1-Totally Fine 4.27
2-Arrival 2.11
3-Where Are They? 1.17
4-Becoming Whole Again 3.37
5-I Figured It Out 2.46
6-Perfectly Not Confusing 1.36
7-You Shouldn't Be Here 2.21
8-The How Works 3.27
9-One Shot 2.02
10-Snap Out of It 1.19
11-So Many Stairs 1.49
12-Watch Each Other's Six 1.40
13-I Can't Risk This 4.06
14-He Gave It Away 2.41
15-The Tool of a Thief 1.26
16-The Measure of a Hero 1.16
17-In Plain Sight 2.08
18-Whatever It Takes 2.56
19-Not Good 1.53
20-I Was Made for This 4.16
21-Tres Amigos 3.24
22-Worth It 4.59
23-Portals 3.16
24-The One 2.13
25-You Did Good 1.56
26-The Real Hero 6.00
27-Go Ahead 2.59
28-Main on End 3.11

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Hollywood Records D003093702

Album produit par:
Alan Silvestri
Orchestrations:
Mark Graham
Mixage et enregistrement:
Peter Cobbin, Dennis Sands
Monteur musique:
Steve Durkee
Supervision musique:
Dave Jordan
Coordinateur musique:
David Bifano

Artwork and pictures © 2019 Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ****1/2
AVENGERS : ENDGAME
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Très attendu par les fans dans le monde entier, « Avengers : Endgame » vient conclure la franchise débutée par les studios Marvel avec le premier « Avengers » en 2012. C’est le 22ème film de l’univers cinématographique, le 10ème de la phase III. Le film fait suite à « Avengers Infinity War » qui, rappelons le pour ceux qui auraient loupé l’épisode – attention SPOILER – se terminait avec la disparition de la moitié des êtres vivants de l’univers, après que Thanos ait mis la main sur les six Pierres d’infinité et claqué des doigts avec son Gantelet doré - « Endgame » démarre donc peu de temps après la terrible tragédie et met en scène le combat des survivants pour restaurer la vie dans l’univers. Le film débute alors que Clint Barton (Jeremy Renner) porte un bracelet électronique et tente de vivre une vie normale à la campagne avec sa famille, lorsque sa femme et ses trois enfants disparaissent soudainement à cause de Thanos. Quelques Gardiens de la Galaxie ont survécu avec Captain America (Chris Evans), Iron Man (Robert Downey Jr.), Thor (Chris Hemsworth), Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), Bruce Banner alias Hulk (Mark Ruffalo), War Machine (Don Cheadle), Nebula (Karen Gillan), Captain Marvel (Brie Larson) et Rocket (Bradley Cooper) se sont réunis pour retrouver Thanos (Josh Brolin) et réparer ce qu’il a fait. Le groupe localise enfin le tyran qui leur révèle qu’il a détruit les pierres pour éviter que quelqu’un s’en serve à nouveau. Agissant sous la colère, Thor finit par décapiter Thanos.

Cinq ans plus tard, Captain America tente de trouver une façon de ramener tout le monde sur Terre. Pendant ce temps, Scott Lang (Paul Rudd) réussit à s’échapper miraculeusement de la dimension subatomique dans laquelle il s’était retrouvé prisonnier suite à la disparition de Pym, de sa femme et de sa fille Hope. Découvrant un monde dévasté, Scott rejoint finalement les Avengers et réalise qu’il n’est resté que cinq heures dans la dimension subatomique alors que cinq ans se sont écoulés sur Terre. Lang en déduit donc qu’il est possible de voyager dans le temps afin de récupérer les pierres d’infinité et d’empêcher cette fois Thanos de détruire le monde. Mais pour cela, les Avengers devront être réunis au complet, du moins tous ceux qui ont survécu à la catastrophe universelle. Hélas, rien n’est plus compliqué : Thor vit dans un coin reculé de Norvège et est devenu ivrogne et bedonnant. Tony Stark alias Iron Man élève sa fille Morgan avec Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) et refuse de participer au combat pour protéger sa nouvelle famille. Banner a fusionné définitivement avec Hulk et n’a plus les capacités pour participer à cette bataille. Stark finit néanmoins par revenir sur sa décision et conçoit une machine capable de le stabiliser à travers le monde quantique. Les Avengers forment alors plusieurs groupes et partent chacun dans différents points du passé afin d’empêcher ou de modifier le cours des événements, et d’atteindre les pierres avant Thanos, une deuxième chance qui pourrait bien être la dernière pour sauver l’univers entier.

