1-Eggsy is Back 5.50*
2-Memories of Harry 2.00
3-The Golden Circle 1.18
4-Poppy 2.18
5-Incoming Missiles 2.57
6-You May Shed A Tear in Private 3.03
7-Tequila 2.10
8-The Lepidopterist 2.16
9-Rescuing Harry 1.46
10-Statesman 1.49
11-Ginger's First Test 1.16
12-Whiskey's Demons 1.02
13-Tornado In A Trailer Park 2.30
14-Poppy's Terms 3.01
15-Dancing Disease 3.05
16-The Gondola Experience 6.31
17-Cabin Ambush 4.13
18-Horrific News Report 2.42
19-Flying to Poppyland 5.10
20-No Time for Emotion/
Take Me Home, Country Roads 2.52*
21-Temple Battle 6.54
22-Viva Las Vegan 2.44
23-Not in Vain 4.00*
24-A Man Who's Honorable 2.41
25-Kingsman Hoedown 2.18

*Contient des interpolations de
"Take Me Home, Country Roads"
Ecrit par Taffy Danoff,
Bill Danoff et John Denver.

Musique  composée par:

Henry Jackman, Matthew Margeson

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1438

Supervision montage musique:
Jack Dolman
Assistant montage:
Catherine Wilson
Coordination musique:
Matthew Kusell Justmann
Arrangements additionnels:
Alex Belcher, Jason Soudah,
Ryan Taubert

Score conduit par:
Gavin Greenaway
Mixage score:
Al Clay
Orchestrations:
Stephen Coleman, Andrew Kinney
Enregistrement ProTools:
Chris Barrett
Manager studio pour Air Lyndhurst:
Alison Burton
Assistants ingénieurs:
Fiona Cruickshank, Alex Ferguson
Album produit par:
Henry Jackman, Matthew Margeson,
Dan Goldwasser, MV Gerhard

Producteur exécutif pour
La La Land Records:
Matt Verboys
Assistants production:
Frank K. DeWald, Neil S. Bulk

Artwork and pictures (c) 2017 Twentieth Century Fox. All rights reserved.

Note: ***1/2
KINGSMAN : THE GOLDEN CIRCLE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Henry Jackman, Matthew Margeson
« Kingsman : The Golden Circle » (Kingsman le Cercle d’Or) est le deuxième épisode de la franchise Kingsman initiée par le britannique Matthew Vaughn en 2015. Le film s’inspire à nouveau de la série de comic books de Dave Gibbons et Mark Millar, et nous permet de retrouver l’univers des agents secrets de Kingsman, dans une toute nouvelle aventure déjantée et violente où Eggsy (Taron Egerton) et ses collègues vont devoir faire face à une organisation de trafiquants de drogue, le Cercle d’Or, dirigée d’une main de fer par une femme, Poppy Adams (Julianne Moore). L’histoire se déroule ainsi un an après les événements du précédent film. Eggsy coule des jours heureux avec sa fiancée Tilde, une princesse suédoise (Hanna Alström). Mais pendant qu’il s’apprête à revenir chez lui en quittant la boutique de tailleur Kingsman, le jeune agent secret est soudainement attaqué par Charlie Hesketh (Edward Holcroft), un ancien agent Kingsman sauvé par inadvertance par Eggsy durant la bataille finale contre Valentine à la fin du premier film. Bien décidé à se venger, Charlie affronte Eggsy avec ses hommes de main lors d’une course poursuite effrénée dans Londres et réussit à infiltrer les serveurs informatiques de Kingsman dans la voiture d’Eggsy. Poppy Adams (Julianne Moore), chef du gigantesque cartel de drogue le Cercle d’Or, utilise ces informations pour anéantir les principaux QG des Kingsman un peu partout en Angleterre. Seuls Eggsy et Merlin (Mark Strong) survivent aux attaques de missiles.

