1-The Threstal Chase 8.04*
2-Newt and Leta 2.32
3-Dumbledore 2.11
4-The Kelpie 1.32
5-Newt and Jacob Pack
For Paris 2.27
6-Nagini 4.15
7-Newt Tracks Tina 2.27
8-Queenie Searches
for Jacob 1.35**
9-Irma and the Obscurus 2.56
10-Blood Pact 2.29
11-Capturing The Zouwu 1.33
12-Traveling to Hogwarts 1.06
13-Leta's Flashback 4.40
14-Salamander Eyes 2.38
15-Matagots 2.15
16-Your Story is Our Story 3.21
17-Leta's Confession 5.14
18-Vision of War 3.49
19-Spread the Word 4.01
20-Wands Into the Earth 4.04
21-Restoring Your Name 6.20
22-Fantastic Beasts : The
Crimes of Grindelwald 2.40
23-Dumbledore's Theme
(Piano Solo) 1.27
24-Fantastic Beasts Theme
(Piano Solo) 1.37
25-Leta's Theme (Piano Solo) 2.04

*Inclus Harry Potter Theme
composé par John Williams
**Ecrit par James Newton Howard
et Alexander Stover Rodzinski.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Sony Classical 9030127

Album produit par:
James Newton Howard
Coordination musique:
Davide Anselmi
Supervision musique:
Karen Elliott
Montage musique:
Allan Jenkins,
Cecile Tournesac

Supervision montage musique:
Jim Weidman
Préparation musique:
Mark Graham, Victor Pesavento,
Joe Zimmerman

Artwork and pictures (c) 2018 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ****
FANTASTIC BEASTS :
THE CRIMES OF GRINDELWALD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
1Avec « Fantastic Beasts » (Les Animaux Fantastiques) de David Yates sorti au cinéma en 2016, la franchise du monde des sorciers de J.K. Rowling post-Harry Potter prenait une toute autre tournure avec une nouvelle saga conçue spécifiquement pour le cinéma cette fois-ci, et scénarisée par Rowling elle-même. Le deuxième épisode, « Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald » sort en salles en 2018, à nouveau réalisé par David Yates (qui a signé les derniers films « Harry Potter » depuis « The Order of the Phoenix » en 2007). L’histoire de ce deuxième épisode se déroule en 1927, plusieurs mois après l’arrestation de Gellert Grindelwald (Johnny Depp). Ce dernier a réussi à s’évader grâce à la complicité d’Abernathy, l’un des Aurors chargés d’escorter Grindelwald à Azkaban. Trois mois plus tard, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) doit passer un entretien au ministère de la magie britannique après avoir perdu son permis de voyager à New York. L’entretien est suivi par Thésée (Callum Turner), le frère aîné de Norbert et le fiancé de Leta Lestrange (Zoë Kravitz). Les membres du ministère proposent alors un marché à Norbert : retrouver Croyance Bellebosse (Ezra Miller), l’obscurial qui aurait survécu à l’attaque de New York à la fin du premier film en échange d’un nouveau permis de voyage, marché que Norbert refuse catégoriquement. De retour chez lui, Norbert fait la connaissance d’Albus Dumbledore (Jude Law), qui l’informe que Croyance se trouverait à Paris et lui demande de le retrouver avant que Grindelwald ne le fasse. Norbert retrouve aussi chez lui Jacob (Dan Fogler) et Queenie (Alison Sudol), qui a envoûté son compagnon pour le forcer à se marier à Londres. Dragonneau apprend également que Tina Goldstein (Katherine Waterston) sort avec un Auror suite à un article de presse mensonger au sujet d’un éventuel mariage entre Norbert et Leta Lestrange (qui n’est pas à l’ordre du jour).

