1-Raiders Return to Busy/
Busy Berk 5.27
2-Dinner Talk/Grimmel's Introduction 3.53
3-Legend Has It/
Cliffside Playtime 4.21
4-Toothless/Smitten 3.16
5-Worst Pep Talk Ever 2.40
6-Night Fury Killer 3.36
7-Exodus! 4.38
8-Third Date 6.49
9-New "New" Tail 1.28
10-Furies in Love 3.03
11-Killer Dragons 5.05
12-With Love Comes
A Great Waterfall 2.08
13-The Hidden World 5.16
14-Armada Battle 8.40
15-As Long As He's Safe 6.29
16-Once There Were Dragons 5.45
17-Together From Afar 3.17*

*Interprété par Jonsi
Ecrit par Jon Thor Birgisson
Produit par Emile Haynie
et Jon Thor Birgisson

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Backlot Music BLM760

Produit par:
John Powell
Orchestrations:
John Ashton Thomas, Rick Giovinazzo
Mixage score:
John Traunwieser
Monteur musique:
Jack Dolman
Musique additionnelle:
Batu Sener, Paul Mounsey,
Anthony Willis

Assistant production score:
John Michael Caldwell
Monteur score:
David Channing
Préparation musique:
Mark Graham, Joe Zimmerman

Artwork and pictures © 2019 DreamWorks Animation. All rights reserved.

Note: ****1/2
HOW TO TRAIN YOUR DRAGON :
THE HIDDEN WORLD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
« How To Train Your Dragon » s’imposa dès 2010 en étant l’un des meilleurs films d’animation du studio DreamWorks. Inspiré d’une série de livres pour enfants de Cressida Cowell, le film de Dean DeBlois et Chris Sanders brillait par son scénario inventif, ses personnages attachants, sa quête initiatique et son message de paix. Un deuxième opus vit le jour en 2014, globalement moins intéressant que l’épisode précédent et bien moins mémorable, suivi enfin du dernier épisode de la trilogie : « How To Train Your Dragon : The Hidden World » (Dragons 3 : le Monde Caché) sorti en salles en 2019. Le film, à nouveau réalisé par Dean DeBlois, se déroule un an après les événements de « Dragons 2 ». Harold est devenu le nouveau chef du village de Beurk après la mort de son père Stoïck dans l’épisode précédent. Il est épaulé par sa mère qui l’accompagne dans ses décisions, ses amis et sa fiancée Astrid. Avec l’aide de ses compagnons d’arme, Harold mène une série de raids pour libérer les dragons sur les bateaux des chasseurs et les ramener ensuite à Beurk où ils pourront vivre en liberté. Hélas, le village devient surpeuplé et les chasseurs se rapprochent davantage de Beurk. Il est urgent de trouver une solution avant qu’il ne soit trop tard. C’est ainsi qu’Harold se souvint des paroles de son père au sujet d’un mystérieux « monde caché » d’où seraient originaires tous les dragons, une terre que Stoïck a recherché pendant des années mais qu’il n’a jamais réussi à trouver.

Pendant ce temps, les seigneurs de guerre qui accompagnaient Drago font appel cette fois-ci à Grimmel le Grave, un redoutable tueur de dragons sans scrupule connu pour sa haine envers les Furies nocturnes, et qui se vante de les avoir tous exterminés lorsqu’il était plus jeune. Objectif de Grimmel : capturer et tuer Krokmou, le fidèle dragon d’Harold. Pour se faire, il va envoyer une femelle Furie Eclair pour appâter Krokmou. Après une première attaque de Grimmel et la destruction d’une bonne partie de Beurk, Harold n’a plus d’autre choix que de demander aux villageois de quitter Beurk pour se diriger vers le mythique Monde Caché des dragons, où ils pourront enfin vivre en paix et en sécurité parmi les siens. Durant leur périple, les habitants décident de se poser sur une île vers l’ouest pour marquer une pause dans leur voyage, mais ce qu’Harold n’avait pas prévu, c’est que les habitants vont construire leur nouveau village sur cette île. Krokmou retrouve ensuite la Furie Eclair et Harold décide de construire un nouveau gouvernail pour son dragon afin de lui permettre de voler avec sa belle. Alors qu’Harold pense que Krokmou est parti suivre la femme Furie et ne reviendra plus jamais, le jeune homme décide de lancer une embuscade sur le camp de Grimmel, gardé par ses redoutables dragons tueurs.

