dorénavant sur ses origines et finit par se persuader qu’il pourrait bien être l’enfant de Rachel et Rick Deckard.


UN FILM DE SCI-FI A CONTRE-COURANT…


« Blade Runner 2049 » confirme une fois encore tout le bien que l’on peut penser du cinéma de Denis Villeneuve. A nouveau scénarisé par Hampton Fancher (le scénariste du premier film de 1982), ce second épisode va totalement à l’encontre des blockbusters hollywoodiens actuels en privilégiant un rythme plus lent, une mise en scène statique, basée sur les plans séquences et immersifs. Villeneuve cherche à nous plonger entièrement dans un futur troublant et inquiétant clairement calqué sur celui du « Blade Runner » de Ridley Scott : on y retrouve les mêmes architectures néo-futuristes, l’amoncellement de panneaux publicitaires (reprenant même les marques aperçues dans le film de 1982 : Atari, Pan-Am, Coca-Cola, etc.), le mélange des langues (beaucoup d’allusions au japonais), les décos volontairement kitsch des vaisseaux spatiaux qui rappelent le cinéma de science-fiction des années 70/80. Pour un film à gros budget sorti en 2017, il fallait oser, et c’est ce que Denis Villeneuve fait avec une aisance rare. Le cinéaste québecois parsème son film de références diverses à ses maîtres (Fritz Lang, Kubrick, Tarkovski) et nous plonge dans une esthétique troublante et cohérente, un monde post-apocalyptique sur le déclin qui tente de résister contre son extinction programmée en développant une nouvelle génération de réplicants-esclaves. Parmi les nouvelles idées, on trouve ici l’étonnante et séduisante Joi, campée par la jolie actrice espagnole Ana de Armas, qui s’avère être une sorte d’esclave (sexuelle?) domestique conçue par Wallace Corp et qui suit K tout au long de son périple.

Et comme dans le film de Ridley Scott, Villeneuve s’interroge sur le réel bien-fondée des sentiments : un réplicant programmé peut-il aimer un être holographique ? Un réplicant peut-il avoir des souvenirs réels ? Un réplicant est-il capable de mener la même vie qu’un être humain ? Dès lors, qu’est-ce qui permettrait de faire la différence entre un réplicant et un humain ? La quête de survie de la race humaine pourrait-elle aller jusqu’au mélange total des deux espèces ? Une telle action ne signifierait-elle pas la fin implicite de la race humaine dans le sens où on la conçoit habituellement ? Denis Villeneuve lance plusieurs pistes de réflexion mais ne répond jamais vraiment à toutes ces questions, préférant opter pour une approche hypnotique, lente et morose, qui correspond à sa vision d’un futur délabré constitué de grandes mégapoles surpeuplées au milieu de zones post-apocalyptiques (la scène où K et les survivants sont bombardés par le vaisseau de Luv, la longue séquence finale dans la zone polluée). Le film est donc très lent, presque subliminale. Villeneuve prend son temps, pose sa caméra et développe une ambiance incroyablement immersive et profondément viscérale. De par sa lenteur, il parvient à rendre son univers crédible à force d’accumuler les détails en tout genre.

Mieux encore, le cinéaste prend le temps d’offrir de l’espace à ses acteurs : Ryan Gosling s’impose ici par son jeu à la fois mutique et taciturne. Jared Leto campe un Wallace inquiétant, une sorte de demi-dieu aveugle bourrés d’implant qui souhaiterait devenir l’égal du créateur. Sylvia Hoeks campe une réplicant violente et torturée d’une force implacable. Enfin, le film marque aussi le retour d’Harrison Ford qui apparaît dans le dernier acte du film. On retrouve alors un Rick Deckard vieillissant qui fuit le monde et tente de protéger son secret avec Rachel par tous les moyens. Enfin, le milieu du film développe un tournant scénaristique majeur : la quête de K se transforme alors en quête « familiale », celle d’un enfant qui recherche son géniteur. A l’inverse, Rick Deckard découvre sa paternité et recherche son propre enfant. Villeneuve brouille alors judicieusement les pistes et nous amène à un dernier acte touchant et étrangement intimiste.

