1-Another Time 3.57
2-Preparations 6.20
3-The Money 0.51
4-I'm Used To It 1.00
5-Peshawar 1.11
6-Afghanistan 2.37
7-Questions 3.37
8-Then I'll Die 3.33
9-The Game 2.24
10-Flaming Village 4.07
11-The Aftermath 2.44
12-Night Entry 3.58
13-Under and Over 2.55
14-Night Fight 6.49
15-First Aid 2.46
16-The Long Climb 3.24
17-Going Down 1.57
18-The Cave 3.30
19-The Boot 1.53
20-You Did It John 1.07
21-The Show Down 1.25
22-Final Battle 4.50
23-I'll Stay 9.00

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Intrada Records
RVF 6006D

Produit par:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1988 Carolco. All rights reserved.

Note: ***1/2
RAMBO III
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Visiblement, les producteurs de 'Rambo II' n'ont pas compris leur erreur, et ils remettent ca avec un troisième épisode des aventures du plus célèbre bourrin du cinéma américain: John Rambo (Sylvester Stallone, avons-nous encore besoin de le préciser?). Sur le même principe que 'Rambo II' (film d'action possédant un côté révisionniste dangereux pour les esprits peu cultivées), ce troisième épisode met en scène Rambo contre une armée entière. Après les Viet et les Russes dans le deuxième opus, ce sont les Russes que le guerrier aux gros bras affronte cette fois en Afghanistan. (pour reprendre une phrase d'un fameux magasine de cinéma de l'époque: 'tous les points chauds du globe où l'Amérique est en danger sont sur l'agenda de Rambo.' Le réalisateur Peter McDonald nous ressort tous les ingrédients du navet de George P. Cosmatos: un homme contre toute une armée (il est tout de même ici aidé de ses amis), beaucoup d'explosions, un déploiement militaire impressionnant, des otages à libérer, un affrontement final, l'arc meurtrier de Rambo, etc. Bref, la grande différence par rapport à 'Rambo II' reste la transposition de l'histoire dans le désert de l'Afghanistan, le film étant soi-disant dédié aux courageux guerriers de ce pays. (c'est en tout cas ce que l'on peut lire à la fin du film). A noter l'anecdote concernant le personnage du méchant du film, le colonel Zaysen, interprété par le français Marc de Jonge. Stallone l'aurait paraît-il aperçu à la télévision française dans une fameuse pub de l'époque pour le fromage Boursin. Stallone trouvant que l'acteur conviendrait très bien au rôle, c'est ainsi que le petit français s'est retrouvé dans 'Rambo III' alors qu'il ne l'aurait sûrement jamais imaginé. Le tournage du film a été très difficile, Stallone ayant même reçu des menaces de mort lors du tournage en Israël, et en fin de compte, et ce n'est pas du tout étonnant, le film a fait un vrai bide au box-office. A noter que l'on surnomme très souvent ce film 'Rambo d'Arabie', étant donné que les courses à chevaux et les décors du film font tous penser au célèbre film de David Lean (c'est la nouveauté de ce troisième épisode et c'était la direction que Stallone voulait prendre pour ce film). Les fans des films d'action et des films de Stallone ne pourront qu'apprécier ce troisième épisode. Les autres le fuiront.