Suivant le protocole d’urgence, Eggsy et Merlin se retrouvent alors aux États-Unis où ils font la connaissance des Statesman, l’équivalent américain des Kingsman, qui prend l’apparence d’une distillerie de whisky Bourbon au Kentucky. Ils découvrent alors qu’Harry Hart alias Galahad (Colin Firth) a survécu au tir mortel de Valentine dans le premier film mais est devenu amnésique. Champagne (Jeff Bridges), le dirigeant des Statesman, propose alors à Eggsy et Merlin de les rejoindre pour les aider à traquer et détruire le Cercle d’Or de Poppy Adams. Cette dernière compte répandre une drogue bleue mortelle partout dans le monde : la mystérieuse drogue contient en réalité une toxine contagieuse qui se répand rapidement dans les veines des consommateurs, provoquant une paralysie, une folie et enfin une mort ultime. Au cours d’un message télévisé envoyé partout dans le pays, Poppy Adams se propose d’offrir l’antidote aux personnes touchées par cette drogue en échange d’un décret officiel du Président des États-Unis mettant fin définitivement à la guerre contre les cartels de la drogue et une immunité totale pour toutes ses actions. De son côté, le président tente de négocier un accord et décide finalement de laisser les personnes affectées par la drogue mourir en les enfermant dans des cages à l’intérieur d’un grand stadium. Pendant ce temps, Eggsy et Merlin font équipe avec l’agent Whiskey (Pedro Pascal) pour découvrir le QG du Cercle d’Or en suivant la trace de Clara Von Gluckfberg (Poppy Delevingne), ancienne petite amie de Charlie.


UNE SUITE EXPLOSIVE, TRASH MAIS MOINS VIOLENTE


Pour ce second épisode, Matthew Vaughn reste fidèle à son goût pour le trash et le non-politiquement correct en livrant un deuxième opus violent et explosif, mais largement moins sanglant que le premier épisode. Hélas, exit ici le flegme britannique du premier épisode qui pastichait clairement les « James Bond » version trash, place à un deuxième film beaucoup plus lourdingue, réalisé avec la grâce d’un camion 12 tonnes. Soucieux de ne pas reproduite à l’identique le scénario du premier film, Vaughn a l’idée de faire évoluer la franchise en quittant cette fois Londres pour les Etats-Unis, alors que les Kingsman font la connaissance de leurs homologues américains, les Statesman. Place aux poids lourds que sont ici Channing Tatum, Pedro Pascal ou le vétéran Jeff Bridges dans le rôle du chef des agents secrets U.S. qui portent tous des noms d’alcool (Whisky, Tequila, Champagne, etc.). Sur le papier, l’idée était excellente, mais à l’écran, on est un peu déçu. Le film surprend beaucoup moins, l’humour est plus lourd et les scènes d’action, bien plus nombreuses, ont bien du mal à faire oublier les moments les plus extrêmes du premier épisode comme cette séquence anthologique du massacre dans l’église. Même la scène où Harry, ayant retrouvé la mémoire, tente de reproduire une scène similaire au premier film en cognant une bande de gars malpolis dans un bar, mais le fait qu’il échoue lamentablement et se prenne un coup qui le désarme en dit long sur le ton du film : on essaie de faire mieux que le premier épisode mais on n’y arrive pas vraiment !

Certes, les scènes d’action de « Kingsman : The Golden Circle » sont ahurissantes et font parties des meilleures scènes filmées par Matthew Vaughn dans toute sa carrière : la poursuite en voiture dans les rues de Londres au début du film, la traque dans la cabine de téléphérique, la bataille finale à Poppy Land, les spectateurs en ont clairement pour leur argent d’autant que le film est assez long (2 heures) et malheureusement bourré de longueurs. Trop excentrique, ce deuxième tome part un peu dans tous les sens avec son lot de mauvais goût (la fameuse scène où Eggsy doit introduire un mouchard dans le vagin de Clara qu’il tente de séduire maladroitement dans un festival en Angleterre : amis de la poésie, bonsoir !) et son humour au ras des pâquerettes. Ainsi, le running gag récurrent autour d’Elton John est assez médiocre et lourdingue : on en vient même à se demander comment la célèbre star de la pop anglaise a pu accepter de cachetonner à outrance dans un tel film, au point d’en être parfaitement ridicule (on imagine que la paie a du être en conséquence !). Le film caricature par ailleurs les américains à travers les Statesmen qui prennent ici l’apparence de cow-boys (les scènes où Pedro Pascal manie son fouet high-tech!), le comble de l’ironie étant que justement, le film est devenu trop hollywoodien et pas assez british, là où le premier opus arrivait justement à reproduire cette ambiance de 007 version trash. Ici, exit l’ambiance britannique, place à la lourdeur de certains blockbusters U.S. des années 2000.


