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1-Lost Souls 2.53
2-Father Lareau Arrives 2.14 3-Exorcismus 7.50 4-Maya's Lullaby 2.46 5-Who Is Peter Kelson? 2.03 6-Bedford Church Choir 0.56 7-Walking Into The Unknown 2.16 8-Violent Variation On Maya's Theme 3.33 9-Breaking The Code 0.50 10-Maya Meets Peter 1.41 11-Birdson's Eyes Open 1.55 12-Peter is Loneley And Afraid 1.56 13-Driving To Confront Maya 0.58 14-"You Are That Man, Peter" 1.40 15-What's Behind The Pictures? 1.42 16-XES-Is There Hope? 3.05 17-Haunted House of Father John 6.00 18-The Pentacle 3.58 19-The Bridge 1.15 20-Father Lareaux Possessed 2.04 21-The Last Exorcism 3.54 22-Satan's Church 2.31 23-Last Ride 2.31 24-Maya 2.15 25-Lost Souls-End Credits 3.10 26-Postscriptum 3.00 Musique composée par: Jan A.P. Kaczmarek Editeur: Varèse Sarabande VSD-6191 Album produit par: Jan A.P.Kaczmarek Producteur exécutif: Robert Townson Directeur en charge de la musique pour New Line Cinema: Toby Emmerich Directeur de la musique pour New Line Cinema: Paul Broucek Directeur de Music Business Affairs de New Line Cinema: Lori Silfen Directeur de Music Clearance pour New Line Cinema: Mitch Rotter Coordinateur de la musique: Bob Bowen Monteur de la musique: Christopher Kennedy Coordination de la musique: Maggie Rodford, Air-Edel Associates, Ltd. Artwork and pictures (c) 2000 New Line Productions, Inc. All rights reserved. Note: *** |
LOST SOULS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jan A.P. Kaczmarek
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Directeur de la photographie sur plusieurs films de Steven Spielberg, Janusz Kaminski réalise avec 'Lost Souls' (Les âmes perdues) sont premier film. Et pour une première, ce n'est franchement pas très folichon, et ce même si les idées de mise en scène sont assez intéressantes. Surfant une fois de plus sur le thème (déjà usé) du diable et de l'Antéchrist (On pense à 'The Exorcist', 'End of Days', la trilogie de 'The Omen', 'Stigmata', etc.), 'Lost Souls' possède une qualité majeure mais qui ne sauve pourtant le film de sa médiocrité: effectivement, le réalisateur propose de présenter une histoire sur l'Antéchrist d'une manière fort différente des standards Hollywoodiens du genre. Au lieu d'essayer d'en mettre plein la vue au spectateur avec des effets spéciaux horrifiques, Kaminski préfère jouer sur la retenue et les non-dit en privilégiant un scénario qui évolue très lentement jusqu'au final inévitable et plutôt décevant (cela finit trop vite, comme si le réalisateur était pressé tout à coup de mettre un terme à l'histoire. On a beaucoup reproché au réalisateur cette maladresse finale plutôt excusable, étant donné qu'il s'agit ici que d'un premier film). Winona Ryder interprète Maya Larkin, l'assistante laïque de deux prêtres, John Townsend (Elia Koteas) et le père Lareaux (John Hurt). Après avoir aidé le père Lareaux a faire une séance d'exorcisme sur un patient qui a mal tournée, elle fait une découverte incroyable: Maya va devoir convaincre un certain Peter Kelson (Ben Chaplin) qu'il est l'Antéchrist l'a choisi pour se réincarner en lui. Le problème est que Kelson est totalement athée et qu'il ne croit ni en Dieu ni au Diable. Pourtant, l'athée va devoir se faire une raison lorsqu'il va commencer à assister à des événements troublants tout autour de lui. C'est le jour de son anniversaire que la transformation inévitable se produira. Kelson est donc condamné à l'avance: s'il veut éviter cela, il devra mourir.
