Disc 1

1-Main Title 3.50*
2-The Trial 4.31
3-The Bus 4.56
4-The Hand/The Hunt/
The Tow Truck 4.04
5-The Hospital 4.06
6-Helicopter Chase*/** 4.49
7-The Sewer 4.24*
8-Kimble in the River 1.52
9-The Dream/Kimble
Dyes His Hair 2.45
10-Copeland Bust 1.59
11-Kimble Calls His Lawyer/
No Press 1.57
12-Kimble Returns to Hospital 3.06*
13-The Montage**/
Cops Bust the Boys/
Computer Search 6.50
14-Kimble Saves the Boy 2.54
15-Gerard Computes 1.49**
16-The Courthouse/
Stairway Chase 6.13*
17-Cheap Hotel/
Sykes' Apartment 4.37*

Disc 2

1-Kimble Calls Gerard 2.37
2-Memorial Hospital/
It's Not Over Yet 3.03
3-See a Friend/
Sykes Marks Kimble 2.12
4-This is My Stop/El Train Fight 4.02*
5-The Hotel 2.42
6-Roof Fight Pt.1/Roof Fight Pt.2/
Nichols Reappears 3.52
7-The Elevator/
The Laundry Room 4.58
8-It's Over*/End Credits 5.40

Original Album Suites

9-The Fugitive Theme 3.04*
10-Kimble Dyes His Hair 4.23*
11-No Press 4.57*

Alternates

12-No Press (Alternate) 0.45**
13-No Press (No Sax) 1.31
14-Cops Bust the Boys
(Alternate) 1.09**
15-Computer Search (No Sax) 2.49
16-Roof Fight Pt.1
(Less Percussion) 1.57
17-Roof Fight Pt.2
(Less Orch Verb) 1.17

Bonus Tracks

18-Helicopter Chase/The Sewer
(Synth Demos) 7.44
19-Piano End Credits 2.47**

*Previously released on
original elektra soundtrack album.
**Contains music not used in film.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1112

Score produit par:
James Newton Howard
Co-producteur:
Michael Mason
Album produit par:
MV Gerhard, Dan Goldwasser
Chargé de la musique pour
Warner Bros:
Gary LeMel
Montage de la musique:
Jim Weidman
Assistant montage:
David Olson

Artwork and pictures (c) 1993 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE FUGITIVE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Adaptation cinématographique d'une célèbre série TV des années 60, 'The Fugitive' (Le fugitif) évoque une longue et dangereuse course poursuite entre un flic tenace et un docteur accusé injustement du meurtre de sa femme. C'est le spécialiste des séries-B d'action Andrew Davis qui se charge de la réalisation de ce sympathique remake devenu un classique du film d'action des années 90, et c'est Harrison Ford qui reprend ici le rôle du docteur Richard Kimble incarné dans la série d'origine par David Janssen. L'éminent docteur Kimble mène une vie paisible et luxueuse à Chicago avec sa femme Helen (Sela Ward). Tout va pour le mieux jusqu'au jour où un mystérieux agresseur s'introduit chez lui et tue sa femme au cours d'une violente bagarre avant de réussir à s'échapper. De cette brève confrontation, Kimble n'a retenu qu'un seul indice: l'agresseur était un manchot qui portait une prothèse à l'un de ses bras. Hélas, la police ne retrouve aucune trace d'effraction et aucune empreinte. Kimble est alors accusé du meurtre de sa femme et condamné à mort. Sur le chemin de la prison, le fourgon cellulaire qui le transporte est victime d'un terrible accident de la route. N'ayant plus rien à perdre, Kimble saisi l'occasion de s'échapper pour mener à son tour sa propre enquête et découvrir la vérité au sujet du mystérieux manchot. Traqué par la police et l'obstiné Marshall Samuel Gerard (Tommy Lee Jones), Kimble entame une longue et périlleuse course contre la montre pour tenter de prouver son innocence.

