1-The Machine Age 3.23
2-Special Delivery 2.59
3-The Magic Spirit 3.01
4-A Gift For Little Miss 5.28
5-Mechanical Love 2.02
6-Wearing Clothes for
The First Time 2.10
7-The Wedding 6.49
8-The Passage of Time,
A Changing of Seasons 8.32
9-The Search of Another 3.15
10-Transformed 2.25
11-Emotions 3.56
12-A New Nervous System 3.51
13-A Truer Love 2.36
14-Petition Denied 1.56
15-Growing Old 3.12
16-The Gift of Morality 6.13
17-Then You Look at Me* 4.22

*Interprété par Céline Dion
Musique de James Horner
Paroles de Will Jennings

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Sony Classical
SK 89038

Album produit par:
James Horner, Simon Rhodes
Montage musique:
Jim Henrikson, Joe E.Rand,
Barbara McDermott

Préparation de la musique:
Bob Bornstein
Album monté par:
Paul Baily
Directeurs en charge de la musique
pour Buena Vista Motion
Pictures Group:
Kathy Nelson, Bill Green
"Then You Look at Me"
Produit par:
James Horner, Simon Franglen

Artwork and pictures (c) 1999 Columbia Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
BICENTENNIAL MAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Nouveau film du réalisateur Chris Colombus, « Bicentennial Man » (L’Homme Bicentenaire) nous plonge dans le monde du futur et raconte l’histoire d’un robot qui refuse sa condition de machine et veut devenir humain afin de connaître les émotions et l'amour. Le robot domestique nommé Andrew (Robin Williams) est chargé de s'occuper des tâches ménagères à la maison de la famille de Richard Martin (Sam Neill), jusqu'au jour où il découvre qu’il est capable de ressentir des émotions. Dès lors, et alors qu’il croit être unique en son genre, Andrew va tout faire pour tenter de devenir un humain avec un coeur et des organes humains. Avec ses effets spéciaux impressionnants, « Bicentennial Man » s'inspire du célèbre roman de science-fiction de l'écrivain Isaac Asimov et s'apparente surtout à un conte philosophique poignant, une fable spirituelle moderne qui évoque l'intelligence artificielle avec une certaine aisance. Robin Williams excelle encore une fois dans la peau de ce robot au grand coeur. A l'instar de « Mrs. Doubtfire » du même Chris Colombus, l’acteur y démontre encore une fois l’aisance avec laquelle il arrive à jongler entre le rire et les larmes. Dans les deux cas, Robin Williams est un véritable virtuose dans sa catégorie - difficile par exemple de résister à l’hilarante séquence où Andrew cite à toute vitesse une série de plaisanteries devant toute la famille ! Chris Colombus accouche d’un film certes un peu larmoyant et très gentillet, mais qui aborde des thèmes essentiels sur les émotions qui définissent l’âme humaine. Le film parle ainsi de la valeur d’une vie humaine, des sentiments et de l'amour vus à travers les yeux d'un robot.

Après John Williams (« Home Alone », « Stepmom », « Harry Potter »), Hans Zimmer (« Nine Months ») et Howard Shore (« Mrs. Doubtfire »), c'est au tour de James Horner de venir rejoindre les rangs de ces trois grands compositeurs qui ont crées de très belles partitions pour les comédies de Chris Colombus. James Horner a composé pour « Bicentennial Man » une musique émouvante et très touchante comme il sait si bien en faire. C'est un Horner somme toute banal mais avec ce paradoxe constant, source de débats chez les béophiles : beaucoup de "redites personnelles", trop de références futiles à des oeuves antérieures du compositeur, et malgré ces redites, de grandes qualités musicales réellement exploitées dans sa musique. C'est tout là le problème de « Bicentennial Man » : James Horner recycle ses anciennes partitions et n'hésite pas à réutiliser ou à camoufler des fragments entiers de ses anciennes musiques pour recréer une nouvelle partition : le pire étant que cela fonctionne parfaitement dans le film ! « Bicentennial Man » est une musique réellement attachante mais qui manque clairement de sincérité dans son propos. Quoiqu'il en soit, le compositeur du « Titanic » a parfaitement saisit tout le propos du film de Chris Colombus, le problème étant que pour en arriver à cela, James Horner a dû passer par la répétition et la réitération de formules et autres motifs repiqués de ses anciennes partitions. Ainsi, parmi les quelques thèmes principaux du film, on retrouve ce petit motif de piano charmant entendu dans « Deep Impact », sans oublier le thème poignant d’Andrew dont quelques mesures sont reprises du « End Credits » de « Braveheart » avec au passage quelques réminiscences de « Legends of The Fall » - ici, la ressemblance avec le « End Credits » de « Braveheart » est assez impressionnante, à tel point que l'on croirait entendre revenir ce fameux thème qui en a ému plus d'un lors de la sortie en salle du film de Mel Gibson. James Horner s'arrange néanmoins pour éviter le retour inapproprié de ce thème en changeant les notes suivantes des cordes, le compositeur déviant faussement ainsi son matériel thématique d’origine, d’où un certain manque d’honnêteté assez agaçant de la part du compositeur dans la musique de ce film !

