1-Wakanda Origins 1.44
2-Royal Talon Fighter 4.00
3-Wakanda 2.20
4-Warrior Falls 4.06
5-The Jabari 1.08
6-Waterfall Fight 4.03
7-Ancestral Plane 4.27
8-Killmonger 2.55
9-Phambili 2.31
10-Casino Brawl 3.32
11-Busan Car Chase 2.49
12-Questioning Klaue 3.32
13-Outsider 2.07
14-Is This Wakanda? 2.46
15-Killmonger's Challenge 5.07
16-Killmonger vs. T'Challa 3.30
17-Loyal to the Throne 1.35
18-Killmonger's Dream 3.15
19-Burn It All 3.24
20-Entering Jabariland 2.42
21-Wake Up T'Challa 6.08
22-The Great Mound Battle 3.48
23-Glory To Bast 6.06
24-The Jabari, Pt. II 2.22
25-A Kings Sunset 4.28
26-A New Day 1.47
27-Spaceship Bugatti 1.23
28-United Nations/End Titles 7.32

Musique  composée par:

Ludwig Göransson

Editeur:


Produit par:
Ludwig Göransson
Préparation musique:
Jonathan Bartz, Riley Hughes,
Gregory Jamrok, Andrew Rowan,
Steven L. Smith, David Stal

Joseph Twist, Joe Zimmerman
Music clearance and legal services:
Christine Bergren
Montage musique:
John W. Chapman, Nashia Wachsman,
Ronald J. Webb, Mitsuko Alexandra Yabe

Supervision score et montage:
Steve Durkee
Supervision musique:
Dave Jordan
Direction de la musique:
Mitchell Leib
Coordination musique:
Shannon Murphy, Trygge Toven
Music business & legal affairs:
Don Welty

Artwork and pictures (c) 2018 Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ****
BLACK PANTHER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Ludwig Göransson
« Black Panther » est un super-héros à part dans l’univers de Marvel. Conçu par Stan Lee et Jack Kirby en 1966, il est le tout premier super-héros noir (assez inhabituel à l’époque, surtout dans une Amérique post-ségrégationniste), roi et protecteur du royaume fictif de Wakanda, une nation africaine puissante dotée d’une technologie ultra futuriste. C’était aussi la première fois qu’on évoquait un super-héros africain doté d’une technologie et d’un royaume valorisant l’image des africains jusqu’ici essentiellement ternie par des siècles de racisme et de ségrégation aux Etats-Unis. Le personnage, campé au cinéma par Chadwick Boseman, est apparu pour la première fois dans « Captain America : Civil War » en 2016 et aura finalement droit à son propre film : « Black Panther », réalisé par l’afro-américain Ryan Coogler (« Creed ») en 2018 et doté d’un budget colossal. Pour la petite histoire, il faut savoir qu’un film sur « Black Panther » faillit voir le jour dans les années 90 avec Wesley Snipes dans le rôle-titre, projet qui fut rapidement abandonné faute de scripts réellement convaincants.

Le film, qui est le 6ème épisode de la phase III de Marvel, se déroule peu de temps après les événements de « Captain Americal : Civil War ». Le roi T’Challa (Chadwick Boseman) décide de revenir chez lui au royaume de Wakanda fondé autrefois par 5 grandes tribus africaines. Ces tribus s’affrontèrent alors pour la possession du vibranium, un métal extra-terrestre né d’une météorite écrasée sur Terre il y a des siècles. Le guerrier Bashenga, guidé par les visions de la déesse Bast, fut le premier à découvrir les étranges propriétés de l’herbe-coeur qui lui permettait d’augmenter ses capacités physiques : il devint alors le premier Black Panther de l’histoire et unifia les tribus hormis celle des Jabari, qui s’exilèrent dans les montagnes. Le Wakanda décida alors d’utiliser le vibranium pour concevoir une technologie ultra futuriste très avancée, l’isolant ainsi du reste du monde. T’Challa revient ainsi au Wakanda pour succéder à son père T’Chaka (John Kani), mais le jeune prince M’Baku (Winston Duke) de la tribu Jabari défie le prince avant d’être finalement vaincu par T’Challa au cours d’un terrible combat, qui devient officiellement le nouveau roi du Wakanda.