L'histoire est aussi simple que cela et le film conserve toujours un pas lent et parfois ennuyeux. Le scénario est bourré de maladresses. Par exemple: pourquoi apprend t'ont que la voisine de Peter s'est suicidé? Qu'est ce que cela à avoir avec l'histoire? Pourquoi la petite amie de Peter veut elle soudainement la tuer alors qu'elle en avait tout le temps avant? On pourra aussi constater quelques petites erreurs et notamment la citation d'ouverture qui ne se trouve nulle part dans la bible ou dans un quelconque autre ouvrage. Notons aussi l'erreur concernant le parallèle entre 'XES' et '666', puisqu'un médium dit à un moment que XES veut dire 666 en Grec. Mais les Grecs n'utilisent pas les lettres latines et la lettre S n'existe pas sous cette forme là en Grec. Il semble que cela soit dut à un rapprochement entre le mot 'Sex' et 666, ce qui renverrait donc à associer le mot 'sexe' (sex en anglais) au diable symbolisé par le chiffre 666. Ce rapprochement ne peut signifier qu'une chose: on est en face d'une allusion à peine dissimulée à la 'moralité' puritaine américaine ultra radicale. C'est en tout cas une interprétation possible de la chose. Mais le film se laisse néanmoins regarder comme un honnête divertissement hollywoodien. Le réalisateur n'a nullement évité les clichés et autres conventions du genre; on y retrouve les trucs classiques du 666, des crucifix, de l'enfant qui annonce la prédiction fatale, des hallucinations démoniaques, des possessions, des exorcismes, des prêtres qui combattent le diable avec leur foi, etc. Bref tous les stéréotypes habituels de ce genre de film, Kaminski ayant plutôt préféré montrer ses clichés d'une manière différente, ce qui est en fait l'intérêt principal (pour ne pas dire le seul) de ce film. Pas d'effets horrifiques, pas de scènes gores, pas de sursauts de terreur, pas d'effets spéciaux avec des monstres, 'Lost Souls' est une relecture maladroite mais néanmoins intéressante du thème de l'Antéchrist qui ne marquera pas les esprits mais que l'on peut considérer comme un premier essai intéressant pour ce photographe de plateau qui a osé se lancer dans la direction. On trouve quelques effets de mise en scène plutôt intéressant, de même que l'aspect narratif du film est assez réussi (la scène finale bien que décevante, nous laisse imaginer tout ce que l'on veut) et loin des standards hollywoodiens du genre. Cela n'empêche pas le film de souffrir d'une certaine maladresse au niveau scénaristique et d'une lenteur assez ennuyeuse dans le film qui devient lassant à force de jouer sur les non-dit et autres suggestions parfois maladroites. C'est ce qui explique probablement les très mauvaises critiques que le film a reçu à sa sortie. On sent néanmoins un certain style se former dans ce premier essai de Kaminski en tant que réalisateur. On attends maintenant son prochain film s'il envisage de prolonger sa carrière de réalisateur et de relever le défi malgré les très mauvaises critiques qui ont descendus son film à sa sortie (il faut mentionner impérativement le fait que le film a été tourné en 1998 et que les studios n'ont décidés de le sortir seulement 2 ans après, en 2000). Pour ce premier film, Kaminski a fait appel au compositeur d'origine polonaise Jan A.P. Kaczmarek qui a crée une partition rejoignant les désirs du réalisateur: jouer sur les clichés en les montrant sous une forme différente. A L'instar du film, ceux qui s'attendent à retrouver de grands effets musicaux de terreur satanique dans ce score risquent d'être déçus. Construit autour de trois thèmes principaux, le premier étant le thème principal entendu dans le 'Main Title', le deuxime étant celui de Maya et le troisième celui de Peter, plus ou moins dérivé du thème principal, la partition s'affirme très rapidement comme un score au ton lent et dramatique en même temps, s'affichant tout en retenue et en finesse au sein du score ne lâchant qu'à de très rares moments des moments de terreur pure et dure. A l'instar de partition satanique telles que 'The Omen' de Goldsmith ou 'The Ninth Gate' de Kilar, Kaczmarek a utilisé une chorale pour évoquer l'aspect religieux/satanique du film, un cliché décidément très tenace dans ce genre de film. Mais la chorale n'est pas utilisé comme dans 'The Omen' de Goldsmith et n'intervient essentiellement que dans la