Norbert décide alors de retrouver Tina à New York et va ensuite rechercher Croyance. Ce dernier travaille au cirque Arcanus à Paris, avec notamment Nagini (Claudia Kim), une Maledictus qui a le pouvoir de se transformer en serpent et qui est proche de Croyance. Le jeune homme apprend finalement quelque chose d’important au sujet de sa mère biologique, fait s’évader les animaux du cirque et s’enfuit avec Nagini. Peu de temps après, Tina croise la route de Yusuf Kama (William Nadylam), membre d’une lignée de « sang-pur » qui prétend que Croyance serait l’enfant abandonné mentionné dans une mystérieuse prophétie et prétend connaître sa véritable identité. De son côté, Queenie, bouleversée, est recueillie par Vinda Rosier (Poppy Corby-Tuech), principale lieutenant de Grindewald qui lui révèle leur plan : offrir la liberté de vivre et de s’aimer au grand jour à tous les sorciers du monde entier. Hélas, Grimmson (Ingvar E. Sigurosson), un chasseur de bêtes, a été envoyé par le ministère pour retrouver Croyance, mais Grindelwald le contrôle et lui demander de tuer le jeune homme, qui parvient finalement à s’échapper après avoir retrouver à Paris la dame qu’il croyait à tort être sa mère biologique. Nobert et Jacob arrivent ensuite dans la capitale française et retrouvent Tina. Ils sont finalement capturés par Yusuf Kama qui s’apprête à son tour à tuer Croyance pour d’obscures raisons. Mais les trois héros parviennent à s’enfuir et se réfugient chez Nicolas Flamel (Brontis Jodorowsky), l’alchimiste auteur de la pierre philosophale (dont on fait plusieurs fois allusion dans « Harry Potter and the Philosopher Stone ») et vieil ami de Dumbledore.

UNE SUITE CONFUSE ET FRUSTRANTE

Les fans de l’univers des sorciers de Rowling auront eu bien du mal à digérer ce deuxième opus de la saga « Fantastic Beasts ». Pourtant, la franchise démarrait fort avec le premier film de 2016, un mélange détonnant d’aventures, de mystère, d’animaux magiques, d’humour et de scènes d’action dantesques. On y découvrait également le personnage de Gellert Grindelwald, mentionné à plusieurs reprises dans les livres d’Harry Potter (généralement par Dumbledore lui-même), qui vécut 60 ans avant la naissance du célèbre sorcier. « The Crimes of Grindelwald » avait été vendu comme un nouveau film faisant le lien avec la nouvelle franchise et celle d’Harry Potter : on y retrouve par exemple Poudlard, le jeune Albus Dumbledore (brillamment campé ici par Jude Law), la jeune Minerva McGonagall, Nicolas Flamel et Nagini, qui deviendra bien plus tard le serpent-horcruxe de Voldemort, etc. Seulement voilà, toutes ces allusions destinées aux fans sont bien sympathiques et permettent au film de faire le lien avec les événements qui se dérouleront 60 ans plus tard dans les « Harry Potter ». Hélas, le scénario part dans tous les sens, accumule les personnages secondaires à vitesse grand V, multiplie les pistes et ne va finalement nulle part. L’autre souci est le rythme hyper décousu du film : il y a pas mal de remplissage sans trop qu’on comprenne réellement où le film veut nous emmener.

C’est d’autant plus regrettable que certaines scènes d’action sont géantes et très réussies, et ce jusqu’à la bataille finale avec Grindelwald et ses sorciers à Paris (avec le discours annonçant l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale et les références évidentes aux thèses nazies). Mais pour deux ou trois scènes d’action bien troussées, il faut se farcir des séquences entières de dialogues qui ne servent pas à grand-chose, car on ne comprend pas où Yates et son équipe veulent en venir. L’autre problème, toujours lié au scénario, vient aussi du personnage de Yusuf Kama, qui semble sortir de nulle part et vient complètement embrouiller le récit avec ses révélations qui n’en finissent plus sur des histoires de famille complètement emberlificotées. Autre détail décevant : Norbert Dragonneau semble relégué au second plan au profit du personnage de Croyance/Credance, au centre de l’intrigue, pour une raison qu’on ignore encore. Le scénario s’attarde d’ailleurs très lourdement sur le personnage campé par Ezra Miller, et là aussi, on est complètement perdu et on ne sait pas vraiment où le film veut en venir, sans parler de la révélation finale en forme de cliffhanger au sujet de la prétendue identité de Croyance révélée par Grindelwald, et qui sort là aussi de nulle part.

Clairement, le film a été fait pour préparer les suites (il devrait y avoir 5 films au total), sauf que Yates et Rowling ont oublié de présenter une vraie histoire dans ce long-métrage, et pas juste une juxtaposition de sous-intrigues censées expliquer ce qui va se passer dans les films suivants. Bref, malgré toutes ses bonnes idées, ses allusions à la saga Harry Potter qui séduiront les fans, « The Crimes of Grindelwald » ne fonctionne pas, et ce à l’inverse du film précédent. Cette fois, le film manque cruellement d’humour, devient extrêmement sombre et sérieux, et accumule les sous intrigues et les personnages secondaires jusqu’à saturation. On est par ailleurs complètement perdu dans toutes ces révélations « familiales » qui n’en finissent pas, et lorsque l’ultime plan se conclut, on est toujours pas plus avancé : où veulent-ils en venir exactement ? Clairement, ce deuxième épisode déçoit et s’avère être très mal écrit et bien mal pensé. On espère que Yates et son équipe rectifieront le tir dans le troisième film prévu courant 2020 !

