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Suite For Orchestra and
Chorus In G Minor 1-I-Fear-Largo 4.03 2-II-Fate-Adagio 2.42 3-III-War-Allegro 3.39 4-IV-Soul-Mysterioso 5.30 5-Home 4.01 6-Heroes 8.20 7-Journey 13.11 8-Capt. Alexi Vostrikov 2.05 9-Missile Launch- The Rescue 10.00 10-Reactor-Selections From 'Voices of Light'* 8.06 "Victory At Orleans" "Interrogation", "Abjuration" "Relapse", "Karitas" "The Final Walk" 11-Reunion 7.17 *Composé par Richard Einhorn Soprano soliste: Julia Migenes Arrangé par Walter Murch Musique composée par: Klaus Badelt Editeur: Hollywood Records 2061-62371-2 Album produit par: Klaus Badelt, Alan Meyerson, Chris Brooks Artwork and pictures (c) 2002 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: ***1/2 |
K-19: THE WIDOWMAKER
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Klaus Badelt
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Nouveau film de la réalisatrice Katheryn Bigelow, 'K-19: The Widowmaker' nous plonge dans l'histoire vraie d'un commandant de l'équipage d'un sous-marin nucléaire russe durant la période de la Guerre Froide des années 60, qui du choisir entre sauver la vie de ses hommes ou obéir aux ordres stricts du Kremlin. Le début du film nous précise que cette histoire ne pu être révélé durant la période du Communisme et de l'URSS jusqu'à ce que l'URSS tombe en 1989 et que le commandant Vostrikov et les autres hommes qui survirent à ce périple cauchemardesque puissent enfin tout révéler sur cette histoire. C'est Harrison Ford qui interprète avec brio le commandant Alexi Vostrikov qui dirige le K-19, sous-marin nucléaire russe censé participer à cette course aux armements nucléaires contre les américains afin que l'équilibre de la terreur soit atteint et qu'aucun des deux blocs n'ait la courage d'attaquer l'autre. Assisté de son second, Mikhail Polenin (Liam Neeson), Vostrikov va mener cette expédition à la baguette d'une manière certes rude mais efficace, et ce même si les hommes restent encore très attachés à Polenin, leur ancien commandant. Après la réussite de la première mission du K-19, Vostrikov reçoit l'ordre d'accomplir une deuxième mission où il devra se poster près des côtes américaines. Mais un incident survient sur le chemin, une fuite dans le réservoir nucléaire du K-19, un très grave incident qui risque à tout moment de provoquer l'explosion du sous-marin, une explosion nucléaire qui détruirait tout dans un rayon de plusieurs kilomètres et qui, à proximité des côtes américaines, pourrait déclencher une guerre nucléaire entre les deux pays. Vostrikov reste inflexible et veut continuer la mission coûte que coûte. Mais Polenin et deux de ses camarades ne vont pas tarder à lui faire comprendre qu'il se trompe lourdement et qu'il doit réclamer l'aide du navire américain qui se trouve à proximité de leur sous-marin. Ne voulant pas livrer le sous-marin aux américains, Vostrikov continue la mission jusqu'à ce que deux officiers de l'équipage le 'relèvent' de ses fonctions en donnant le commandement à Polenin. La seule façon de régler ce problème sera de descendre dans la salle du réacteur et de réparer la fuite. A cause de cette dangereuse opération, sept membres de l'équipage (la plupart étant très jeunes) mourront irradiés par la radioactivité qui se répandra un peu partout dans le sous-marin. Vostrikov réagira et devra prendre une décision cruciale s'il veut, continuer la mission et mourir en déclenchant une guerre nucléaire ou faire demi tour et réclamer l'aide des américains (et être alors accusé de trahison par ses supérieurs à Moscou). Film de sous-marin très réussi dans la lignée de classiques du genre tels que 'Das Boot', 'Hunt for The Red October' ou 'Crimson Tide', K-19 est plus qu'un film d'aventure de profondeurs et se révèle très vite comme étant un drame humain poignant, une terrible aventure au cours de laquelle plusieurs hommes mourront en héros afin de permettre à l'équipage entier de sortir vivant de cet enfer, le sous-marin étant nommé 'le faiseur de veuves'. Le plus dingue dans cette histoire c'est que le régime communiste n'a jamais accordé à ces hommes l'honneur qu'ils méritaient et seuls les anciens membres de l'équipage encore vivants sont là pour honorer leur mémoire et se souvenir de ce qu'ils ont fait et accomplis pour eux et pour leur pays. Très impressionnant techniquement, 'K-19' est une histoire vraie mais finalement assez triste, un véritable drame humain qui aurait tout simplement pu être évité si le régime communiste n'avait pas autant négligé l'équipement et la construction de cet appareil avant qu'il prenne la mer, et ce dans le contexte de cette frénétique course aux armements entre la Russie et les Etats-Unis. Une histoire poignante qui nous montre finalement ce que sont les vrais héros dans la réalité, des êtres humains quelconques, faibles et souffrant comme tous les autres, mais qui doivent prendre leur courage à deux main le jour où l'heure du sacrifice arrivent pour eux.