Quoiqu'il en soit, James Horner nous balance à nouveau ses formules habituelles et ultra-usées, se concentrant principalement autour ici de « Braveheart »/ « Legends of The Fall »/ « Deep Impact ». On aimerait bien se concentrer davantage sur la nouvelle musique d’Horner pour le film de Chris Colombus, mais les références sont tellement appuyées et présentes à l’écran qu’elles finissent par dévier notre attention et nuire à la relation image/musique à cause de ses réminiscences constantes à des films plus anciens. Malgré cela, « Bicentennial Man » est un score très touchant, un Horner qui sait parler de sentiment, d'émotion humain - à l’instar du très beau film de Chris Colombus. Sa musique nous va droit au coeur, du moins pour ceux qui sont réceptifs aux travaux du compositeur. Le petit motif pour piano entendu principalement dans la première partie du film, celle où Andrew est encore dans la famille Martin, est certes repiqué de « Deep Impact », mais il évoque clairement la gentillesse et la politesse d'un robot qui possède toutes les qualités d’un vrai ami. L'autre thème beaucoup plus lyrique du score est confié aux cordes et évoque la recherche d'humanité du robot qui se met en tête dans la deuxième partie du film de rechercher ses semblables robots dans le monde entier. C'est ce thème qui est clairement repiqué ici de « Braveheart » (avec un peu de « Legends of The Fall »), mais c'est aussi celui qui contribue le plus activement dans le film au climat émotionnel de la musique. A noter enfin un autre motif attaché à Andrew dans le score, et qui se construit sur une succession d’enchaînements harmoniques chers au compositeur. A ce sujet, signalons d’ailleurs un « Main Title » très réussi et plutôt étrange, peu habituel de la part de James Horner et qui possède un côté assez fantastique, avec ces sons métalliques évoquant l'univers robotique de ce générique de début où l'on assiste à la construction progressive d'un robot dans un atelier.

Le reste de la partition de « Bicentennial Man » accompagne l'odyssée émouvante et sentimentale de ce robot qui veut absolument devenir humain. Quelques cordes touchantes, des vents légers (clarinettes en particulier) et quelques passages synthétiques discrets aux sonorités typiques d'Horner, le tout enrobé dans un classicisme d’écriture élégant et raffiné, tels sont les ingrédients de la musique de « Bicentennial Man ». La partition oscille ainsi entre le lyrisme et le ton léger de la comédie, « Bicentennial Man » s’orientant d’ailleurs plus clairement vers un style dramatique et lyrique - à noter d’ailleurs qu’Horner a choisit de ne pas faire ressortir le côté futuriste du film dans sa musique, préférant évoquer les émotions plutôt que les décors du film ! La musique de James Horner reste donc toujours très humaine (alors que le héros du film est un robot), une musique belle et touchante malheureusement gâchée par les nombreux défauts inhérents à Horner. Mais ces défauts ne doivent en aucune façon nous empêcher d’apprécier la musique de « Bicentennial Man » à sa juste valeur : ce serait injuste vis-à-vis des réelles qualités lyriques et musicales de cette très belle partition. A noter pour finir la chanson du générique de fin interprétée par Céline Dion, qui renoue ici avec le trio gagnant James Horner/Céline Dion/Will Jennings après le succès mondial de « My Heart Will Go On » pour « Titanic ». « Then You Look at Me » est une chanson poignante évoquant les principales idées du film. Au final, « Bicentennial Man » est une partition symphonique classique et séduisante, qui tombe hélas à plusieurs reprises dans les problèmes typiques de James Horner, ses incessants repiquages de ses propres oeuvres préexistantes qui finissent par desservir plus qu’autre chose sa musique. Malgré tout, la musique de « Bicentennial Man » ne mérite pas l’avalanche de mauvaises critiques qu'elle a reçue dès la sortie du film en 1999, même si évidemment, on aimerait bien retrouver un James Horner plus original, audacieux, et surtout bien plus honnête vis-à-vis de sa propre musique et de son public !


---Quentin Billard