1-The Glass House 2.22
2-Sunken Bells 3.17
3-Even If I Had An Ax 3.25
4-Through A Glass Eye 2.33
5-Twice Told Tales 4.49
6-Sotto Voce 2.12
7-Glasseration 3.27
8-Diabetic Dancer 2.40
9-Where In Time? 4.01
10-Soubrette 2.55
11-This Too Shall Pass 4.38

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6282

Produit par:
Flavio Motalla,
Christopher Young,
Jonathan Price

Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteur exécutifs:
Neal H.Moritz
Coordinateurs du score:
Konstantinos Chritides,
Derrick Lefebvre,
Gernot Wolfgang,
Jasper Randall

Monteur de la musique:
Tom Milano
Assistant montage:
Tanya Noel Hill

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2001 Columbia Pictures Industries Inc. All rights reserved.

Note: ***
THE GLASS HOUSE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
Deux adolescents se retrouvent brutalement orphelins après l'accident tragique de leurs parents et sont recueillis par Erin et Terry Glass, un couple ami des parents de Ruby (la très ravissante et talentueuse Leelee Sobieski) et de son frère Rhett. Mais Ruby n'est pas tranquille malgré la vie de 'rêve' qu'ils mènent en apparence et elle ne va pas tarder à découvrir que les Glass cachent un sinistre secret et ne sont pas ceux qu'ils semblent être. Ses soupçons commencent lorsque l'avocat des biens familiaux lui apprend que ses parents ont laissés à lui et à son frère plus de 4 millions de dollar en héritage, de quoi couvrir leurs besoins jusqu'à la fin de leur vie. Elle commence à trouver que Terry a un comportement bizarre et fait des choses inquiétantes. Alors commence sa descente aux enfers qui va l'amener à affronter Terry et à s'enfuir avec son frère de cette 'prison de verre'. Et nous revoilà parti pour un nouveau thriller banal de plus. David Sackheim, 'The Glass House' (La Prison de Verre, le titre en V.O étant un jeu de mot entre le mot 'Glass' - verre- et le nom de famille des personnage qu'interprètent Diane Lane et Stellan Skarsgard) a réalisé ici son premier film qui ne restera certainement pas dans les annales du genre, surtout que l'ensemble est ultra téléphoné: impossible de ne pas deviner l'issue de toutes les situations à l'avance. Pour ma part, j'avais compris dès le début pourquoi les Glass faisaient tout ça avec les enfants - il n'y a donc aucun mystère. Le scénario est finalement très pauvre et bourré de clichés et autres stéréotypes en tout genre. Malgré le nombre incroyable de situations téléphonées et de clichés en tout genre, le film possède une mise en scène assez solide dans laquelle le réalisateur arrive à entretenir le suspense d'une façon assez efficace et énergique. Leelee Sobieski est excellente dans le rôle de cette jeune ado déterminé qui se remet à peine de la mort de ses parents pour replonger dans un autre enfer, celui de la famille Glass. Après 'Joy Ride', Sobieski revient dans le domaine du thriller en espérant qu'elle ne va pas se laisser enfermer dans le genre 'slasher movie' à deux balles, car ce serait réellement dommage pour son talent, elle qui a tout de même joué dans le dernier film de Kubrick, ce qui n'est pas rien vous le reconnaîtrez! Bref, un beau plantage sur toute la ligne!

Grand compositeur réputé pour ses musiques de thriller, Christopher Young replonge une fois encore dans un domaine où son talent n'est plus à démontrer depuis belle lurette. Le score de 'The Glass House' pourrait se résumer en un seul mot: de la tension, de la peur à l'état pur. Suspense, atmosphère sinistre et pesante, la musique de 'The Glass House' retranscrit à merveille l'inquiétude que ressent de plus en plus fort Ruby au contact de ses deux individus qui se disent amis mais qui cachent des secrets assez sombres. A partir d'un thème principal de piano ('The Glass House') assez quelconque et assez ressemblant mélodiquement au fameux thème de piano de 'Jennifer 8', Young construit une solide partition de terreur où le compositeur délaisse un peu l'action à la 'Hard Rain' ou 'The Entrapment' pour se concentrer sur une sombre atmosphère de peur véhiculé dans l'attirail habituel du compositeur: score atonal, dissonances aiguisées, cordes stridentes, piano glauque, bref, tous les ingrédients qui font le charme habituel des cocktails de peur du fameux compositeur spécialisé dans 'le côté sombre' de l'être humain. Si la musique met un peu de temps à s'affirmer au début du film - après quelques parties de cordes plutôt mélancoliques et résignées après la scène de l'enterrement des parents de Ruby et Rhett et surtout un thème de cordes dans la scène où les Glass emmènent les deux enfants dans leur nouvelle demeure, on distinguera très vite une certaine forme d'inquiétude sortir de la masse orchestrale pour véhiculer à l'écran une tension d'abord intrigante puis plus tard réellement prenante, même si une fois encore, le compositeur ne se montre vraiment pas du tout original.