Après quelques essais concluants sur 'The Pledge' et 'The Time Machine', Klaus Badelt, jeune protégé de Hans Zimmer nous revient sur 'K-19' pour lequel le compositeur nous livre une très belle partition symphonique, loin des conventions du style de chez Media-Ventures et délaissant ici les sempiternels percussions et autres synthés à la Zimmer pour ce concentrer autour d'une écriture orchestrale maîtrisée et d'orchestrations très réussies. Fan de score à thème marquant comme 'Crimson Tide' de Zimmer, vous serez vite déçu! 'K-19' contient plusieurs thèmes mais aucun d'eux n'est fait pour marquer les esprits comme Zimmer le fit brillamment sur 'Crimson Tide'. Badelt nous plonge très vite dans le vif du sujet avec la première scène introductive du film pour l'exercice mouvementé placé sous la direction de Polenin. Style action très orchestral avec un certain climat d'urgence stressant et très tendu, excitant même, sur un ostinato rythmique frénétique inspiré de Holst ('Mars') mais aussi de 'The Battle' de Gladiator de Zimmer, influence indéniable dans ces quelques furieuses parties d'action du score (qui soulignent plus ici le contexte terrifiant des scènes que l'action en elle même) et ce même si Badelt délaisse ici toute idée de thème d'action à la Zimmer dans ces parties très agités et puissantes. A noter que l'album se construit dans un premier temps sous la forme d'une suite pour orchestre et choeur en quatre mouvements, comme s'il s'agissait d'une oeuvre classique (il s'agit d'un choix fait par Badelt lui même), le choeur étant finalement assez peu présent tout au long du score, ce qui renforce encore plus la puissance de ses apparitions dans la musique du film. Les premier mouvement de la suite (Fear-Largo) est en fait le Main Title du film qui donne le côté à la fois lent et dramatique de cette sombre musique avec une utilisation remarquable des cordes sans oublier la touche russe apporté par l'utilisation d'un psaltérion russe - une sorte de cithare que l'on trouvait déjà en Occident au Moyen-âge - (pour plus d'authenticité sur le plan orchestral, l'interprétation de la musique est confiée à l'orchestre et aux choeurs russes de Kirov). Le score de K-19 est constitué de trois thèmes importants avec en tête un thème principal plus ou moins entendu au début du film mais qui reviendra essentiellement dans la dernière partie du film, la partie la plus dramatique. Les thèmes affichent une volonté sincère de ne pas céder à la facilité mélodique à la Zimmer, même si le thème principal reste assez marquant à la première écoute mais pas autant que le fut par exemple celui de 'Crimson Tide' de Zimmer. Le thème principal sonne ample et quasi solennel. Puissant dans le final dramatique du film, cette élégie poignante évoque le sacrifice et le courage poignant de ces hommes qui moururent pour sauver l'équipage du K-19, Badelt utilisant des cordes puissantes et poignantes à la fois, sonnant de manière à la fois tragique et solennelle en même temps. Rien de bien moins qu'un très beau thème principal qui risque tout de même de décevoir tout ceux qui s'attendent à retrouver ici un grand thème épique à la Media Ventures. Le thème principal, particulièrement puissant et poignant dans le final du film avec ces choeurs russes puissants (ou pour la scène où l'équipage du K-19 est recueilli par un autre sous-marin russe), est le reflet même de cette triste histoire, entouré de deux autres thèmes eux aussi assez dramatiques, exprimant le côté sombre de cette histoire. On trouve ainsi un thème de cordes plus harmonique que mélodique et que l'on trouve dès le début du film, un thème qui évoque le sous-marin avec un côté lent et sombre à la fois et qui ne laisse présager rien de bon. Enfin, le troisième thème est plus mélancolique et plutôt triste dans l'âme, Badelt le confiant souvent à des cordes résignées (on pourra même en trouver