UNE CONCLUSION MAGNIFIQUE

La trilogie des « How To Train Your Dragon » s’achève enfin avec ce troisième épisode haut en couleurs. Commençons par la technique : l’animation est toujours aussi impeccable, les décors sont d’un réalisme incroyable (notamment les scènes en mer), et les personnages toujours aussi parfaitement conçus. La trilogie a su maintenir le cap de la qualité avec un niveau d’exigence constant, et on ne peut que féliciter toute l’équipe de DreamWorks d’avoir réussi un tel exploit technique tout au long des 9 ans qui séparent le premier film du troisième opus. « The Hidden World » est donc une réussite sur tous les plans, avec des séquences d’une beauté à couper le souffle, avec ces instants de magie et de poésie pure d’une grâce que l’on retrouve rarement aujourd’hui dans le cinéma d’animation contemporain U.S. Dean DeBlois a la bonne idée de ne jamais prendre les spectateurs pour des imbéciles et parvient à capter des instants inoubliables comme ces séquences éthérées où Krokmou séduit la Furie Eclair, scènes gracieuses et hors du temps portées par la musique splendide de John Powell à la manière d’un ballet classique. C’est d’ailleurs ce qui manquait un peu au second film qui paraissait plus bourrin, plus sombre et dramatique.

Ici, les thèmes abordés ne sont pas forcément plus sérieux mais s’affinent davantage : Harold doit se remettre en question dans son rôle de leader et doit prendre confiance en lui (alors qu’il ne se croit toujours pas capable d’être un bon chef), il doit aussi accepter le fait qu’il est temps de laisser son dragon retrouver son environnement naturel parmi les siens, etc.

- ATTENTION SPOILER - A ce titre, l’acte final du film est particulièrement bouleversant et clôt la saga avec un fort pincement au coeur. Le message est évident : tout a une fin, on aura finalement « grandi » avec ces personnages qui nous auront fait rire, rêver ou pleurer durant 9 ans, il est grand temps de leur dire adieu, alors qu’Harold se décide enfin à franchir le cap et à entrer dans l’âge adulte en épousant Astrid et en devenant officiellement le chef du nouveau Beurk – Évidemment, on retrouve certains clichés inévitables dans les rôles de méchant, celui de Grimmel étant finalement interchangeable avec les bad guys des deux précédents opus. Mais l’intérêt se situe ici ailleurs. Quand à la scène où l’on découvre le Monde Caché, il s’agit là aussi d’un pur instant de magie avec ses couleurs rayonnantes et surréalistes, autre grand moment du film. Avec son mélange d’action, d’aventure, de comédies et d’émotion, « How To Train Your Dragon : The Hidden World » a tout d’une grande conclusion, un film bien plus satisfaisant que le précédent opus et qui vient achever une trilogie remarquable qui fera date très longtemps dans le cinéma d’animation américain des années 2010.

LE RETOUR TRIOMPHANT DE JOHN POWELL

L’autre élément clé de « The Hidden World », c’est bien évidemment le retour de John Powell à la musique du film, le compositeur ayant signé deux partitions exceptionnelles pour les films de 2010 et 2014. Enregistrée avec un grand ensemble orchestral avec des choeurs et de nombreux solistes, le score de « The Hidden World » propose son lot de nouveaux thèmes dans une saga musicale déjà bien riche en mélodies en tout genre (dans le premier « How To Train Your Dragon », on comptait quand même environ une dizaine de thèmes musicaux !). A la première écoute, les fans seront peut être surpris de constater que les thèmes bien connus sont finalement moins présents dans cette troisième aventure : John Powell part du principe qu’on connaît déjà toutes ces mélodies et qu’il est temps de passer à autre chose sur ce troisième film. La musique évolue par ailleurs avec les personnages principaux d’Harold et Krokmou, il est donc logique que « The Hidden World » propose autre chose pour ce nouveau film, sans pour autant renier ce qui a été fait sur les deux précédents opus, bien au contraire.

