1-Overture 2.16
2-Main Title 2.57
3-Getting Acquainted 3.53
4-Hello, Engine 1.24
5-Death Of A Coolie 0.57
6-Maily Appears 1.07
7-Training A New Coolie 0.40
8-Repel Boarders (Mono) 2.40
9-The Mission at China Light 2.05
10-Death Of A
Thousand Cuts 4.46
11-Act One Finale 0.59
12-Entr'acte 1.02
13-Back To Port 0.53
14-My Secret 4.00
15-Jake and Shirley 4.24
16-A Conservation 2.02
17-The Wedding 6.11
18-Coolies Jump Ship 1.50
19-State Of Siege 5.53
20-Frenchy's Death 2.19
21-Maily's Abduction 2.49
22-Final Mission 5.46
23-Battle Continues 2.12
24-Death of The Assassin 1.46
25-Sniper 0.58
26-Almost Home (Finale) 1.00
27-End Title 0.38
28-Exit Music 2.39

Bonus Track

29-Overture (Alternate) 2.54
30-Chinese Love Theme 2.26

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Varèse Sarabande CD Club
VCL 0702 1010

Album produit par:
Robert Townson,
Nick Redman

Musique montée et
a assemblée par:
Michael Matessino
at Sharpline Arts, Burbank, CA.
Directeur du soundtrack
pour 20th Century Fox:
Tom Cavanaugh

Artwork and pictures (c) 1966, 2002 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: ****
THE SAND PEBBLES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Excellent film de Robert Wise, 'The Sand Pebbles' (La Canonière du Yang-Tsé) met en scène Steve McQueen dans le rôle de Jake Holman, un mécanicien ayant embarqué sur une canonière américaine qui traverse les fleuves de Chine en 1926 alors que commence la révolution dans le pays. C'est l'histoire d'un équipage, celui du USS San Pablo traversant le Yang-Tsé dans une période de crise. Steve McQueen, Richard Crenna (le capitaine Collins), Richard Attenborough (Frenchy) et Candice Bergen (Shirley) participent à un film qui montre la connerie de la guerre et de ses horreurs et qui témoigne aussi de la difficulté de ces hommes pour mener une vie intime et privée dans un monde ravagé par la souffrance et la haine, un formidable film qui reste un des grands classiques de Steve McQueen, aux côtés de 'Papillon', 'Towering Inferno' ou bien encore 'Bullitt'.

Le maestro Jerry Goldsmith a écrit un score très intéressant, considéré comme un de ses grands classiques des années 60, reposant sur un fameux thème principal, le 'Love Theme' apparemment populaire puisqu'il aurait été mis en chanson par un certain Johnny Mercer. Goldsmith a crée un climat asiatique/exotique évident pour ce score et n'a pas hésité à illustrer chaque partie du film et des ses différents aspects: des amours contrariés par la guerre, les souffrances des conflits, les combats et les moments tendus pour l'équipage du San Pablo ect. Autant de moments qui permettent à Goldsmith d'apporter un grand relief à sa musique en évitant habilement la monotonie du discours musical grâce aux différentes atmosphères liées à sa partition.

Evidemment, il y'a d'abord le thème principal, le 'Love Theme' illustrant la romance entre Jake et Shirley, un amour impossible mais pourtant réel et que se déclareront les deux individus lors de la scène du mariage secret entre Frenchy et Maily. Le 'Love Theme', confié à un orchestre à cordes avec vents et harpes, reste une fois de plus une grande mélodie du maestro aux côtés du superbe 'Love Theme' de 'Logan's Run' par exemple. On peut alors entendre ce thème lorsque Jake et Shirley se rencontrent la première fois au début du film sur le pont du bateau qui les emmène vers la Chine. Ce 'Love Theme' possède une certaine tendresse, une douceur qui contraste avec l'ensemble agité et souvent très sombre de la partition de 'The Sand Pebbles'. Goldsmith nous en propose un superbe développement de près de 5 minutes pour la scène où Jake et Shirley passent un peu de temps ensemble du côté de "Lumière de Chine" (une école pour jeunes chinois, la plupart étant communistes), le thème conférant un caractère paisible voire heureux à cette scène. L'autre thème est celui de Frenchy et Maily, mélodie aux accents asiatiques que l'on peut entendre développée dans le 'Overture' du CD (mais qui ne se trouve pas dans le film) sous sa forme orchestrale, Goldsmith ayant recours à quelques instruments asiatiques de style koto ou ce genre d'instruments aux couleurs très locales, sonorités introduites dès le sombre 'Main Title' du film. On notera aussi la façon dont Goldsmith propose un dérivé habile de son 'Love Theme' en gardant simplement la tête du thème sous une la forme d'une cellule de 4 notes pour évoquer le voyage et les péripéties du San Pablo. En ce qui concerne le travail thématique du film, c'est une fois encore une grande réussite de la part du maestro, même si le thème pour Frenchy/Maily se fait finalement plus discret dans le film (surtout dans la dernière partie).

