1-Intro/Titles 5.43
2-The "Lads" 2.00
3-Poltergeists 2.05
4-Victim #38 1.52
5-Who's Next? 1.39
6-The Garden 3.08
7-Chilly 1.29
8-Time 4.41
9-Patty's Place 2.12
10-Flashbacks 1.07
11-Patty Attack 3.04
12-Frank's Wife 0.50
13-Doom 3.08
14-Heaven 1.46
15-Don't Fear
The Reaper* 5.46

*Ecrit par Donald Roeser
Interprété par:
The Mutton Birds

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

MCA Records
MCAD-11469

Score produit par:
Danny Elfman
Directeur en charge de
la musique pour
Universal Pictures:
Harry Garfield
Monteur de la musique:
Ellen Segal
Assistant de Danny Elfman:
Livia Corona

Artwork and pictures (c) 1996 MCA Records Inc. All rights reserved.

Note: **
THE FRIGHTENERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Pour son entrée à Hollywood, le réalisateur d'origine néo-zélandaise Peter Jackson tombe bien bas avec le ridicule 'The Frighteners' (Fantôme contre Fantôme), film fantastique horrifique avec la touche d'humour noir folle cher au réalisateur de 'Bad Taste', 'Meet the Feebles' et 'Brain Dead'. Produit par Robert Zemeckis, 'The Frighteners' est très décevant car le film fait un usage assez excessif des images de synthèse et autres effets spéciaux censés nous en mettre plein la vue. Comme souvent, le réalisateur fait une large concession au style hollywoodien en perd en personnalité ce qu'il gagne en spectaculaire. Du coup, on n'a plus vraiment l'impression de voir du Peter Jackson mais un film d'un quelconque tâcheron hollywoodien d'aujourd'hui. Ceci est d'autant plus regrettable que l'on s'attendait pourtant à quelque chose de fou et grandiose pour la première participation de Peter Jackson à un film hollywoodien. Mais le résultat au final est que l'on s'ennuie fort devant un film long et débile. Michael J.Fox interprète Frank Bannister, un homme qui se sert de ses deux potes fantômes pour effrayer les habitants de la petite ville de Fairwater et venir ensuite 'chasser' les esprits de ces maisons 'hantées', soutirant alors à chaque fois un bon paquet d'argent à ses 'clients'. Mais très vite, les ennuis commencent pour Bannister alors qu'une série de morts mystérieuses apparaît dans la ville, les victimes mourant toutes de violentes crises cardiaques. Frank ne va pas tarder à découvrir qu'un fantôme armé d'une fauche parcourt la ville et tue ses victimes en leur tatouant un numéro sur le front, comptant ainsi le nombre de victime qu'il fait. Mais lorsque Lucy Lynskey (une doctoresse qui a perdu son mari à l'instar des autres victimes) devient la suivante sur la liste du fantôme fou, Frank va devoir tout faire pour empêcher ce massacre et découvrir qui se cache derrière ce sombre mystère. Evidemment, ce genre de scénario fait la part belle aux effets spéciaux et aux situations les plus grotesques qui soient. Mais on est bien loin ici de l'humour noir délirant et décapant des précédents films d'horreur de Peter Jackson qui ne semble décidément pas être au meilleur de sa forme sur ce film à éviter. A réserver donc aux fans pur et dur du réalisateur de 'Lord of The Rings'!

