Véritable bordel de Barry Levinson, 'Toys' est le film le plus lamentable que l'on ait put voir depuis bien longtemps. On est en droit de se demander ce qui a bien put passer par la tête du réalisateur lorsqu'il tourna 'Toys'. Barry Levinson, pourtant auteur du très bon 'Rain Man' réalise pour son retour un film catastrophique! Plans ratés, ralentis inutiles, affreux et mal maîtrisés, acteurs sont moyens et sans conviction, scénario inexistant, même Robin Williams et ses habituelles pitreries n'arrive pas à nous faire sourire. Pour couronner le tout, 'Toys' a fait un flop complet au cinéma.

Reste que, et cela commence à devenir une habitude, la musique du film reste le point le plus intéressant et la seule chose de réussie dans ce véritable désastre cinématographique. Hans Zimmer a écrit un score inventif, plein d'idées, représentant l'excentricité du personnage de Robin Williams et de l'usine de jouets dans laquelle il travaille. Zimmer a parfaitement réussi à décrire l'excentricité du personnage et de l'usine ainsi que l'innocence enfantine des jouets. Dans une seconde partie, le compositeur allemand s'est attaché à décrire le combat du héros contre son oncle (Michael Gambon), un général qui s'est mis en tête de créer des jouets de guerre ultra-sophistiqués et dangereux. Le thème d'Alsatia, la soeur-robot de Leslie (R.Williams) possède une mélodie très touchante, ressemblant à un thème entendu dans 'Renaissance Man' (1994). Le thème d'Alsatia évoque l'émerveillement et la fraîcheur de la jeunesse. La voix féminine évoque clairement ici le personnage gentillet interprétée par Joan Cusack, tandis que le méchant de l'histoire, le général, est représenté par un thème militaire un peu pompeux et très balourd, voire très ironique.

Les passages de tendresse entre Leslie et Gwen Tyler (Robin Wright Penn) sont évoqués avec la présence inattendue d'une cornemuse aux accents irlandais (on n'était même pas encore à l'époque dans la folie de 'Titanic'!). On retrouve le style de Hans Zimmer dans des ambiances fun qui réussissent bien au film, la musique dépassant même bien souvent les images et les plans inutiles du film de Barry Levinson. On trouve aussi de grands moments musicaux comme la contre-attaque finale et son motif triomphant dans une ambiance "fun" (guitare/batterie/rythmes/synthé) ou bien encore le triomphant passage où le général évoque son rêve de manière grandiose. Ce qui fait tout le charme de cette partition enjouée et entraînante, c'est sa grande inventivité. Hans Zimmer utilise différentes sonorités, différentes formes musicales, passant de son style fun/cool à une facette plus intimiste et enfantine, la musique de 'Toys' rappelle par moment l'excellent score de 'Radio Flyer' (autre film sur le thème de l'enfance, mais dans un tout autre sujet!).

Enfin pour terminer, nous ne pourrons pas passer à côté des chansons de Trevor Horn, notamment le superbe 'Closing of the Year' co-composé par Trevor Horn et Hans Zimmer. Cette chanson, entendue lors du ballet du début du film après l'extrait d'une symphonie de Tchaïkovski, évoque avec poésie l'innocence de la jeunesse, l'émerveillement de l'enfance, la magie de Noël et du nouvel an, période de cadeaux et de bonheur pour les enfants. La chanson possède une portée quasi-universelle qui pourrait même servir à réunir tous les enfants de la planète autour de cette magnifique chanson. Le thème reste très marquant et très touchant. Les autres chansons, signées Trevor Horn pour la plupart, sont déjà beaucoup moins intéressantes. Cependant, Hans Zimmer réutilise discrètement le thème de la chanson dans son score, notamment lors de la contre-attaque finale pour évoquer la lutte de Leslie afin de conserver l'innocence et la magie des jouets de l'usine de son père.

En bref, il s'agit là d'une BO de Zimmer malheureusement très peu connue, mais qui mérite pourtant d'être appréciée à sa juste valeur. Le CD de Geffen Recors ne contient malheureusement que des miettes du score de Hans Zimmer (à peine 10 minutes!), ce qui empêche de se faire une petite idée du résultat final. Dommage! Vu le flop intégral du film de Barry Levinson, on doute sérieusement que l'on puisse s'attendre un jour à une intégrale du score de Hans Zimmer!


---Quentin Billard