UNE CONCLUSION PLUS DRÔLE, ÉPIQUE ET ÉMOUVANTE

Avec « Endgame », Anthony et Joe Russo signent la fin des aventures des Avengers qui débuta avec le film de Joss Whedon en 2012. Il s’agit par la même occasion de conclure l’arc narratif lié au redoutable Thanos, déjà aperçu durant la séquence post-générique du premier « Avengers » et qui conspire depuis le début pour la domination du monde entier. Même si « Endgame » est une suite de « Infinity War », les deux films possèdent leur propre identité et ce quatrième épisode a l’intelligence de ne pas singer « Infinity War » mais de proposer autre chose, et à ce niveau là, les fans comme les néophytes auront quelques surprises. On y retrouve évidemment tous les Avengers des précédents films qui ont survécu au claquement de doigts de Thanos. C’est l’occasion de réunir par la même occasion toutes les stars des films Marvel, incluant également Black Panther, Docteur Strange, Ant Man, Spider-Man, Captain Marvel, les Gardiens de la Galaxie et tous les autres bien évidemment...

Le film est très long et avoisine les trois heures, mais la construction du métrage est un modèle d’efficacité rare pour un blockbuster d’une telle longueur. Les trois heures correspondent en réalité à trois actes bien distincts dans le scénario. Le premier consiste à montrer la mort de Thanos tué par Thor puis la réunion de tous les Avengers ayant survécus à la catastrophe. Le deuxième acte, plus intéressant, est celui des voyages dans le temps, une seconde partie étonnamment plus drôle et ponctuée d’humour, à la limite de la comédie potache (fait plutôt inhabituel pour un blockbuster Marvel). Le troisième acte, moins surprenant mais plus spectaculaire, est celui de la longue bataille finale contre Thanos, une fois que les Avengers ont mis la main sur les six Pierres d’infinité.

« Endgame » développe ainsi une mécanique bien huilée avec trois parties bien distinctes mais développées de manière cohérente. Hélas, le gros souci du film vient surtout de son caractère affiché de « fan service » obstiné : dès les premières minutes, on comprend que le film va être dense et n’autorisera aucun flashback ni aucune indication concernant certains événements montrés dans le film. Si vous avez des trous de mémoire concernant la vingtaine de films produits par Marvel avant « Endgame », vous allez avoir du mal à suivre ! Si l’on peut encore suivre assez facilement la première partie de l’histoire, le second acte devient plus tortueux à cause de sa multitude de retours dans le passé et de rappels à des événements vus dans différents films de la franchise cinématographique Marvel.

Pensez à revoir les premiers « Avengers » avant de visionner « Endgame » sinon vous risquez d’être perdus, à moins de connaître tous les films sur le bout des doigts. Ainsi, les frères Russo partent du principe que tous les spectateurs de « Endgame » se souviennent de tout et sont des fans hardcore des films de super-héros Marvel. C’est aller un peu vite en besogne, car les concepteurs du film ont aussi oublié tous les autres, qui ne passent peut être pas leur temps devant un écran de TV, au cinéma ou à lire des comic books, et pour ceux là, le second acte d’Endgame risque de les embrouiller plus qu’autre chose. Ajoutons à cela un amoncellement effarant de seconds rôles, presque autant que dans les précédents « Avengers », et vous obtenez le cocktail parfait pour une bonne prise de tête, à moins, encore une fois, d’être un fin connaisseur de l’univers Marvel.