Peu de temps après, le trafiquant d’armes néerlandais Ulysses Klaue (Andy Serkis), vu auparavant dans « Avengers : Age of Ultron », réapparaît et dérobe un précieux artefact wakandais dans un musée de Londres, bien décidé à revendre l’objet à Busan en Corée du sud. W’Kabi (Daniel Kaluuya), dont les parents ont été tués par Klaue, réclame justice et demande à ce que T’Challa traque Klaue et le supprime ou le ramène vivant. T’Challa décide donc de pourchasser Klaue avec la complicité de ses amis Okoye (Dania Gurira) et Nakia (Lupita Nyong’o). Ils découvrent alors que l’acheteur du trafiquant d’armes n’est autre qu’Everett K. Ross (Martin Freeman), agent de la CIA impliqué précédemment dans le complot organisé par Helmut Zemo (le méchant de « Captain America : Civil War »). A la suite de violents combats et d’une longue course-poursuite dans les rues coréennes, Klaue est finalement arrêté puis secouru par son équipe constitué d’Erik Stevens alias « Killmonger » (Michael B. Jordan). Ce dernier élabore un plan diabolique pour accomplir une vengeance personnelle contre T’Challa et récupérer le trône du Wakanda.


UN OPUS AFRICAIN MONUMENTAL DE MARVEL


Film ambitieux et démesuré, « Black Panther » est sans aucun doute l’un des films les plus impressionnants que nous ait proposé Marvel au cours de ces 15 dernières années. Le film s’impose tout d’abord par la création exceptionnelle du Wakanda et des costumes inspirés de nombreuses cultures africaines traditionnelles. Le film offrait les moyens d’évoquer de nombreuses cultures africaines malgré la pluralité des histoires et des mythologies de ces différents pays. Il y a dans « Black Panther » des influences manifestes de l’Uganda, du Rwanda, des guerriers Maasai du Kenya (pour les costumes et la panoplie des guerrières Dora Milaje), du Niger, du Burundi, du Congo ou encore de l’Ethiopie, et d’une façon générale de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne et aussi de l’Afrique du sud. Il faut saluer le travail colossal mené par les costumiers et les designers du film pour retranscrire toutes ces cultures dans un melting-pot fictif totalement inhabituel pour un blockbuster hollywoodien : enfin un gros film qui rend un vrai hommage à la richesse culturelle de l’Afrique ! Au-delà du travail colossal des costumiers et des décorateurs, le film élabore une intrigue de conspiration et de lutte de pouvoir plus shakespearienne dans le fond.

Chadwick Boseman campe un T’Challa doté d’une force herculéenne impressionnante, entouré de seconds rôles solides, opposé à Michael B. Jordan dans le rôle du brutal Killmonger (à noter que l’acteur avait déjà joué dans « Creed », le film précédent de Ryan Coogler). A noter par ailleurs un casting quasi exclusivement afro-américain, chose plutôt rare encore une fois pour une superproduction américaine (on se souvient de nombreuses polémiques de ces dernières années au sujet du whitewashing dans certains gros films U.S.), incluant quelques stars bien connues comme Angela Bassett ou le vétéran Forest Whitaker. Le film est malheureusement trop long (2h10) et aurait mérité quelques coupes pour éviter certaines longueurs, notamment lors de scènes de bataille interminables. Mais force est de reconnaître que « Black Panther » possède plus d’un atout qui en font un divertissement de grande qualité, à la fois soucieux de rendre hommage à la culture du contient africain mais aussi au comic book de Stan Lee et Jack Kirby avec une histoire classique de lutte de pouvoir sur fond de conspiration.

Le film nous offre un lot ininterrompu de scènes d’action anthologiques (la poursuite en voiture dans les rues coréennes, la longue bataille finale au Wakanda, etc.) et pourrait bien faire date dans l’histoire des productions Marvel. Il y avait matière à faire cette fois-ci quelque chose de particulier, et le film doit beaucoup à l’enthousiasme de Ryan Coogler qui a su imposer sa vision personnelle sur cette superproduction ambitieuse, teintée de violence, de noirceur, de drame et d’humour, le tout accompagné d’une réflexion évidente sur les responsabilités du pouvoir politique. Enfin un gros film hollywoodien qui ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles ! Le film est d’ailleurs le dernier opus avant la réunion très attendue des « Avengers » dans « Infinity War », qui devrait débarquer sur nos écrans en avril 2018.


