1-Get Up To This -
New World Beat 3.54
2-Carabu Party -
Steven Ray 2.55
3-Techno Boy -
Silkski 3.21
4-Main Title 3.00
5-Stick Him or Shoot Him 6.02
6-Housebound 2.05
7-Silent Scream 1.07
8-Murder's An Art 5.57
9-In Darkness 2.14
10-Take a Life 2.09
11-Next To The Devil 1.30
12-Patrol Horror 4.17
13-Silhouette 2.36
14-Gallows 2.01
15-Butchers & Bakers 2.31
16-Panic 1.09
17-Who's Afraid 3.35
18-Lay Me Down 4.51
19-Largo Al Factorum -
Giachino Rossini 4.32
20-Vissi D'Arte -
Giacomo Puccini 3.20

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Milan Records
74321-33742-2

Album produit par:
David Franco
Montage de:
Thomas Milano
"Get Up To This"

written by Derrick Gumbus and Loren Chaney,
performed by New World Beat
"Carabu Party"
written and performed by
Steven Ray
"Techno Boy"
written by Jerome Evans,
performed by Silkski
"Largo Al Factotum"
from The Barber of Seville
by Gioachino Rossini,
performed by Roberto Servile and
the Failoni Chamber
Orchestra of Budapest,
conducted by Will Humburg
"Vissi D'Arte"
from Tosca by Giacomo Puccini,
performed by Gabriela Benackova
and the Czech Philharmonic Orchestra,
conducted by Bohumil Gregor

Artwork and pictures (c) 1995 Warner Bros/Regency Enterprises. All rights reserved.

Note: ***1/2
COPYCAT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Surfant sur la vague désormais populaire des thrillers/profiler, 'Copycat' de Jon Amiel n'est qu'une énième variation de plus sur le thème du tueur en série, thème devenu très populaire au cinéma américain depuis le succès de films tels que 'The Silence of The Lambs' ou 'Se7en'. 'Copycat' n'apporte rien de nouveau par rapport à ces anciens films si ce n'est l'idée intéressante que le tueur imite cette fois les meurtres d'anciens serial-killers. Le mystérieux serial-killer imite et reproduit à la perfection les crimes les plus célèbres de l'histoire. Sigourney Weaver interprète ici le docteur Helen Hudson, une psychologue spécialiste des tueurs et des criminels. Après sa terrible agression dans les toilettes d'un établissement où elle venait de donner une conférence sur les serial-killers, Helen se retrouve enfermés chez elle, souffrant de sévères crises d'agoraphobies qui l'empêchent totalement de sortir de chez elle où elle s'enferme depuis plus d'une dizaine de mois. Le tueur Daryll Lee Cullum (Harry Connick Jr. dans l'exercice de style du psychopathe déglingué du cerveau qui terrorise Helen) est alors enfermé en prison tandis qu'un autre tueur fou commence à laisser quelques victimes derrière lui. Les inspecteurs H.J.Monahan (Holly Hunter) et Reuben Goetz (Dermot Mulroney) sont chargés de mener l'enquête afin de retrouver et d'arrêter le coupable. Monahan et Goetz rentrent finalement en contact avec Helen et leur demande de les aider dans leur enquête. Les choses commencent à virer au cauchemar pour Helen alors que le tueur envoie un E-mail anonyme sur son ordinateur lui faisant très clairement comprendre qu'il va poursuivre ses meurtres jusqu'à ce qu'il s'en prenne à elle et imite l'agression d'Helen survenu il y'a un an. Rien de bien franchement nouveau dans ce thriller quelconque qui utilise une fois de plus toutes les conventions du genre et ne vaut le coup que par l'idée intéressante du tueur-plagiaire. A part ca, rien de bien franchement extraordinaire, si ce n'est l'interprétation de Sigourney Weaver, parfaite une fois de plus.