LE RETOUR SPECTACULAIRE DE JNH !

Le compositeur James Newton Howard est de retour à la musique de « The Crimes of Grindelwald » pour lequel il se voit offrir l’opportunité de développer ses idées pour le premier film de 2016 en allant un peu plus loin cette fois-ci. Le score de « Fantastic Beasts 2 » est à nouveau écrit pour une grande formation orchestrale incluant de nombreux solistes, des choeurs et quelques éléments électroniques, l’esthétique est par ailleurs similaire à celle du premier opus mais avec un ton globalement plus sombre et dramatique, à l’instar du film lui-même. Le sentiment d’aventure est toujours présent, mais sans le côté comédie du premier film. Évidemment, on retrouve les thèmes musicaux du premier score avec de nouvelles idées qui viennent cohabiter avec toute une série de leitmotive de grande qualité. Les orchestrations sont toujours aussi riches et sophistiquées, reflétant le classicisme d’écriture de James Newton Howard, devenu un vétéran de la musique de film hollywoodienne.

ANALYSE DE LA MUSIQUE

Le film débute au son d’allusions discrètes au thème d’Harry Potter de John Williams dans « The Thestral Chase », baignant ici dans un environnement musical sombre et dramatique, incluant quelques choeurs d’enfants et éléments électroniques menaçants. Dès la quatrième minute, la musique s’emballe de manière plus agressive et se transforme en un premier morceau d’action brutal aux consonances martiales à base de choeurs d’hommes et de cuivres massifs typiques de James Newton Howard (on a l’impression d’entendre ici des passages de « King Kong »). Le caractère spectaculaire, puissant et grandiose de « The Thestral Chase » est une formidable entrée en matière et annonce une aventure décidément bien sombre alors que Grindelwald parvient à s’échapper au début du film avec la complicité d’un des Aurors corrompu. A 7:13, l’histoire commence enfin avec un rappel à l’identique du thème rythmique du « Main Titles » du film de 2016 lorsque le titre du film apparaît à l’écran. Pour en revenir à Grindelwald, il y a des motifs secondaires associés au mage noir, mais James Newton Howard ne les développe pas suffisamment pour leur donner une certaine consistance. Le véritable thème de Grindelwald est d’ailleurs développé dès « The Thestral Chase » aux cors à 2:40, s’apparentant à une série de notes ascendantes sombres et mystérieuses. JNH reprend ensuite ce thème dans un puissant tutti orchestral cuivré à 4:23.

Un motif plus rythmique de percussions avec 5 notes de cuivres est entendu dans « The Thestral Chase » à 2:25. Il s’agit d’un motif secondaire là aussi associé à Grindelwald mais peu mémorable et difficile à percevoir à la première écoute. Autre élément thématique clé du score : à 0.20, un motif de 3 notes mystérieuses et simples scandées par un choeur d’enfant annonce ici le thème lié à l’identité familiale de Croyance dans le film. Ce thème de l’identité sera présent vers le milieu du film alors que les révélations s’accumulent et que le personnage d’Ezra Miller croit se rapprocher de la vérité sur ses origines. JNH s’en servira d’ailleurs régulièrement en contrepoint d’autres thèmes ou motifs du score.

Dans « Newt and Leta », JNH introduit une nouvelle idée pour Leta Lestrange lorsque Norbert arrive au ministère de la magie britannique au début du film et y rencontre la jeune femme qui fut son ancienne fiancée lorsqu’ils étaient élèves ensemble à Poudlard. La musique est ici plus douce et intime, à l’aide de cordes, bois, et harpe. Mais le thème de Leta sera surtout présent dès « Leta’s Flashback », accompagnant le personnage de Zoë Kravitz. On l’entend à la harpe dès 0:19, renforcé ici par un contrepoint des choeurs d’enfants. Le thème de Leta possède un caractère mélancolique qui évoque clairement les souvenirs douloureux d’un passé qui la hante depuis bien longtemps, souvent écrit sur une mesure à 3 temps, à la manière d’une valse lente et morose. A noter ici la façon dont JNH développe habilement les quatre premières notes du « Leta’s Theme » aux cordes, avec une grâce et une élégance typique du compositeur. A noter par ailleurs le thème de l’identité et ses 3 notes énigmatiques des choeurs à 2:58. Ce motif est décidément très présent dans la seconde moitié du film et semble guider inconsciemment les personnages vers une vérité qui tarde néanmoins à arriver. Il y a par ailleurs une certaine gravité dramatique dans la musique de JNH qui rappelle beaucoup l’esthétique de ses partitions pour la saga « Hunger Games ».

