1-The Meteor 0.52
2-Cells Divide 1.23
3-In The Hall By The Pool 1.42
4-The Army Arrives 1.07
5-The Ira Kane? 1.10
6-Fruit Basket for
Russell Woodman 0.44
7-The Water Hazard 0.47
8-Burgled 1.15
9-The Forest 2.10
10-The Cave Waltz 1.01
11-Blue Fly 1.26
12-Cutie Pie 2.17
13-Animal Attack 1.09
14-Dino Valley 2.04
15-The Mall Chase 4.31
16-Monitors Out 2.39
17-Room For One More 1.28
18-Fire 0.41
19-Selenium 1.08
20-The Fire Truck 2.27
21-The Amoeba Emerges 2.12
22-To Go Where No Man
Has Gone Before 3.27
23-Our Heroes 2.22

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6256

Album produit par:
John Powell
Musique additionelle de:
Gavin Greenaway,
James McKee Smith

Producteur exécutif:
Robert Townson
Superviseur de la musique
pour Dreamworks:
Todd Homme
Montage de la musique:
Bunny Andrews

American Federation of Musicians

Artwork and pictures (c) 2001 DreamWorks LLC. All rights reserved.

Note: ***1/2
EVOLUTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
'Evolution' est encore un de ces navets qu'Hollywood nous balance chaque été sans hésitation attirant les "moviegoers" désireux de passer un bon moment en salle. C'est sûr, avec 'Evolution' on ne se prend pas trop la tête. Malheureusement, le film est totalement ridicule et échoue lamentablement dans son but: refaire une comédie fantastique à la 'Ghosbusters'. Le réalisateur Ivan Reitman n'a jamais fait dans la subtilité et il le prouve plus que jamais avec ce médiocre film d'aventure dont on ne retiendra que la présence intéressante de David Duchovny, "Mulder" pour les intimes, de nouveau confronté à des extra-terrestres qui veulent envahir le monde en s'adaptant et se reproduisant à une vitesse surnaturelle. On a droit à des moments de pure idiotie comme la chasse sous l'anus béant du monstre de fin avec un camion de pompier et une lance incendie qui crache du shampoing tueur d'aliens pour lequel le film fait pas mal de pub (même à la fin du film!). Une pure idiotie donc, d'une débilité néanmoins très distrayante.

John Powell rempile dans l'idiotie sans nom après 'Just Visiting', le bide-remake US des 'Visiteurs' toujours réalisé par Jean-Marie Poiré en personne. Pour 'Evolution', John Powell a composé une musique distrayante, très réussie dans le film mais dont le principal gros défaut reste l'absence pendant de longs moments d'un thème principal. La partition évolue durant toute la première partie du film sans aucun thème principal. Du coup, on a du mal à accrocher à la musique. C'est avec la scène de la chasse au monstre volant dans le magasin que Powell dévoile enfin son seul et unique thème principal, un thème héroïque qui évoque le quatuor de "choc" formé par David Duchovny, Orlando Jones, Sean William Scott et Julianne Moore. C'est dans la dernière partie du film que le thème prend toute son ampleur et sa puissance. On ne peut que se laisser entraîner par ce thème vraiment enthousiasmant que l'on pourra même se surprendre à chantonner à la sortie de la salle de cinéma. Passé ce thème et ses superbes variantes évoquant le combat héroïque des quatre tueurs d'extra-terrestres, le score de John Powell est loin de posséder le génie ou la brillance de partitions telles 'Antz', 'Chicken Run' ou 'Shrek'. Néanmoins, le 'fun' cher à John Powell est toujours au rendez-vous!

Toute la première partie du score est assez atmosphérique, alors que l'ensemble de la partition de Powell suit à l'image des aliens du film une très nette évolution. Moyenne en volume et assez lente et mystérieuse au début du film, Powell décrit dans cette première partie les découvertes de Ira (Duchovny) et Harry (Jones) à travers 'Cells Divide' et ses pizzicati qui évoquent les cellules extra-terrestres grouillants et se multipliant à une vitesse surnaturelle. De temps en temps, Powell suggère quelques brèves variantes fractionnées de son thème principal, mais jamais vraiment de manière claire ou affirmée comme dans l'excellent 'The Mall Chase' (scène de la chasse dans le magasin), un morceau très entraînant dans lequel Powell laisse aussi ressortir un petit motif de guitares/banjo de style country qui semble être lié à Ira et Harry dans toute cette première partie du film. On le retrouve aussi dans le très cool 'The Army Arrives' ou bien encore 'Burgled'. L'orchestre est très coloré avec, en plus des cordes et des cuivres, des bois très vivants comme les bassons, les flûtes ou les hautbois pour la plupart des pièces de cette partie, sans oublier les percussions typiques de John "Chicken Run" Powell et les guitares country, plus quelques traces discrètes de synthétiseurs.

