Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams/
Steve Jablonsky

Editeur:


Réalisateurs:
Jonas Pate,
Josh Pate

Genre:
Thriller
Avec:
Chris Penn,
Ellen Burstyn,
Tim Roth,
Renée Zellwegger.

(c) 1997 MDP Worldwide.

Note: ***1/2
LIAR (DECEIVER)
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams/
Steve Jablonsky
'Liar' (Le Suspect Idéal) représente la superbe confrontation d'un homme soupçonné du meurtre d'une prostituée face à deux flics qui le soumettent à l'épreuve stressante du détecteur de mensonge. Tim Roth est superbe dans son rôle, comme d'habitude. Mais la palme revient à l'excellente mise en scène de Jonas et Josh Pate, très réussie, qui contribue à créer une atmosphère lourde et oppressante durant tout le film.

La musique d'Harry Gregson-Williams contribue grandement à renforcer ce climat de tension qui se dégage du film et de sa superbe mise en scène. Le thème principal, énoncé dès le début, représente l'univers thriller du film, thème sombre et inquiétant avec un motif de piano descendant comme pour représenter la descente aux enfers du personnage accusé du meurtre de la prostituée. Ce thème, impressionant, pose l'atmosphère musicale du film dès le début. Le reste de la partition conserve un ton atmosphérique particulièrement monotone, sombre et envoûtant à la fois. La musique reste très tendue du début jusqu'à la fin du film, Gregson-Williams utilisant ses synthétiseurs habituels pour l'élaboration d'un véritable canevas de sonorités électroniques éparses et d'un travail d'ambiance sonore remarquable, dans lequel on retrouve notamment les fameux samples de sonars inquiétant (entendu dans 'Armageddon' et 'Crimson Tide' entre autre) et des éspèces de sons de radio déformés assez stressant dans le film.

La musique représente donc le tourment psychologique durant la confrontation des deux flics face à un suspect intelligent, rusé et récalcitrant. "Psychologique"...voilà bien le premier mot qui nous viendrait à l'esprit pour définir la partition d'Harry Gregson-Williams. L'impact de la musique sur les images est très réussi à l'écran. Les quelques passages plus enlevés évoquent notamment la scène où le personnage de Tim Roth rêve qu'il poignarde sa mère à table ou lorsqu'il s'attaque à l'un des deux flics lors d'une de ses crises d'épilépsie. La musique suggère une pesante impression de claustrophobie, alors que toute l'histoire se déroule à 90% dans le bureau isolé des deux flics. Elle renforce l'idée d'être enfermé dans un labyrinthe psychologique sans issue.

Oppressant et inquiétant, 'Liar/Deceiver' est une partition électronique atmosphérique très réussie, mélangeant les samples d'orchestre à la M-V avec des sonorités électroniques glaciales et terrifiantes, une musique différente des scores d'action habituels que le compositeur écrit avec ses collègues de chez Media-Ventures. Dommage cependant que le score n'ait jamais été édité officiellement, et ce même si 'Liar/Deceiver' reste malgré tout une partition anecdotique et pas follement indispensable en soi!


---Quentin Billard