tr> |
1-The House of The Spirits 10.02
2-Clara 6.31 3-Coup 9.34 4-Pedro and Blanca 9.50 5-Clara's Ghost/La Paloma*/ Closing Titles 7.24 *Interprété par Rosita Serrano Ecrit par Sebastian de Yradier Arrangé par Michael Jary Edition Cinema Musique composée par: Hans Zimmer Editeur: Constantin Records CDVMM13 Produit par: Hans Zimmer, Bille August Artwork and pictures (c) 1993 Neue Constantin Film/Virgin Records. All rights reserved. Note: **** |
THE HOUSE OF THE SPIRITS
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Hans Zimmer
|
|
Adapté d’une nouvelle de l’écrivaine Isabel Allende, 'The House of Spirits' (La Maison aux Esprits) raconte la saga d’Esteban Trueba (Jeremy Irons, qui prouve une fois de plus avec ce film quel grand acteur il est), un homme qui va travailler très dur et tout faire pour posséder sa propre hacienda dans l’Amérique du Sud. Pour se marier avec Rosa, la soeur de la jeune Clara, Esteban va travailler dur dans une mine pour récupérer de l’or et s’acheter ainsi une petite forme dans le pays pour vivre avec Rosa et fonder une famille. Mais la jeune Clara possède des pouvoirs étranges. Elle est capable de faire léviter des meubles et de prédire l’avenir, tout en sachant lire dans les pensées des gens. Il arrive alors un jour où elle prédit que sa soeur Rosa mourra empoisonné, et la triste prédiction arrive alors réellement. Clara se reproche alors sa mort et décide à partir de ce moment là de ne plus jamais parler et de s’enfermer dans le silence. Quand au pauvre Esteban, il va seul dans sa ferme et commence à travailler très dur pour devenir finalement très riche et se construire une hacienda entouré de travailleurs pauvres qui vont le craindre et le respecter. De retour en ville pour les funérailles de sa mère, il va croiser Clara qui est devenu adulte (Meryl Streep, excellente comme à l’accoutumée) et va lui proposer de se marier avec elle. Clara reparle alors à nouveau et accepte même bien avant qu’Esteban ait fait sa proposition (elle lit dans les pensées). Le couple se marie alors et part vivre dans la hacienda d’Esteban. Férula (Glenn Close), la soeur d’Esteban vient alors habiter avec eux. Férula et Clara se lient alors toutes les deux d’amitié comme si elles étaient deux soeurs. Le couple donne ensuite naissance à une fille, Blanca (Winona Ryder) qui, en grandissant, va tomber amoureuse de Pedreo (Antonio Banderas), le fils de l’un des travailleur d’Esteban et qui va progressivement devenir un révolutionnaire en révolte contre la tyrannie d’Esteban. Mais ce dernier va alors découvrir que sa fille a une liaison avec Pedro et qu’elle attend un enfant de lui. Furieux, Esteban va plonger dans une colère noire et va tout faire pour retrouver Pedro et le tuer. Irascible depuis le début de cette histoire, Esteban va se retrouver seul alors que sa femme et sa fille vont quitter la hacienda pour partir s’installer en ville loin de lui. Blanca accouche alors de son enfant tandis qu’Esteban devient sénateur et fait de la politique au sein du puissant parti conservateur, qui gagne les élections depuis de nombreuses années. Mais les temps change et le pays est en proie à un important changement de mentalité dans la société. C’est ainsi que le parti révolutionnaire gagne un jour les élections en écrasant à forte majorité le parti conservateur. Pedro peut finalement revoir Blanca et sa fille. Mais les conservateurs n’en restent pas là et fait un coup d’état pour prendre le pouvoir. Blanca est alors arrêtée par les militaires qui l’accusent de fréquenter Pedro, un adversaire du pouvoir. Révolté contre ces agissements, Esteban se rencontre qu’il a vécu très longtemps dans l’erreur et qu’il est aujourd’hui temps pour lui de se faire pardonner auprès de sa femme vieillissante, tandis qu’il va tout faire pour tenter de faire fuir Pedro hors du pays où il pourra être en sécurité. Arrivé à la fin de sa vie, Esteban a enfin put se racheter et trouver la sagesse qu’il n’a jamais eu durant toute sa vie. Auprès de Blanca, Esteban meurt en paix tandis que sa femme a laissé un carnet à Blanca dans lequel elle a noté toutes ses pensées qui lui expliquent comment éviter les erreurs qu’ils ont commis durant leur vie. The House of Spirits est très bien filmé avec un casting exceptionnel et une mise en scène intéressante qui rendent cette saga romantique vraiment captivante (même si le film a tendance à traîner un peu trop en longueur). Le réalisateur danois Bille Auguste a réalisé une excellente adaptation de la fameuse nouvelle d’Isabel Allende et l’on ne pourra qu’applaudir la performance très nuancée de Jeremy Irons dans le rôle d’Esteban Trueba, u