UNE PARTITION EPIQUE ET EXOTIQUE


Le compositeur suédois Ludwig Göransson retrouve à nouveau Ryan Coogler sur « Black Panther » pour la troisième fois après « Fruitvale Station » (2013) et « Creed » (2015). A la première écoute, on est réellement impressionné par le travail effectué par Göransson sur ce film : mélangeant orchestre symphonique traditionnel de 92 musiciens, électronique et instrumentation africaine (flûte peule appelée « tambin », tama ou « tambour parlant » très utilisé dans l’Afrique de l’ouest, harpe kora, vuvuzela originaire d’Afrique du sud), incluant une chorale qui chante régulièrement en Xhosa (un dialecte sud-africain), le compositeur élabore une musique ample et tribale comme on en avait encore jamais entendu sur une production Marvel. Le résultat, purement hybride, évoque aussi bien la culture du Wakanda que l’univers si particulier décrit dans le film de Ryan Coogler. Le résultat est spectaculaire, car Göransson a réussi l’exploit d’écrire une musique ethnique authentique, malgré les contraintes imposées par Hollywood. Pour se faire, le musicien a étudié la musique sénégalaise traditionnelle et a enrôlé dans son équipe le chanteur Baaba Maal : autant dire qu’on est très loin du style « world music » plus cliché de « The Lion King » de Zimmer ou de « The Ghost and the Darkness » de Goldsmith. Cette fois, l’accent est mis sur l’authenticité pour un résultat réellement exceptionnel pour un blockbuster hollywoodien de Marvel.


ANALYSE DE LA MUSIQUE

Dès l’introduction du film - « Wakanda Origins » - Ludwig Göransson pose le ton du film avec son instrumentation ethnique : le musicien s’inspire ici des polyrythmies africaines traditionnelles et tribales pour parvenir à ses fins, avec l’apport de choeurs masculins guerriers et d’un grand ensemble de percussions exotiques : l’introduction est évidemment non-hollywoodienne dans ses sonorités et fait plaisir à entendre. Dans « Royal Talon Fighter », on découvre le thème principal du score dès 0:16, un motif de 6 notes ascendantes composé de deux groupes de 3 puis 3 notes. Il s’agit d’un thème majestueux et noble associé tout au long du film à T’Challa et au Wakanda. Dans « Wakanda », on découvre le thème dévoilé dans son intégralité et sa toute puissance pour les premières séquences où l’on aperçoit l’intégralité du puissant royaume de T’Challa. Le morceau s’ouvre au son des vocalises de Baaba Maal (on retrouve parfois un style qui rappelle le « Power of One » d’Hans Zimmer). Le thème apparaît à 1:25 et permet à Göransson de le reprendre avec ses cuivres syncopés puissants, ses choeurs épiques et ses percussions tribales/africaines impressionnantes. Assurément, « Wakanda » est l’un des premiers moments fort de la musique de « Black Panther » et un premier morceau mémorable de la partition. Dans « Warrior Falls », Göransson illustre la scène du combat près des cascades à l’aide de rythmes tribaux et de chants féminins traditionnels – proche de la musique sénégalaise – probablement associés dans la scène aux guerrières du Dora Milaje). On y retrouve par ailleurs le thème principal repris avec sa puissance et sa grandeur naturelle.

