1-Main Title/Takeoff 4.30
2-The Flying Circus 6.30
3-Jenny 5.10
4-Begib The Beguine* 3.36
5-Neville Sinclair's House 7.20
6-Jenny's Rescue 3.20
7-Rendezvous at Griffith
Park Observatory 8.10
8-When Your Lover
Has Gone** 3.25
9-The Zeppelin 8.00
10-Rocketeer To The Rescue/
End Title 6.30

*Interprété par Melora Hardin,
Paroles et musique de
Cole Porter
*Interprété par Melora Hardin,
Paroles et musique de
E.A.Shawn

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Hollywood Records
HWD CD 14

Album produit par:
James Horner
Montage musique:
Jim Henrikson
Stage Manager:
Ethan Chase, Greg Dennen

Artwork and pictures (c) 1991 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE ROCKETEER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Avec le succès mondial de la trilogie Spielbergienne des 3 Indiana Jones, il était évident qu'un réalisateur se lancerait dans l'exploitation de ce filon et c'est ce que fit donc Joe Johnston avec 'The Rocketeer' (Robert Zemeckis a aussi tenté sa chance avec le médiocre 'Romancing The Stone' en 1984), film d'aventure retraçant les exploits d'un aviateur équipé d'un pack de roquettes dorsales qui lui permettent de voler dans les airs. Basé sur un comic américain du dessinateur Dave Stevens. Bill Campbell (acteur peu connu à l'époque, ce qui est assez surprenant pour un rôle principal de cette envergure) interprète l'aviateur Cliff Secord qui, après l'atterrissage en catastrophe de son appareil qu'il était en train de tester, trouve caché sous son siège le mystérieux pack de roquettes dorsales, un engin qui permet de voler à qui l'endossera sur son dos. Cliff ne tarde pas à découvrir que le propriétaire de cet engin veut absolument reprendre son appareil, et il se retrouve alors traqué par les agents fédéraux ainsi que par les hommes de main de Neville Sinclair (Timothy Dalton), un acteur d'Hollywood qui se révèle être en réalité un dangereux espion Nazi (on est dans l'Amérique de la fin des années 30) qui travaille pour le compte d'Hitler et qui a comme projet de récupérer cet engin pour former une véritable armée volante capable de conquérir l'Europe entière. Pour le persuader de lui donner l'engin, Neville kidnappe Jenny (magnifique Jennifer Connelly, toujours radieuse quelque soit ses rôles), la petite amie de Cliff. Et la confrontation commence alors...ainsi que la routine et le déluge d'effets spéciaux spectaculaires qui ne sauvent malheureusement pas le film d'une quasi nullité sur le plan scénaristique. Eh oui, 'The Rocketeer' est encore ce style de gros navet d'aventure spectaculaire qui vous en mettra plein les yeux (surtout dans la dernière partie du film et lors de la confrontation finale sur le toit du zeppelin allemand) avec des effets spéciaux assez réussis signé ILM. Mais n'est pas Spielberg qui veut. Johnston tente de reprendre le style d'Indiana Jones mais sans succès. Le résultat est une série de clichés et de situations énormes et téléphonés, d'autant que les quelques touches d'humour sont d'une platitude sans nom (j'aime bien le coup du début où Neville Sinclair tourne dans un film où il imite Erol Flynn dans 'The Adventures of Robin Hood'...j'aime bien aussi le coup où il sort à la fin 'Hollywood me manquera' et où il s'écrase à la fin sur la partie finale du célèbre logo 'Hollywoodland'). En bref: un bon gros navet qui restera distrayant à regarder une fois ou deux, mais c'est tout.