dernière partie du film. Le reste du score est une partition symphonique incluant des solistes tel que le piano, le violoncelle et le hautbois, probablement l'instrument le plus mis en avant dans la musique tout au long du film. Le compositeur inclut aussi une soprano qui intervient à la fin du film, plus quelques discrètes petites touches de synthétiseur pour augmenter l'atmosphère sombre de certains passages (et notamment pour la scène d'exorcisme au début du film). Le thème de Maya possède un côté troublant voire inquiétant. Il évoque l'aspect troublé de cette jeune femme qui tente de combattre ses démons (elle a été possédée autrefois) en aidant Peter à combattre les siens. On trouve dans le thème de Maya un certain classicisme dans cette écriture pour piano parfois associé à un violoncelle plus mélancolique qui rappelle tout à fait certains duos de la musique de chambre de la deuxième partie du 18ème siècle. Les orchestrations de Kaczmarek renvoie clairement à une écriture symphonique classique d'esprit, tandis que l'écriture soliste rappelle plutôt la musique de chambre. L'effet est saisissant dans le film, encore plus lorsque l'on sait qu'il y'a deux orchestres qui interprètent cette musique, le 'London Lyndhurst Orchestra' et le 'Sinfonia Varsovia' (sans oublier la chorale du 'Warsaw Chamber Opera Choir'). L'effet est un peu le suivant: utiliser un effectif orchestral gigantesque pour n'en retenir qu'un son dense mais tout en retenue et en finesse. L'ironie est que le compositeur a utilisé un matériau symphonique énorme et qu'à l'écoute de sa musique, cela ne s'entend quasiment pas. Ce procédé du 'plus pour donner le moins' renvoie un peu au credo du réalisateur désireux de jouer avec les clichés pour les montrer d'une autre manière. L'utilisation du hautbois soliste tout au long du film semble parfois être assez intriguant dans la musique. Le hautbois est un instrument au timbre incomparable. La fragilité qui se dégage de sa sonorité unique évoque quelque part le personnage de Peter Kelson, un innocent condamné à devenir l'Antéchrist et qui ne peut rien contre cela. C'est ainsi que le compositeur polonais arrive à cerner le personnage en évoquant cette idée d'innocence fragile confronté à l'horreur de sa réalité, Kaczmarek s'arrangeant toujours pour glisser le hautbois sur un tapis de cordes souvent beaucoup plus sombres et en décalage avec la fragilité apparente du timbre du hautbois. L'idée est évidemment astucieuse et fonctionne très bien dans le film (en revanche, l'instrument qui semble le mieux caractériser le personnage de Maya dans le film reste le piano). Ce jeu sur les instruments montre une fois de plus comment un compositeur de musique de film peut aborder un film et ses personnages en jouant simplement autour de quelques instruments bien choisi au préalable. Le thème de Maya reste très présent, souvent au piano, tandis que c'est le thème du 'Main Title' (reconnaissable à son motif de 3 notes plutôt intriguant) qui plonge tout de suite le spectateur dans une atmosphère plutôt mystérieuse, lente et assez sombre mais sans être vraiment terrifiante et encore moins horrifiante. Le compositeur rejoint donc la mise en scène du réalisateur en abordant le film avec une certaine retenue étonnante pour ce style de film. La musique sonne souvent plus dramatique et mélancolique que réellement sombre et terrifiante, même si l'on a quelques rares moments de frisson dans ce score. (peut être à peine plus de 10 minutes de terreur sur les quelques 70 minutes de musique dans le film) Le compositeur a préféré centrer sa musique autour d'un angle plus émotionnel, plus mélancolique, comme peut le témoigner cette pièce minimaliste pour piano et violoncelle lorsque Peter se retrouve seul chez lui et effrayé par ce qu'il a apprit. Kaczmarek veut plutôt évoquer l'aspect dramatique de cet homme qui n'a toujours fait que le bien et qui apprend du jour au lendemain qu'il est la réincarnation de l'Antéchrist. En choisissant une atmosphère sobre et mélancolique dans le film, le compositeur polonais crée une atmosphère intéressante dans le film, même si le score manque de moment vraiment accrocheur et captivant. Evidemment, le compositeur joue aussi sur les contrastes et sa musique devient par moment plus sombre pour évoquer le fait que, inlassablement, Peter