1-Prologue and Main Title 3.42
2-First Move 2.20
3-Monkey Mayhem 4.42
4-A New World 2.40
5-"It's Sarah's Move" 2.36
6-The Hunter 1.56
7-Rampage Through Town 2.28
8-Alan Parrish 4.18
9-Stampede! 2.12
10-A Pelican Steels the Game 1.40
11-The Moonsoon 4.48
12-"Jumanji" 11.47
13-End Titles 5.55

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Epic Soundtrax
EK 67424

Album produit par:
James Horner
Montage musique:
Jim Henrikson
Assistants montage:
Christine Cholvin,
Joe E.Rand


Artwork and pictures (c) 1995 Tristar Pictures, Inc./Sony Music Entertainment. Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
JUMANJI
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Inspiré du livre pour enfants éponyme écrit par Chris Van Allsburg en 1982 (aussi auteur de « Zathura » et « Boréal-Express »), « Jumanji » permet au réalisateur Joe Johnston de nous offrir une grande aventure familiale à partir de l'histoire originale d'un jeu de société maléfique dans lequel, à chaque lancé de dés, une épreuve terrifiante doit être subie par les joueurs. Tout commence en 1969, lorsqu’Alan, un enfant, découvre une boîte mystérieuse contenant un jeu de rôle nommé « Jumanji ». Il décide alors d’y jouer avec son amie Sarah après avoir appris très rapidement les règles. Mais au cours de la partie, Alan se retrouve prisonnier du jeu, bloqué dans un monde étrange et imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. 26 ans plus tard, deux enfants, Peter (Bradley Pierce) et Judy (Kirsten Dunst) vivent chez leur tante dans l’ancienne demeure d’Alan, leurs parents étant décédés tragiquement dans un accident de voiture. Mais alors qu’ils explorent leur nouvelle maison, les enfants découvrent la boîte du jeu Jumanji et décident d’y jouer à leur tour. Au cours de leur partie, des choses extraordinaires se produisent. Après avoir affronté quelques aventures, les enfants réussissent à libérer Alan (Robin Williams) de la jungle maudite. Alan se met alors en tête de retrouver Sarah, son amour d’enfance. Ils doivent désormais se dépêcher de terminer la partie avant qu’il ne soit trop tard. Le réalisateur Joe Johnston a fait de « Jumanji » un film d'aventure familial très divertissant et bourré d’effets spéciaux plus ou moins crédibles - les animatronics ont l’air faux, et les images de synthèse ne sont pas toujours très convaincantes (scène avec les singes). A noter cependant que les effets spéciaux ont été conçus par ILM, la société d’effets spéciaux de George Lucas. Reste la performance honorable de Robin Williams qui semble s’être bien amusé sur ce film, sans être l’un des meilleurs films de sa carrière. Hélas, le film a été un gros échec financier au box-office 1995, jugé trop sombre par certains pour pouvoir convenir réellement à un public d’enfants.

Après avoir écrit les musiques de « Honey I Shrunk The Kid », « The Rocketeer » et « The Pagemaster », le compositeur James Horner retrouve Joe Johnston pour la quatrième fois sur « Jumanji », une partition orchestrale qui ne restera pas dans les annales de la musique de film mais qui prouve au moins qu’Horner sait écrire des grandes musiques d’action/aventure spectaculaires et énergiques à souhait. « Jumanji » reste une partition assez ordinaire dans la carrière du compositeur, reprenant toutes les formules habituelles chères à Horner : des thèmes facilement identifiables, des orchestrations soignées typiques du compositeur, incluant le traditionnel son d’enclume déjà entendu dans « Wolfen » ou« Aliens » pour les passages d'action, sans oublier l’utilisation habituelle d'instruments ethniques comme la shakuhachi ou la flûte, réunissant les solistes fétiches du compositeurs tels que Ian Underwood et Tony Hinnigan, instruments qui illustrent dans le film les sonorités de la jungle dans laquelle se déroule le jeu, à l’intérieur de la maison qui deviendra très vite envahie par l'univers de « Jumanji ». On retrouve ici plusieurs thèmes principaux, trois thèmes importants, le premier s’apparentant à un petit motif de 2 notes de célesta qui rappelle vaguement « Aliens » et qui évoque le mystère autour de la boîte du jeu émettant un son de tambours lorsqu'on s'en y approche. Le second thème, plus sombre, est généralement confié aux cuivres. Il évoque le danger réel et pourtant difficile à croire que représente ce jeu magique et maléfique. Ce thème est d'ailleurs très utilisé par Horner tout au long du film, le petit motif basé sur un balancement de 2 notes de célesta étant finalement très peu représenté dans le film (motif qui, curieusement, rappelle un thème vaguement similaire entendu dans « The Quick and The Dead » d’Alan Silvestri). Enfin, le troisième thème du score de « Jumanji » est rattaché dans le film au personnage du jeune Alan Parrish, thème de flûte très reconnaissable de par son aspect plus intime, mélodique et un peu enfantin.