FIN DE LA PARTIE

La bonne idée du film vient surtout de l’apport d’un humour inattendu qui manquait cruellement dans « Infinity War ». Ici, le studio affiche sa volonté de se prendre beaucoup moins au sérieux et de dédramatiser le ton du récit, parfois de manière burlesque voire potache. Le comique de situation est ici de rigueur, notamment à travers le personnage de Thor, malmené plus que jamais dans cet épisode. Marvel ose démystifier son grand héros d’Asgard en le montrant comme une épave alcoolique et bedonnant qui enchaîne les bières à vitesse grand V, rote et se montre vulgaire. Le pari était risqué et en même temps paradoxal, lorsqu’on sait pourtant à quel point le film a été fait avant tout pour les fans. Concernant Hulk, fini le temps de la bête déchaînée, là aussi, Marvel semble vouloir dire que tout a une fin et qu’un jour, il faut savoir passer à autre chose ! Là aussi, il fallait oser, même si tout cela manque cruellement de finesse, de subtilité.

Évidemment, le scénario, très prévisible, passe par la case « voyage dans le temps » pour justifier la seule et unique chance des Avengers de rétablir l’ordre universel et d’empêcher Thanos de détruire notre monde. S’en suit alors un second acte qui enchaîne tellement les références à l’univers MCU, aux comics, au cinéma (clins d’oeil humoristiques à « Back to the Future », « Die Hard », « Timecop », etc.) et aux sous intrigues qu’il devient quasi impossible de tout suivre correctement, encore une fois, à moins de se souvenir absolument de tous les films sortis précédemment et notamment des anciens « Avengers » et « Captain America ». Après ce second acte assez drôle à la limite de la comédie, le troisième acte offre enfin le spectacle annoncé lors d’une longue bataille finale aux effets spéciaux colossaux. Niveau technique, le film repousse les limites et se voit doté d’un budget titanesque de 356 millions de dollars (« Infinity War » avait coûté même encore plus cher !) et va exploser tous les records au box-office : plus de 2,7 milliards de dollars de recette dans le monde entier, un record absolu et mondial qui vient pulvériser celui de « Avatar » en 2009.

Au final, qu’est-ce qui peut justifier un tel succès ? Visuellement, le film est moins impressionnant que « Infinity War » et plus étonnant dans sa construction et sa forme. Alternant l’humour, l’aventure, l’action, l’émotion et les moments de tension, « Endgame » veut satisfaire les fans de Marvel avant toute chose, et ils sont nombreux dans le monde entier ! Plus encore, les concepteurs du film ont su rendre crédible cet univers en 22 films et promettent une dernière aventure mémorable et émouvante en compagnie de ces héros avec lesquels on a partagé bon nombre d’aventures pendant plusieurs années, à la manière d’une longue série TV. Malgré un scénario alambiqué (surtout dans la seconde partie) et une accumulation parfois grotesque de sous-intrigues incessantes, « Avengers : Endgame » a tout de la grande conclusion que l’on était en droit d’attendre. La coda est en ce sens lourde de sens : chacun arrive au bout de sa route et fait ses adieux à un camarade tombé au combat. L’émotion est de mise, les Avengers cessent alors d’être des super-héros et redeviennent des humains qui souffrent et ressentent des émotions, comme nous tous. Fin de partie, on baisse le rideau, il n’y a même pas de scène post-générique, la saga s’achève enfin sur ce quatrième « Avengers ». Mais que les fans se rassurent, une nouvelle franchise va débuter dans les années à venir, étant donné le succès colossal de « Endgame », le filon n’est pas prêt de s’épuiser !

ALAN SILVESTRI, LE DERNIER AVENGER

« Avengers : Endgame » marque aussi le retour d’Alan Silvestri à la musique, le maestro américain ayant ainsi signé précédemment les musiques de « Avengers » et « Avengers : Infinity War », en plus d’avoir écrit la musique du premier « Captain America » de Joe Johnston en 2011. A la première écoute, le score de « Endgame » est globalement dans la continuité de celui de « Infinity War », à ceci près que la musique met davantage ici l’accent sur le drame et l’humour de toute la seconde partie du film. Silvestri reprend ici ses propres thèmes pour « The Avengers » et également son fameux thème de « Captain America ». Il cite aussi les thèmes de ses collègues, incluant celui de Michael Giacchino pour « Dr. Strange », celui de Christophe Beck pour « Ant Man » et celui de Pinar Toprak pour « Captain Marvel » (mais non inclus sur l’album, probablement pour des questions de droit…).