Et c’est en ce sens que « Blade Runner 2049 » s’avère être une franche réussite, car au-delà du faste des effets spéciaux, des décors grandioses et de la photographie de Roger Deakins (le film a tout de même coûté 185 millions de dollars!), le long-métrage de Denis Villeneuve est un vrai film intimiste sur l’identité, la paternité et l’âme humaine, autant de thèmes que le réalisateur développe pendant près de 163 minutes, une durée jugée excessive par de nombreux critiques à la sortie du film en 2017 mais qui contribue à son tour au climat hypnotique de « Blade Runner 2049 ». Oui, Denis Villeneuve prend son temps et chaque scène semble justifiée, chaque plan, chaque regard semble calculé, et ce jusqu’au climax final, une incroyable bataille dans un vaisseau submergé par les eaux, d’une force visuelle et dramatique stupéfiante. Ainsi donc, Villeneuve réussit l’exploit de concevoir une suite à contre-courant des grosses machines hollywoodiennes actuelles et peut se targuer d’être le premier cinéaste à avoir réussi l’exploit (rarissime) de concevoir une suite de qualité à l’un des monuments du cinéma de science-fiction !



UNE PARTITION EXPÉRIMENTALE ET ELECTRONIQUE


Initialement prévue pour Jóhann Jóhannsson, la musique de « Blade Runner 2049 » sera finalement confiée à Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch, Jóhannsson ayant quitté le projet pour des raisons inconnues. Zimmer et Wallfisch ont donc du relever le défi risqué de succéder à la partition mythique de Vangelis pour le film de Ridley Scott sorti en 1982. A la première écoute de la musique dans le film, un premier constat s’impose : Zimmer et Wallfisch ont parfaitement suivi les traces de Vangelis mais aussi de Jóhann Jóhannsson, dont on retrouve par moment ici des influences de scores tels que « Arrival », « Prisoners » ou « Sicario » (certainement à la demande de Denis Villeneuve). Deuxième constat : la musique évolue assez librement sur les images sans apporter de redondance particulière à l’action du film. Au contraire, la musique opte davantage pour une approche résolument atmosphérique et globalisante des images, exactement comme le fit Vangelis sur « Blade Runner » en 1982. C’est ce que l’on remarque tout de suite dès l’ouverture du film, « 2049 », qui débute sur des sonorités sombres et lugubres nous plongeant dans un futur anxiogène et froid assez pessimiste. Puis, la musique évolue rapidement vers une ambiance plus mystérieuse avec ses sons de clavier en écho et ses nappes électroniques étranges dès 1:02, pour un premier thème décrit par Benjamin Wallfisch comme le thème de l’âme, associé à K dans le film. A 2:07, Zimmer et Wallfisch rendent un véritable hommage à Vangelis en reprenant ses fameux samples synthétiques new age si reconnaissables et qui rappellent le style électronique des années 80 – et notamment le fameux Yamaha CS-80 - Ce motif de 4 notes de sons new age est aussi associé dans le film à K et sa quête d’identité.


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Dans « Sapper’s Tree », on ressent une ambiance latente, froide et mélancolique avec ses nappes sonores lentes et immersives, tandis que « Flight to LAPD » accompagne l’un des premiers trajets en vaisseau de K vers les bureaux du LAPD à grand renfort de pulsations électroniques, de rythmes et de drones synthétiques totalement expérimentaux. On nage ici en pleine musique électro un brin abstraite où les rythmes et les nappes sonores semblent dominer le film, renforçant la tonalité futuriste du récit avec une certaine noirceur mystérieuse, comme le fit Vangelis sur le premier film de 82. « Rain » est quand à lui un hommage évident au compositeur du « Blade Runner » de Ridley Scott avec son thème mélancolique de clavier sur fond de nappes éthérées et planantes qui tentent d’apporter un semblant d’émotion à un film plutôt froid et sombre. Dans « Wallace », Zimmer et Wallfisch ont l’occasion d’évoquer l’inquiétant Niander Wallace à l’aide de sonorités chorales déformées et totalement surréalistes. « Memory » renforce la tonalité étrangement mélancolique et sombre du récit pour évoquer les souvenirs de K qui commencent à ressurgir en lui. A noter ici l’emploi du violoncelle qui apporte une certaine émotion à la musique. « Mesa » reprend les samples new age du Yamaha CS-80 qui nous ramènent 30 ans en arrière et apportent une certaine émotion au film même si le passage est assez bref.

La musique évolue ainsi tout au long du film en alternant les passages expérimentaux/bruitistes dans la lignée du récent « Dunkirk » de Zimmer, et les moments plus mélancoliques où règne une introspection évidente et une ambiance plus psychologique et morose. « Furnace » évoque par exemple la tonalité plus atmosphérique du score de « Blade Runner 2049 » avec ses nappes sonores lugubres et oppressantes lorsque K retrouve le cheval en bois dans une fonderie. A noter ici un climat d’angoisse qui semble monter crescendo avec l’emploi réussi de choeurs mixés de manière lointaine mais dans un style vaguement dissonant et avant-gardiste. Zimmer et Wallfisch expérimentent autour des sonorités électroniques et acoustiques dans un mélange hybride qui rappelle le monde des réplicants, ces êtres artificiels crées par la manipulation biologique mais qui ressemblent à de vrais êtres humains. Dans « Someone Lived This », on retrouve le thème de 4 notes de K aux synthés (vers 1:13) lorsque le personnage de Ryan Gosling apprend que ses souvenirs sont réels. « Joi » met davantage l’accent sur une ambiance plus intimiste pour la relation entre K et sa fiancée holographique Joi. On retrouve ici le thème intime et mélancolique de « Rain » associé à Joi, repris ici dans un très bel arrangement pour piano vaporeux et nappes sonores planantes/new age. La musique évoque alors l’amour qui semble unir K et Joi malgré le caractère artificiel de leurs existences (l’un est un réplicant, l’autre un hologramme conçu par Wallace Corp).

