1-Desert Landing 2.16
2-Aerial Ballet 2.45
3-Airborne 1.02
4-Ditch's Dive 1.42
5-Easier Ways To Die 1.42
6-The Second Plane 3.45
7-Christa Is Caught 4.14
8-Desert Nocturne 1.09
9-Cadillac Freefall 2.51
10-Russian Gold 3.25
11-End Credits 4.11

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5546

Album produit par:
Joel McNeely
Producteur exécutif:
Robert Townson
Monteur superviseur
de la musique:
Curtis Roush

Artwork and pictures (c) 1994 Interscope Communications. All rights reserved.

Note: ***
TERMINAL VELOCITY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
'Terminal Velocity' est encore un des ces thrillers passables de Deran Sarafian, le genre de série-B que nous balance régulièrement Hollywood, un film dénué d'âme, sans mise en scène frappante, avec des acteurs moyens (Charlie Sheen passable, pareil pour une Nastassja Kinski que l'on a connu plus inspirée) et un scénario assez médiocre, pourtant signé de l'excellent David Twohy, réalisateur des futurs 'Pitch Black' et 'Below'. Evidemment, on appréciera toujours le petit coup de théâtre avec le personnage de Christa Murrow (Nastassja Kinski), élève du moniteur de parachutisme Ditch Brodie (Charlie Sheen) qui à la suite d'un accident de saut en avion sera accusé à tort de sa mort. On verra ensuite comment tout cela n'était rien d'autre qu'une simple manipulation destinée à faire diversion pour la mission que Christa doit accomplir contre les ex-agents du KGB qui la poursuivent dans l'espoir de mettre la main sur un disque contenant des informations importantes (à noter au passage un James Gandolfini énergique dans le rôle du gros méchant de service).

Avec 'Terminal Velocity', Joel McNeely compose en 1994 une de ses premières BO thriller. Si le jeune compositeur était auparavant passé inaperçu sur des petites productions peu connues ou des téléfilms divers ('The Young Indiana Jones Chronicles'), 'Terminal Velocity' lui permet enfin de rentrer dans la cour des grands avec une composition orchestrale imposante et quelques touches de guitare éléctrique/batterie/basse qui donnent un aspect rock cool à certains passages du score et du film.C'est évidemment le prologue qui se fait immédiatement remarquer. Une voiture arrive mystérieusement dans un désert en pleine nuit. Une femme est à bord, elle a l'air inquiète. McNeely illustre cela de manière sombre et mystérieuse. Cordes, cuivres, vents, rien ne manque. L'orchestre est très présent, jusqu'au sursaut orchestral au moment où un avion passe au dessus de la voiture et atterrit dans le désert. Le titre du film apparaît alors. On appréciera ici l'effet d'accélération que produit McNeely sur sa musique à chaque apparition d'une lettre du titre en train de se former. Cela donne un côté énergique et percussif représentant très bien l'idée du film, celle de l'action et du danger.

'Terminal Velocity' ne contient qu'un seul thème principal et il est très difficile à cerner à la première écoute. Tout comme le futur 'Soldier' qu'écrira McNeely quatre ans plus tard, 'Terminal Velocity' n'a rien d'un score très généreux dans sa thématique, et il ne faut donc pas s'attendre à quelque chose de facilement mémorisable à la première écoute. En revanche, il y'a dans cette BO un tempo d'action fort réussi et un climat de thriller bien conçu même si l'ensemble a tendance à se morfondre dans des influences très fortes, notamment celles de James Newton Howard sur ses musiques de thriller comme 'Just Cause' ou 'The Fugitive', mais aussi des ressemblances frappantes à certains moments avec la musique de l'incontournable 'Die Hard' de Michael Kamen. McNeely n'a pas encore un style très personnel pour pouvoir déjà se permettre d'éviter ce genre d'influence dans sa composition. (ceci est particulièrement flagrant au niveau de l'écriture des cuivres dans une séquence du cimetière d'avions vers la fin du film). La première partie du film est illustrée avec un climat de suspense intéressant sur le plan orchestral. On pensera évidemment à du Christopher Young dans la séquence de l'appartement de la jeune femme (suspense musical classique tendu mais maîtrisé!), une autre influence évidente de McNeely dans cette BO.