Jerry Goldsmith revient une troisième fois pour boucler la musique de cette trilogie musclée. Pour 'Rambo III', le défi de Goldsmith était de réutiliser ces principaux thèmes de 'First Blood' et 'Rambo II' tout en exploitant un nouveau thème. Pari tenu, pari réussi, le maestro réutilisé son matériau thématique des deux précédents films ainsi qu'un style action très proche de 'Rambo II', à la différence près que 'Rambo III' possède quelques moments plus doux, plus lyriques et donc plus proches de ces moments nostalgiques que l'on pouvait entendre dans le tout début de First Blood, avant que les ennuis de Rambo ne commencent. Le nouveau thème composé par Goldsmith pour 'Rambo III' est en fait le thème des rebelles afghan, ceux qui vont lutter contres les russes en aidant Rambo à les combattre (d'où un final guerrier assez épique dans le genre). Le thème possède deux formes, une forme lente qui exprime l'espoir de la victoire au bout de la lutte acharnée que mènent les rebelles contre l'armée Soviétique et une autre forme plus rapide intervenant dans les moments d'action et qui souligne clairement les différents combats que mènent les rebelles et Rambo contre les Russes (il est marrant de constater la similitude de certains passages du thème principal du récent 'The Last Castle' de Goldsmith avec ce thème là). Mais ce nouveau thème n'apparaît que lorsque l'on voit Rambo arriver pour la première fois dans le camp des rebelles afghans. Les 10 premières minutes du film permettent quand à elles d'entendre le thème de Rambo, celui de 'First Blood' (peu utilisé dans 'Rambo II') et qui reste le leitmotiv parfait pour le personnage de ce guerrier en quête de sa paix intérieure. Goldsmith apporte une touche d'émotion qui manquait un peu dans le score explosif de 'Rambo II' dans ce début de film. Le colonel Trautman revient pour proposer à Rambo une dernière mission, mais ce dernier refuse d'aider son vieil ami et le laisse partir seul au combat, où il sera capturé par les Russes. Rambo hésite, réfléchi, et semble tranquille là où il est maintenant. Le thème nostalgique de Rambo apparaît et Goldsmith le développe quelque peu dans son orchestre avec un côté lyrique vraiment très touchant. (on sent toujours l'aspect solitaire de Rambo, un être durci par la guerre mais qui n'aspire pourtant qu'à un peu de paix) Mais très vite, cette touche d'humanité apportée par le thème de Rambo fait très vite place à l'action: c'est ce que l'on entend par exemple pour la scène du début où Rambo participe à un combat pour gagner de l'argent, Goldsmith créant un climat sombre et tendu à l'aide de percussions et de sonorités orientales importantes, un autre élément qui caractérise très bien cette première partie de score.

Effectivement, le début du film permet à Goldsmith d'installer des sonorités orientales dans sa musique, ce qui permet de mieux resituer le film dans son contexte et dans ses décors. Les sonorités orientales sont plus importantes ici que dans le score de 'Rambo II'. Quand au synthé, il reste une fois encore assez présent dans le score. Les élément électroniques du score permettent de renforcer les rythmiques des morceaux d'action, tout en accentuant aussi les parties de suspens (lorsque Rambo et ses deux amis s'introduisent dans le camp des Russes), le score possédant d'ailleurs des moments de suspens très sombres, peut être même plus que dans 'Rambo II'. Parmi les sons de synthé employés, outre le fait que l'on retrouve le même genre de sonorité synthétique du second opus, on notera l'utilisation d'un son de synthé en écho déjà utilisé dans 'Leviathan', autre score que Goldsmith compose la même année, en 1989. Vous l'aurez donc compris, 'Rambo III' est un score d'action typique de ce Goldsmith de la fin des années 90 et qui anticipe déjà sur ses grands scores d'action comme 'Total Recall' (1990) ou 'Air Force One' (1997). Le problème majeur de ce score vient du fait qu'une partie de la musique a été rejeté puis remplacé dans le film par des morceaux entiers repris de 'Rambo II'. Ainsi, 'Escape from Torture' de 'Rambo II' trouve sa place au moins deux fois dans le film et de nombreux morceaux du score sont ainsi honteusement passés à la trappe. (c'est ce qui explique donc le retour du thème principal de 'Rambo II' et de son thème d'action. Le procédé est d'autant plus douteux que cela nuit à la progression bien calculée et bien construite de la partition et de sa thématique) Inutile de préciser que cela reste l'aspect le plus critiqué à propos de la musique dans ce film. De plus, seul l'album réédité en version complète par Intrada permettra d'entendre la véritable musique que Goldsmith a composé entièrement pour ce film (sont inclus les musiques rejetées et un 'End Credits' faisant un superbe medley des principaux thèmes de Rambo).

En définitive, 'Rambo III' s'affirme dans la continuité parfaite des deux autres partitions et propose une excellente conclusion à cette trilogie guerrière pour laquelle Goldsmith a sut trouver le ton juste. 'Rambo III' reste le score de la trilogie le plus apprécié généralement, au moins par ceux qui possèdent l'album d'Intrada et ont donc put entendre la musique dans sa version complète.


---Quentin Billard