ANALYSE DE LA MUSIQUE

Le score se divise donc entre les nouveaux thèmes et les anciens thèmes et motifs bien connus des deux premiers épisodes, utilisés parfois de manière surprenante à des endroits où on ne les attendaient pas forcément. « Raiders Return to Busy, Busy Berk » illustre l’intro survoltée du début où Harold et ses amis délivrent des dragons et affrontent les chasseurs sur leur bateau. A la première écoute : aucun doute possible, John Powell est particulièrement en forme et compose une partition classique digne des symphonies des plus grands maîtres d’antan. Admirez ici la magnificence des orchestrations, des idées mélodiques, du contrepoint et des harmonies ! On se souvient par ailleurs que John Powell a composé entre temps « A Prussian Requiem », un oratorio de 45 minutes pour commémorer le 100ème anniversaire de la Première Guerre Mondiale en 2014, et qui fut donné au Royal Festival Hall de Londres en 2016. Sorti grandi de son expérience de musique classique pure, Powell semble encore avoir gagné en maturité et l’écoute de « How To Train Your Dragon : The Hidden World » dans le film semble le confirmer pleinement ! Powell illustre le long-métrage de Dean DeBlois comme s’il composait pour un ballet classique avec une approche quasi opératique pour certains passages.

Dès le début de « Raiders Return to Busy, Busy Berk », Powell choisit étonnamment de commencer le film avec un nouveau thème associé au maléfique Grimmel, qui se voit attribué deux thèmes que l’on appellera thème A et thème B : le thème A de Grimmel est une sorte de marche dominée par des choeurs masculins et des cuivres guerriers et belliqueux sur fond de percussions martiales. On retrouve cette marche à 0:49 dans « Dinner Talk/Grimmel’s Introduction ». Le thème B du chasseur de dragon apparaît ensuite à 1:12 aux cordes et aux cuivres. On le reconnaît avec sa mélodie menaçante basée sur une formule de 4 notes (3 courtes et une longue) assez passe-partout, qui risque fort de passer inaperçue à la première vision du film. On retrouve ensuite le thème développé de manière sournoise à 2:00 aux violoncelles, puis aux bassons et clarinettes dans « Worst Pep Talk Ever » (vers 1:43) et dans « Night Fury Killer », de nouveau repris de manière sournoise au basson dès 0:25 et surtout dans un violent tutti orchestral agressif à 2:49 pour une scène de bataille avec les dragons tueurs de Grimmel.

Pour poursuivre avec les nouveaux thèmes et motifs, toujours dans « Raiders Return to Busy, Busy Berk », Powell introduit très brièvement à 3:55 un motif ascendant de 5 notes de flûte qui deviendra un motif pour la rencontre entre Krokmou et la Furie Eclair dans le film. Ce motif est repris dans les scènes où Krokmou fait la connaissance de la femme Furie dans « Toothless : Smitten » à 0:11, au tout début de « Third Date » et de « Furies in Love ». Une bonne partie de la nouvelle thématique de « Dragons 3 » se concentre par ailleurs sur la relation amoureuse entre Krokmou (Toothless en V.O.) et la Furie Éclair. L’autre thème majeur pour les deux dragons est le thème de la séduction, constitué de deux motifs A et B là aussi : le motif A de 6 notes est d’abord introduit à la flûte à 0:52 dans « Toothless : Smitten » puis repris aux violoncelles à 1:38. Le motif B de la séduction est quant à lui constitué d’une série d’une douzaine de notes dès 2:27 à la flûte également dans le même morceau, souvent utilisé en réponse au motif A du thème de la séduction.

Le thème est repris de manière grandiose dans « Exodus ! » alors que Krokmou s’envole dans les airs avec la Furie Éclair dès 2:39 aux cordes. Powell réunit ici les phrases A et B dans une version intégrale du thème de la séduction, plus aérien, grandiose et majestueux, à la manière d’un ballet aérien. Le thème est ensuite repris à 3:09 avec toujours cette idée de majestuosité. La phrase A revient dans « Third Date » (à 5:34 puis à 5:58) ainsi que la phrase B à 6:16 aux violoncelles, avec ses harmonies romantiques gracieuses et raffinées, très classiques d’esprit. On retrouve également la phrase A au début de « New New Tail » à la flûte à 0:16 puis dans « Furies in Love » à 0:38. Le morceau développe le thème romantique de la séduction dans une version ample pour l’orchestre, sur une mesure à 3 ans, à la manière d’une valse majestueuse et entraînante : ne ratez pas la reprise de la phrase B aux cordes à 1:18, un grand moment de la musique de « The Hidden World » ! Le thème est ensuite repris intégralement dans un puissant tutti orchestral entre 1:51 et 2:26 toujours dans « Furies in Love », rapidement rejoint par une chorale féminine majestueuse et quasi féerique.