Toute la seconde et dernière partie de « Salamander Eyes » est par ailleurs constitué de variations autour du thème de Leta, toujours soutenue par les choeurs d’enfants. La séquence où Leta révèle ses origines avec l’échange du bébé sur le bateau en plein naufrage offre l’occasion à JNH de nous offrir une série de développements poignants autour du « Leta’s Theme » qui débutent dès 1:49 (avec l’accompagnement de harpe). On reconnaît bien la mélodie avec les choeurs d’enfants à 2:16, où l’on devine un mélange d’innocence, de tristesse et de culpabilité dans la musique de JNH. Le thème est ensuite repris aux cordes dès 2:53 et 3:25 pour accompagner la suite des révélations poignantes de la jeune femme. On trouve enfin une dernière allusion au thème mélancolique de Leta aux cordes vers 0:36 dans « Restoring Your Name ».

Un autre thème clé de « The Crimes of Grindelwald » est bien évidemment celui de Dumbledore, une première dans l’univers magique de J.K. Rowling puisque le personnage n’avait encore jamais eu de thème musical à lui. Le thème est dévoilé dans « Dumbledore » dès 0:48 aux cordes. Il s’agit d’un thème majestueux, emprunt d’une certaine noblesse. Mais comme on le sait, le personnage possède aussi une deuxième facette, plus ambiguë et sombre, que l’on devine avec l’introduction d’un autre motif dès 1:30 à la flûte et au piano, mélodie plus douce et mélancolique reflétant les tourments et les contrastes d’un homme complexe, qui en sait plus qu’il ne veut le dire. « The Kelpie » est un court passage qui reflète l’univers plus magique du film lorsque Nobert revient chez lui à Londres et passe du temps avec la créature de l’eau nommée « Kelpie ». Le jeune homme retrouve ensuite ses amis Queenie et Jacob dans « Newt and Jacob Pack for Paris », morceau écrit dans un style comédie plus proche de la musique du premier opus.

On retrouve le thème de Jacob à la flûte à 1:36 suivi du thème principal du premier film aux violoncelles à 1:51. Plus intéressant, « Nagini » dévoile la nouvelle thématique pour la jeune femme atteinte du « maledictus », obligée de se transformer régulièrement en serpent (et qui deviendra bien plus tard l’un des horcruxes de Voldemort). Son motif, sombre et menaçant, apparaît aux contrebasses et bassons dès 0:46, motif grave et sinistre qui semble annoncer un destin bien lugubre pour la jeune femme – et suggère déjà qu’il y a de la magie noire dans l’air – A noter la façon dont JNH reprend le thème principal des Animaux Fantastiques sous la forme de valse presque carnavalesque à 3:24 lorsque Croyance fait s’échapper les animaux du cirque.

« Newt Tracks Tina » est un passage d’action/aventures plus léger ponctué de cordes et de bois virevoltants à la limite du mickey-mousing, pour la scène où Norbert suit Tina. On retrouve par ailleurs le thème romantique des deux individus issu du premier film à 1:26 puis à 1:56. Dans « Quennie Searches for Jacob », JNH dévoile le thème romantique pour Queenie et Jacob à l’aide d’une voix féminine touchante et solitaire à 0:13, où l’on devine une certaine magie douce et éthérée. « Irma and the Obscurus » débute sur des harmonies tragiques de cordes qui rappellent étrangement un morceau du score de James Newton Howard pour « The Sixth Sense » (2000). Le morceau se conclut sur la scène où Croyance est attaqué par Grimmson à Paris, alors qu’il tentait d’obtenir des réponses auprès de son ancienne nounou. JNH en profite alors pour nous offrir un bref passage d’action chaotique, violent et apocalyptique, teinté de dissonances agressives et de choeurs épiques et quasi opératiques.

