1-Main Title 2.19
2-Home 4.05
3-She Needs Her Father 1.35
4-What's a Girl
Gotta Do? 2.54
5-The Auction 2.48
6-First Date 3.43
7-Letter To Olivia 3.24
8-The Last Ride 3.19
9-The Accident 1.39
10-Vincent's Message 2.43
11-He's Going Flat 2.01
12-Personal Effects 4.21
13-End Titles 4.11

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Milan Records
74321 19191-2

Musique produite par:
James Newton Howard
Co-producteur:
Michael Mason
Montage musique:
Jim Weidman
Préparation de la musique:
Bob Bornstein
Supervision de l'album:
David Franco
Directeurs exécutifs Milan:
Emmanuel Chamboredon
Toby Pieniek

Artwork and pictures (c) 1993 Paramount Pictures/1994 Milan Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ****
INTERSECTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Mark Rydell a réussi à faire avec ‘Intersection’ un très beau film racontant l’histoire d’un architecte complètement perdu entre son ex-femme qu’il regrette parfois et sa nouvelle femme. Intersection est en fait le remake américain d’un film français, ‘Les Choses de la vie’ de Claude Sautet (1969) avec Michel Piccoli et Romy Schneider. Dans Intersection, Richard Gere y joue à merveille l’architecte Vincent Eastman tentant de refaire sa vie avec Olivia Marshak, une journaliste qu’il a rencontré un jour dans une vente aux enchères. L’histoire est entièrement vu sous forme de flash-back, Vincent se remémorant les moments agréables et difficiles qu’il a put vivre avec son ex-femme Sally (Sharon Stone, qui délaisse pour une fois ses gros rôles de salopes qui ont fait son succès à une certaine époque) et avec Olivia (Lolita Davidovich, très convaincante dans le rôle d’une femme très amoureuse de son homme mais qui attend juste que celui ci prenne véritablement la décision de s’engager jusqu’au bout avec elle). Dramatique, le film de Rydell l’est sûrement. Au final, le message du film est très clair: comme le souligne la tagline du film, ‘il faut vivre chaque instant comme s’il devait être le dernier’. Effectivement, le début du film montre clairement que Vincent se tue dans un accident, la suite n’étant qu’une sorte de retour en arrière et de flash-back montrant l’histoire d’un homme cherchant à aimer sa nouvelle femme sans savoir s’il a fait le bon choix, jusqu’au jour où il aura le déclic et comprendre qu’il veut passer toute sa vie avec Olivia. Le titre du film est intéressant, on peut l’interpréter de différentes manières: l’intersection est alors celle où aura lieu l’accident final, mais c’est aussi un mot servant à désigner la situation de Vincent qui se trouve à une intersection dans sa vie sans savoir quel chemin prendre. Quoiqu’il en soit, Intersection est vraiment un très beau film avec un message clair. Le film n’a pas du tout été apprécié par les critiques, mais il mérite pourtant qu'on lui laisse une petite chance.

En 1993, James Newton Howard venait de toucher un peu à tous les genres, action avec ‘The Fugitive’ (1993), drame avec ‘Alive’ (1993), comédie avec ‘Dave’ (1993), romance avec ‘Pretty Woman’ (1990) ou ‘The Prince of Tides’ (1991), thriller avec ‘Flatliners’ (1990) ou ‘The Package’ (1989). Avec ‘Intersection’, il revient au drame romantique en composant un score orchestral très émouvant, à la fois intime et dramatique. Le compositeur rajoute à son orchestre l’harmonica soliste du fameux Toots Thielemans (qui sera aussi l’interprète de l’harmonica dans le score action de Christopher Young pour ‘Hard Rain’ en 1998), une batterie, une guitare acoustique et une basse électrique. Le mélange ou la superposition des parties orchestrales/instrumentales est très réussie dans la musique et opère dès le très beau Main Title qui plonge de suite au coeur de l’histoire: Howard annonce progressivement son seul et unique thème principal qui possède un côté à la fois triste dans sa mélodie de cordes et ses harmonies descendantes, ici avec la basse, le piano, la batterie et l’orchestre (plus quelques petites touches de synthé). A noter la fin chaotique du morceau qui évoque l’accident suggéré de Vincent (ce n’est pas une surprise, on sait déjà comment le film va se terminer, le tout est juste de savoir ce que l’on va découvrir durant le film sur cet homme et sa situation, pour finalement revenir à la fin sur cette scène de début (le procédé et classique, mais cela fonctionne). Le thème principal restera donc toujours présent durant tout le score pour évoquer le côté intime de cette histoire d’amour dramatique pour un homme qui ne sait pas quel chemin choisir dans sa vie, d’où le côté assez triste de ce thème. Le reste du score conserve une certaine lenteur, un côté à la fois intime, romantique et dramatique.

