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Track List erronné du CD:
1-Tomb Raider Main Titles 3.14 2-Lara Croft At Home 2.13 3-Powell and The Illuminati 2.58 4-Lara Dreams of Her Father 1.46 5-The Clock 3.01 6-Home Invasion 3.59 7-Alex West and Mr.Wilson 4.05 8-The Letter 1.25 9-Journey To Cambodia 1.59 10-Angkor Wat 7.36 11-Lara Battles Stone Monkeys 3.32 12-The Braham 1.31 13-Siberia 2.52 14-The Planetary Alignement 5.08 15-Lara Defeats Powell 3.38 Track list correct: 1-Main Titles/ Lara Croft at Home 3.14 2-Powell & The Illuminati 2.13 3-Lara Dreams of Her Father 2.58 4-The Clock 1.46 5-Alex West & Mr. Wilson 3.01 6-Home Invasion 3.59 7-The Letter 4.05 8-Journey to Cambodia 1.59 9-Angkor Wat 7.36 10-Deep in The Temple 2.09 11-Lara Battles Stone Monkeys 3.32 12-The Brahman 2.52 13-Siberia 2.52 14-The Planetary Alignment 5.08 15-Lara Defeats Powell 3.38 Musique composée par: Graeme Revell Editeur: Elektra 62681 Album produit par: Graeme Revell Producteurs exécutifs: Lawrence Gordon, Lloyd Levin, Simon West Superviseur de la musique: Peter Afterman Monteurs de la musique: Dan DiPrima, Ashley Revell Artwork and pictures (c) 2001 Paramount Pictures Corp/Elektra Entertainment Group Inc. Lara Croft and Tomb Raider are trademarks of Core Design Ltd. All rights reserved. Note: **1/2 |
LARA CROFT: TOMB RAIDER
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Graeme Revell
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A Hollywood, tout n'est que mode. Il y a les remakes de vieilles séries TV à succès remises au goût du jour pour une nouvelle génération de public, il y a les adaptations de comics/bandes dessinées en veux-tu en voilà, et, bien sur, il y a aussi les adaptations cinématographiques de jeux vidéos à succès. La franchise des désormais célèbres 'Tomb Raider' ne pouvait donc pas déroger à la règle, et cela faisait ainsi depuis pas mal d'années que les producteurs hollywoodiens envisageaient de porter à l'écran les aventures de Lara Croft, la plus célèbre héroïne de jeu vidéo (et aussi la première véritable star virtuelle). C'est finalement l'artisan hollywoodien Simon West (auteur de 'Con Air' et 'The General's Daughter') qui s'est vu offrir le poste de réalisateur de ce gros blockbuster estival censé s'attirer la sympathique (et les sous) de tous les fans du jeu vidéo d'origine. Le résultat est bien évidemment largement en dessous de qualité des jeux produits par Core Design, la faute à un scénario ridicule et bourré d'invraisemblances, à une mise en scène insipide et à des personnages totalement creux. Pour ce qui est de l'histoire, on pourra la résumer en quelques mots: après avoir découvert dans son luxueux manoir une mystérieuse horloge contenant une précieuse clé, l'aventurière Lara Croft (Angelina Jolie), fille d'un archéologue (Jon Voight - qui se trouve aussi être le véritable père de l'actrice) décédé lorsqu'elle était enfant, décide de se lancer sur les traces d'un triangle sacré qui possède des pouvoirs surhumains, le triangle du temps et de l'espace que convoitent les membres de l'organisation secrète des 'Illuminati', qui avaient déjà vaincu leurs ennemis il y a 5000 ans grâce à ce même triangle. Celui-ci deviendra surpuissant le jour où une éclipse totale assombrira le ciel. Lara Croft doit donc entamer une course contre la montre pour devancer les sbires du sinistre Manfred Powell (Iain Glen) et mettre la main sur le triangle avant que les 'Illuminati' s'en emparent.