se rapproche du jour fatidique, celui de sa transformation inéluctable. Les thèmes restent tous très présents tout au long du score, que ce soit le thème de Peter, le thème principal ou celui de Maya. Si les thèmes semblent être assez peu mémorables à la première écoute (Kaczmarek veut vraiment éviter de sombre dans la facilité), ils n'en restent pas moins très présent tout au long du film, véritables leitmotive des deux personnages principaux face à un sombre événement inexorable. Le choeur intervient après qu'un médium ait confirmé à Peter qu'il est réellement la réincarnation de l'Antéchrist. Ce choeur possède un côté à la fois sombre et dramatique, renforçant le côte inéluctable du sort d'un être condamné à l'avance. Un moment de terreur pure (hormis la scène d'exorcisme au début du film, faisant intervenir de très sombres sonorités du synthé plus la voix d'une soprano) intervient dans la séquence où Peter et Maya se retrouvent dans l'appartement de Townsend à la recherche d'un indice. Le compositeur ménage un certain suspense en jouant sur les sonorités sombres de l'orchestre (en particulier des cordes) et de l'atmosphère sonore crée par le synthé et donnant un côté un peu claustrophobique à la scène. Maya se retrouve alors confronté contre le tueur Birdson dans un morceau de terreur orchestral impressionnant, le genre de morceau effrayant que l'on aurait aimer entendre plus souvent dans ce score pas toujours accrocheur mais qui rempli néanmoins sa mission dans le film. Les autres moments de terreur interviennent pour la scène d'hallucination dans les toilettes avec Maya, ou lorsque l'enfant annonce sa sinistre prédilection à Maya dans un bar. La musique s'agite aussi pour la dernière scène d'exorcisme, lorsqu'un prêtre tente de sauve le père Lareaux qui est lui aussi possédé (notons l'utilisation intéressante des timbales dans cette séquence, ainsi que des sonorités sinistres du synthé, le choeur intervenant lui aussi pour la scène d'exorcisme, couplé avec le chant de quelques solistes dont un baryton avec 3 contreténors, un ténor et deux basses) Plus ou avance dans le film, et plus le choeur se fait entendre. Chantant comme à l'accoutumée en latin, le choeur renforce une fois encore cette impression de fatalité dans cette sombre histoire, tout en évoquant l'aspect religieux du film (le choeur intervient par exemple dans la scène de l'église vers la fin du film, la partie étant alors écrite comme une véritable psalmodie de chant Grégorien en latin) ainsi que l'aspect satanique. Le choeur dans la scène de l'église est couplé avec des cloches renforçant l'aspect à la fois fatal et dramatique de l'issue de cette histoire, issue qui est déjà amorcée par cette scène clé du film (le choeur souligne aussi la confrontation éternelle entre le bien et le mal au sein de cette église). Finalement, le film trouve sa conclusion sur une dernière reprise du thème de Maya avant le générique de fin qui s'ouvre sur le chant d'une soprano, à l'instar du générique de fin de 'The Ninth Gate' de Wojciech Kilar. Au final, le score de 'Lost Souls' apparaît comme une partition toute en retenue et assez éloignée du style de partitions sataniques telles que 'End of Days' de Debney ou 'The Omen' de Goldsmith, et ce même si l'on retrouve ici aussi le cliché des choeurs en latin. Lost Souls risquera de déconcerter ceux qui s'attendent à retrouver une partition explosive dans le style de 'The Ninth Gate' ou de 'The Omen', et plaira à ceux qui privilégient les approches originales pour un genre souvent très stéréotypé. Ceci dit, la musique de Lost Souls souffre du même défaut que le film: une trop grande lenteur et un certain ennui qui s'en dégage parfois. Varèse Sarabande a put enregistrer 70 minutes de score sur ce CD ce qui est assez exceptionnel pour le label célèbre pour ses fameuses '30 minutes' syndicales. La progression du score et l'ordre chronologique des morceaux permettent de restituer de manière très exacte l'atmosphère musicale du film ainsi que la progression de la musique par rapport à l'histoire dans le film. Mais il est dommage que ces 70 minutes paraissent un peu longuette et répétitive pour ce score lent, sombre et mélancolique à la fois. Une partition déconcertante donc, qui risquera de séduire et de décevoir en même temps. ---Quentin Billard |