1-Overture 11.34
2-The Steam Room 2.19
3-One Night Is All I Ask 1.29
4-Take Off Your Dress 6.20
5-Arriving at Sparrow School 2.50
6-Training 1.42
7-Anya, Come Here 2.44
8-When Did You First
Notice The Tail? 1.04
9-There's a Car Waiting
to Take You to Moscow 1.49
10-Follow the Tail Wherever
It Leads You 2.29
11-Blonde Suits You 4.59
12-Searching Marta's Room 2.22
13-Ticket to Vienna 1.45
14-Telephone Code 1.10
15-Searching Nate's Apartment 1.04
16-Can I Trust You? 3.06
17-Switching Disks 5.59
18-So What Next? 3.45
19-Didn't I Do Well? 8.48
20-End Titles 9.30

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Sony Classical 19075842092

Produit par:
James Newton Howard, Jim Weidman
Enregistré à:
Air Lyndhurst Studios, London
Monteur musique:
David Olson, Jim Weidman,
David Channing, Erik Swanson

Pistes 1 et 20 dirigées par:
Elsa-Pekka Salonen
Pistes 2 à 19 dirigées par:
Pete Anthony
Orchestrations:
Jeff Atmajian, Jon Kull,
Pete Anthony, Peter Boyer, Philip Klein

Manager production:
Jennifer Liebeskind
Enregistrement et mixage:
Shawn Murphy
Supervisé pour la 20th
Century Fox par:
Patrick Houlihan
Supervison production
20th Century Fox:
Rebecca Morellato

Artwork and pictures (c) 2018 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ***
RED SPARROW
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
« Red Sparrow » est le nouveau long-métrage de l’autrichien Francis Lawrence, réalisé juste après ses trois derniers films sur « Hunger Games ». Le cinéaste retrouve pour l’occasion son actrice fétiche Jennifer Lawrence dans cette adaptation d’un roman de Jason Matthews publié en 2014. Le film raconte l’histoire de Dominika Egorova (Jennifer Lawrence), jeune danseuse étoile russe du Bolchoï qui se retrouve condamnée à abandonner sa passion suite à une chute qui lui brisa le tibia. Pour subvenir aux besoins de sa mère malade Nina (Joely Richardson), Dominika accepte la proposition de son oncle Ivan (Matthias Schoenaerts) qui travaille pour le compte du SVR, service de renseignement extérieur russe : Dominika accepte ainsi de participer à une première mission pour le SVR en échange de soins médicaux pour sa mère. Elle doit séduire un politicien russe nommé Dimitry Ustinov (Kristof Konrad), mais alors que ce dernier essaie de la violer dans une chambre d’hôtel, des hommes interviennent et un agent nommé Simionov (Sergej Onopko) assassine Ustinov devant la jeune femme.

Dès lors, Dominika doit faire face à un choix difficile : continuer de travailler pour le SVR ou être exécutée pour avoir été témoin du meurtre d’Ustinov. Dominika accepte à contrecœur et rejoint l’école des « moineaux » où les jeunes recrues apprennent à séduire les ennemis de la patrie pour accomplir leur mission et obtenir des informations sur leurs cibles. Après d’importantes difficultés et un entraînement inhumain et dégradant, Dominika est envoyée à Budapest où elle devra gagner la confiance de Nathaniel Nash (Joel Edgerton), un agent de la CIA qui travaille à Moscou, et qui a couvert l’évasion d’une taupe infiltrée dans le gouvernement russe, surnommée Marble. A Budapest, Dominika doit s’installer dans le même appartement que Marta Yelenova (Thekla Reuten) qui est aussi « moineau » et dont la mission consiste à séduire Stephanie Boucher (Mary-Louise Parker), assistante d’un important sénateur américain. Dominika retrouve ensuite Nash et noue un premier lien en toute discrétion, mais l’agent américain découvre sa véritable identité et Dominika décide de lui révéler à son tour son véritable objectif. Désormais, elle va tenter de jouer double jeu entre les américains de la CIA et les hommes du SVR pour essayer d’échapper à cette situation cauchemardesque et retrouver sa mère saine et sauve.