'Tomb Raider' est donc un énième blockbuster hollywoodien sans âme, un pur produit calibré pour jeunes avec son lot d'action, d'effets spéciaux, de cascades, de mouvements de caméra rapides tendance clips MTV (étant donné le public visé, il ne faut pas s'en étonner) et de répliques bidons. Le film de Simon West est une sorte de variante médiocre des 'Indiana Jones' de Spielberg, 'Tomb Raider' n'atteignant bien évidemment ni l'intensité ni le génie des films d'aventure du réalisateur de 'E.T.'. Même les scènes d'aventure au Cambodge ou dans le temple d'Angkor laissent totalement indifférentes. Quant à Angelina Jolie, on pourra apprécier sa performance assez convaincante de la célèbre héroïne avec son côté à la fois rebelle effarouché et aventurière intrépide et garçon manqué, même s'il ne fait aucun doute que la sensuelle actrice a été choisie afin d'exciter tous les jeunes ados en manque de sensation forte. Voici donc l'archétype même du parfait navet hollywoodien insipide qui aurait du rester à l'état de jeu vidéo, car, hélas, cinéma et jeux vidéos ne sont pas vraiment fait pour aller ensemble! La musique de 'Tomb Raider' devait être composé à l'origine par Nathan McCree, compositeur des musiques du jeu vidéo d'origine. Par la suite, la production a décidé de faire appel à un compositeur plus célèbre et a donc engagé Michael Kamen qui a écrit quelques démos qui n'ont visiblement pas réussi à convaincre les producteurs du film. Ces derniers, voyant la date de sortie du film se rapprocher dangereusement, ont décidés de faire appel au dernier moment à Graeme Revell, qui s'est affairé à boucler la partition originale de 'Tomb Raider' en moins d'une semaine (chose hélas de plus en plus fréquente à Hollywood et qui ne cesse d'empirer projet après projet). Un travail colossal pour lequel le compositeur de 'The Crow' nous livre un score d'action particulièrement peu inspiré et fonctionnel au possible, mais qui a au moins le mérite de prouver que Revell sait fournir le strict minimum de ce qu'on lui demande même lorsqu'il n'a que 10 jours pour écrire et enregistrer sa musique. Revell a donc décidé d'utiliser un orchestre anglais de 65 musiciens (réduisant ainsi la formation instrumentale habituelle des 80/90 musiciens comme pour l'incontournable Hollywood Studio Symphony) auquel il a ajouté une chorale de 50 chanteurs, tout le reste étant confié à ses traditionnels synthétiseurs qui lui ont permis de gagner beaucoup de temps. En clair, Revell a du tout écrire et boucler dans l'urgence, à tel point que le compositeur s'est dit peu satisfait du résultat final, allant même jusqu'à s'excuser en public auprès de ses fans pour la qualité faiblarde de sa musique et de l'album du score, lui aussi produit dans l'urgence. A ce sujet, vous pourrez retrouver sur le côté gaucher le véritable track list du CD, celui se trouvant sur l'album étant tout simplement erroné. Attention: c'est pour cette raison que nous choisirons de ne faire référence ici qu'aux titres du vrai track-list et non à ceux indiqués sur l'album du score! Le 'Tomb Raider Main Titles' (qui n'est en aucun cas le générique de début entendu durant le film) utilise rythmiques électroniques modernes, cordes et un choeur d'hommes ethnique permettant à Revell d'évoquer les différents pays que traverse Lara Croft durant le film. On connaît le penchant du compositeur pour les musiques ethniques, et étant donné le cadre aventureux du film de Simon West, le score de 'Tomb Raider' n'échappe évidemment pas à la règle. Sympathique, ce 'Tomb Raider Main Titles' sera très vite suivi d'une suite de morceaux atmosphériques et mystérieux sans grand intérêt hors du film, reflétant au passage la qualité extrêmement quelconque de ce score écrit dans l'urgence. Durant toute la première partie du film, la musique se concentre autour de cette atmosphère de mystère pesant que Revell entretient bien dans sa musique. 'Powell and The Illuminati' en est l'exemple majeur, avec ses cordes sombres, ses voix d'hommes et ses synthétiseurs atmosphériques évoquant la menace des Illuminati. De la même façon, 'Lara Dreams of Her Father' fait appel à un sinistre motif de quelques notes de cordes associé aux Illuminati et que l'on entend lorsqu'il est question de Powell et de ses sbires. On notera néanmoins ici le côté plus intimiste et chaleureux du début du morceau, illustrant la scène où Lara rêve de son père. 