1-Main Title & Calvera 7.55
2-Council 3.01
3-Quest 3.56
4-Strange Funeral/
After The Brawl 2.10
5-Vin's Luck 3.43
6-And Then There Were Two 1.40
7-Fiesta 2.30
8-Stalking 5.15
9-Worst Shot 3.02
10-The Journey 4.38
11-Toro 3.23
12-Training 1.27
13-Calvera's Return 2.37
14-Calvera's Ambush 1.49
15-Ambush 3.09
16-Petra's Declaration 2.30
17-Bernardo 3.33
18-Surprise 2.07
19-Defeat 3.26
20-Crossroads 4.46
21-Harry's Mistake 2.48
22-Calvera Killed 3.33
23-Finale 3.28

Musique  composée par:

Elmer Bernstein

Editeur:

Rykodisc Records
RCD 10741

Album produit par:
Elmer Bernstein
Producteur exécutif:
Emilie A.Bernstein

Artwork and pictures (c) 1998 Metro-Goldwyn-Mayer Studios, Inc. All rights reserved.

Note: ****
THE MAGNIFICENT SEVEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Elmer Bernstein
Certains films marquent quelque fois leur genre au cinéma. C'est ainsi le cas de 'The Magnificent Seven' (Les 7 Mercenaires), célèbre western du réalisateur John Sturges et remake américain du fameux 'Seven Samourais', le film d'Akira Kurosawa. Sur une histoire, similaire, le réalisateur nous raconte comment 7 mercenaires de l'Ouest sont engagés par des paysans d'un petit village mexicain afin de les débarrasser d'un bandit et de sa quarantaine d'hommes. Le film regroupe un casting exceptionnel pour l'époque autour de Yul Brynner (Chris), Steve McQueen (Vin), Charles Bronson (O'Reilly), James Coburn (Britt), Robert Vaughan (Lee), Brad Dexter (Harry Luck) et Horst Bucholz (Chico) face à Eli Wallach (Calvera), un éternel habitué des rôles de méchants ou de bandit dans les westerns de cette époque. La grande réussite de ce célèbre western réside principalement dans les personnalités des différents protagonistes de l'histoire qui possèdent tous une personnalité forte et très ancrée dans l'histoire, ce qui est un peu rare de nos jours dans certaines grosses productions américaines. Ainsi donc, Chris (Brynner) est le leader du groupe décidé à se battre jusqu'au bout, Lee (Vaughan) est un individu torturé et couard qui se révélera alors être un héros au cours de l'affrontement final. Britt (Coburn) est un être stoïque dont l'arme principal reste le couteau, une arme qu'il sait maîtriser à la perfection. Quand à Vin (McQueen), il est le bras droit de Chris et se bat lui aussi pour l'argent. le réalisateur prend bien le temps de nous imprégner des différents personnages du film, ce qui est plutôt rare dans ce genre de film surtout à une époque où le western est un genre très codifié et ne laisse que peu de place à la personnalité et à la réflexion, ce qui n'est pas du tout le cas de 'The Magnificent Seven'. Evidemment, on retrouve les sempiternelles scènes de fusillades et d'affrontements inhérentes à ce genre de film, mais à l'inverse de certains westerns de l'époque (et l'on pense notamment aux films de Sergio Leone), 'The Magnificent Seven' n'est pas le western bourrin habituel. C'est ce qui fait d'ailleurs tout le charme de l'un des meilleurs westerns américain des années 60, et qui accouchera de nombreuses autres suites décevantes.

Le score qu'a écrit le vétéran Elmer Bernstein reste l'un des grands classiques de la musique de western des années 60, aux côtés des travaux souvent expérimentaux dans ce domaine d'Ennio Morricone sur les western-spaghetti, Morricone ayant vraiment donné une couleur très particulière aux westerns de cette époque. Le score de Bernstein est teinté à la fois d'héroïsme, de lyrisme et d'action, avec quelques moments intimes et surtout la présence de passages aux sonorités plutôt mexicaines pour évoquer le monde de ces paysans que Chris et ses hommes sont chargés d'aider. La partition de Bernstein s'axe autour du célèbre thème principal, l'un des plus fameux thème du compositeur dans les années 60 (avec l'autre grand thème, celui de 'The Great Escape'), le thème qui évoque les 7 mercenaires avec une sorte de chevauchée héroïque dans la plus pure tradition du genre. Exposé dès le générique de début du film, ce thème prend alors une tournure enjoué avant de partir pour la fameuse mélodie du thème principal qui, aujourd'hui encore, continue d'évoquer dans l'esprit des gens ces 7 héros de l'Ouest partant défendre une noble cause, et ce malgré leurs grandes différences de personnalité. L'arrivée de Calvera et de ses hommes dans le village nous permet alors d'entendre le deuxième grand thème de la partition, un thème plus sombre de 8 notes et qui exprime très clairement l'aspect dangereux du méchant du film. Ce thème est soutenu par un rythme de cordes en staccato qui le rend assez particulier, en tout cas très différent du thème héroïque des 7 mercenaires, les deux thèmes étant ainsi donc très clairement opposés d'esprit, à l'instar du personnage/leader de Chris et celui du bandit Calvera. C'est à travers ces deux excellents thèmes que la partition de Bernstein va petit à petit se construire tout au long du film, à travers des orchestrations très soignées mettant en avant les cordes, cuivres, vents, xylophones sans oublier le pupitre des percussions et l'apport intéressant de la guitare qui vient donner la petite touche western à la musique (comme le fera 25 ans plus tard Bruce Broughton dans son excellente musique pour 'Silverado', un autre western plus tardif datant de 1985). L'instrumentation est donc très soignée dans ce score avec la guitare et des éléments de percussions plus d'esprit hispanico-mexicains comme par exemple l'utilisation discrètes de castagnettes ou d'une trompette à la mexicaine comme pour la scène (amusante) dans 'Toro' où le jeune Harry s'amuse à défier un taureau en se prenant pour un toréador. Bernstein apporte ici une petite touche d'humour avec ce bref passage de style hispanique/mexicain surtout à l'aide d'une trompette et de la guitare dans un style qui rappellera un peu le style de musique hispanique que l'on trouve dans certaines partitions westerns de Morricone.