UN THRILLER D’ESPIONNAGE VIOLENT ET HALETANT


« Red Sparrow » s’inscrit dans la continuité de ces thrillers d’espionnage revenus au goût du jour à Hollywood depuis quelques années. Le film est le concurrent parfait du « Atomic Blonde » (2017) de David Leitch qui mettait en scène Charlize Theron dans le rôle d’une espionne envoyée à Berlin pour démasquer un agent double. Francis Lawrence opte ici pour une approche résolument plus violente et crue, le film comportant ainsi de nombreuses scènes de sexe, de nus ou de violence crue. Clairement, le film n’est pas pour les petites natures et il est assez rare de voir une grosse production américaine aller aussi loin dans les scènes de sexe, de torture ou de violence. On retrouve ici le caractère sulfureux des polars conspirationnistes des années 70 ou des séries-B italiennes, et il y a fort à parier que « Red Sparrow » va en rebuter plus d’un. Pourtant, on est bel et bien ici face à l’un des meilleurs films d’espionnage que l’on ait vu à Hollywood au cours de ces 30 dernières années, rien que cela ! Il faut saluer ici le courage de Francis Lawrence, tout juste sorti des blockbusters « Hunger Games » et qui décide pour son prochain projet de travailler sur l’opposé de ce qu’il a fait sur ses précédents films : offrir un vrai film pour adulte, complexe, sombre, torturé et souvent dérangeant, une prise de risque qui ne va pas sans heurt comme on pourrait s’en douter.

Il faut saluer aussi le courage de Jennifer Lawrence qui se voit offrir ici l’un de ses meilleurs rôles au cinéma, un vrai rôle de composition qui a s’avère aussi très difficile en raison des nombreuses situations de souffrance physique et psychologique auxquelles doit faire face Dominika tout au long du film : dès le début de sa mission, la jeune femme est violée. Ensuite, elle est envoyée dans une école de « putes » où une Charlotte Rampling totalement déshumanisée va la former, elle et ses collègues, à devenir des séductrices vouées corps et âme à la patrie, entendez par là que leur corps et leurs esprits appartiennent totalement à la Russie, d’où des scènes dégradantes où Dominika est forcée de se mettre nue et de forniquer avec un de ses camarades ou une autre future « moineau » est forcée de faire une fellation à un maniaque sexuel. Pour une production américaine, cela va quand même très loin et on avait rien vu d’aussi subversif depuis au moins une vingtaine d’années !

Le film dérange non seulement par sa violence psychologique mais aussi physique : difficile de rester de marbre dans la scène où Dominika torture un homme en lui pelant la peau à vif. Ajoutons à cela une ambiance froide et sombre renforcée par une photographie blafarde et l’on obtient un thriller d’espionnage déroutant, qui casse totalement les codes du genre (ici, pas d’artifices visuels ou de cascades à la Tom Cruise, pas de scènes d’action esthétisées façon « Atomic Blonde », pas de super héroïne façon « Salt »!) pour se recentrer davantage sur son sujet évoqué avec un réalisme quasi documentaire. Mention spéciale aussi à un casting trois étoiles qui réunit quelques têtes bien connues (Jeremy Irons, Matthias Schoenaerts, Joel Edgerton, Mary-Louise Parker, Ciaran Hinds, Joely Richardson, Charlotte Rampling). Fait assez étonnant : le film est sorti dans les salles françaises interdit aux moins de 12 ans alors qu’il méritait largement une interdiction aux moins de 16 ans, un choix tout de même très discutable en raison de la violence psychologique et physique assez extrême du film !