Fort heureusement, le compositeur va plus loin en proposant de nouvelles idées thématiques judicieusement élaborées et placées sur les images. Au total, la partition de « Avengers Endgame » est un festival ininterrompu de thèmes et d’idées thématiques, pas forcément évidentes à percevoir à la première écoute mais pourtant réellement présentes du début jusqu’à la fin du film (quasiment une trentaine de motifs au total !).Le score est écrit pour une grande formation orchestrale massive incluant quelques instruments additionnels, des éléments électroniques (discrets) et des chœurs. Si vous aimez la musique d’Alan Silvestri, vous allez vous régaler !

ANALYSE DE LA MUSIQUE

Dès « Totally Fine », Silvestri introduit l’un des nouveaux thèmes de la partition, le thème de la fin du jeu (que l’on appellera simplement « Endgame Theme »). Il s’agit d’une mélodie intime, touchante et mélancolique qui évoque la perte des êtres chers, de la famille, des amis. On découvre ce thème joué par un synthé planant à 3:12 et minimaliste, dans un style très proche du thème que composa Silvestri pour le film « Cast Away » (2000), et qui se compose de deux segments mélodiques : le premier, de 3:12 à 3:44 et le second aux cordes et aux cors vers 3:45, plus poignant et élégiaque. Le morceau intervient dans le film juste après que Thor ait décapité Thanos vers le début du film. A noter par ailleurs que « Totally Fine » débute sur le morceau de la victoire de Thanos à la fin de « Infinity War », permettant ainsi de faire le lien avant l’ancien épisode. Dans « Arrival », Silvestri dévoile ici le thème de l’espoir aux cors, lorsque Captain Marvel arrive sur Terre avec Tony Stark et Nebula. Dans « No Trust », à 0:28, Silvestri dévoile le motif de la préparation des super héros pour leur vengeance, dans un crescendo puissant jusqu’au retour du somptueux thème principal des Avengers à 2:52, pour l’apparition du titre à l’écran. Dans « Where Are They ? », Silvestri dévoile le nouveau thème de la mission aux cors vers 0:17 sur fond d’ostinatos nerveux des cordes et de rythmes martiaux (le morceau se termine sur la décapitation de Thanos par Thor).

« Becoming Whole Again » nous transporte ensuite cinq ans plus tard. La musique paraît ici résignée, mélancolique, amère. Silvestri met l’accent sur l’émotion avec une retenue qui lui est chère, notamment dans l’écriture des cordes, proche ici de ses travaux sur « Forrest Gump » ou « Cast Away ». Vers 1:39, le compositeur suggère le retour d’Ant-Man dans notre monde, réalisant le désastre qui s’est abattu sur Terre. Silvestri nous plonge alors dans une ambiance ténébreuse et désespérée jusqu’à ce qu’Ant-Man retrouve sa fille vers 2:57 dans un très beau passage pour harpe, cordes et violoncelle soliste, minimaliste et poignant. Dans « I Figured It Out », l’ambiance paraît plus apaisée et intime pour une scène entre Tony et Pepper. Silvestri reprend ici le thème romantique du duo de « Infinity War », confié notamment aux bois, et quelques touches de piano et d’harpe. L’espoir semble revenir lorsque Tony réalise qu’il est possible de voyager dans le temps pour changer le cours des choses. ATTENTION SPOILER - A 2:36, Silvestri dévoile un nouveau thème dramatique, celui du destin de Tony Stark, mélodie poignante exposée ici de manière minimaliste par un piano solitaire, lorsque Pepper lui explique qu’il doit aider ses amis à accomplir leur mission.