La guitare est un élément majeur de la partition, utilisé avec un côté très hispanique dans 'Quest' (guitare avec vents et castagnettes) et d'autres morceaux que l'on trouvera plus loin dans la partition. 'Strange Funeral/After The Brawl' (scène du début où Chris et Vin escortent le cercueil d'un indien vers un cimetière et ce contre la volonté des personnes du coin qui refusent que l'indien soit enterré avec les autres morts) permet à Bernstein de reprendre une petite partie du thème principal héroïque à la fin de cette scène pour évoquer les premiers exploits des deux héros. 'Journey' permet de rependre une fois de plus le superbe thème principal sous la forme d'une chevauchée héroïque alors que les héros se dirigent vers le village des paysans après avoir formé un groupe de 6 mercenaires suivis par le jeune et fougueux Harry, le 7ème mercenaire du groupe (à qui Bernstein confie un bref petit thème de guitare sympathique dans les scènes où Harry suit Chris et ses hommes). Les séquences dans le village des paysans permet à Bernstein d'aborder le style plus hispanique/mexicain du score, quelque chose que l'on retrouve bien dans 'Fiesta', le morceau de la fête traditionnelle des villageois écrit dans un style hispanique plutôt léger et folklorique. (on y trouve des tambours et autres percussions avec des petites flûtes, une trompette et d'autres instruments servant à retranscrire cette ambiance de célébration paysanne joyeuse et bonne enfant mais qui donne un côté folklorique agréable à la musique de Bernstein).

L'action est aussi au rendez-vous et notamment pour les scènes d'affrontement avec Calvera et ses hommes. Ainsi, 'Calvera's Return' permet de réentendre le thème sombre du bandit et de ses compères avec une superbe reprise de son thème soutenu toujours par un rythme de cordes et des percussions plus agressives, le tout sur un ton nettement plus menaçant et évoquant à la fois le côté dangereux et déterminé de ce personnage (ce n'est tout de même le plus sombre thème de méchant qui ait jamais été fait...disons simplement que le thème est en lui même assez évocateur du personnage qu'interprète Eli Wallach dans le film). Bernstein se montre ainsi très à l'aise dans ces quelques passages d'action faisant très souvent intervenir le thème de Calvera symbolisant l'affrontement avec les hommes de Chris. Le compositeur nous propose ainsi un intéressant travail de développement de ce thème au sein d'orchestrations plus agités modelant sans cesse ce thème insistant subissant de nombreuses variantes à l'instar du premier échec que subissent Calvera et ses hommes subissent après la première attaque contre les mercenaires de Chris. Heureusement, l'émotion et les moments plus doux sont toujours au rendez-vous, et notamment dans 'Petra's Declaration' alors que l'une des jeunes filles du village montre clairement ses sentiments de tendresse envers Harry (utilisation de la guitare dans un style plus intime voire plus nostalgique et instrumentation plus légère tout en maintenant les couleurs hispaniques entourant les musiques servant à décrire le village et les paysans). Dans 'Ambush', Bernstein installe un climat plus sombre au moment où trois des mercenaires tendent une embuscade à quelques hommes de Calvera avant que ce dernier, furieux, ne prépare sa contre-attaque, les forçant ainsi à quitter le village. Le thème des mercenaires est réutilisé alors que les villageois se croient définitivement débarrassés de Calvera et de ses hommes après sa première défaite contre les 7 mercenaires (on trouve des passages plus intimes et notamment dans 'Bernardo' ou 'Petra's Declaration' par exemple).

Mais le combat est loin d'être terminé et la musique de Bernstein a tendance à devenir plus sombre et plus agité dans cette dernière partie du score, dans 'Surprise' et surtout dans 'Defeat', alors que Chris et ses hommes sont forcés de quitter le village. Mais les mercenaires n'ont pas dit leur dernier mot et reviennent à la charge pour un combat final contre Calvera et ses compères, l'affrontement culminant alors dans ' Calvera Killed', là où Bernstein réutilise une dernière fois le thème de Calvera pour sa mort, le tout dans un dernier grand morceau d'action mettant en valeur les cordes tendues et les percussions brutales. 'Finale' conclut finalement le film (et le score) sur une ultime reprise du thème principal pour clore un score décidément riche en émotion et créant une ambiance d'aventure parfaite pour le film (impossible de ne pas écouter le Main Title du film sans se remémorer tout de suite des images de l'Ouest ou de chevauchés héroïques).

Mais à l'instar du film, le score de 'The Magnificent Seven' n'est pas qu'une suite de morceaux d'action et possède de grands moments plus doux avec des touches hispaniques passant par l'apport immense de la guitare, un des instruments majeur de cette partition. (Bernstein a évité le stéréotype traditionnel de l'harmonica pour évoquer l'ambiance de l'Ouest et a préféré se concentrer autour de l'écriture de la guitare lié à l'orchestre et aux groupes de diverses percussions) La conclusion vient finalement d'elle même; tout ceux qui ont vu le film ne peuvent nier l'apport immense de la musique au sein du film et la réussite quasi totale de cette musique à l'intérieur de ce grand western classique du cinéma américain. En tout cas, voilà bien un grand classique d'Elmer Bernstein à découvrir ou à redécouvrir d'urgence!



---Quentin Billard