une version pour violoncelle soliste dans une scène du film), le thème exprimant ici le côté tragique de l'histoire et de l'équipage face à un destin plutôt funèbre. On notera aussi l'utilisation surprenante d'un accordéon russe et d'une balalaïka qui viennent à eux deux renforcer dans ce thème très triste le côté russe de l'histoire et des personnages face à cette situation dramatique. On notera un bref moment de gaieté pour la scène où l'équipage savoure la réussite du tir du missile en jouant au ballon sur la glace, petite musique enjouée après un passage plus triomphant, le seul moment plus gai dans cette triste partition. Les thèmes sont bien répartis dans l'ensemble du film même s'il est dommage d'attendre la dernière demie heure pour entendre le thème principal exploser dans toute sa puissance et sa splendeur dramatique. Assez imposante et sombre pour la séquence où le K-19 quitte le port, la musique de Badelt évite tout cliché héroïque lié à ce style de film, alors que Zimmer utilisait son hymne puissant pour le départ du sous-marin de 'Crimson Tide' ou que Richard Marvin utilisait un thème héroïque à la 'Air Force One' pour le départ du sous-marin de 'U-571' (autre bon film de sous-marin, mais dans un registre encore plus conventionnel). Badelt nous fait comprendre pour le départ du K-19 que le voyage ne sera pas de tout repos et que quelque chose de grave va arriver. On trouvera quelques parties action très tendues pour les scènes où l'équipage doit faire face à des situations extrêmement tendues et chaotiques (surtout dans les séquences des exercices), mais l'essentiel du score est dominé par ce ton lent et profondément dramatique, et ce du début jusqu'à la fin du film. Notons au passage l'utilisation de pièces extraites de 'Voices of Light' écrites par le compositeur Richard Einhorn, fameuse oeuvre pour choeur, solistes et orchestre destiné à accompagner le film muet 'The Passion of Joan of Arc' (1927). Ici, 'Voices of Light' est utilisé dans le film pour la séquence où des hommes de l'équipage vont dans la pièce du réacteur pour réparer la suite. Cette soudaine apparition de pièces avec choeur de femmes et soprano solistes (notons ces sons de cloche funèbres -et assez symboliques- qui introduisent le premier morceau de 'Voices of Light' au début de cette séquence, les cloches annonçant quelque part la mort assurée pour ces sept pauvres gars qui mourront irradiés) paraissent assez surprenantes dans le film, étant donné le fait que l'oeuvre de Richard Einhorn rompt complètement avec le style du reste du score de Klaus Badelt. Malgré cela, ces pièces sont superbement utilisées dans le film, même s'il est certain que sur le plan de l'unité stylistique, cela fait un peu bizarre d'entendre soudainement ces morceaux en plein milieu du film. Ainsi donc, 'Reunion' nous propose une ultime reprise développée du thème principal, qui apparaît puissant et hautement émouvant dans la dernière partie du film, surtout avec l'arrivée des choeurs russes. Au final, 'K-'19' apparaît comme une véritable surprise qui donne une certaine intensité puissante à cette histoire tragique. Evidemment, les fans de gros scores d'action épique à la Media-Ventures seront déçus par le travail accompli par Badelt sur ce film. Les autres ne pourront qu'apprécier la très grande justesse des thèmes et de la musique dans le film, qui garde toujours un côté lent, émotionnel et dramatique à la fois. Le thème principal de 'Heroes' sonne finalement comme un ultime hommage qu'adresse le compositeur à tous ces jeunes russes morts en héros en faisant leur devoir. 'K-19' est finalement une BO de grande qualité pour un nouveau film de sous-marin assez réussi, une BO qui est aussi triste que le film. Un excellent score dramatique et élégiaque à découvrir, preuve du talent du jeune Badelt qui a vraiment de l'avenir devant lui! ---Quentin Billard |