L’action et l’aventure reviennent enfin dans « Perfectly Not Confusing » : c’est le début de la scène où les héros se préparent pour voyager dans le temps. Silvestri fait monter l’espoir et l’excitation avec ses traditionnels rythmes martiaux, ses cordes nerveuses et ses traits orchestraux plus incisifs. On retrouve même ses ostinatos belliqueux issus de « Back to the Future », « Predator », « Judge Dredd » ou plus récemment « Ready Player One ». A ne pas rater à 1:50 : le retour solennel du thème héroïque de Captain America, lorsque Tony remet le bouclier au Captain. « You Shouldn’t Be Here » est l’un des premiers morceaux d’action tonitruant de la partition de « Avengers : Endgame ». Le morceau s’avère être extrêmement brutal et belliqueux, pour la scène au Japon où un Ronin affronte et tue de nombreux criminels japonais avant de révéler son visage et que l’on comprenne qu’il s’agit de Clint Barton alias Hawkeye.

« The How Works » reprend le thème des Avengers, à ceci près que Silvestri introduit ici une nouvelle idée : l’utilisation d’éléments jazzy à la manière des films d’espionnage/agent secret des années 60. Le compositeur développe son célèbre thème principal de manière inédite, avec l’ajout de flûtes, bongos, contrebasse et batterie. C’est l’occasion pour le compositeur de nous rappeler qu’il est et a toujours été un grand spécialiste du jazz. L’apport de ce style de musique est également une première dans un score de la franchise et s’avère être très rafraîchissant ! Le morceau accompagne la scène à New York, où les héros vont tenter de récupérer les premières pierres d’infinité.

A 1:33, on retrouve un thème bien connu de la saga Avengers, le motif du Tesseract qui est devenu par la suite le thème des pierres d’infinité (il faut se souvenir que ce thème apparaissait en fait pour la première fois dans « Captain America : The First Avenger »). « The How Works » est sûrement l’un des moments les plus mémorables de la partition de par son caractère plus original et assez unique dans l’univers musical des « Avengers ». « So Many Stairs » prolonge l’ambiance espionnage jazzy rétro de la seconde moitié du film avec l’apport de quelques éléments électroniques discrets, et le retour du motif des pierres d’infinité et du thème des Avengers en mode ‘action’, incluant quelques vagues touches de comédie et d’humour. « One Shot » développe plus intensément le thème des Avengers pour l’un des moments fort de la partition et du film. Ne ratez pas la somptueuse envolée triomphante du thème des Avengers à 1:40 : pur moment de bonheur pour les fans !

Dans « Snap Out of It », Silvestri reprend un thème musical issu du film « Thor : Ragnarok » de Mark Mothersbaugh, thème aux consonances nordiques et mélancoliques évoquant l’amertume de Thor, devenu un alcoolique bedonnant. Le thème de l’espoir est repris aux cordes à 1:00 mais paraît cette fois plus résigné. A 1:21, l’orchestre explose dans un déchaînement d’action soutenu par des choeurs puissants alors que l’on retrouve Thanos, Gamora et Nebula dans le passé. C’est l’occasion pour Silvestri de faire enfin revenir l’un des motifs que l’on attendait le plus, celui de Thanos. Son fameux motif menaçant revient enfin à 2:40 de manière similaire au score de « Infinity War ». Cette fois-ci, Silvestri fait un effort pour développer davantage le thème de Thanos et le rendre plus perceptible à l’écran (c’était l’un des principaux reproches adressé au score de « Infinity War »!), comme à 3:32 par exemple. La partie espionnage/jazzy continue ensuite dans « I Can’t Risk This » dans un morceau d’action plus orienté vers la comédie (on retrouve ici le Silvestri ‘aventure’ plus léger de « Richie Rich » ou « Mouse Hunt ») pour rebondir sur l’humour de la seconde partie du film, avec des éléments électroniques dès 2:33 et le retour du thème des pierres d’infinité (vers 2:44).