Copycat est le genre de film fait pour Christopher Young qui accouche une fois encore d'une partition thriller au suspense redoutable véhiculé à travers une très forte atmosphère de terreur glaciale dans la plus pure tradition du genre. Basé autour de trois thèmes principaux, la partition orchestrale de Young nous décrit une atmosphère à la fois sinistre, mystérieuse, pesante et par moment vraiment terrifiante. ('Copycat' est en fait la première participation de Christopher Young à un film de Jon Amiel. Les deux compères se retrouveront ensuite sur 'The Man Who Knew Too Little' - 1997 et 'Entrapment' - 1999) Evidemment, 'Copycat' permet de nouveau au compositeur de retrouver le style de ses anciennes partitions thriller et notamment celui de 'Jennifer 8' (1992) qui reste sa BO de référence dans le domaine de ses musiques de thriller (c'est aussi le score qui lui a permit d'amorcer son style d'écriture suspense/action). Le 'Main Title' est envoûtant à souhait, mystérieux, sombre et intriguant, partagé entre les cordes sombres et le piano, instrument qu'utilisera beaucoup le compositeur tout au long du score. Le thème principal du 'Main Title' évoque le côté sombre et intriguant de cette sinistre histoire et nous permet de retrouver le style mystérieux qui fit le succès de certaines partitions ténébreuses du compositeur, telles que 'Hellraiser' ou 'Jennifer 8'. Ce thème principal nous permet de ressentir une fois de plus le côté sombre et hypnotisante du style thriller de Young, nous renvoyant très clairement ici à l'atmosphère terriblement envoûtante de certaines anciennes partitions du compositeur. Très vite, le compositeur installe dès le début du film ce climat de terreur vraiment très fort pour la première scène du film où Helen se fait agresser dans les toilettes par Daryll. Sursauts orchestraux, atonalité aiguisée, cordes stridentes ou tendues, percussions sauvages, le terrible 'Stick Him or Shoot Him' permet aussi au compositeur de retrouver ses effets orchestraux typiques et une atmosphère de terreur comme seul Young sait si bien le faire. On retrouve aussi la rythmique traditionnelle de ces morceaux d'action/frisson avec cet espèce de clic qui marque un rythme dans la section rythmique de l'orchestre, un tic d'écriture que l'on trouve depuis l'époque de 'Jennifer 8' entre autre (et que l'on trouve aussi très souvent chez Horner). La première partie du morceau est en fait utilisé beaucoup plus loin dans le film, mais c'est la seconde partie du morceau qui nous permet d'entendre ce sursaut de terreur faisant intervenir le second thème du score, un thème de 5 notes qui évoque les grands moments de terreur du film, un thème souvent confié aux cordes aiguës et qui sonne de manière froide et terrifiante (et qui exprime très clairement les méfaits du tueur). Pour cette première entrée dans le vif du sujet, 'Stick Him or Shoot Him' est réellement un grand moment de la sinistre partition de Christopher Young qui nage ici en terrain connu au sein d'un exercice de style dans lequel le compositeur est passé maître depuis quelques années déjà. Le troisième thème apparaît dans le très beau 'Housebound', alors qu'Helen est enfermée chez elle, seule et isolée de tout. (malgré la présence de son assistant) Le thème d'Helen est confié à un piano mélancolique avec des cordes plutôt douces, le compositeur nous rappelant qu'il n'est pas qu'un maître du suspense et de la terreur et qu'il sait aussi écrire des thèmes poignants et lyriques comme nous le prouve des partitions plus émouvantes telles que le superbe 'Murder In The First' composé la même année que 'Copycat'. Le thème d'Helen apporte une touche d'émotion non négligeable à un score froid et très sombre, décrivant ainsi l'isolement dramatique dans lequel Helen s'enferme, incapable d'oublier le traumatisme de l'attaque qu'elle a vécue il y'a à peine un an. (la douceur mélancolique du piano évoque la fragilité du personnage)

