1-Where The Dream
Takes You* 3.58
2-The Submarine 3.18
3-Milo's Turned Down 1.48
4-Atlantis is Waiting 2.41
5-The Leviathan 3.24
6-Bedding Down 2.32
7-The Journey 3.21
8-Fireflies 2.11
9-Milo Meets Kida 1.46
10-The City of Atlantis 2.48
11-Milo and Kida's Questions 3.00
12-Touring The City 2.51
13-The Secret Swim 2.43
14-The Crystal Chamber 3.45
15-The King Dies/
Going After Rourke 3.17
16-Just Do It 3.17
17-Kida Returns 3.09
18-Atlantis 2.00

*Interprété par Mya
Paroles de Diane Warren,
Musique de J.N. Howard, Diane Warren

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Walt Disney Records 60713-7

Album produit par:
James Newton Howard, Jim Weidman
Producteur exécutif de l'album:
Chris Montan
Montage musique:
David Olson
Manager de production:
Shawne Zarubica
Superviseur montage:
Jim Weidman
Coordinateur de la production:
Deniece LaRocca-Hall
Assistant de production:
Joel Berke

"Where The Dream
Takes You"

Produit par:
Ron Fait, Söl Survivor
Robbie Buchanan

Artwork and pictures (c) 2001 Walt Disney Music Company. All rights reserved.

Note: ***1/2
ATLANTIS: THE LOST EMPIRE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
La période de Noël est souvent propice aux grosse productions animées de chez Disney, rivalisant coup sur coup avec celles des studios Dreamworks. Après « Dinosaur », Disney enchaîne cette fois-ci avec « Atlantis : The Lost Empire », un film d'animation grandiose dans lequel le héros principal, Milo Thatch, va partir à la découverte de la mystérieuse et légendaire cité d’Atlantide qui va lui révéler ses pouvoirs exceptionnels. Comme d'habitude, Disney frappe fort et nous propose une grande aventure épique et mouvementée avec « Atlantis ». Signalons le fait que ce film semble vouloir rompre radicalement avec le ton des productions animées d’antan : à noter par exemple que pour un Disney de ce genre, on nous épargne pour une fois le flot de chansons que l'on a put entendre jusqu'à maintenant dans la plupart des films Disney (leur marque de fabrique), comme c'était déjà d’ailleurs le cas dans « Dinosaur ». Les puristes trouveront peut être de quoi redire, mais les autres apprécieront l’effort du studio qui cherche désormais à se renouveler afin d’entrer dans l’ère du film animé du 21ème siècle. Techniquement, le film de Kirk Wise et Gary Trousdale (à qui l’on doit « The Hunchback of Notre-Dame ») a nécessité près de neuf ans de travail, l’idée étant née en 1992 et finalement confiée aux deux réalisateurs en 1996. 350 artistes ont collaboré au film, entre Paris et la Californie. Avec ses quelques 362 plans numériques, « Atlantis » est aussi l’un des Disney qui contient le plus de personnages différents, présenté au format Cinémascope afin d’offrir une vision panoramique plus importante, fait rare pour un dessin animé Disney. Mélangeant animation 2D et 3D moderne, « Atlantis » se veut comme une sorte d’hommage aux grands films d’aventure d’antan, inspiré du mythe de l’Atlantide revu et corrigé par Disney ! Comme signalé précédemment, on évite donc ici l’avalanche habituelle de bons sentiments et de chansons envahissantes : voici en définitive un Disney épique et moderne, un dessin animé nouvelle génération, idéal pour poursuivre la voie inaugurée en 2000 par le très spectaculaire « Dinosaur » !

James Newton Howard rempile pour la musique d’un deuxième long-métrage de chez Disney après le superbe « Dinosaur ». Pour « Atlantis », le compositeur retrouve toutes les formules musicales de « Dinosaur » à savoir un grand orchestre avec des choeurs grandioses, quelques petites touches synthétiques et un petit groupe d'instruments ethniques qui rappellent beaucoup là aussi la partition de « Dinosaur » - on pensera aussi au score de « Waterworld » pour certaines sonorités instrumentales exotiques/aquatiques. Avec « Atlantis », JNH nous invite à partager le voyage de Milo et de son équipe d'aventuriers au coeur de la mythique cité de l’Atlantide. On trouvera tout au long de la partition un thème principal héroïque évoquant l'excitation du départ à l'aventure, un autre thème évoquant les immenses pouvoirs de l'Atlantide et de son cristal et entendu notamment dans « The City of Atlantis », puis un autre thème dans « The Crystal Chamber ». La musique de « Atlantis » oscille ainsi entre de larges parties d'action/aventure martiales et de l’inévitable mickeymousing à la « Space Jam », James Newton Howard restituant dans sa musique toute l'ambiance du film.