« Blood Pact » révèle la scène où Dumbledore et Grindelwald firent un pacte de sang lorsqu’ils étaient enfants, reflétant la relation amoureuse qu’ils entretenaient ensemble (à peine suggérée dans le film mais pourtant évidente), et qui explique pourquoi Dumbledore ne peut pas poursuivre Grindelwald. Le morceau se construit sur un crescendo dramatique et poignant à l’aide d’un ostinato entêtant de 5 notes avec les cordes et les choeurs. « Capturing the Zouwu » illustre quand à lui la scène où Norbert et Tina tentent d’arrêter une créature dragon/lion échappée du cirque à Paris. On retrouve ici le superbe thème d’aventure héroïque issu du film de 2016 que JNH développe ici dès le début du morceau. De la même façon, « Matagots » accompagne la séquence où Norbert et Tina sont poursuivis par une créature chat au ministère de la magie français. Impossible de passer ici à côté des envolées héroïques du thème d’aventure à 1:05 et surtout à 1:15, un autre moment mémorable de la partition de « The Crimes of Grindelwald ».

« Traveling to Hogwarts » est intéressant car il permet à JNH de reprendre le thème principal des Animaux Fantastiques tout en faisant des allusions au style de John Williams pour les anciens Harry Potter, et notamment dans l’emploi caractéristique du célesta (dans le film le morceau est remplacé par le thème de Williams). Ne ratez pas ensuite le retour du très beau thème romantique de Norbert et Tina au piano au début de « Salamander Eyes ». « Your Story is Our Story » s’intéresse quand à lui à Grindelwald, avec notamment le retour d’un des motifs secondaires du méchant aux contrebasses vers 2:25 (et qu’on entendait vers le début de « The Thestral Chase »). Avec « Vision of War », JNH nous amène progressivement vers le dernier acte du film, alors que la Seconde Guerre Mondiale est proche et que Grindelwald commence à réunir ses troupes à Paris. JNH choisit ici d’illustrer la séquence à l’aide d’une sinistre montée chorale dissonante et de contrebasses menaçantes sur fond de percussions métalliques martelées de manière lointaine, comme pour suggérer l’idée que les chars ennemis se rapprochent fatalement de jour en jour et que seuls les sorciers sont à même d’arrêter tout ça.

UNE CONCLUSION DRAMATIQUE

« Spread the Word » et « Wands Into The Earth » nous amènent à la bataille finale contre Grindelwald et ses sorciers à Paris. « Spread the Word » est une somptueuse montée dramatique puissante et poignante qui ne laissera personne indifférent, tout comme « Wands Into the Earth » et sa conclusion grandiose et puissante, incluant une superbe reprise du thème principal des Animaux Fantastiques à 3:41 et le motif de 3 notes des choeurs pour l’identité de Croyance. « Restoring Your Name » conclut l’aventure de manière dramatique et sombre. Chacun doit désormais faire des choix, certains ont pris de mauvais chemins, d’autres sont face à un avenir bien sombre. A noter à 2:59 le retour du thème mystérieux de Croyance issu du premier film, déjà vaguement et très rapidement évoqué dans « Irma and the Obscurus », motif que certains fans ont souvent comparé à un thème similaire dans les « Saw » de Charlie Clouser.

JNH résume ici quelques unes de ses idées majeures du score et notamment la thématique de Grindelwald, le thème principal de la saga et le thème de Croyance, le tout s’achevant sur une coda martiale et belliqueuse annonçant un troisième épisode encore plus sombre et mouvementé. Le compositeur conclut par ailleurs le film avec le générique de fin de « Fantastic Beasts : The Crimes of Grindelwald ». On ressort donc comblé par l’écoute de la nouvelle grande partition musicale de James Newton Howard pour le deuxième film des Animaux Fantastiques, même si le score semble bien moins accessible et bien moins généreux en terme de thématique au premier abord.

Les nouveaux thèmes sont ici plus discrets, JNH évitant le plus possible les grandes envolées, préférant opter pour une approche plus psychologique et dramatique, reflétant les conflits intérieurs et les tourments de certains personnages. Ce que le score a perdu en magie, il l’a manifestement gagné en émotion et en intensité, comme en témoignent par exemple des morceaux bouleversants comme « Leta’s Confession », « Spread the Word » ou « Wands into the Earth ». Il faudra donc plusieurs écoutes pour pouvoir se familiariser et apprivoiser cette nouvelle bête, mais que l’on se rassure, le résultat est absolument impeccable sur les images et sur l’album, même si l’on regrettera l’absence de certains morceaux entendus dans le film. Les fans de JNH et de l’univers de J.K. Rowling vont adorer à coup sûr, même si ça ne sera pas forcément évident au début !


---Quentin Billard