Partant sur le concept du film 'course-poursuite' hérité de classiques tels que 'The Chase' d'Arthur Penn, 'The Fugitive' élabore un suspense redoutable durant près de 2 heures 10, dans lequel Harrison Ford campe un Richard Kimble remarquable face à un Tommy Lee Jones dans le rôle du flic tenace et acharné à arrêter Kimble coûte que coûte. Il faut croire que la performance de Tommy Lee Jones a eu un certain impact auprès du public puisque l'acteur a été récompensé en 1993 par l'oscar du meilleur second rôle pour sa performance dans le thriller d'Andrew Davis. Le réalisateur filme ici à la manière d'un bon artisan hollywoodien sans grande personnalité, apportant le plus simplement du monde son lot de suspense, d'action et de rebondissements au film. Evidemment, le film vaut par ses quelques scènes d'action anthologiques comme la scène du déraillement du train, l'évasion de Kimble par les égouts ou la poursuite en ambulance. De l'action, de l'action et encore de l'action, voilà ce qui pourrait caractériser 'The Fugitive', longue course poursuite de plus de deux heures qui vous maintiendra en haleine jusqu'au climax final!

Pour James Newton Howard, 'The Fugitive' a été un film déterminant dans sa carrière de compositeur pour le cinéma, puisque c'est à partir de sa partition pour le film d'Andrew Davis que la carrière du compositeur a fait un véritable bond en avant, lui permettant de décrocher des projets plus ambitieux. 'The Fugitive' marque surtout la maturité du compositeur dans le registre des musiques d'action orchestrales, un genre auquel il s'était timidement essayé en 1989 sur 'The Package', autre thriller d'Andrew Davis. Pour les besoins de sa partition, James Newton Howard a été amené à rencontrer le grand Jerry Goldsmith, qui lui aurait ainsi donné quelques précieux conseils au sujet de l'élaboration et de l'écriture de sa musique pour 'The Fugitive'. Autant dire que le compositeur, encore peu expérimenté à cette époque dans le domaine des musiques d'action, a été à bonne école. Il en résulte une solide partition d'action/suspense à l'efficacité redoutable, et qui annonce déjà les futures grandes partitions d'action du compositeur dans la seconde partie des années 90. Le film s'ouvre au son du sombre et atmosphérique 'Main Titles' dans lequel le compositeur dévoile la tonalité thriller de sa partition: quelques cordes résonnent de manière creuse sur fond de lugubres nappes de synthétiseur alors que les premiers plans du film nous montre la mort d'Helen Kimble. Les cordes se font ici l'écho de la noirceur et de la brutalité de la scène, avec un mystérieux motif d'accompagnement de 4 notes d'abord illustré par les synthés puis repris par les cordes et les vents. James Newton Howard nous plonge ici dans une atmosphère mystérieuse et sombre dans laquelle les synthétiseurs (fer de lance de la partition de 'The Fugitive') occupent une place majeure dans l'élaboration de l'ambiance thriller de la musique. Interviennent ensuite une basse électrique, un piano et le saxophone soprano du célèbre jazzman Wayne Shorter dont JNH s'est adjoint les services pour les besoins de sa musique. Le saxophone résonne ici de manière discrète, lente et amère, l'instrument étant associé dans le film à Richard Kimble. Il illustre ici sa profonde tristesse après la mort de sa femme.

L'action commence véritablement avec 'The Storm Drain', où le compositeur utilise un orchestre dominé par cordes, vents et cuivres avec une variété de percussions incluant les timbales et les percussions électroniques en tout genre. Le morceau repose sur une excellente atmosphère de traque et de suspense pour la poursuite dans les égouts avant le plongeon spectaculaire de Kimble. Oscillant entre suspense et sursauts orchestraux particulièrement brutaux, 'The Storm Drain' est la preuve qu'avec 'The Fugitive', JNH a enfin compris les mécanismes des musiques de thriller orchestrales, appliquant les recettes à la règle avec un certain professionnalisme typique de sa période des années 90 (on est loin ici de la fadeur et des maladresses de 'The Package', qui étaient réellement du, en 1989, à un manque d'expérience flagrant du compositeur dans ce domaine). Plus excitant, 'Kimble Dyes His Hair' maintient le suspense dans une parfaite ambiance polar avec une première apparition du thème associé à Kimble (déjà brièvement et timidement suggéré au cours du 'Main Titles'), d'abord introduit ici par les cordes et repris par un hautbois solitaire. Le morceau accompagne la scène où Kimble se teint les cheveux pour passer inaperçu. La tension est alors suggérée par des percussions électroniques du plus bel effet avec la basse électrique et le saxophone de Wayne Shorter qui apporte un côté polar cool au film. Le thème se veut alors plus déterminé, plus imposant, repris par des cuivres avec saxophone, basse, synthé et percussions électroniques pour illustrer la détermination de Kimble et le fait qu'il peut se faire prendre à tout moment et que le danger est omniprésent.