Le compositeur commence dès le début du film dans le vif du sujet avec ces premières notes d'introduction que l'on entend à la vue du titre du film sur l'ouverture du générique de début (métaphore du verre qui se brise). A l'aide d'instruments à vents et des cuivres, Young introduit en une vingtaine de secondes l'idée de la peur en insistant ici de manière fort impressionnante sur la même note répétée en grossissant par la masse orchestrale, une très brève montée de terreur suscitée par cette tension orchestrale qui sert à poser la balise du score: la peur. Avec 'Even If I Had an Ax', le compositeur rompt avec le style mystérieux et quelconque du début de son score pour nous plonger dans la terreur et la peur absolue. Effets dissonants de cordes stridentes et piano très sombre, rien de bien nouveau mais toujours une efficacité indéniable dans le film (même si l'histoire et le situations sont archi téléphonés, impossible de ne pas ressentir à l'écran la tension que véhicule la musique de Young dans les grands moments de suspense du film -la scène avec les clés, la scène du téléphone, etc.). Evidemment, on pourra reprocher au compositeur de s'être un peu trop inspiré ici du style suspense atmosphérique de 'Jennifer 8' ou 'Copycat' (on pense aussi au style de 'Urban Legend') mais on ne pourra qu'une fois de plus applaudir le talent du compositeur à créer ce style d'ambiance sinistre et troublante pour ces thrillers. A l'instar du film, il y'a assez peu de passage d'action/terreur dans ce score qui repose essentiellement sur une ambiance de suspense et de tension inhérente aux aventures terrifiantes de Ruby et Rhett dans cette 'prison de verre'. La musique devient comme enragée lorsque Terry commence à brutaliser Ruby qui essayait de s'enfuir (on retrouve tout à fait le style de 'Copycat', surtout au niveau de l'écriture des cordes et du piano, instruments bien mis en avant dans les orchestrations de ce score) et on atteint le paroxysme de la terreur dans la scène finale avec le crash des deux voitures et la confrontation finale avec Terry, les deux véritables grands morceaux d'action du score où l'on retrouve la fameuse rythmique du 'clic' orchestral cher au compositeur (et largement bien mis en avant dans 'Murder at 1600', 'Hard Rain', 'Swordfish' ou bien encore 'Copycat',' Urban Legend' et 'Unforgettable'), même si d'après moi la terreur atteint son sommet dans la scène de l'affrontement final contre Terry. (superbe montée orchestrale avec des cuivres agressifs et dissonants) N'oublions pas non plus de signaler la présence du thème principal qui revient peu de fois, surtout au début et à la fin, mais dont les quelques apparitions apportent une touche un peu plus douce et dramatique au score, même si l'on pourra regretter la ressemblance trop flagrante entre ce thème de piano (rejoint par une flûte dans 'This Too Shall Pass') et celui de 'Jennifer 8'.

Il est évident que les fans du compositeur ne pourront qu'apprécier cette nouvelle partition thriller du compositeur passé maître dans le genre depuis de nombreuses années déjà. A noter un tic du compositeur, les quelques jeux de mot que Young fait dans le titre de certaines pistes de l'album (chose bien mise en évidence dans un album comme 'The Fly II' par exemple), le compositeur ayant dit dans une interview récente qu'il ne voyait pas pourquoi une musique pour 'une scène de poursuite en hélicoptère devrait forcément s'appeler 'Helicopter Chase', et quelque part, il a un peu raison. Un peu d'humour ne fait jamais de mal. Quoiqu'il en soit, 'The Glass House' ne restera pas très longtemps dans les mémoires mais apporte une nouvelle pierre à l'édifice que construit Christopher Young année après année, un compositeur qui à l'instar de Danny Elfman semble prendre un malin plaisir à varier de plus en plus les projets tout en s'éloignant du monde sombre des thrillers, même s'il y revient de temps en temps comme ici avec le film de David Sackheim. Atmosphérique, suspense, peur, tension et terreur, 'The Glass House' est un score thriller qui manque cruellement d'originalité mais qui ne pourra que ravir une fois encore les amateurs du genre!


---Quentin Billard