On retrouve ensuite une série de déclinaisons de ces deux motifs constituant le thème romantique de la séduction dans « Killer Dragons », « Armada Battle », « As Long as He’s Safe » et vers la fin de « Once There Were Dragons ». A noter qu’il existe aussi un autre motif composé essentiellement de notes staccatos et légères jouées rapidement, un motif plus jovial qui évoque les jeux entre Krokmou et la Furie Éclair. On découvre ce motif aux cordes dans « Toothless : Smitten » à 2:15 puis dans « Third Date » aux bois à 0:44 et à 4:46. Ce motif joyeux sert de base rythmique aux cordes au début de « New New Tail ». Plus intéressant, Powell reprend ce motif sous la forme d’un motif d’action héroïque aux cuivres durant la bataille finale à 4:58 dans « Armada Battle ».

Enfin, impossible de ne pas parler d’un autre thème majeur de « How To Train Your Dragon : The Hidden World », celui associé au Monde Caché, que l’on découvre rapidement dans « Legend Has It/Cliffside Playtime », lorsqu’Harold évoque auprès d’Astrid les souvenirs de son père qui lui racontait l’existence de ce monde caché d’où seraient originaires tous les dragons. Le thème apparaît pour la première fois à la flûte à 3:04, une mélodie élégante et majestueuse typique de John Powell, évoquant la magnificence de ce lieu grandiose que personne n’a jamais vu, symbolisant par ailleurs l’espoir de la paix et de la liberté pour tous les dragons. Le thème du Monde Caché est repris de manière puissante et grandiose dans « Furies in Love » à 2:35, illustré ici par les cordes et les choeurs, alors que Krokmou et la Furie Éclair débarquent dans le monde caché vers le milieu du film. Le thème est ensuite repris à 1:31 dans « With Love Comes a Great Waterfall » à nouveau porté par des choeurs quasi religieux – on sent ici l’influence de l’oratorio que Powell a écrit il y a quelques années – lorsqu’Harold et Astrid découvrent à leur tour le Monde Caché en cherchant Krokmou.

Le thème est développé pour cette séquence dans le grandiose « The Hidden World » où Powell lui fait atteindre son apogée, devenant l’un des morceaux-clé de sa partition de « Dragons 3 » dans le film comme sur l’album. Le thème est aussi repris dans toute sa splendeur à 5:44 dans « As Long as He’s Safe », lorsqu’Harold réalise qu’il doit laisser partir Krokmou retrouver sa liberté et rejoindre la terre des siens. Le thème revient ensuite à la trompette à 2:19 et aux choeurs féminins à 2:49 dans « Once There Were Dragons » pour la conclusion du film, dans une version plus opératique.

Enfin, il est à noter que Powell a aussi composé un nouveau thème pour le nouveau village d’Harold et ses compagnons. Le thème débute doucement aux cordes au début de « Dinner Talk » ce qui est étonnant vu que les héros se trouvent encore dans l’ancien village de Berk au début du film. Néanmoins, le compositeur anticipe déjà les événements à venir et confirme son choix à 1:25 et dans un très beau passage pour quatuor à cordes à 2:33 dans « Legend Has It/Cliffside Playtime ». Ne ratez pas la superbe reprise du nouveau thème de Berk sous la forme d’une marche héroïque dans « Exodus ! », aux cors dès 1:10 avec la cornemuse pour les sonorités celtiques associées au peuple Viking dans le film. Un autre nouveau thème fait son entrée dans ce troisième film, une mélodie plus dramatique qui évoque l’avenir d’Harold et des dragons.

On le découvre aux bois au début de « Legend Has It », vers la première minute de « Exodus ! » ou aux bois et aux choeurs dans « Armada Battle » entre 0:46 et 1:23, pour un autre passage touchant et solennel du score. Que l’on se rassure, les anciens thèmes sont toujours présents mais parfois relégués au second plan, ce qui risque d’en décontenancer plus d’un. L’intérêt vient surtout du fait que ce choix permet de décupler la force émotionnelle de ces motifs mélodiques bien connus lorsque le public les réentend enfin. Par exemple, impossible de ne pas décoller de son siège en entendant la reprise intégrale du fameux thème de Berk aux cors, issu du premier film dans « Raiders Return to Busy, Busy Berk » à 4:24 suivi du thème principal à 4:50. Les thèmes réapparaissent ici dans une variation joviale, triomphante et majestueuse qui fait plaisir à entendre, mais ils semblent différents des premiers scores, ayant visiblement gagnés en maturité, à l’instar d’Harold dans le film. Idem pour le très beau thème romantique pour Harold et Astrid que l’on retrouve à la flûte à 3:34 pour une scène où le couple discute au bord de la falaise.

