Amateurs de 'Cliffhanger' et 'K2', vous qui aimez les aventures périlleuses dans les montagnes, avec 'Vertical Limit' de Martin Campbell ('No Escape', 'Mask of Zorro, 'Goldeneye') vous serez servi! Chris O'Donnel et la ravissante Robin Tunney (vu dans 'End of Days' aux côtés de Schwarzy!) forment un duo de frère/soeur sympathique au coeur d'une trame des plus banales (un sauvetage organisé pour tenter de sauver la soeur de Peter retenue prisonnière dans le creux d'un glacier avec deux autres hommes d'une expédition!). La réalisation est puissante, les scènes d'avalanche terrible. A part ça, il n'y a pas grand chose d'autre. Pour amateur de sensations fortes donc!

James Newton Howard revient au bon vieux score d'action qui a sut faire son style orchestral d'aujourd'hui avec des BO telles que 'The Fugitive', 'Outbreak' ou 'Just Cause'. Dans 'Vertical Limit', on retrouve tous les éléments de son style sans aucune surprise particulière. Effectivement, si depuis quelque temps Howard semblait se situer dans une phase d'inspiration expansive, 'Vertical Limit' tendrait à venir freiner le mouvement, pas forcément en faisant marche arrière, mais en se présentant plutôt comme une anecdote dans la carrière d'un compositeur qui commence à devenir passionnante depuis quelques années. Vous l'aurez donc compris, ne vous attendez pas à du super original ou même du super marquant sur 'Vertical Limit': c'est un score action/aventure sympa mais sans prétention.

Le thème principal évoque, doit-on vraiment le préciser, la grandeur des montagnes, et son côté aérien est bien mis en arrière dans l'excellent 'Three Years Later' et 'Base Camp' pour la scène de l'arrivée des hélicoptères dans Camp-Base. Dès 'Utah' qui ouvre le film sur un plan suivant un aigle au dessus des canyons de l'Utah où Peter, sa soeur et son père font de l'escalade, permet de réentendre les percussions à la 'Waterworld' et un style assez similaire, annonçant le thème principal, tandis que 'Three Years Later' reprend ce thème dans une ambiance d'aventure où les choeurs sont présent (mais assez discret cependant!), le thème ayant évidemment un côté inévitablement aérien (scène en hélico, paysages de montagnes magnifique, etc.). C'est dans 'Base Camp' que l'on arrive au moment où les hélicoptères atterrissent sans le camp. On retrouve le style aventure de James Newton Howard et une sorte de mélange entre 'Outbreak', 'Waterworld', 'Dinosaur' et 'The Postman' dans une petite pièce brillante.

Si Howard évoque ainsi le climat aventure dès le premier quart d'heure du film, il n'oublie pas non plus de souligner les moments les plus intimes ce qui donne des pièces comme 'I Need One More', 'Your Father Was a Smart Man' ou 'Annie and Peter' et leurs climats assez mélancoliques rappelant au spectateur le drame qui ouvre le film, la mort du père de Peter et Annie lors de l'escalade dans l'Utah, Howard utilisant un petit thème dramatique pour ces scènes là qui rappelle par moment le style intimiste de 'The Sixth Sense', évoquant aussi la douleur d'Annie et Peter après le drame de la crevasse. Ces dans ces moments plus doux qu'Howard tempère d'une petite touche émotionnelle le reste du score qui va suivre, des passages plus nerveux, plus puissants, plus action!

De l'action, on commence dès 'Spindrift' évoquant la tempête de neige dans laquelle l'expédition est prise et doit lutter malgré tout. Mais les choses se compliquent avec 'Avalanche', une pièce action excellente décrivant la terrible avalanche qui emporte la moitié de l'expédition et fait tomber trois survivants dans une crevasse, avec parmi ces trois survivants Annie, la soeur de Peter. 'Avalanche' démontre une fois de plus le talent d'Howard dans la musique d'action tonitruante, avec ses rythmes de cuivres syncopés, ses cordes tendues et sa rythmique furieuse.

'Nitro' semble être la pièce majeure de la BO, aussi bien dans l'album que dans le pièce. Cette excellente pièce d'action/suspense est très utilisée tout au long du film, et ce dès le début du film lors de la scène avec le père d'Annie et Peter. Pendant près de 4 minutes, Howard décrit la tension évoqué par les problèmes que posent les réservoirs de nitroglycérine que les héros portent sur eux pour le sauvetage de leurs camarades, un matériau évidemment très dangereux car très sensible aux secousses et aux moindres chocs (imaginez donc le stress de la situation lorsque l'on est pris dans une tempête de neige et que l'on doit absolument éviter de secouer la nitro si l'on ne veut pas finir au cimetière en tas de cendres!). On retrouve tout le style suspense de James Newton Howard avec ses cordes stressantes et sa rythmique de synthé présente dans un passage frénétique de quelques secondes dans le morceau, notamment pour la scène où l'un des hommes perd sa nitro qui tombe au fond d'un ravin, provoquant une avalanche et une gigantesque explosion dont le souffle percute tout sur son passage. 'Nitro' rappelle par moment le style action si puissant dans 'Dinosaur'.

JNH décrit aussi les terribles conditions dans lesquelles se retrouvent les trois survivants prisonniers dans la crevasse avec 'Vaughn Decides' et 'Peter's Jump/Tom Heart', des passages sombres qui semblent illustrer le désespoir des survivants de remonter un jour à la surface saint et sauf. 'Peter's Jump/Tom Heart' évoque pendant 6 minutes le sauvetage final et ses différents évènements: le saut héroïque de Peter par dessus le ravin, le machiavélisme de Vaughn (Bill Paxton), la tentative d'utiliser le coeur de Tom récupéré sur son cadavre pour en faire une balise qui servira de repère pour les sauveteurs. Ces 6 minutes sont assez intenses, on passe sans cesse du suspens à de l'action en soulignant toute la séquence en un seul bloc.

C'est avec 'It's a Good Song' que l'on trouve la conclusion du film. Howard réutilise ses deux thèmes, le motif tendre et dramatique d'Annie et Peter (confié ici au hautbois, cordes et piano principalement) puis le thème principal des montagnes, thème décidément très présent durant tout le film. Comme vous l'aurez sûrement compris, 'Vertical Limit' n'est pas un score très original et l'on ne peut pas dire que la musique de James Newton Howard soit particulièrement recherchée ou voire très inspirée. C'est du boulot bien fait, un score bien orchestral dans une époque où l'on nous balance de plus en plus de synthé à droite à gauche, mais c'est tout. Alors en attendant des projets un peu plus enthousiasmant tels que 'Atlantis' et le prochain film de M.Night Shyamalan, on pourra toujours apprécier cette petite BO banale mais néanmoins sympathique!


---Quentin Billard