UNE PARTITION CLASSIQUE ET TENDUE


« Red Sparrow » marque les retrouvailles entre Francis Lawrence et James Newton Howard après « I Am Legend » (2007), « Water for Elephants » (2011), « Hunger Games : Catching Fire » (2013), « Hunger Games : Mockingjay Part 1 » (2014) et « Hunger Games : Mockingjay Part 2 » (2015). Pour sa sixième collaboration à un film de Lawrence, JNH compose pour « Red Sparrow » une partition symphonique très impressionnante, extrêmement classique d’esprit. Etant donné que l’héroïne principale campée par Jennifer Lawrence est une danseuse de ballet du Bolchoï, JNH a saisit l’opportunité d’écrire pour ce film une véritable musique de ballet classique russe inspirée de Tchaïkovski, avec des influences de Katchaturian (qui lui était arménien), Chostakovitch, Prokofiev ou même Rimski-Korsakov (« Shéhérazade »), sans oublier le maître des ballets russes au début du XXe siècle, Igor Stravinsky, dont on retrouve par moment ici des allusions évidentes au célèbre « Oiseau de Feu ». Il faut dire que le réalisateur a tourné son film en écoutant continuellement le « Requiem » de Mozart et « L’Oiseau de Feu » de Stravinsky, ce qui explique ici les influences classiques de la partition de James Newton Howard.


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Fait rare pour une musique de film, il faut signaler que l’ouverture et la conclusion du score de « Red Sparrow » ont été dirigés par le grand Esa-Pekka Salonen, l’un des plus célèbres chefs d’orchestre finlandais oeuvrant à l’heure actuelle dans le monde de la musique classique. Le film démarre sur une « Overture » très longue de plus de 11 minutes, où JNH débute le film avec une pièce digne de figurer dans un ballet classique russe, à mi-chemin entre « La Belle aux bois dormants » de Tchaikovsky ou « L’Oiseau de feu » de Stravinsky. Cela fait depuis plusieurs années déjà que JNH a prouvé à plus d’une reprise qu’il était un compositeur brillant de musique symphonique classique (cf. son concerto pour violon crée en 2015) malgré ses origines dans le rock et la musique pop, et il faut dire que les premières minutes de « Overture » sont absolument bluffantes : JNH maîtrise l’écriture des grands maîtres russes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle avec un rare éclat. Il faut quand même avouer qu’entendre une telle musique aujourd’hui dans un film hollywoodien en 2018 est une expérience rarissime : peu de compositeurs sont d’ailleurs capable d’écrire de cette façon aujourd’hui, et si JNH a certainement pu compter sur l’apport de ses orchestrateurs habituels (Pete Anthony, Jeff Atmajian, Jon Kull, Philip Klein, Peter Boyer), le résultat est impressionnant même s’il relève de l’exercice académique pur.

« Overture » accompagne les 11 premières minutes du film, chorégraphiant le montage parallèle où l’on voit Dominika danser au Bolchoï tandis que Nash est obligé d’improviser dans le Parc Gorky pour protéger la taupe infiltrée en Russie. Cette approche chorégraphique et presque opératique, reposant essentiellement sur la musique, rappelle ce que certains compositeurs faisaient sur des films d’espionnage des années 60/70 où la musique avait également une grande importance dans le discours et la dramaturgie de la mise en scène de ces films. Les orchestrations sont évidemment très riches et opulentes, tout comme les harmonies, élégantes et raffinées, dignes des grands maîtres russes de l’époque. JNH en profite par ailleurs pour dévoiler ici le thème principal associé tout au long du film à Dominika à 0:27 au hautbois, thème mélancolique aux consonances slaves indissociable du personnage de Jennifer Lawrence dans le film. A noter que la mélodie fait parfois vaguement penser à la mélodie de la « Berceuse » tirée de « L’Oiseau de Feu » de Stravinsky (probablement à la demande du réalisateur ?).

Les premières minutes de « Overture » font d’ailleurs planer cette ambiance mélancolique quasi romantique, certaines harmonies évoquant presque la musique de Richard Strauss ou Richard Wagner dans la seconde moitié du XIXe siècle – l’accord de bois à 0:07 ne pourrait-il pas faire penser au tout premier accord du célèbre Prélude de « Tristan et Iseult » de Wagner ? - A noter vers 1:29 l’utilisation d’un son de percussion métallique mixée de manière lointaine et menaçante, annonçant subtilement la descente aux enfers pour Dominika dans le monde de l’espionnage russe. James Newton Howard se fait donc plaisir dans les premières minutes du film en composant librement une véritable ouverture classique posée librement sur les images, fait plutôt rare pour un film hollywoodien de nos jours. Vers 8:16, JNH introduit un motif mystérieux de cordes basé sur un enchaînement d’accord mineur avec septième qui devient un accord majeur avec la neuvième, un enchaînement plus classique influencé ici par Bernard Herrmann (on pense à la partition de « Vertigo »), autre inspiration majeure de JNH sur la musique de « Red Sparrow ».