« The Jabari » et « Waterfall Fight » illustrent les scènes où T’Challa affronte M’Baku près des cascades pour le titre de nouveau roi du Wakanda. Göransson se voit offrir l’opportunité de développer davantage ses rythmes tribaux spectaculaires en incluant quelques parties orchestrales/chorales puissantes et massives qui rappellent le ton plus hollywoodien de la partition. A noter le retour du thème à 2:08 avec son ostinato de cuivres robustes caractéristique et aisément reconnaissable (une série de 6 notes rapides et répétées des trompettes). A 2:50, Göransson dévoile une somptueuse fanfare/chorale triomphante et héroïque, étrangement très américaine d’esprit, rappelant les moments les plus grandioses de « Creed », notamment dans l’écriture très opératique des choeurs : un autre grand moment de la partition de « Black Panther » ! L’autre thème majeur du score est celui associé à Killmonger, qui deviendra omniprésent dans la seconde moitié du film. Il s’agit d’un thème constitué d’une mélodie tragique de 8 notes déjà dévoilée dans « Royal Talon Fighter » aux cordes à 3:07. La bonne idée du thème vient ici du fait que Göransson développe souvent cette mélodie mélancolique et solitaire de flûte sur une série de 4 notes ascendantes de cordes qui font office d’idée secondaire évoquant l’esprit de vengeance qui anime Killmonger, rongé par la haine. Göransson évoque judicieusement la menace qu’incarne le personnage mais aussi la colère qui le hante et le ronge de l’intérieur. Autre élément notable : le compositeur associe régulièrement à Killmonger des rythmes hip-hop judicieusement élaborés pour rappeler les origines du personnage, qui a grandi dans les quartiers d’Harlem à New-York. Le mélange entre les sonorités hip-hop, l’orchestre et les samples africains est assez unique ici et apporte une véritable personnage au bad guy campé par Michael B. Jordan dans le film. C’est aussi l’occasion pour le compositeur de rappeler le fait que Killmonger est déchiré entre ses deux cultures : américaine et africaine, une subtilité que l’on attendait pas dans une musique d’un blockbuster Marvel !

On appréciera la reprise grandiose du thème dans « Phambili » sous la forme de sa spectaculaire fanfare héroïque et son ostinato de 6 notes répétitives des trompettes tandis que « Casino Brawl » nous amène à la scène du combat dans le casino, avec une utilisation plus conventionnelle de rythmes électroniques et d’orchestre. A 2:07, Göransson laisse son orchestre se déchaîner à grand renfort de percussions tribales, de cuivres robustes et de cordes enragées. Il s’agit par ailleurs de l’un des premiers morceaux d’action mémorable dans lequel le musicien parvient à conserver les sonorités africaines (notamment à travers l’utilisation de chants tribaux) : à noter par ailleurs une reprise musclée du thème principal à 3:02 aux cuivres et aux choeurs. La poursuite dans les rues de Busan en Corée du sud (« Busan Car Chase ») est par ailleurs un autre morceau d’action majeur du score de « Black Panther », apportant un véritable sentiment de frénésie aux images tout en conservant un aspect fun dans le ton héroïque de la musique et la puissance des sonorités tribales. A noter que ces morceaux permettent aussi à Göransson d’introduire un autre thème associé à Klaue dans le film, le bad guy néerlandais campé par Andy Serkis. Ce thème menaçant de 4 notes est introduit dès 0:13 dans « Casino Brawl », largement repris dans « Busan Car Chase » et aussi dans « Questioning Klaue » durant la scène de l’interrogatoire de Klaue au commissariat (aux contrebasses dès 0:19).

L’action reprend alors de plus belle vers la fin de « Questioning Klaue » où Göransson utilise de manière quasi expérimentale les vocalises africaines juxtaposées à l’orchestre et aux rythmes hip-hop lorsque Killmonger et ses hommes interviennent pour libérer Klaue. On retrouve par ailleurs le motif menaçant de Klaue dans « Outsider » à 0:18. Plus intéressant, « Is This Wakanda » est un morceau étrangement plus classique dans sa conception, avec ses sonorités chorales et orchestrales quasi impressionnistes et oniriques, pour la scène où T’Challa accomplit le rituel de l’herbe-coeur et revoit son père dans ses visions. On notera le savoir-faire indéniable de Ludwig Göransson qui varie les styles et les esthétiques avec une rare maîtrise et qui semble à l’aise dans n’importe quel domaine. « Killmonger’s Challenge » illustre ensuite la scène où Killmonger défie T’Challa pour le contrôle de Wakanda. A noter la façon dont le compositeur reprend régulièrement ce motif à la flûte superposée judicieusement à la rythmique hip-hip de Killmonger. On remarquera aussi la reprise tragique et grandiose du thème de T’Challa à 1:43 dans « Killmonger vs. T’Challa », lorsque ce dernier est vaincu par Killmonger au cours d’un combat brutal et frénétique.