Dans « He Gave It Away » on retrouve à 1:59 le thème de Thanos, sournois et menaçant, accompagné ici d’une harpe obstinée. La musique devient plus sombre pour évoquer la menace de Thanos, jusqu’au retour de son thème à 2:56. « The Measure of a Hero » illustre la scène où Thor retrouve sa mère dans le passé, Silvestri citant de nouveau le thème de Mark Mothersbaugh « Twilight of the Gods ». Le morceau bascule ici dans l’émotion et la retenue de manière plus touchante, sans jamais en faire de trop, avant de se conclure sur le retour du motif de la mission à 2:51.

Le thème de Thanos est repris dès le début de « Destiny Fulfilled » à 0:21, lorsque le Tyran réalise que Nebula cache bien son jeu et s’apprête à le trahir. A 1:22, Silvestri cite le thème de Thanos dans une version raccourcie et dramatique, lorsque le colosse aperçoit sa mort (décapitée par Thor) dans une vision du futur. Silvestri développe ici un motif dramatique de trois notes récurrent dans toute la partition (à 2:29 par exemple) et évoquant le combat des Avengers pour sauver le monde. A 3:11, Silvestri reprend le thème choral et sombre de Vormir qu’il avait déjà dévoilé dans « Infinity War ». De la même façon, « How Do I Look ? » développe plus intensément le thème maléfique de Thanos (à 1:24 par exemple), incluant quelques passages dissonants et menaçants.

« In Plain Sight » prolonge pour sa part la partie espionnage/60’s du score à la manière d’une vraie musique de « heist movie ». On retrouve ici une variation sur le motif dramatique de 3 notes (à 0:41) et le thème des Avengers. Plus intéressant encore, un saxophone jazzy fait son apparition à 1:34 de manière inattendue, avant de virer carrément au swing rétro vers 2:12 (on a l’impression d’entendre ici un segment du score de « Who Framed Roger Rabbit »!). Dans « Whatever It Takes », Silvestri fait un clin d’oeil à un thème du passé issu de son score de « Captain America : The First Avenger », lorsque Steve Rogers retrouve Peggy dans le passé, un très beau moment d’émotion à ne pas rater également, tout comme les retrouvailles entre Tony et son père peu de temps après, illustrées de manière quasi magique par Silvestri.

UNE CONCLUSION POIGNANTE ET ÉPIQUE

Dans « Not Good » - ATTENTION SPOILER – Silvestri évoque le sacrifice de Natasha sur Vormir, comme l’avait fait Gamora dans « Infinity War ». Le compositeur reprend pour l’occasion le thème du sacrifice de son précédent score mais transposé cette fois dans un nouveau contexte, un morceau évidemment tragique et poignant, mais bien trop court (on aurait aimé en entendre davantage…). La scène se termine dans « Gotta Get Out », alors qu’Hawkeye découvre la pierre de l’âme dans ses mains : ne ratez pas ici la variation sur le thème des pierres à 0:06, plus mystérieux et presque mystique avec l’apport discret de voix féminines fantomatiques. L’action explose alors dans la seconde moitié de « Gotta Get Out » pour un nouveau déchaînement orchestral frénétique typique de Silvestri, marquant ici le retour de Thanos. Avec « I Was Made for This », retour dans le présent et début de la troisième et dernière partie du film, lorsque les Avengers ont retrouvé toutes les pierres d’infinité mais réalisent que Natasha n’est plus présente. La tension monte alors dans la dernière partie de « I Was Made for This », alors que Banner a réunit les pierres et s’apprête à claquer des doigts pour faire disparaître Thanos et son armée pour de bon.

Hélas, les héros sont interrompus par une violente attaque des troupes du tyran dans « Tres Amigos », qui débute sur une reprise puissante du thème de Thanos. La dernière partie de « Tres Amigos » utilise d’étranges percussions métalliques scandées de manière obstinées, faisant monter la tension avant l’inéluctable affrontement final contre Thanos et ses troupes. L’action explose véritablement dans « Tunnel Scape » pour l’un des meilleurs morceaux d’action de « Avengers : Endgame », avec ses nombreux rebondissements rythmiques et ses cuivres massifs et robustes qui semblent surgir tout droit du score de « The Mummy Returns ». Même chose pour « Worth It », avec ses montées d’accords mineurs des cuivres (typiques de Silvestri) et ses percussions électroniques excitantes. Il s’agit là aussi d’un autre morceau d’action majeur du score à savourer sans modération, incluant des variations autour du thème de Captain America et du thème de Thanos (à 2:30 et 3:38).