Dans le lugubre 'Silent Screams', le tueur est devant son ordinateur et admire une photo/image de sa future victime. Le compositeur utilise ici le piano dans un registre totalement différent de celui de 'Housebound'. Le piano donne un côté sinistre au sein d'une autre partie atonale qui décrit le côté menaçant et totalement dangereux de ce sombre individu (notons les superbes et sinistres effets stridents de cordes). Quelqu'un disait dans une revue que 'l'idée du mal était toujours très claire et évidente dans les scores de Young, où il n'y a jamais de "zones grises"'. Je crois que le score de 'Copycat' est une fois de plus révélateur du style obscur et noir de Christopher Young. Dans 'Murder's an Art', on retrouve le thème du tueur sur les cordes aigues au début du morceau (toujours cette rythmique des 'clics' au sein de l'orchestre) alors que le compositeur installe une ambiance de suspense de plus en plus pesante à l'aide de ses cordes dissonantes et tendues (les effets de cordes sont terrifiants dans ce très sombre morceau). La terreur culmine avec l'utilisation de percussions sauvages et de cordes toujours extrêmement sombres, créant une tension extraordinaire dans une scène d'affrontement entre Helen et Peter Foley (le tueur interprété avec brio par William McNamara) vers la fin du film, où Foley reproduit l'agression de Daryll. Young prolonge son atmosphère pesante de suspense et de peur dans le reste du score. Ainsi donc, dans 'Take A Life', Helen découvre le livre de Daryll caché sous son lit avec un doigt ensanglanté glissé entre deux pages. Dans 'Pastoral Horror', Young installe une ambiance de peur/suspense étouffante en réutilisant le thème du tueur, leitmotiv obsédant qui revient régulièrement au sein des passages les plus sombres du score (il s'agit d'une scène où Helen voit le tueur chez elle et tente de s'enfuir en passant par le couloir, souffrant malheureusement de sa crise d'agoraphobie qui l'empêche de sortir hors de la pièce. La musique terrifiante de ce passage renforce les troubles psychologiques d'Helen qui doit faire face à la fois à sa peur du tueur et à sa peur des grands espaces...on nage donc ici en plein frisson!). Notons ici les orchestrations très intéressantes que le compositeur fourni pour accentuer l'atmosphère sinistre du morceau. 'Gallows' est un autre grand moment de terreur/suspense remarquable de par son utilisation de sons de synthé évoquant le souffle d'une voix humaine et qui donne un côté psychotique au morceau vraiment terrifiant (plus la rythmique du 'clic' insistante dans ce morceau), alors que Foley réentraîne Helen dans le cauchemar qu'elle a vécu un an auparavant (la première agression de Foley contre Helen apparaît au début du superbe 'Stick Him or Shoot Him'. Les morceaux de l'album ne sont donc pas dans l'ordre chronologique du film).

Le score est tout de même traversé de moments plus calmes comme pour la mort de Ruben dans le dramatique 'In Darkness' où Young associe le thème mélancolique d'Helen à la triste fin du personnage de Dermot Mulroney (quelque chose qu'il fera aussi pour la scène de la maison qui explose avec le commando de la police venu arrêter le tueur qui s'est échappé de chez lui depuis longtemps). Dans 'Take a Life', l'enquête continue avec une atmosphère plus mystérieuse renvoyant très clairement au thème principal du 'Main Title', comme dans 'Butchers & Bakers'. Finalement, la confrontation finale a lieu dans 'Panic' reprenant le thème du tueur dans une forme terrifiante renvoyant à 'Stick Him or Shoot Him'. Young réutilise sa rythmique obsédante à l'aide d'un orchestre déchaîné et de percussions violentes pour un morceau de terreur pure et dure qui marque bien son nom (Helen tente de s'échapper en semant Foley) et c'est 'Who's Afraid' qui marque la conclusion de cette histoire avec la mort du tueur par une ultime reprise du thème d'Helen repris de manière étonnante pour la mort de Peter Foley. Si cette reprise peut paraître ici surprenante, elle n'en est pas moins astucieuse: à travers ce thème de piano/cordes finalement assez triste, le compositeur montre la connerie de l'homme en donnant un côté dramatique à cette scène. Après tout, Peter Foley n'est qu'un jeune homme de 25 ans qui avait encore toute la vie devant lui mais qui sombra finalement dans le meurtre et la folie criminelle, ce qui est finalement très triste sur le plan humain.

Le générique de fin reprend l'atmosphère mystérieuse et le thème principal du 'Main Title' dans 'Lay Me Down' (dernier plan du film sur le visage glacial de Harry Connick Jr., décidément très fort dans son rôle du gros barge de service) pour finir le film sur une note plus calme mais tout autant sombre et mystérieuse. 'Copycat' est donc une BO parfaite pour le film qu'elle accompagne, le compositeur se montrant une fois de plus parfaitement à l'aise dans ce style d'écriture orchestrale pour une sombre atmosphère d'angoisse et de suspense inspiré de ce qu'il a fait précédemment et notamment sur 'Jennifer 8' (même si à mon avis 'Copycat' est un score beaucoup plus agité que celui de 'Jennifer 8'). Pour conclure cette revue, je citerai une phrase du livret du CD qui résume parfaitement bien le talent du compositeur pour créer ce genre de musique: "Que le méchant soit le prédateur sexuel de 'Species', le flic vindicatif de 'Jennifer 8' ou le tueur schizoïde de 'Copycat', Christopher Young capture le son du meurtre. 'Copycat' trouve donc ses meilleures notes dans les recoins les plus sombres de la nature humaine. Et lorsque les lumières de la salle de cinéma s'éteignent, aucun compositeur ne sait nous effrayer comme Christopher Young". Si vous en doutez, 'Copycat' est là pour vous le rappeler. Moins terrifiant qu'un score d'horreur tel que 'Hellraiser II', 'Copycat' n'en demeure pas moins un score thriller solide et vraiment terrifiant!


---Quentin Billard