Powell reprendra aussi plusieurs autres thèmes de « How To Train Your Dragon » disséminés dans certains morceaux-clé du film, mais sans jamais les mettre particulièrement en avant - exemple : le thème de Berk à 0:39 et 0:56 aux cordes dans « New New Tail », ou à 3:03 dans « Armada Battle », dans une envolée héroïque de qualité – ne ratez pas non plus la superbe envolée du thème romantique d’Harold et Astrid dans sa version héroïque dans « Armada Battle » à 3:52 : un autre moment savoureux de la musique de John Powell ! Parlons action maintenant, le score et le film de « Dragons 3 » n’en manquent pas : que ce soit les déchaînements orchestraux robustes de « Night Fury Killer », « Killer Dragons », la fin de « The Hidden World », le début de « As Long as He’s Safe » ou les 8 minutes ultra intenses de « Armada Battle » pour la longue confrontation finale, Powell s’en donne à coeur joie et donne du fil à retordre à un orchestre en pleine maîtrise de ses moyens et complètement déchaîné.

« Armada Battle » est d’ailleurs le clou du spectacle, incluant une série de variations autour du thème B de Grimmel, de cuivres massifs et d’une écriture finalement très proche des musiques de swashbuckling façon Erich Wolfgang Korngold, flagrant dans « Armada Battle » et notamment dans l’écriture très classique de la section des trompettes. Le morceau est un somptueux tour de force orchestral anthologique au moins aussi puissant que ne l’était le morceau « Battling the Green Death » du premier « How To Train Your Dragon » en 2010, ponctué de variations mélodiques autour d’anciens et nouveaux thèmes qui seraient beaucoup trop longs à détailler ici. A noter quand même la méga reprise du thème de Grimmel qui atteint son paroxysme à 7:46 alors qu’Harold affronte le chasseur de dragon au cours d’une bataille apocalyptique au dessus de l’océan.

UNE CONCLUSION PUISSANTE

Enfin, la somptueuse reprise du thème principal de « Dragons » dès 1:13 annonce clairement la fin de l’aventure et de la bataille contre Grimmel. « As Long as He’s Safe » évoque la séparation entre les Vikings et les dragons à la fin du film, au son d’une somptueuse reprise chorale d’un thème que l’on entendait dans « Dragons 2 », puis du thème du Monde Caché repris de manière solennelle et pleine d’espoir à 5:45. « Once There Were Dragons » conclut la franchise avec élégance et émotion, reprenant des thèmes anciens de la franchise et les nouveaux thèmes du 3ème score. Par exemple, lorsque les enfants d’Harold et Astrid posent lentement leur main sur le museau de Krokmou, Powell a l’intelligence de proposer une variation touchante sur l’inoubliable « Forbidden Friendship » issu de sa partition de 2010. Ensuite, le thème principal de la saga réapparaît dès 4:10 ainsi que le thème de la séduction (à 4:50). La saga s’achève ainsi sur une ultime touche d’espoir, avec l’idée que, peut être, les humains et les dragons pourront enfin vivre en paix à l’avenir.

Ainsi donc, John Powell conclut une trilogie splendide avec une dernière partition d’une qualité exceptionnelle, à commencer par une pléiade de nouveaux thèmes tous très soignés et inspirés, mais pas aussi évident à percevoir que dans les deux premiers scores de la franchise. Néanmoins, force est de constater que John Powell a atteint une maturité de l’écriture et une maîtrise totale des orchestrations qui laisse pantois, nous offrant une véritable œuvre symphonique/chorale digne des plus grands ballets classiques ou des poèmes symphoniques d’antan. Le compositeur prend son travail avec beaucoup de sérieux et s’amuse avec les nombreuses déclinaisons de ses nombreux thèmes, entre l’ancien et le nouveau.

Au final, « How To Train Your Dragon : The Hidden World » est une partition moins facile d’accès que ses prédécesseurs mais toujours aussi généreuse et d’une richesse ahurissante, à découvrir absolument sur l’album pour pouvoir apprécier tous ses détails et subtilités qui passeront inaperçues dans le mixage du film. Décidément, nul ne pourra nier qu’avec la saga « Dragons », John Powell aura probablement composé les plus grands chefs-d’oeuvre de sa carrière, qui feront date dans l’histoire de la musique de film américaine : des classiques instantanés en somme !


---Quentin Billard