On débouche ensuite sur LE morceau d’action ultime du film, « Portals ». Le thème de l’espoir est repris ici de manière puissante et poignante par l’orchestre (à 1:00 notamment) alors que tous les super-héros se réunissent enfin au complet pour détruire Thanos et son armée pour de bon. A 2:00, le thème des Avengers est enfin repris dans son intégralité alors que Captain America ordonne l’assaut final, probablement l’une des plus grandes reprises du thème des Avengers que Silvestri ait eu l’occasion d’écrire pour un film de la franchise : classique instantané ! La bataille finale continue au son de l’excitant « Get This Thing Started » incluant des variations autour du motif dramatique de 3 notes et du thème des Avengers, un autre morceau d’action mémorable de « Endgame » dans lequel Alan Silvestri se défonce sans retenue ! ATTENTION, SPOILER : Même chose pour « The One » alors que la bataille semble basculer en faveur de Thanos et ses troupes, jusqu’au moment critique à 1:11 alors que Thanos s’apprête à nouveau à claquer des doigts après avoir récupéré son gant et les pierres d’infinité.

Le climax dramatique de « The One » s’achève sur le thème tragique de la destinée de Tony Stark, lorsqu’Iron Man réalise qu’il n’a plus le choix et doit se sacrifier pour sauver l’univers tout entier. Le thème tragique est repris ensuite par une clarinette et une flûte vers 0:30 dans « You Did Good ». La musique devient ici minimaliste et apaisée, alors que Tony meurt progressivement et observe une dernière fois sa femme avant de mourir. Le « Endgame » revient enfin dans « The Real Hero », alors que la bataille est terminée et que la saga des pierres d’infinité touche à sa fin. Le morceau s’avère à la fois triste mais aussi plein d’espoir, alors que le monde renaît progressivement et que Thanos et ses troupes ont définitivement disparus. Silvestri développe ici le thème dans son intégralité pour une conclusion évidemment poignante et bouleversante, incluant une variation du thème à la guitare à 4:30.

Dans « Five Seconds », c’est au tour de Captain America de faire ses adieux, alors qu’il s’apprête à revenir dans le passé pour ramener les pierres d’infinité. Silvestri saisit l’occasion de faire lui-même ses adieux à son thème de Captain America, incluant une dernière reprise du motif de la mission dès 1:01 et du motif dramatique de trois notes. Le thème de Captain America revient une toute dernière fois dans « Go Ahead » alors que Steve est de retour mais vieillissant. Il est temps de passer à autre chose, et c’est pourquoi Steve Rogers décide d’offrir son bouclier à Falcon, afin qu’il prenne à son tour le relais : l’aventure de toute une vie s’achève, Silvestri suggère ici l’émotion et l’espoir mais sans jamais tomber dans le larmoyant ou le mélodrame, avec toujours une grande élégance !

Enfin, le générique de fin débute au son du triomphant « Main on End » qui reprend le thème de l’espoir et le thème des Avengers dans son intégralité. C’est l’occasion de se souvenir des 22 films de l’univers cinématographique Marvel alors que le générique nous présente un montage de tous les acteurs de la saga. Ainsi s’achève la saga « Avengers » comme on pouvait l’imaginer. Alan Silvestri restera LE compositeur de référence de la franchise et sa partition colossale et mémorable pour « Avengers : Endgame » est bien la grande conclusion que l’on était en droit d’attendre, en plus d’être à coup sûr l’une des plus grandes partitions de tout le MCU de Marvel, film comme musique : après la réussite de « Ready Player One », Alan Silvestri prouve qu’il n’a rien perdu de son talent et signe une très grande partition avec « Endgame », bien plus passionnante et aboutie que celle de « Infinity War » dans le film comme sur l’album : à ne rater sous aucun prétexte !







---Quentin Billard