L’expérimentation monte d’un cran dans le sombre et agressif « Hijack », alors que Wallace envoie Luv traquer K et retrouver les restes de Rachel et de son enfant caché. Zimmer et Wallfisch élaborent ici un canevas sonore torturé à l’aide de drones tonitruants, dissonants et désaxés reflétant la violence de Luv dans le film. On retrouve ensuite le thème mélancolique de violoncelle qui traverse une bonne partie du score dans « That’s Why We Believe », évoquant là aussi la quête d’identité de K. Le thème de l’âme est repris à 2:48, de façon similaire à l’ouverture de « 2049 ». Les sonorités chorales lugubres et oppressantes de Wallace reviennent dans « Her Eyes Were Green » lorsque Rick Deckard se retrouve devant Niander Wallace qui lui présente un clone parfait de Rachel. L’ahurissante bataille finale dans le vaisseau englouti par les eaux est illustrée dans les 9 minutes tonitruantes de « Sea Wall », qui reprend les samples new age de Vangelis pour un morceau particulièrement intense tout au long de cette séquence majeure du film, où l’on retrouve par ailleurs le motif de 4 notes de K et un final plus dramatique et grandiose. Le climat s’apaise enfin dans « All the Best Memories Are Hers » où règne une douce mélancolie salvatrice qui nous amène à la conclusion du film.


UNE CODA MÉLANCOLIQUE ET PLUS DOUCE


Le film s’achève sur le poignant « Tears in the Rain » qui est en fait repris du score de « Blade Runner » de Vangelis. Il s’agissait du morceau qui accompagnait le monologue final et la mort de Roy Batty (Ruger Hauer) à la toute fin du film, et que Zimmer et Wallfisch reprennent ici pour une scène finalement similaire durant le final du film de Denis Villeneuve. Encore une fois, les deux compositeurs assurent le lien avec la musique du premier film de 82 et prolongent le travail opéré par Vangelis dans cette nouvelle mouture 2017. On ressort donc quelque peu mitigé de l’écoute de « Blade Runner 2049 », tant la composition expérimentale et électronique d’Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch semblent totalement calquées sur celle de Vangelis pour le premier opus : on y retrouve bon nombre d’idées musicales et sonores provenant directement du score de 1982, des motifs, des samples, des concepts, etc. Les deux compositeurs élaborent un long canevas sonore sombre, lent et immersif qui n’oublie jamais la dimension émotionnelle et intimiste du récit (la quête de l’identité, de l’âme humaine) à l’aide de quelques motifs bien développés, mais l’ensemble n’a rien de foncièrement original et n’est finalement qu’un simple décalque du score cultissime de Vangelis pour « Blade Runner ».

On se demande même s’il n’aurait pas été plus judicieux d’engager directement Vangelis pour écrire la musique de « Blade Runner 2049 » : le résultat aurait certainement été plus probant. Néanmoins, nul ne peut nier que la musique de Zimmer et Wallfisch apporte une force, une ambiance et une émotion particulière aux images du film de Denis Villeneuve. Les fans de partitions électroniques atmosphériques à la fois sombres, mélancoliques et expérimentales apprécieront à coup sûr la musique de « Blade Runner 2049 » mais la plupart des auditeurs/critiques risquent fort d’être rebuté par l’approche bruitiste, froide et électronique du score des deux compères. Le double album sorti en édition limitée peu de temps après la sortie du film en 2017 nous permet néanmoins d’apprécier l’intégralité du travail des deux compositeurs sur le film de Villeneuve, mais le résultat, foncièrement inégal, nous laisse à penser que le choix d’Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch sur ce second épisode n’était certainement pas le plus indiqué. La musique fonctionne donc parfaitement dans le film mais s’avère être une composition finalement assez moyenne et sans surprise malgré de très bonnes idées (et notamment dans l’emploi de thèmes). Et puisqu’on parle de Vangelis : à quand le retour du grand compositeur sur un film d’une telle envergure au cinéma ?



---Quentin Billard