Mais là où l'on ressent tout l'apport de l'enseignement de Jerry Goldsmith, c'est bien évidemment dans les excitants morceaux d'action que sont 'Helicopter Chase', 'Subway Fight' et le classique 'Stairway Chase', très utilisé pendant un certain temps dans certaines bande-annonces de film d'action. 'Helicopter Chase' accompagne la scène de la poursuite entre l'hélicoptère de Gerard et l'ambulance de Kimble. JNH fait monter la tension tout au long de la poursuite avec un premier tour de force orchestral incluant les rythmiques électroniques et une écriture orchestrale dominée ici par les changements de métriques et les rythmes syncopés hérités des musiques d'action de Goldsmith. A noter que le compositeur base ici son morceau sur un motif d'action de 5 notes suggérant la tension de la course poursuite. Percussions, cuivres, cordes, synthé, rien n'y manque, JNH appliquant les recettes à la lettre avec une efficacité redoutable. Excitant, 'Helicopter Chase' trouve écho dans un morceau d'action similaire, le superbe 'Stairway Chase' pour la poursuite dans les escaliers vers la fin du film. JNH reprend ici une partie de 'Helicopter Chase' et l'amplifie avec l'utilisation du piano 'thriller' électrique et des percussions électroniques qui deviennent particulièrement intense au cours de la poursuite dans les escaliers. On retrouve évidemment ces rythmes syncopés, ces changements de métriques excitants et ces percussions suggérant une fois encore la tension frénétique qui se dégage de cette scène. 'Subway Fight' est quand à lui dominé par une superbe envolée excitante de percussions - timbales et percus électroniques - illustrant la confrontation entre Kimble et le manchot dans la scène du métro vers la fin du film, toujours associées à un orchestre déchaîné et brillant.

Plus atmosphériques, 'Kimble Returns', 'No Press' et 'Sykes' Apt.' maintiennent habilement le suspense avec cordes, cuivres et synthé qui continuent de renforcer l'impression que le danger est omniprésent et que Kimble lutte pour ne pas se faire prendre et découvrir la vérité. On pourra peut-être regretter le côté nettement moins efficace et prenant de ces passages atmosphériques, tout en appréciant malgré tout l'utilisation de synthétiseurs mystérieux vers la fin de 'Kimble Returns' évoquant l'obsédante quête d'indices au sujet du manchot, ou le saxophone d'ambiance 'free-jazz' au début du sombre 'No Press', dominé par des sympathiques percussions électroniques suggérant une fois encore la tension et le danger. La course poursuite touche à sa fin avec 'It's Over', lorsque Kimble a enfin réussi à prouver son innocence et qu'il a affronté l'assassin de sa femme au cours d'un affrontement final mémorable. Le thème principal revient une dernière fois cédant la place à une atmosphère orchestrale plus apaisée évoquant le triomphe final de la justice. A noter pour finir que le compositeur s'est fait plaisir en nous offrant une version inédite du thème principal dans 'The Fugitive Theme' où il reprend le thème confié à une petite formation instrumentale incluant piano, basse acoustique et saxophone soprano apportant au thème tout son côté mélancolique et solitaire.

'The Fugitive' reste au final un score majeur dans la filmographie 'nineties' de James Newton Howard, un premier gros score d'action/suspense qui lui permit de se faire connaître dès 1993, et ce alors qu'il était déjà dans la musique de film depuis le milieu des années 80. Evidemment, l'ombre de Jerry Goldsmith plane sur 'The Fugitive', mais il serait particulièrement injuste de considérer ce score comme une pale imitation du style action de Goldsmith tant la personnalité de James Newton Howard se trouve ici amplifiée et magnifiée à travers de solides morceaux d'action/suspense où le compositeur commence à démontrer ici toute l'étendue d'un savoir-faire patiemment acquis au cours de son expérience passée. 'The Fugitive' marque en tout cas le début d'une période prospère pour le compositeur qui signe là un score thriller essentiel dans sa filmographie pour le film d'Andrew Davis, ayant réussi à capter toute la tension et l'intensité du film tout en accentuant le côté solitaire et mélancolique du héros incarné par Harrison Ford. Voilà donc un score incontournable de James Newton Howard considéré à juste titre comme un classique du genre!


---Quentin Billard