UNE PARTITION ORCHESTRALE ÉNERGIQUE ET HEROIQUE


Henry Jackman et Matthew Margeson rempilent sur ce deuxième opus en signant à nouveau une partition orchestrale énergique, survitaminée et héroïque, à l’instar même du film. Le score de « Kingsman 2 » s’avère être totalement dans l’esprit du premier volet. Le film démarre au son d’une cornemuse nostalgique reprenant l’air de la célèbre chanson « Take Me Home, Country Roads » (1971) de Bill Danoff, Taffy Nivert et John Denver dans « Eggsy is Back » puis l’on retrouve le fameux thème principal héroïque des Kingsman (dès 0:41 aux trompettes). L’utilisation de « Take Me Home, Country Roads » n’est d’ailleurs guère anodine dans le contexte du film, puisqu’il s’agit aujourd’hui de l’un des hymnes officiels de la Virginie-Occidentale aux Etats-Unis (les Statesmen se trouvent effectivement au Kentucky dans le film et ce thème est associé à eux!), Après une fanfare reprenant le thème des agents secrets britanniques, la folle poursuite en voiture au début du film démarre à 1:24 au son d’une superbe envolée triomphante et guerrière du thème. Jackman et Margeson se font plaisir en reprenant cet excellent thème dans toute sa splendeur à travers un premier morceau d’action héroïque et punchy très réussi. Le fun est au rendez-vous, avec son lot de percussions, de cuivres musclés, de cordes survoltées et de rythmes électroniques modernes (production Remote Control oblige!). On a l’impression d’entendre ici ce style de musique super-héroïque qu’on entend dans les productions Marvel et cela fait réellement plaisir à entendre dans le cadre de « Kingsman 2 » !


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Dès les premières minutes du film, le ton est donné : « Kingsman : The Golden Circle » sera à nouveau placé sous le signe de l’action explosive et du fun ! Le thème principal est donc de nouveau très présent tout au long de l’aventure, accompagné cette fois-ci d’un nouveau thème pour Poppy Adams et le Cercle d’Or. Ce thème est dévoilé dans « The Golden Circle », reconnaissable à ces deux éléments : un motif de notes mystérieuses descendantes et répétitives aux synthétiseurs (associées à l’organisation criminelle) et une mélodie de hautbois et cordes graves pour le personnage de Julianne Moore. Le thème est ensuite repris dans « Poppy » arrangé cette fois à la harpe avec piano, synthés et cordes de façon plus agressive et menaçante, avec un bref élan orchestral plus belliqueux, un vrai thème de bad guy old school comme on aime en entendre dans ce type de film ! « Incoming Missiles » évoque la destruction des Q.G. de Kingsman avec des allusions au thème principal (à la flûte) et une violente montée de tension pour la scène où les missiles arrivent et détruisent tout. Jackman et Margeson en profitent alors pour développer le thème de Poppy et du Cercle d’Or développé ici de manière plus agressive et tonitruante aux cuivres.

« You May Shed a Tear in Private » illustre la scène après la destruction des Kingsman, alors qu’Eggsy et Merlin se retrouvent seuls et isolés. La musique devient ici plus sombre et élégiaque, avec son violoncelle mélancolique et ses cordes plaintives évoquant le chaos. Enfin, le thème des Kingsman revient pour rappeler l’idée que l’aventure continue malgré tout. Dans « Tequila », Eggsy et Merlin font la connaissance de l’agent Tequila (Channing Tatum) au Kentucky. Henry Jackman et Matthew Margeson évoquent alors de manière très ironique et stéréotypée l’agent américain à travers l’utilisation de guitares électriques folk/country et de sonorités western, l’un des nouveaux éléments musicaux de « Kingsman : The Golden Circle ». L’affrontement contre Tequila à 1:29 pastiche même les musiques de western à l’ancienne, les deux compositeurs incluant même des samples de fouet pour agrémenter l’ambiance « cow-boy » de leur morceau. « The Lepidopterist » prolonge les touches western alors qu’Eggsy et Merlin arrivent dans les bureaux des Statesman au Kentucky, à l’aide d’un mélange de banjo et de guitares électriques.