L'ensemble de la partition tend à décrire les moments agités et violents du film. On y retrouve le style action du compositeur qui annonce déjà les futurs 'First Blood' ou 'Total Recall'. Ces moments de violences orchestrales ponctuent le film dans des séquences comme la fuite hors du bar de Jake et Frenchy pour sauver Maily ou la mort de Po-Han torturé par des chinois et que Jake achève à contrecoeur avec son fusil. Cordes, cuivres agités ou piano percussif, Goldsmith utilise un style qui rappelle les grands moments d'action de 'Planet of The Apes (composé deux ans après 'The Sand Pebbles') avec une écriture certes beaucoup moins avant-gardiste que pour le film de Schaffner mais toujours aussi impressionante de virtuosité et de talent. A noter que le montage de la musique dans le film se veut plus efficace et typique des mises en musique des films des années 60. On trouve souvent de longs passages sans musique et lorsqu'arrive une séquence agitée qui vient casser le rythme de la scène précédente, la musique apparaît subitement et offre un effet beaucoup plus efficace et dynamique aux oreilles de l'auditeur/spectateur, un aspect caractéristique de la plupart des montages des bande-sons dans les films hollywoodiens de ces années là, surtout dans les grosses productions. C'est le cas pour la fuite hors du bar, la mort de Po-Han ou bien la mort de l'étudiant chinois que tue Jake lors de l'attaque du barrage.

Le 'Main Title' pose l'aspect à la fois dramatique et sombre du film en utilisant l'orchestre dans une montée plutôt tendue et agressive de la musique, cordes et cuivres sombres avec un rythme de woodblocks caractéristiques et que l'on retrouvera dans pas mal de pièces de la partition de 'The Sand Pebbles'. Si Goldsmith introduit quelques sonorités asiatiques dans sa musique, l'ensemble conserve une forte dominance orchestrale, et, alors que l'on aurait put s'attendre à entendre les thèmes principaux dans le 'Main Title', Goldsmith ouvre le film sur cette écriture orchestrale sombre et brutale sur un ostinato rythmique de blocs de bois et une montée orchestrale particulièrement vive et agitée. Le message semble alors être clair: le film traite de la guerre et de ses horreurs. Si Goldsmith décrit les quelques passages du San Pablo avec le motif de 4 notes dérivés du 'Love Theme', ce sont les passages d'action et les parties plus agitées du score qui restent particulièrement impressionants dans cette BO. Sans aucune originalité particulière vis-à-vis du style d'écriture de Goldsmith, ces pièces (à noter celle pour la mission finale, introduite pour la scène avec le briefing du capitaine par une caisse claire militaire, un élément assez peu présent dans cette musique, pourtant écrite pour un film de guerre) créent un véritable climat de tension et d'agressivité dans un score qui ne cesse d'alterner entre moments plus calmes et paisibles, moments plus lyriques et passages de violence orchestrale brillants et maîtrisés. On finit de manière très sombre avec 'Almost Home' alors que Jake est abattu en tentant de s'enfuir la nuit de l'école de "Lumière de Chine".

D'une manière générale, 'The Sand Pebbles', heureusement reédité en édition Deluxe par Varèse Sarabande, est sans aucun doute une très grande oeuvre du maestro dans les années 60. Sans pour autant posséder le charme et la magie de certaines partitions de l'époque pour des films de Schaffner, 'The Sand Pebbles' reste une fois de plus la preuve incontestable et incontestée du talent d'un Jerry Goldsmith encore jeune à l'époque mais qui savait déjà très bien mettre en musique n'importe quel film pour en tirer le meilleur de lui-même. Un grand score à (re)découvrir !


---Quentin Billard