'The Frighteners' est le type de film fait pour Danny Elfman qui trouve une fois de plus l'occasion de se laisser aller à ses trips 'grosse musique orchestrale massive et enlevée avec choeurs d'enfants' comme le compositeur en fait depuis de nombreuses années déjà ('Darkman', 'Nightbreed', 'Batman Returns', etc.). 'The Frighteners' s'apparente donc à un score banal et sans surprise de le part d'un compositeur qui semble se répéter dangereusement depuis quelques années. Sombre et chaotique, le score de 'The Frighteners' est certainement l'une des partitions les moins intéressantes du Elfman des années 90, manquant totalement d'inspiration comme si le compositeur n'avait pas su quoi écrire sur le film de Peter Jackson (qui ne l'a de toute évidence pas du tout inspiré). Certes, la musique colle très bien au film, mais la globalité de la partition s'avère être assez lourd et n'a presque aucun élément particulier qui permette d'accrocher l'oreille de l'auditeur, même pas un bon thème principal en dehors d'un très vague petit motif mélodique dans le 'Main Title' qui reviendra de temps en temps de manière quasiment inefficace. Il est d'ailleurs assez surprenant qu'Elfman ait autant réduit l'aspect thématique sur ce score. On sait que le compositeur est attiré depuis pas mal de temps par les compositions atmosphériques reléguant les thèmes à l'arrière plan ('Darkman', 'Dolores Claiborne', 'Extreme Measures' ou 'Nightbreed' en sont de parfaits exemples) mais le compositeur était rarement allé aussi loin à ce niveau là. Entièrement symphonique avec des orchestrations une fois de plus très sombres et massives, des percussions et des choeurs d'enfants bien mis en avant, le score de 'The Frighteners' possède le côté humour noir cher au compositeur et renvoyant directement au style déjanté du film de Peter Jackson. Cet aspect humour noir apparaît évidemment avec l'utilisation du choeur mais aussi d'une espèce de son de clavecin qui donne un petit côté étrange à la musique (on pense au score de 'Scrooged' d'Elfman). Pour l'habituel aspect fantaisiste du compositeur, c'est tout ce qu'il y'a à noter sur ce score et ce n'est une fois de plus pas vraiment grand chose comparé à tout ce qu'Elfman a déjà fait dans ce registre. Le 'Main Title' pose le climat sombre et mystérieux du score avec les orchestrations habituelles du compositeur tout en faisant déjà allusion à ce petit motif mélodique très discret au sein du score et qui représente bien le côté noir de la musique et de cette histoire délirante.

Très vite, la musique évolue au sein du film et s'agite pour passer d'un climat sombre et mystérieux avec ces touches d'humour noir à de larges parties d'action tonitruantes et massives, comme à l'accoutumée chez Elfman. Les attaques du fantôme faucheur d'âme sont illustrées avec des parties d'action atonales, agressives et explosives mettant en avant percussions, cuivres et orchestrations lourdes et massives, l'usage des choeurs d'enfants apportant la touche fantastique au film. A ce propos, on notera l'un des morceaux de fin pour l'affrontement dans l'hôpital alors que la psychopathe Patricia et son taré de petit ami fantôme (Jake Busey, qui a vraiment une tête de tordu dans ce film) tentent de tuer Frank et Lucy. Elfman utilise un petit motif enfantin très espiègle avec des voix d'enfants moqueuses pour évoquer cette scène avec un humour noir décalé et fantaisiste. Le clavecin renforce ces petites touches d'humour noir alors que ce sont les parties d'action sauvages qui dominent ce score très bourrin, manquant un peu d'émotion et de calme (on trouve quand même un ou deux passages plus doux marqués par l'interventions du piano ou d'instruments plus légers comme pour la scène où Frank se retrouve congelé par Lucy afin d'aller combattre le fantôme faucheur, mais rien de bien consistant). Les choeurs apparaissent plus puissant et fantastiques dans le final du film (lorsque Frank monte au ciel), tandis que le reste de la partition se concentre autour d'un climat de terreur agrémenté de petites touches fantaisistes (mais tout de même loin de ce qu'Elfman a fait dans la fin des années 80).

Malheureusement, ce genre de musique sombre et ironique a déjà été entendu maintes et maintes fois chez Elfman et la partition du film de Peter Jackson sent véritablement le réchauffé et le manque d'inspiration total. Des orchestrations complexes et denses ne font pas tout pour un score, et il manque ce petit 'plus' qui faisait la qualité de certaines partitions du même genre pour des films de Tim Burton. Au final, 'The Frighteners' est véritablement une grande déception de la part d'un compositeur qui ne cesse de s'auto imiter depuis de nombreuses années déjà, possédant une personnalité musicale forte mais cédant trop souvent aux facilités des redites et imitations du style de ses propres musiques précédentes. Chaotique, enlevé, très rythmé et très dissonant, le score de 'The Frighteners' est un score sombre, lourd et brutal, qui ne restera pas dans les mémoires et s'oubliera certainement très vite. Dommage!



---Quentin Billard