« The Submarine » accompagne le départ de Milo dans le sous-marin du commandant Rourke. Majestueux, entraînant, le morceau introduit le thème principal héroïque, illustrant clairement l'excitation du départ pour une grande aventure - notons quelques petites touches d'humour inhérent aux techniques de mickeymousing très présentes dans ce morceau. Le mickeymousing est le fameux procédé musical des dessins animés, qui consiste à appliquer à un mouvement une musique, retranscrivant le moindre geste des personnages en mouvement musical parfaitement synchronisé. Il est cependant regrettable que l'album de la BO n’inclut pas les quelques morceaux entendus dans le film avant la scène du sous-marin, moins intéressants musicalement parlant mais qui auraient néanmoins permis de mieux préparer la présentation de l'histoire à travers la musique de cet album. « The Submarine » se conclut finalement avec le départ du sous-marin, séquence pour laquelle James Newton Howard laisse éclater son thème avec des choeurs grandioses à la « Waterworld ». On retrouve aussi le mickeymousing dans « Milo's Turned Down » alors que notre jeune héros aventurier fait la connaissance des membres de l'équipage de l'expédition - le cuisinier qui prépare des plats infects, le docteur Gentil, Gaeten la taupe, Vincenzo dit "Vinny", etc.- le tout baignant dans un style musical qui rappelle beaucoup ici aussi le score du très amusant « Space Jam ».

C'est avec « The Leviathan » que JNH rompt avec le côté sautillant et ludique du début pour affirmer son premier grand passage d'action tonitruant à souhait. Alors que le sous-marin de l'équipage se rapproche de l'entrée d’une caverne menant tout droit au coeur de l'Atlantide, le fameux monstre gigantesque protégeant l'entrée de la citée, le Léviathan, attaque le sous-marin de nos héros. « The Leviathan » s’apparente à un formidable déchaînement orchestral en règle, typique de JNH : orchestrations massives, tempo entraînant, percussions martiales, cuivres puissants, ce morceau illustre à merveille cette première grande scène d'aventure du film, et nous permet par la même occasion de retrouver le JNH des grandes musiques d’action/aventure comme on l'apprécie généralement. Le compositeur en profite aussi pour prolonger un style symphonique massif qu’il avait déjà mis en place un an auparavant dans la partition de « Dinosaur ». Avec « Bedding Down », James Newton Howard calme le tempo et illustre la scène du début où les membres de l'expédition se couchent dans des tentes à l'intérieur d'une immense grotte pour tenter de s’y reposer. JNH utilise ici une guitare sèche plus délicate afin de renforcer le caractère plus intime de la dite séquence. « The Journey » - dont le tempo quasi-militaire de la caisse claire évoque les opérations menées par Rourke pour que l'expédition avance vers la cité de l'Atlantide - et le très agité « Fireflies » (attaque subite des mouches enflammées) évoquent clairement la marche de l'expédition vers l’Atlantide. On appréciera d’ailleurs au passage la présence d’un dérivé du thème principal aux trombones dans « The Journey », « Fireflies" nous permettant quand à lui de retrouver le James Newton Howard des grosses musiques d’'action pour une scène assez mouvementée.

