1-Main Title* 2.39
2-The Whaler 2.00
3-Market Street** 4.39
4-Crash-Whale Fugue 8.15
5-Ballad of The Whale** 5.03
6-Gillian Seeks Kirk 2.42
7-Chekov's Run 1.19
8-Time Travel 1.29
9-Hospital Chase 1.13
10-The Probe 1.17
11-Home Again: End Credits* 2.39

*Contient le thème TV
composé par Alexandre Courage
**Interprété par
The Yellow Jackets

Musique  composée par:

Leonard Rosenman

Editeur:

MCA Records
MCAD-6195

Album produit par:
Leonard Rosenman
Monteur superviseur:
Elise Blangsted
Assistant montage:
David Marshall

"Market Street/
Ballad of The Whale"

Co-produit par:
The Yellow Jacket,
David Hentschel,
Leonard Rosenman

Composé par:
Leonard Rosenman,
Russel Ferrante,
Jimmy Haslip

Artwork and pictures (c) 1986 Paramount Pictures Corporation, MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***
STAR TREK IV:
THE VOYAGE HOME
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Leonard Rosenman
Retour de l’amiral Kirk et de son fidèle équipage dans ce quatrième épisode réalisé par Léonard Nimoy (interprète de Spock et déjà réalisateur du troisième opus) dans lequel le scénario opère un changement de ton net et radical. Effectivement, 'Star Trek IV' apparaît curieusement très à part dans la saga des 'Star Trek' puisque c’est le seul à adopter un ton résolument tourné vers l’humour et l’ironie à la limite de la parodie. Après la destruction de l’Enterprise et la résurrection de Spock à la fin de l’épisode III, Kirk et son équipage décide alors de retourner sur terre pour recevoir le châtiment qu’ils méritent pour avoir désobéit aux ordres de leurs supérieurs et pour avoir enfreint de nombreuses lois et détruit l’Enterprise. Mais alors que l’équipage commence son retour sur terre à bord du vaisseau Klingon précédemment volé lors d’un combat spatial victorieux, une mystérieuse sonde d’origine inconnue et à l’allure étrange se dirige vers la terre en émettant des signaux sonores inconnus de l’homme. La sonde dérègle tous les vaisseaux et autres machines qui croisent son passage, mais l’ultime danger vient du fait qu’elle commence à dérégler le climat de la terre en l’amenant très clairement à sa destruction. Fort heureusement, Kirk et ses compagnons ont compris la nature du signal émis par la sonde: il s’agit d’un chant de baleine comme il en existait sur terre jusqu’à la fin du 20ème siècle, là où l’espèce a commencé à s’éteindre à cause de la connerie humaine. La sonde attend en réalité une réponse de la part de ces créatures mais comme les baleines n’existent plus au 23ème siècle, le signal envoyé par la sonde reste sans réponse et l’humanité risque de s’éteindre à cause de sa propre bêtise. C’est sur cette parabole clairement écologique que Nimoy a conçu ce quatrième épisode mélangeant les genres, entre aventure spatiale et aventure familiale à l’esprit naïvement écolo, le réalisateur envoie Kirk et ses compagnons 3 siècles en arrière, dans la 2ème moitié du 20ème siècle et sur terre. Leur but sera de récupérer des baleines et de les ramener à l’intérieur du vaisseau pour pouvoir ensuite les transférer sur la terre du 23ème siècle. L’idée du film est donc de faire un curieux melting-pot entre différents genres : on y trouve à la fois le climat futuriste d’aventure de tous les anciens Star Trek, au moins dans la première partie du film, mais on enchaîne ensuite sur un curieux changement de registre avec le voyage de l’équipage qui remonte le temps pour revenir sur la terre au 20ème siècle. Les situations cocasses ne manquent pas et il est particulièrement amusant de voir Kirk et Spock adopter le langage typique des terriens du 20ème siècle (avec des 'merdes' ou des 'enfoirés' dans la majorité des phrases), sans oublier les moments plutôt humoristique vers la fin de cette longue partie centrale dans le 20ème siècle. En résumé, il est peu probable que les puristes-fan de la série TV apprécieront ce très étrange épisode. Ceci dit, il y’a un vraiment une certaine pêche dans ce film et un sentiment d’aventure omniprésent ce qui rend ce quatrième 'Star Trek' finalement très attachant.