« Rescuing Harry » est placé sous le signe de l’aventure avec ses sonorités folk/country très ‘americana’ qui apportent une vraie fraîcheur à la musique de « Kingsman 2 ». Idem pour « Statesman » qui débute sur une envolée héroïque avec le nouveau thème pour les Statesmen, mélodie noble et chevaleresque de cors et de cuivres triomphants. Jackman et Margeson se font plaisir ici en évoquant les mélodies old school des anciens westerns américains et le résultat est somme toute assez réussi et fort plaisant. L’action reprend de plus belle dans « Tornado in a Trailer Park » qui débute sur une allusion au thème principal suivi d’un nouveau déchaînement orchestral tonitruant et héroïque ponctué de sonorités folk/country. Impossible de rater à 1:38 la superbe reprise triomphante du thème des Statesman aux cuivres, l’un des moments fort de la partition de « Kingsman : The Golden Circle », avec son contrepoint de violon fiddle virtuose : superbe ! Le thème de Poppy revient ensuite dans le sombre « Poppy’s Terms » lorsque la patronne du cartel de la drogue diffuse son message sur toutes les chaînes du pays adressé au Président des États-Unis.

« Dancing Disease » évoque les premiers méfaits de la toxine injectée dans la drogue distribuée par le Cercle d’Or. Le thème menaçant de Poppy est de nouveau présent, Jackman et Margeson développant très souvent l’incipit de la mélodie (les 4 premières notes). « The Gondola Experience » est l’un des meilleurs morceaux d’action du score, avec ses rythmes trépidants et ses changements de rythme incessants. Idem pour la poursuite dans la cabane en pleine montagne italienne dans « Cabin Ambush ». Les deux compositeurs développent pleinement ici le thème héroïque des Kingsman et les sonorités folk/country de Whiskey, incluant une superbe envolée triomphante du thème des Statesman à 2:08. Le thème de Poppy monte en crescendo dans le sombre et intense « Horrific News Report » alors que l’on assiste aux ravages de la drogue du Cercle d’Or dans les journaux télévisés. « Flying to Poppyland » fait régner un souffle d’aventure alors que les héros ont découvert l’emplacement du Q.G. du Cercle d’Or et se dirige vers le Cambodge. C’est l’occasion pour Jackman et Margeson de juxtaposer ici les sonorités western des Statesman, le thème de Kingsman et celui de Poppy/Cercle d’Or.


UNE CONCLUSION HEROIQUE ET TRIOMPHANTE


A noter le superbe « No Time for Emotion » qui reprend la chanson de «  Take Me Home, Country Roads » pour la scène où Merlin se sacrifie pour permettre à Eggsy et Harry de rentrer dans Poppyland. La chanson est brièvement chantée ici par l’acteur Mark Strong (repris directement de la bande son du film) pour l’un des moments d’émotion pure du film. La bataille finale débute enfin dans « Temple Battle », 6 minutes d’action pure et dure où Eggsy et Harry affrontent les sbires de Poppy dans une bataille sanglante et musclée, un autre morceau d’action majeur de « Kingsman : The Golden Circle », ponctué d’allusions au thème de Poppy et à celui des Kingsman, ce qui donne droit à quelques belles envolées héroïques occasionnelles. Les héros affrontent ensuite Poppy dans « Viva Las Vegan » où l’on retrouve une dernière fois son thème menaçant. « Not in Vain » marque la fin de l’aventure avec un retour au calme, suivi de « A Man Who’s Honorable » où l’on débute sur une allusion au thème noble d’Harry et le retour du thème triomphant des Kingsman à 1:08. Les deux compositeurs se font plaisir en finissant sur « Kingsman Hoedown » qui reprend le thème principal juxtaposé à celui des Statesman dans un arrangement folk/country trépidant.

Vous l’aurez donc compris, « Kingsman : The Golden Circle » est un score survitaminé, riche et généreux, ponctué de nouveaux thèmes et d’idées fort intéressantes. Mieux équilibré que le score du premier film, « The Golden Circle » contient aussi son lot de moments plus fonctionnels mais ne déçoit pas sur la longueur grâce à ses nombreuses déclinaisons thématiques, ses idées instrumentales et son fun constant. En évoquant l’univers western des cow-boys de Statesman, Henry Jackman et Matthew Margeson se font plaisir et lorgnent du côté des musiques du far-west américain avec cette touche moderne indispensable aux blockbusters U.S. des années 2010. Le résultat, plutôt hybride, c’est la rencontre entre la culture britannique et américaine dans un nouveau score d’action/aventure plutôt fun et décomplexé, à l’instar du film, une suite idéale à la musique du premier « Kingsman ».



---Quentin Billard