L'arrivée des militaires dans la zone de la météorite découverte par Ira et Harry permet aussi à Powell d'avoir recours à des percussions martiales et quelques piccolos militaires qui caricaturent plutôt le genre sans se prendre réellement au sérieux comme c'est le cas dans 'Fruit Basket for Russell Woodman', qui s'autorise une courte reprise du thème principal sous la forme d'une petite marche militaire plutôt amusante. L'humour est justement le point fort de cette partition à l'instar des gros délires du film. John Powell conserve donc un ton toujours assez amusant dans sa musique pour coller au plus près à l'esprit du film sans jamais faire de sa musique une vulgaire BO de comédie. Notons l'amusant et très coloré 'The Forest' qui décrit l'univers que se construisent les aliens autour de la météorite dans la caverne souterraine, suivi de 'The Cave Waltz', petite valse amusante et légère à propos de cette séquence dans la caverne.

C'est à partir de 'Animal Attack' que la musique de John Powell prend une toute autre tournure, plus agitée, plus rythmée, plus agressive. Les extra-terrestres commence à agresser quelques habitants de la ville et la situation dégénère et devient préoccupante. John Powell retranscrit habilement cette agitation en crescendo de tension 'Animal Attack', 'Dino Valley' (séquence concernant les dinosaures agonisants dans la vallée) et le superbe et excitant 'The Mall Chase'. On rentre alors dans la seconde et dernière partie du film, celle illustrant l'attaque finale des extra-terrestres. Après le dinosaure volant dans le magasin, c'est au tour des singes-aliens dans 'Monitors Out' où les militaires sont pris d'assaut par des créatures proches des gorilles. Notons un petit passage intime entre Ira et Allison (Julianne Moore) avec cordes et piano dans 'Room for One More' suggérant un petit 'Love Theme' discret qui reviendra de temps en temps dans d'autres passages du score de 'Evolution'.

La contre-attaque du quatuor de choc se fait avec l'héroïque 'Fire Truck' et sa superbe version du thème principal dans toute sa brillance alors que le quatuor débarque avec le camion de pompier de Wayne Gray (Scott). 'The Amoeba Emerges' décrit de manière sombre et massive l'apparition de l'alien gigantesque et globulaire de la fin du film après la sotte attaque au napalm des militaires. Sombre, le morceau évoque avec une importante densité orchestrale la menace du monstre immense avant de finir de manière victorieuse dans 'To Go Where No Man Has Gone Before' (scène incroyable de stupidité avec l'anus du monstre, le titre faisant d'ailleurs ironiquement référence à la célèbre tagline de la série TV 'Star Trek') et 'Our Heroes' pour le final victorieux du film au titre très évocateur. Notons pour finir que l'album de 'Evolution' édité par Varèse Sarabande est une des premières BO à pouvoir bénéficier des réductions tarifaire des AFM (American Federation of Musicians), qui autorisent désormais les producteurs de disque à ajouter 10 ou 15 minutes de musique de plus sur les albums. Au final, que retenir de 'Evolution' à part un excellent thème principal et plusieurs passages très entraînants? Juste le fait que ce score démontre une fois de plus le talent grandissant d'un compositeur qui s'éloigne de plus en plus de l'ombre de Media-Ventures et de Hans Zimmer pour trouver sa propre voie, son propre style symphonique et instrumental. Pleine de fun, d'énergie, de légèreté, d'action et d'aventure, le score de 'Evolution' convient à merveille à l'esprit du film d'Ivan Reitman. Malheureusement, cette musique aurait gagné en intérêt si il y'avait eu une présence thématique plus importante comme dans 'Chicken Run' par exemple (ajoutons à cela quelques passages peu intéressants dans la première partie du score et du film!). Loin d'être le chef-d'oeuvre estival de la musique de film, 'Evolution' n'en reste pas moins une BO très sympathique qui devrait ravir les fans de John Powell!


---Quentin Billard