Après Jerry Goldsmith et James Horner sur l’épisode II et III, c’est très bizarrement le compositeur Léonard Rosenman qui a été choisi pour mettre en musique ce quatrième opus. Le choix s’avère aussi étrange que la manière dont le réalisateur a mené son film. Rosenman a toujours eu un style assez spécial et parfois étrange, mais avec une écriture orchestrale toujours maîtrisée et pleine d’entrain. Si l’on pouvait rapprocher le score de 'Star Trek IV' d’une oeuvre précédente de Rosenman, on pourrait citer son fameux 'Lord of The Rings' de 1978, une version animée du célèbre roman de J.R.R. Tolkien (et hautement décrié dans le milieu des cinéphiles - le film, pas le roman!), mais avec le côté épique en moins. Dès le Main Title, Rosenman annonce avec la sempiternelle fanfare de la série TV composé par Alexandre Courage son thème principal pour cette nouvelle aventure, un thème entraînant et très mélodique (on reconnaît clairement le style de Rosenman comme par exemple cette utilisation de marches d’harmonie simplistes qui donnent un côté un peu kitsch à la mélodie - on trouve cela dans 'Lord of The Rings' mais aussi 'Robocop 2', pour ne citer que les exemples les plus marquants) malheureusement beaucoup trop proche de son thème pour 'Lord of The Rings' (le compositeur semble s’être auto-copié pour le thème de 'Star Trek IV' et c’est ce qui lui a été clairement reproché). A la fois héroïque et entraînant, le thème nous parachute directement dans l’univers d’aventure du film, avec cependant une petite touche de légèreté bien loin du thème cuivré composé par Goldsmith pour le premier épisode (notons ici l’accent mis sur les flûtes et le glokenspiel). Passé ce 'Main Title' typiquement “Rosenmanien”, on entre dans l’aventure. Si la première partie du film contient un underscore tout à fait classique dans le genre (orchestral avec rappel très bref mais omniprésent du thème principal et orchestrations typiques du compositeur), c’est la seconde partie dans San Francisco au 20ème siècle qui prend une autre tournure. Virage à 180° pour le score du film: la première scène où l’équipe de Kirk se retrouve dans la ville est soulignée par un morceau Free-Jazz qui jure évidemment avec le reste du score (entièrement orchestral) mais qui reste agréable et colle très bien à la séquence. Rosenman a fait appel au groupe ‘The Yellow Jackets’ pour interpréter ces morceaux qui sonne évidemment un peu kitsch aujourd’hui (surtout au niveau des sons de synthé employé ici avec tout le reste: batterie, guitare, saxophones alto et soprano, guitares basse, etc.) et le réalisateur n’en a d’ailleurs conservé qu’un seul dans le film.

Passé cette pièce, on notera avec surprise qu’il y’a peu de score dans la suite du film, le prochain morceau n’intervenant que beaucoup plus tard, lorsque Chekov tente de s’enfuir hors du navire où il est resté coincé. La musique de Rosenman redevient entièrement orchestrale mais avec une touche d’humour et de parodie qui rend la scène assez amusante mais si elle ne l’est pas vraiment. Mais le but de Rosenman est bel et bien la dérision et après une première partie assez sérieuse, le compositeur semble se lâcher complètement dans cette seconde partie et reste sur le ton de l’humour. C’est ce qui apparaît clairement dans la scène où Kirk, McCoy et Gillian viennent chercher Chekov retenu dans un hôpital. La musique pour cette scène de poursuite est illustré de manière très cartoonesque. On a véritablement l’impression d’entendre une pièce orchestrale amusante pour une comédie légère: surprenant! Quand on sait comment commence le score de Rosenman dans la première partie du film, cela fait forcément de l’effet d’entendre le score prendre une telle tournure.

Finalement, pour la dernière partie du film, Rosenman en revient au climat aventure plus sérieux et c’est la victoire finale. Pour ce faire, Rosenman déploie son écriture orchestrale et favorise un climat à la fois léger et triomphant pour ce happy-end (surtout dans la scène des deux baleines nageant dans les océans terriens du 23ème siècle), repris plus loin dans le générique de fin après une superbe reprise du thème principal. En définitive, le score de 'Star Trek IV' est à l’image du film: amusant, énergique, surprenant mais aussi très classique par certains moments. Ce n’est certainement pas le meilleur score de toute la série et il s’agit généralement de la BO la moins apprécié de toute la saga (pour ne pas dire la plus détesté). L’appréciation de ce score ne pourra alors se faire que si l’on accepte le fait que Rosenman se soit permis une telle rupture de ton vis-à-vis des autres épisodes de la série, un film sur lequel il n’a apparemment pas vraiment voulu se prendre au sérieux.


----Quentin Billard