Vers 9:48, on retrouve les sons de percussion métallique menaçante et l’utilisation des premiers éléments électroniques atmosphériques plus modernes (et aussi plus ordinaires du coup...) suggérant la tension et le suspense tout au long du film. « The Steam Room » développe alors cette ambiance plus lugubre et atmosphérique dans laquelle JNH renoue avec un style thriller assez banal. Le thème de Dominika est repris ici au hautbois et au basson sur fond de cordes dissonantes qui montent crescendo durant la scène où la jeune femme part tabasser un de ses collègues avec sa petite amie dans les vestiaires. On retrouve ici le style plus horrifique et agressif du compositeur de « I Am Legend » ou « Stir of Echoes ». Dans « One Night is All I Ask », le piège se referme sur Dominka, alors que la jeune femme se retrouve obligée d’accepter la proposition de son oncle Ivan concernant sa propre mission d’espionne pour le compte du SVR. On retrouve ici les percussions métalliques menaçantes qui suggèrent un sentiment de danger de plus en plus présent. Les 6 minutes intenses de « Take Off Your Dress » reprennent le motif de cordes herrmannien pour Dominika avec des harmonies qui rappellent là aussi « Vertigo » avant un nouveau crescendo angoissant, dissonant et violent durant la scène du viol de Dominika et de l’assassinat d’Ustinov.

Les cordes sont ici plus tendues, plus nerveuses, tapies dans l’ombre, prêtes à exploser à la moindre occasion, jusqu’au sursaut de violence cacophonique à 3:22 (meurtre surprise d’Ustinov) rappelant les passages horrifiques/dissonants de « The Sixth Sense », « Devil’s Advocate », « I Am Legend » ou « Stir of Echoes ». Il règne dans la musique de JNH une noirceur absolue, une ambiance lugubre et terrifiante que l’on avait pas réentendue chez le compositeur depuis un certain temps, accentuée ici par le travail autour du sound design électronique. Le morceau cède ensuite la place à une coda brutale où règne un sentiment de panique et de chaos, alors que le thème de Dominika réapparaît sous sa forme sombre et musclée aux cuivres (vers 4:24). L’arrivée à l’école de formation des moineaux (« Arriving at Sparrow School ») offre l’occasion à James Newton Howard de proposer un passage choral dominé par une écriture de voix féminines éthérées aux consonances vaguement religieuses. A noter ici les effets sonores conçus sur un violoncelle électrique qui plongent alors l’auditeur/spectateur dans une atmosphère particulière, presque suffocante. Dans « Training », Dominika débute son apprentissage à la dure de la formation humiliante et dégradante des moineaux. JNH met ici l’accent sur les synthétiseurs et le violoncelle dans un style qui rappelle parfois « The Happening », mais avec des synthés plus proche de score comme « Michael Clayton » ou « Collateral ».

« When Did You First Notice the Tail » reprend le thème mystérieux et herrmannien de cordes de Dominika évoquant son rôle d’espionne pour le SVR. Le problème du score, c’est qu’il entre alors dans une sorte de routine à suspense atmosphérique plutôt ordinaire, délaissant complètement l’approche musicale classique des débuts. Alors qu’on se serait attendu à ce que JNH saisisse l’opportunité rare d’écrire une vraie musique classique « à la russe » sur l’intégralité du film, force est de constater que le compositeur a été muselé par la production et contraint de revenir vers un style atmosphérique/sound design plus banal et peu intéressant en écoute isolée. Dès lors, le compositeur évoque la tension et la menace sans grande originalité particulière, même si certains morceaux comme « Follow the Trail Wherever It Leads You » s’avèrent plus intéressants dans leur écriture énigmatique et mystérieuse à la Herrmann. JNH reprend ensuite un segment de « Overture » dans « Blonde Suits You », alors que Dominika doit teindre ses cheveux en blond pour les besoins de sa mission, « Blonde Suits You » étant un autre morceau-clé du score de « Red Sparrow » comme « Ticket to Vienna ».