C'est avec « Milo Meets Kida » que l'on rentre enfin dans la deuxième partie de la musique de « Atlantis ». A noter d’ailleurs que JNH délaisse complètement le mickeymousing dans cette seconde partie du film, alors qu’il est pourtant très présent tout au long de la première partie et surtout au début du film ! « Milo Meets Kida » accompagne ainsi la première rencontre entre Milo et la princesse Kida. Pour cette scène où la demoiselle atlante et ses amis portent des masques de cérémonie sur la tête (d'où un aspect clairement tribal), JNH fait intervenir des instruments ethniques incluant des tambours ou des chants exotiques afin d’illustrer de manière un peu simpliste la différence de culture entre les deux protagonistes. Dans « The City of Atlantis », le compositeur illustre cette fois-ci la découverte de la cité d'Atlantide en évoquant la grandeur et l’immensité de cette merveilleuse cité, grandeur largement véhiculée à travers les choeurs qui reviennent en force dans le superbe « Touring The City », lorsque Milo et Kida montent au sommet d'une tour pour avoir une belle vue d'ensemble de la cité (A noter ici l'emploi assez émouvant des chœurs !). D'une manière générale, James Newton Howard différencie le monde de l'Atlantide avec celui du monde occidental de Milo et ses amis en utilisant des instruments ethniques et des sonorités plus cristallines pour les Atlantes et leur merveilleuse cité. Notons aussi « The Secret Swim », scène où Milo et Kida nagent sous l'eau pour lire des inscriptions gravées sur un mûr. Les sonorités synthétiques cristallines et les parties vocales du morceau rappellent parfois le très envoûtant « Swimming » du score de « Waterworld » - dans lequel JNH évoquait d’une façon similaire un monde aquatique grandiose. Le compositeur poursuit son travail autour de l’évocation musicale de l’Atlantide et ses merveilles dans « The Crystal Chamber », où il utilise des sonorités ethniques exotiques à l'aide des choeurs avec l’orchestre qui illustre ici la grandeur de la chambre du cristal atlante. JNH développe ici son thème du cristal, symbole de la puissance du peuple atlante. La partie chorale reste très soignée et aussi très réussie, les choeurs chantant ici dans une langue étrange qui évoque le mysticisme et la puissance de ce cristal qui fait appel à Kida pour unir les deux êtres en un seul individu. On notera aussi le retour de ce thème dans le début du très beau « The King Dies » alors que le père de Kida meurt, James Newton Howard refaisant appel ici aussi aux choeurs ‘atlante’ grandioses et majestueux. La deuxième partie du morceau de « Going After Rourke » entame quand à elle la dernière partie du film et de la musique.

Milo décide de partir stopper Rourke - devenu entre temps le grand méchant du film - qui a quitté l'Atlantide après avoir fait des ravages sur son passage en volant une Kida totalement cristallisée. Alors que Milo demande de l'aide aux atlantes et qu'il leur apprend à utiliser leurs vaisseaux, JNH réutilise à nouveau son thème principal cuivré dans un élan héroïque particulièrement savoureux et prenant à l’écran. Ici, le message est on ne peut plus clair : en route pour l'aventure ! C'est finalement dans « Just Do It » que JNH reprend dans toute sa splendeur le thème du cristal et ses choeurs grandioses pour aboutir à la conclusion de l'histoire dans les deux dernières pistes de l'album. On regrettera ici l'absence du morceau pour la confrontation finale entre Milo et Rourke, un superbe passage d'action qui permettait d’ailleurs de retrouver le style excitant du massif « The Leviathan ». Enfin, le morceau « Atlantis » permet de conclure le film en beauté après un très beau « Kida Returns » et sa guitare romantique du plus bel effet, « Atlantis » reprenant d’ailleurs le thème de l'Atlantide une dernière fois, en guise de conclusion.

« Atlantis: The Lost Empire » s’affirme au final comme une nouvelle partition symphonique de qualité de la part du toujours très inspiré James Newton Howard. Peu originale et parfois très conventionnelle dans son approche musicale des images, la musique de « Atlantis » nous permet quand même de retrouver une excellente composition de James Newton Howard qui affine constamment son art au fil des années. Si « Atlantis » n’atteint pas les sommets ou l’inspiration de « Dinosaur », le score n’en demeure pas moins très réussi dans le film, preuve incontestable du talent d'écriture de James Newton Howard ! « Atlantis » vient aussi nous rappeler l'envie des producteurs de chez Disney de changer les formules musicales de leurs films et de laisser un peu plus la place à de nouveaux musiciens après le règne d’Alan Menken sur la plupart des grands classiques de Disney des années 90 - parmi ces compositeurs là, en dehors de James Newton Howard, on pourra aussi citer Jerry Goldsmith (« Mulan ») ou bien encore John Debney (« The Emperor’s New Groove »). « Atlantis » suit donc une certaine tendance générale d’aujourd’hui sur les musiques des Disney, à savoir que les nouveaux compositeurs engagés par le studio ont enfin l’occasion d’écrire des musiques symphoniques plus sérieuses et plus aboutie pour les dessins animés des grands studios Disney, et ce pour notre plus grand plaisir ! A noter que le triptyque Disney de James Newton Howard se conclura un an après « Atlantis » sur le dessin animé « Treasure Planet » !



---Quentin Billard