'The Clock' prolonge ce climat de mystère entourant l'énigme de l'horloge dans le manoir de Lara. Revell utilise ici les rythmiques électroniques et les touches électroniques atmosphériques toujours associées à un orchestre plus sombre, même si ce dernier est hélas bien trop souvent mis au second plan, reflétant le manque de temps évident du compositeur. Passé un 'Alex West and Mr. Wilson' plus intimiste aux cordes et piano (scène où Alex West, l'un des ennemis de Lara, rencontre Wilson, qui connu autrefois le père de Lara) avec toujours ce côté mystérieux dans la dernière partie du morceau, c'est 'Home Invasion' qui vient casser cette ambiance de mystère un peu plate pour un morceau d'action entièrement dominé par les rythmes techno/trash électroniques probablement imposés par la production et les temp-tracks du film. Ce véritable bidouillage électronique accompagne avec énergie la scène de l'affrontement dans le manoir de Lara vers le premier quart d'heure du film, 'Home Invasion' renforçant au passage le côté 'esthétique MTV' fun et 100% artificielle du film de Simon West. Après le mystérieux 'The Letter' (où l'on retrouve le motif de cordes sombre de 'Lara Dreams of Her Father'), on entre dans la seconde partie plus 'aventure' du film dans 'Journey To Cambodia', lorsque Lara Croft se rend au Cambodge vers le temple d'Angkor. On retrouve ici les rythmiques électroniques modernes du 'Main Titles' décrivant le voyage de l'héroïne tandis que c'est avec 'Angkor Wat' que Revell s'amuse à utiliser les touches ethniques qu'il apprécie tant. On regrettera ici le côté toujours quelconque des passages atmosphériques mystérieux qui sentent parfois le vide, le manque d'idée flagrant, même si leur utilisation dans le film s'avère être relativement satisfaisante (à l'écoute, on s'ennuie quand même très vite). L'action redémarre enfin dans 'Deep In The Temple' lorsque Lara affronte les sbires de Powell dans le temple d'Angkor, sur fond de grosses rythmiques électroniques, de percussions tribales et de bidouillages électroniques en tout genre, parmi lesquels l'orchestre tente désespérément de percer, mais en vain, noyé sous des tonnes d'effets électroniques. Idem pour 'Lara Battles Stone Monkeys' avec ses percussions électroniques/tribales efficaces et son orchestre plus dissonant accompagnant énergiquement la scène où Lara affronte les singes de pierre. On regrettera malgré tout le côté extrêmement brouillon de ces morceaux d'action qui sente une fois encore la musique écrite n'importe comment dans l'urgence, comme 'The Brahman' et ses loops de percussion un peu facile. Quant à 'Siberia', c'est une nouvelle incursion dans les sonorités ethniques qui permet au passage au compositeur d'utiliser un bref sample de chant diphonique très pratiqué dans certains pays comme la Mongolie - le principe est d'obtenir par l'émission vocale deux sons simultanés, un son fondamental proche de celui d'une flûte et une tenue ou 'bourdon', le tout étant évidemment couplé aux traditionnelles rythmiques électroniques/pop modernes pour le dernier voyage de Lara en Sibérie. Le seul véritable morceau qui attire ici notre attention est 'The Planetary Alignment' qui se distingue par une plus grande importance accordée à l'orchestre (toujours hélas sous-mixé par rapport à l'électronique) et à des choeurs épiques pour la scène de l'alignement des planètes à la fin du film. On regrettera le côté très modeste de la formation orchestrale qui se fait bien évidemment ressentir ici, 'The Planetary Alignment' ressemblant plus à une musique d'action épique écrite pour un téléfilm ou une série-B à petit budget produite par la télévision. Néanmoins, on appréciera l'utilisation des choeurs en latin qui, malgré leur côté très cliché (ici, les sempiternelles paroles du 'Dies Irae' ou 'jour de colère' extrait de la messe de Requiem), conviennent parfaitement au climax du film débouchant sur 'Lara Defeats Powell'. Difficile de conclure de manière très enthousiaste cette revue sur le score de Graeme Revell pour 'Tomb Raider'. Composé dans l'urgence, le score du film de Simon West n'a rien de bien intéressant en soi et fait partie de ces projets foireux (et foiré) et bâclés que l'on oubliera très rapidement. Certains compositeur sont capables d'écrire des musiques inspirés même avec peu de temps. N'oublions pas le célèbre exemple de Jerry Goldsmith qui écrivit la musique du 'Chinatown' de Roman Polanski en un temps records (quelques jours seulement). Hélas, Graeme Revell n'a ni le talent ni l'envergure de Goldsmith et il était donc prévisible qu'il ne serait pas en mesure de fournir pour ce film un score de qualité en l'espace de 10 jours. L'entreprise était donc perdue d'avance, et c'est hélas avec une certaine amertume que l'on déplorera une tendance au rejet des compositeurs à Hollywood, où toute créativité semble être dorénavant bannie de productions à gros budget comme 'Tomb Raider'. Le pauvre Graeme Revell a néanmoins essayé de faire ce qu'il pouvait et nous livre un score d'action pas très inspiré avec quelques rares bons moments, mais qui manque cruellement de relief, de travail d'écriture, de développement thématique, de profondeur. La musique sonne parfois creux sur les images, vide et sans âme, tout à l'image du film de Simon West. On en vient même à regretter le fait que Michael Kamen ait été rejeté du projet, lui qui aurait sans aucun doute écrit un score d'une bien meilleure qualité sur ce film. Hélas, 'Tomb Raider' fait partie de ces scores sympathiques mais sans grand intérêt et qui ne sont que le reflet d'une triste époque décadente où l'ère de la fantaisie et de la créativité du 'Silver Age' Hollywoodien est désormais révolue ! ---Quentin Billard |