Dans ‘Home’, Vincent visite sa maison avec Olivia et les vents et la harpe donnent un côté apaisant à la scène, faisant croire au bonheur du couple qui va pourtant devoir se remettre en question. On retrouve dans ce morceau l’harmonica de Toot Thielemans et une pointe de synthé new-age plutôt discret dans le film. Mention spéciale au très agréable ‘The Auction’ mettant en valeur la guitare acoustique de Dean Parks dans un registre très tonal évoquant la rencontre entre Vincent et Olivia durant une vente aux enchères. Le morceau exprime un certain moment de bonheur, ces moments inoubliables dans nos vies que l’on se souvient avec nostalgie. Ici, le morceau possède un côté rafraîchissant et agréable, avec la guitare, le piano, la batterie et quelques cordes (sans oublier l’harmonica). ‘First Date’ évoque dans les flash-backs de Vincent ses premiers moments intimes avec Olivia de manière très touchante (piano, guitare, cordes, etc.).

Mais la partie intime et romantique de toute cette première partie du score et du film (le thème principal reste toujours assez présent) prend une tournure nettement plus dramatique dans ‘The Last Ride’, et ce alors que Vincent vient enfin d’avoir le déclic et qu’il veut dire à Olivia qu’elle est réellement la femme qu’il aime et avec qui il veut passer toute sa vie à ses côtés. Pris d’une certaine euphorie et encore sous le choc de son déclic, Vincent monte dans sa voiture et fonce à toute vitesse sur la route. Le thème principal qui semble être le thème de Vincent refait son apparition sous une forme similaire au Main Title (on retrouve la même scène de la voiture fonçant sur la route) Le tragique ‘The Accident’ évoque bien plus que l’accident (inexorable?) de Vincent, il évoque le fait que cet homme a pris sa décision trop tard et qu’il aurait du vivre plus tôt aux côtés d’Olivia au lieu de se poser des questions dont lui seul connaissait la réponse dès le début. Les choeurs font ici leur apparition pour augmenter l’impact tragique de cette scène. L’utilisation soudaine des choeurs dans cette scène donne un effet saisissant à l’écran. On les retrouve ensuite dans le triste ‘He’s Going Flat’ alors que Vincent se retrouve à l’hôpital entre la vie et la mort. Finalement, avant le 'End Titles', c’est ‘Personal Effects’ qui conclut ce très beau score de manière dramatique, tout en finesse. Le thème principal (celui de Vincent) refait son apparition au piano, l’instrument possédant ici une certaine fragilité et qui sera vite rejoint par l’harmonica mélancolique et les cordes.

Le 'End Titles' permet de réutiliser les choeurs avec l’orchestre. Le thème principal refait son apparition une dernière fois aux cordes avec l’harmonica sur fond de synthé avant que Toot Thielemans se lance dans une toute petite improvisation, le morceau se concluant de manière douce et délicate. Vous l’aurez donc compris, Intersection est une BO intime, romantique et dramatique à la fois, pleine de délicatesse et d’émotion. A tout ceux qui ne connaissent d’Howard que ses gros scores d’action où il sort l’artillerie lourde, nous vous conseillons vivement de découvrir un de ses scores le plus sous-estimé ou le plus méconnu et qui prouve une fois de plus le talent d’écriture d’Howard ainsi que l’agilité qu’il témoigne dans tous les genres de film qu’il met en musique, ici la romance dramatique. Compositeur des émotions, James Newton Howard prouve une fois de plus son talent avec le très beau score de 'Intersection'.



---Quentin Billard