La musique de « Jumanji » prend les traits d’une partition d’action/aventure tout à fait ordinaire, avec de gros morceaux d'action excitants et massifs, qui rappellent beaucoup par moment le style martial et agressif de « Aliens » - flagrant dans l’atonal et brutal « Monkey Mayhem », qui calque note pour note certains morceaux d’action d’Aliens. On retrouve aussi ce style action souvent agressif et dissonant pour la séquence des sursauts orchestraux violents lorsque d'énormes abeilles poursuivent les héros dans le grenier de la maison (on pense aussi aux passages d’action de « Apollo 13 » et « Clear and Present Danger »). Si ces morceaux d'action nous permettent de retrouver un James Horner action très familier (comme « The Hunter » et son motif de cors descendants à mi-chemin entre « Willow » et « Honey, I Shrunk The Kids »), le reste de la musique de « Jumanji » comporte aussi quelques touches d'humour plus discrètes, notamment pour les séquences avec les singes, séquences dans lesquelles Horner a décidé d’illustrer de façon plus espiègle, sur un ton un brin moqueur. Le compositeur utilise alors des sons plus étranges qu’il incorpore avec une certaine inventivité au sein de son orchestre, le tout basé sur une série de rythmes sautillants qui illustrent clairement les nombreuses facéties des singes moqueurs de Jumanji. Ces morceaux rappellent d’ailleurs beaucoup le côté farceur et comique de certaines musiques de comédie de Horner comme « Honey I Shrunk The Kids » par exemple, même si le compositeur a réussit à éviter - pour une fois - le piège facile de la musique mickey-mousing habituelle. On appréciera donc la présence de ces quelques petites touches d’humour qui permettent d’aérer la partition de James Horner et d’apporter un peu d’entrain à la musique du film de Joe Johnston.

La musique de « Jumanji » nous offre ainsi de l'aventure, beaucoup d'action et un zeste d’intimité dans l’utilisation des cordes qui rappellent par moment certains passages plus lyriques de « Legends of The Fall » ou « The Spitfire Grill », comme par exemple lors d’une scène où les deux enfants se parlent dans leurs lits, la nuit. On notera aussi le « End Credits » qu’Horner a voulu très doux et intime, rappelant le thème de flûte d’Alan Parrish exposé ici de façon plus calme et tendre, en omettant complètement le caractère aventureux du film, une façon plutôt surprenante de terminer un film de cette envergure dans un générique de fin, un « End Credits » qui rappelle d’ailleurs beaucoup « The Spitfire Grill » et « An American Tail ». James Horner a donc parfaitement cerné le sujet, illustrant le danger du jeu maléfique de Jumanji et les exploits des héros. Malheureusement, le caractère assez anodin de sa partition et son manque d’idée neuve font de « Jumanji » une musique symphonique très moyenne que l'on aura tôt fait d'oublier après les premières écoutes. On appréciera néanmoins le brio de l’écriture orchestrale de James Horner et l'agressivité de ses passages d'action dans le film (étonnamment sombre pour une production familiale de ce genre !), le ton aventureux de certains passages du score, des thèmes bien utilisés et l'usage d’instruments solistes exotiques au sein de l'orchestre. Hélas, encore une fois, la musique laisse une forte impression de déjà entendu ! De plus, James Horner semble ne pas avoir été très inspiré sur ce film, pour lequel il livre un score orchestral fonctionnel et sans surprise.


---Quentin Billard