C'est la première scène de parachutisme qui attire alors notre attention. McNeely emploie à ce moment là une guitare éléctrique rock avec percussions et donne un côté cool au personnagede Charlie Sheen et à la scène. McNeely réutilise plus loin ce style de mélange au sein de son orchestre, notamment pour la scène où Ditch s'empare d'une moto pour rejoindre une cabane dans le désert, dans la première partie du film. Notons au passage la pièce majestueuse et très aérienne qu'utilise McNeely pour la scène du décollage de l'avion qui emmène Christa et Ditch pour leur premier saut en parachute, avec une excellente mise en valeur de l'orchestre. Au fur et à mesure que l'action avançe, McNeely nous dévoile progressivement son thème, illustrant le personnage de Christa de manière plutôt mystérieuse et quelque peu ambigu suivant le traitement orchestral que propose McNeely autour de ce thème. Comme le souligne Arnaud Damian dans sa revue sur le site Traxzone, on peut bien dire que le thème évoque l'ambiguïté du personnage de Christa. Le spectateur doute à son propos, tout comme Ditch Brodie qui ne comprendra que très tard quelles sont ses réelles motivations. On notera certains passages plus calmes dans la BO, notamment quelques moments plus ou moins intimes entre les deux personnages, McNeely conservant toujours cette ambiguïté dans sa musique (à noter l'utilisation d'un saxophone dans ces moments intimistes).

Là où la musique devient particulièrement intéressante, c'est au cours de la dernière demie heure du film. Dans la scène du cimetière des avions, alors que Ditch et Christa sont à bord de l'appareil, poursuivis par des tueurs au moment où ils tentent de s'enfuir, McNeely propose un rythme d'action frénétique (caisse claire et cuivres en avant) pour souligner cette périlleuse course poursuite. La musique atteint alors des sommets dans l'action pour la scène de la chute libre dans la voiture rouge qui se jette de l'arrière d'un avion dans le vide (scène un peu grosse d'ailleurs, la doublure de Charlie Sheen étant d'ailleurs assez mal faite car très visible pendant un plan d'une ou deux secondes!). La musique fait monter le tempo, devenant quasiment frénétique, McNeely dévoilant ici une certaine maîtrise orchestrale, même pour ce type de scène qui demande une orchestration souvent massive et complexe, et après l'affrontement final aussi très efficace sur le plan musical, on en arrive à l'épilogue en Russie où Dicth et Christa se font remettre une médaille d'honneur pour leur courage. La musique est alors triomphante, reprenant le thème de Christa dans une version sympathique cette fois-ci dénuée de toute ambiguïté. L'instant est à la fois triomphant et solennel et il permet vraiment de conclure le film sur une touche heureuse après toute cette tension et cette atmosphère d'action frénétique que l'on a pu entendre pendant plus d'une heure.

En conclusion, 'Terminal Velocity' est un premier bon score d'action/thriller signé du jeune Joel McNeely, son principal défaut étant un nombre important d'influences aussi diverses telles que James Newton Howard, Jerry Goldsmith, Michael Kamen ou bien encore Christopher Young. L'ensemble n'en demeure pas moins très réussi sur le plan orchestral, les ajouts de guitare éléctrique avec la batterie rock étant utilisés avec parcimonie, évitant de surcharger la partie orchestrale déjà bien massive. La BO ne restera sûrement pas dans les annales mais demeure néanmoins un score d'action/thriller assez sympathique pour un jeune compositeur qui est à l'époque encore peu expérimenté dans le domaine.


----Quentin Billard