n homme assoiffé d’ambitions et qui va perdre son humanité à force de travailler dur et de vouloir tout posséder, comprenant alors ses erreurs à la fin de sa vie. Le film est bien fait car l’on voit réellement les choses changer au cours de l’histoire. Le réalisateur nous fait particulièrement bien ressentir le temps qui passe et les choses qui évoluent autour d’Esteban et de sa famille. Cette grande saga dramatique est teintée d’amour, de colère, d’orgueil, de haine, de passions, tous les ingrédients qui font de ce film une parfaite réussite bien plus subtile et aboutie que la plupart des standards Hollywoodiens mélodramatique. Hans Zimmer a composé avec 'The House of Spirits' une partition poignante, dramatique, sombre et romantique à la fois, une musique qui nous fait ressentir les passions des personnages, les instants tragiques et les moments dramatiques. Symphonique, la musique de Zimmer prouve que le compositeur sait parfaitement manier l’écriture orchestrale en délaissant pour une fois ses habituels synthétiseurs de chez Media-Ventures. La force de cette partition réside essentiellement dans le travail du compositeur autour d’une très forte thématique bien ancrée dans la partition et au sein du film, et ce dès le début du film. Le générique de début s’ouvre sur le thème principal qui sera répété assez souvent durant la première partie du film (même un peu trop répété d’ailleurs). Confié aux cordes et à une clarinette, ce très beau thème exprime admirablement bien tout l’aspect dramatique de ce film et de cette longue histoire. L’autre thème est celui de Clara, un thème romantique que Zimmer a écrit dans le style d’une sonate pour piano Romantique à la Schumann. Confié au piano avec des cordes (c’est Nick Glennie-Smith qui interprète ces très belles parties solistes de piano), le thème aspire au romantisme avec un aspect mélodique et des harmonies raffinées très clairement influencés de la musique allemande de la première moitié du 19ème siècle. (Zimmer a toujours été très influencé par la musique allemande. Ce sont ses propres racines qui s’imposent d’elles mêmes dans sa musique. On sent bien par exemple l’influence de Mozart dans ‘Nine Months’, de Wagner dans ‘Gladiator’, de Bach dans ‘Diamond Skulls’, etc.) Ecrit dans une veine classique, ce très beau thème de Clara renforce l’atmosphère romantique du score qui côtoie l’aspect tragique et sombre d’un score réellement émouvant. Le troisième thème est celui de Pedro, que Zimmer confie à une guitare très hispanique (on pense beaucoup au futur thème qu’écrira Zimmer pour le personnage de Nyah dans ‘Mission: Impossible 2’) avec des vents, des cordes et quelques percussions. (on a assez critiqué le fait que Zimmer ait mis aussi peu de touches hispaniques dans ce score pour ce film se déroulant en Amérique du sud.) A ce sujet, on retrouve d’ailleurs un Zimmer plus traditionnel avec ces quelques passages de percussions et notamment dans les moments sombres où Esteban poursuit Pedro et tente de le tuer, Zimmer abordant ces passages dans un style plus action, exprimant le danger et la menace qui guettent Pedro, obligé de se cacher pour ne pas subir la colère d’un Esteban totalement hors de lui. Ces moments très sombres et agités apportent un peu de piments à un score dramatique admirablement maîtrisé de bout en bout. Enfin, on peut entendre un quatrième thème qui se distingue par un motif tournant autour de 2 notes de cordes sombres, le motif que l’on entend dans les moments les plus sombres et dramatiques du film (et ils sont nombreux). Lors de la dernière partie et lorsque les militaires prennent le pouvoir et emmènent Blanca, on retrouve les parties sombres des scènes entre Esteban et Pedro où Zimmer utilise quelques éléments de synthé avec notamment un son en écho assez caractéristique du compositeur (on retrouvera cela dans certains de ses futurs scores d’action) avec l’utilisation de percussions sombres exprimant un sentiment de menace assez fort. Mais d’une manière générale, c’est le drame et la romance qui prime dans ce très beau score tournant autour d’une thématique assez forte et d’une écriture orchestrale raffinée et digne du compositeur allemand qui sait aussi écrire de très belles partitions symphoniques plus proches de sa sensibilité germanique. Injustement sous-estimé, la BO de 'The House of Spirits' fait partie des superbes partitions que Zimmer a écrit au début des années 90 et dont on parle peu. Pourtant, cette BO a tout pour plaire et séduire les béophiles désireux de découvrir une autre facette de la musique de Zimmer, si ce n’est pas déjà fait. En fin de compte, 'The House of Spirits' apparaît comme une des plus belles oeuvres que Hans Zimmer ait écrit dans la première partie des années 90. ---Quentin Billard |