UNE CONCLUSION SOMBRE MAIS IMPRESSIONNANTE


Plus intéressant, « Telephone Code » reprend le thème principal à la flûte (à 0:03) et propose une variation subtile sur la mélodie de Dominika, la deuxième partie du morceau se montrant plus inventive avec ses étranges arpèges descendants de flûtes/synthétiseurs très connotés années 90, avec des harmonies mystérieuses de l’orchestre façon « Oiseau de Feu ». On retrouve les influences classiques dans les harmonies de cordes herrmanniennes de « So What Next » ou « Can I Trust You » où Dominika décide de trahir son pays en concluant un pacte avec Nash et les américains. Ici aussi, JNH développe des segments de « Overture » qui lui a donc servi de base pour une bonne partie de la musique de « Red Sparrow », incluant ici un passage mélancolique de violoncelle soliste typique du compositeur. A noter l’emploi des rythmes électroniques plus agressifs dans « Switching Disk », pour la scène tendue où Dominika inverse discrètement les disquettes pour offrir les informations aux américains.

La partition et le film atteignent enfin leur apothéose dans « Didn’t I Do Well ? » pour le final du film. Pendant plus de 8 minutes, JNH développe ici un long morceau ample et dramatique pour la conclusion sur l’échange des espions. C’est l’occasion pour le compositeur de dévoiler une écriture chorale très inspirée et dramatique.

Le thème principal semble avoir atteint sa maturité et est repris par des cordes avec plus d’assurance à 1:17, Dominika ayant atteint son objectif, libérée de l’enfer de l’espionnage russe à la fin du film. « Didn’t I Do Well ? » fait penser à ces codas spectaculaires et grandioses que JNH compose souvent pour la fin des films de M. Night Shyamalan, et pourrait bien faire date dans la filmographie du compositeur, rejoignant la liste de ces morceaux anthologiques et mémorables dont seul le musicien en possède le secret. Enfin, la boucle est bouclée dans « End Titles » qui reprend la thématique de l’Ouverture dans une superbe conclusion de 9 minutes très classique d’esprit.

Ainsi donc, James Newton Howard livre avec « Red Sparrow » une partition thriller sombre, atmosphérique et lugubre mâtinée d’influences de la musique classique russe de la fin du XIXe siècle, influences qu’on aurait simplement aimé entendre davantage dans le film. Effectivement, malgré de très grandes qualités, le score de « Red Sparrow » a frôlé le statut de chef-d’oeuvre et seulement frôlé en raison du caractère bancal et inégal de la composition de JNH : malgré un début et une fin prometteur, tout le milieu du score a bien du mal à tenir la comparaison avec l’approche classique impressionnante de l’ouverture. Le fait d’avoir opté pour un style suspense atmosphérique moderne comme on en entend régulièrement de nos jours à Hollywood est réellement dommage, le compositeur ayant probablement loupé l’opportunité d’écrire quelque chose de vraiment exceptionnel et de personnel pour ce film.

L’énorme potentiel musical de « Red Sparrow » paraît avoir été gâché par des choix douteux qui laissent songeur : pourquoi ne pas avoir complètement assumé ici l’approche musicale classique inspirée de l’Europe de l’est jusqu’au bout ? Le résultat, somme toute très frustrant, est néanmoins impeccable dans le film et confirme la bonne tenue de la collaboration entre Francis Lawrence et James Newton Howard, même si on était en droit d’attendre bien mieux de « Red Sparrow » : on retiendra donc ici 3 morceaux anthologiques : « Overture », « Didn’t I Do Well ? » et « End Titles », le reste étant finalement hyper prévisible et sans surprise !



---Quentin Billard