Dès lors, c’est la suprématie de Killmonger devenu le nouveau roi du Wakanda dans « Killmonger’s Dream ». Le thème du bad guy résonne alors de manière plus sournoise, plus massive. A noter le retour du thème de flûte de Killmonger vers 0:17, à 0:32 ou à 2:42, ou dans le puissant « Burn It All » où culmine la thématique du bad guy et ses rythmes hip-hop/R&B caractéristiques. « Wake Up T’Challa » s’avère plus sombre et dramatique, nous amenant vers le dernier acte du film avec des orchestrations plus classiques et un brin plus occidentales. Le thème de T’Challa semble ici se réveiller et devenir plus présent, plus robuste. Et c’est le début de la longue bataille finale pour la libération du Wakanda dans « The Great Mount Battle » avec une somptueuse reprise du thème de Killmonger aux choeurs à 1:11 suivi d’une puissante envolée du thème de T’Challa à 1:18 lors d’un autre morceau d’action-clé du score de « Black Panther », suivi des monumentaux et complexes « Glory to Bast » et « The Jabari Pt. II ». « A King’s Sunset » conclut la bataille de manière tragique avec une ultime reprise du thème de Killmonger évoqué ici de manière élégiaque et poignante (vers 2:17).


UNE CODA ÉPIQUE ET TRIBALE

« A New Day » et « Spaceship Bugatti » viennent finalement calmer le jeu et amènent un sentiment de paix retrouvée avec le retour plus apaisé du thème de T’Challa. Ce dernier est repris au début de « United Nations/End Titles » puis sous la forme d’une somptueuse fanfare triomphante à 0:51 où la mélodie est reprise dans son intégralité, accompagnés de rythmes et de chants tribaux. Le « End Titles » récapitule par ailleurs les principales idées musicales de la partition de « Black Panther » pour le générique de fin du film. Et c’est ainsi que s’achève l’écoute de la nouvelle partition de Ludwig Göransson, une musique d’une qualité extraordinaire pour une production Marvel, d’une richesse inattendue, mélangeant orchestre classique, rythmes hip-hop, électronique et une multitude de rythmes et de chants tribaux africains d’origines diverses (sud-africain, sénégalais, etc.). Le score vaut aussi par la qualité de ses deux thèmes principaux, celui de T’Challa, et celui, tout aussi mémorable, pour Killmonger, probablement l’un des plus beaux thèmes de « bad guy » que l’on ait entendu à Hollywood depuis bien longtemps.

« Black Panther » est une partition colossale et incroyablement dense qui nécessite bon nombre d’écoutes afin d’en apprécier tous les détails et toutes les subtilités. Ludwig Göransson y dévoile un talent sûr que l’on devinait déjà dans « Creed » et confirme qu’il a bien l’étoffe d’un grand compositeur capable de rivaliser avec les maîtres du genre. On espère que le succès de « Black Panther » lui permettra d’obtenir des projets tout aussi ambitieux, car on attend aussi beaucoup de sa collaboration avec Ryan Coogler. Quand aux productions Marvel, il faut bien reconnaître que cela fait déjà depuis quelques années que les musiques de ces films semblent gagner en intérêt et en idée, au moins depuis le « Ant Man » de Christophe Beck en passant par le « Doctor Strange » de Michael Giacchino, le « Thor Ragnarok » de Mark Mothersbaugh ou le « Logan » de Marco Beltrami. « Black Panther » s’inscrit dans cette nouvelle tradition de musiques de super-héros épiques et recherchées, bourrées d’idées intéressantes et mémorables. On espère que la tendance va se confirmer dans les années qui viennent et on attend désormais avec impatience le « Avengers : Infinity War » d’Alan Silvestri, qui réunira tous ces super-héros dans un film qui s’avère déjà monumental !



---Quentin Billard