1-Subway Drums 1.28*
2-Instinct 3.33
3-Restless Elephants 2.55
4-Cafe Afrika 2.59
5-Greenhouse 3.15
6-Moonlight 1.23
7-9am Central Park 1.48
8-Clarinet Concerto
In A Major 8.37**
9-Silence 4.37
10-Instinct II 3.09
11-Asking You 1.45
12-Pour Bronté 6.19
13-Eyes On The Prize 3.03***

*Ecrit et interprété par
Larry Wright
**Ecrit par W.A.Mozart
Interprété par Richard Solzman
et The English Chamber Orchestra
***Ecrit par Harry Stewart,
Interprété par
The Emmaus Group Singers,
Arrangé par Hans Zimmer

Musique  composée par:

Hans Zimmer

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5309

Score produit par:
Hans Zimmer, Peter Weir
Album compilé par:
Hans Zimmer
Producteur exécutif:
Robert Townson
Assistant exécutif:
Tom Null

Artwork and pictures (c) 1990 Touchstones Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
GREEN CARD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Hans Zimmer
'Green Card' est la charmante comédie de Peter Weir qui semble décidément beaucoup s’amuser à toucher un peu à tous les genres. Dans 'Green Card', il raconte l’histoire de Georges Fauré (excellent Gérard Depardieu qui semble s’être bien marré sur ce film), un français qui vient de trouver un boulot aux Etats-Unis et qui veut le conserver en obtenant un permis de travail, la ‘Green Card’ ou ‘carte verte’. La meilleure solution pour lui consiste donc à se marier à une américaine. Il rencontre alors Bronté Mitchell (Andie MacDowell), une américaine de New York qui est horticultrice et qui vient de trouver une excellente combine pour mettre la main sur un appartement où elle entretient une serre magnifique. Mais les loueurs de l’appartement exigent que les locataires soient mariés. Avec l’aide de Georges qu’elle a déjà rencontré, elle va faire croire aux services d’immigration qu’ils sont mariés et qu’ils ont fait un mariage d’amour. Le petit jeu de mensonge va devoir se prolonger alors que le faux couple va tenter de se rendre crédible aux yeux des amis de Bronté et même devant ses parents, ce qui va provoquer quelques situations assez cocasses. Mais alors que la situation va évoluer et que chacun va apprendre sa petite leçon le jour de l’entretien avec les agents de l’immigration, les deux vont finir par tomber réellement amoureux l’un de l’autre. Green Card traite une fois de plus des choix que nous faisons dans et qui peuvent changer complètement notre vie, parfois avec l’aide du destin. Peter Weir a abordé son film avec beaucoup de pudeur et de retenue et on ne peut que le féliciter d’avoir réalisé un film peut être gentillet mais très sincère.

Habitué à collaborer avec Maurice Jarre, Weir s’est tourné cette fois ci vers Hans Zimmer alors en pleine ascension en 1990. Zimmer a écrit un très beau score pour Green Card, une musique qui lui permet de revisiter le style de ‘Rain Man’ (1988), une BO dont le thème est resté aujourd’hui encore très populaire (ne soyez pas étonné si quelqu’un vous dit: ‘ah oui, c’est la musique qu’il y’avait dans une pub pour du café’ car c’est effectivement ce qui s’est passé après que le film soit sort). Zimmer réemploie donc les bons vieux synthés de 'Rain Man' ainsi que les même sonorités en privilégiant comme dans 'Rain Man' le côté exotique (même percussions, même basse, même samplers d’instruments) évoquant l’Afrique, puisqu’il en est question dans le film. Agréable, le score l’est assurément et crée une ambiance plutôt détendue et douce à la fois avec des pointes d’exotisme et de lyrisme, sans oublier la rythmique de la basse et un travail de percussions similaire à ‘Rain Man’ et ‘A World Apart’. Le thème principal (étrangement peu mis en valeur dans le montage de la musique au sein du film) évoque cette tendre complicité qui va petit à petit unir Georges et Bronté, tandis qu’un deuxième thème, celui de ‘Pour Bronté’ n’apparaît qu’à la fin du film, l’astuce étant qu’il s’agit en fait d’un thème que Georges fredonne pendant tout le film (il est compositeur), thème que Bronté finit d’ailleurs par trouver charmant (Georges lui envoie la partition à la fin du film --- probablement écrite en réalité par Zimmer lui même) sans savoir qu’il lui est en réalité destiné. ‘Pour Bronté’ est très chantant et typique des mélodies de Zimmer (on pense par exemple à ‘A World Apart’) de cette époque. Utilisant la basse de Ian Lees avec ses synthés habituels à la Rain Man, Zimmer crée une ambiance détendue et assez cool dans cette charmante histoire d’un faux couple qui va réellement apprendre à s’aimer, une musique pleine de tendresse et d’entrain. Vaguement plus sombre vers la fin, la musique de Zimmer nous fait comprendre que le couple va peut-être être amené à se séparer. Lors de la traversée du parc pour rejoindre le rendez-vous au bureau des agents de l’immigration, Zimmer utilise quelques parties vocales dans un passage plein d’entrain et qui évoque l’espoir du couple que leur subterfuge va fonctionner. (il utilise un choeur d’enfants avec une chanteuse)

Romantique, la musique de Zimmer l’est particulièrement à certains moments, comme dans ‘9am Central Park’ ou le très beau ‘Asking You’ qui prouve que Zimmer est un compositeur plein de sensibilité, si cela est encore à prouver. Lorsque Georges se trouve seul un soir en train de se construire un faux album de photos de mariage, Zimmer nous fait entendre une très belle pièce pour piano évoquant les sentiments naissants de Georges qui songe à Bronté en regardant une photo d’elle. Tout en retenu, le score n’alourdit jamais le film, Weir semblant même avoir utilisé le score de Zimmer avec parcimonie. Sa musique reste très délicate et agréable en même temps. Notons quelque chose d’amusant, le fait que Zimmer est inclut sur l’album les fredonnements de Depardieu sur sa mélodie, une petite surprise amusante qui permet de faire un lien direct avec le film. Le film trouve sa conclusion sur la chanson ‘Eye on The Prize’, arrangé pour les besoins du film par Zimmer. Poétique, gracieuse, charmante, agréable, tel sont les adjectifs qui serviraient à définir le joli score de Zimmer pour 'Green Card', un score qu’il compose à une époque où il touche un peu à tout et où il ne s’est pas encore imposé comme un maître de la musique d’action avec son groupe de chez Media-Ventures. A tout ceux qui croient que Hanz Zimmer est un gros bourrin, on ne peut que vivement leur conseiller d’écouter le score de 'Green Card', qui donne beaucoup d’entrain et de tendresse au film (Weir utilise au début du film le célèbre Adagio du 'Concerto pour Clarinette' et l’Andantino du superbe 'Concerto pour flûte et harpe', tout deux de Mozart), même si l’ensemble rappelle beaucoup trop ses scores de ‘Rain Man’ et de ‘A World Apart’. Une BO de comédie romantique vraiment très sympa!


---Quentin Billard