James Horner nous sort pour 'The Rocketeer' un bon gros score d'aventure traditionnel servi par un thème principal énormément répété tout au long du film (de manière un peu excessive d'ailleurs, comme souvent chez le Horner des années 90) et un style orchestral à la fois enjoué et brillant. Horner renoue avec la tradition des musiques pour les grands film d'aventure de chez Disney en écrivant un thème principal à la fois héroïque et solennel pour illustrer les exploits du héros (mais on est loin ici du style fanfare des thèmes de John Williams comme dans 'Star Wars' ou 'Superman'), secondé par un autre thème de 4 notes ascendantes, leitmotif menaçant lié à Neville Sinclair, le méchant de l'histoire (motif qui rappelle étrangement le petit thème qu'écrira Michael Kamen pour le personnage de Magneto dans 'X-Men' en 2000) sans oublier un 'Love Theme' de cordes qui est étrangement très peu utilisé dans le film (il apparaît dans le morceau 'Jenny' piste 3 du CD) et qui n'a pratiquement aucun impact réel dans le film. Le thème principal quand à lui est surutilisé au possible à l'aide de nombreux développements instrumentaux et le compositeur nous le propose en ouverture du film au début du Main Title dans une très douce version pour piano plutôt romantique, un thème qui va très vite grandir dans le Main Title après avoir été rejoint par les cordes et le reste de l'orchestre. Ce 'Flying Theme' évoque le héros de l'histoire et sa capacité à voler grâce à son pack de roquettes dorsales (d'où le côté à la fois entraînant et parfois aérien du thème). Malheureusement, et comme c'est souvent le cas chez Horner, le thème principal de Rocketeer est un honteux dérivé d'un autre thème préexistant. Il s'agit cette fois ci du thème du score de 'The Right Stuff' (L'étoffe des héros) de Bill Conti (1983) qu'Horner a sauvagement repiqué et réadapté dans son score afin de lui donner une tournure mélodique différente dans la deuxième partie du thème. Mais aucun doute possible cette fois là, et impossible de ne pas entendre 'The Right Stuff' en entendant le thème principal de Rocketeer (n'oublions pas non plus que le compositeur s'inspirera vaguement du début de ce thème pour créer le thème majestueux dans son score pour 'Titanic' en 1997). On pourra donc une fois encore reprocher le manque d'honnêteté d'un compositeur qui cède bien souvent à ce genre de facilité douteuse, parfois avec plus de subtilité que d'autres fois (cette reprise dérivée du thème de 'The Right Stuff' est tout sauf subtile ici, on croirait qu'Horner a cherché a provoquer son auditoire tant la ressemblance est ultra flagrante). Certes, ce genre de chose n'est jamais gratuit chez le compositeur et l'on voit très bien pourquoi le compositeur a choisi de faire ce 'rapprochement' (lourd) avec 'The Right Stuff': le héros est à l'instar du personnage de Chuck Yeager (Sam Shepard) un aviateur qui pilote comme au début du film de Philip Kaufman un avion de test. Notons en plus que le réalisateur fait un clin d'oeil avec le coup du chewing-gum 'Beemans' de Howard Hugues. 'Beemans' est en fait le chewing-gum réservé aux pilotes, un truc que l'on trouvait déjà dans 'The Right Stuff'. Il est donc certain qu'Horner a vu à travers cette histoire un reflet déformé du contexte de 'The Right Stuff' et a décidé de faire la rapprochement des deux films en les connectant l'un et l'autre avec une reprise dérivée du thème de Conti pour le film de Kaufman. Mais un tel parti pris est énormément discutable et ne manquera pas une fois encore de provoquer moult débat quand à la réelle inspiration du compositeur. (notons aussi que certains ont déjà fait le rapprochement de ce score avec celui de 'The Natural' de Randy Newman -1984- les deux scores ayant justement beaucoup de points communs sur le style) Quoiqu'il en soit, ce thème par moment solennel et par moment plus héroïque donne une formidable sensation d'aventure dans le film (et ses apparitions sont tellement fréquentes qu'il est difficile de s'ôter la mélodie de la tête à la sortie de la première écoute...difficile de l'oublier étant donné la
manière dont Horner nous le martèle sans cesse tout au long du film).

Après cette intéressante ouverture, on plonge au coeur de l'action dans l'excitant 'The Flying Circus', superbe morceau d'aventure pour la scène où Cliff vole pour la première fois avec ses fusées sur le dos et fonce sauver un aviateur en détresse. Réutilisant le thème sous une forme plus héroïque et cuivrée, Horner développe son style aventure à travers des orchestrations toujours très soignées et un rythme d'aventure frénétique et réellement captivant. Avec 'The Flying Circus', on entre au coeur de l'aventure dans un style emprunté à son fameux score de 'Star Trek II' (1982), Horner faisant plusieurs citations à ce score qui semble l'avoir guidé dans le style d'écriture de ses parties d'action. 'Jenny' apporte donc la petite touche romantique avec ce 'Love Theme' de cordes assez quelconque et dans la plus pure tradition du genre. Comme nous l'avons déjà mentionné, le compositeur réutilisera très peu de fois ce thème durant le score, Horner ayant préféré le mettre de côté pour privilégier ses deux autres thèmes, celui du héros et celui du méchant, soulignant ainsi la sempiternelle confrontation bien/mal (ici Américain/Nazi). Avec 'Neville Sinclair's House', on entre dans le style plus mystérieux et sombre du score, notamment lorsqu'Horner utilise un célesta mystérieux dans les moments plus tendus concernant la traque de Neville qui va tout faire pour retrouver l'engin volant qu'a dérobé Cliff. Nous revoilà alors plongé dans l'aventure avec l'héroïque 'Jenny's Rescue' où le compositeur fait quelques variations du thème principal sous une forme enjouée et entraînante, le tout enrobé dans un style aventure toujours très proche de 'Star Trek II' (dont on retrouve certains éléments par moment). Le morceau intervient donc lorsque Cliff part délivrer Jenny retenue prisonnière par Neville. Oscillant ainsi entre moments plus sombres (on retrouve encore le motif de célesta mystérieux dans 'Rendezvous at Griffith Park Observatory' évoquant la rencontre entre Cliff et les hommes de Neville, le passage permettant au compositeur de développer le thème de 4 notes du méchant) et parties d'action/aventure nombreuses et toujours très prenantes, malgré le côté ultra répétitif de ces passages causé par un martèlement incessant du thème principal sous diverses formes. Les parties plus sombres permettent donc à Horner de développer le thème de Neville qui trouvera son apogée dans l'excellent 'The Zeppelin', ce long morceau d'action évoquant la confrontation finale dans le Zeppelin allemand entre Cliff/Jenny et Neville avec son gros sbire brutal, confrontation qui trouve son apogée dans 'Rocketeer To The Rescue', ultime reprise du thème principal qui prend une tournure solennelle pour le final du film avant le générique de fin qui permet au compositeur de reprendre ce thème suivi du 'Love Theme' de cordes décidément très peu utilisé tout au long du score.

Aventure et action sont donc au rendez-vous dans ce score entraînant qui possède quelques gros défauts dérangeants, surtout au niveau du thème principal qui pêche doublement par son très gros emprunt' au thème de 'The Right Stuff' et de par la manière dont Horner répète de manière excessive ce thème tout au long du film. Proche du style aventure de 'Star Trek II', 'The Rocketeer' ravira ceux qui aiment lorsque le compositeur se jette à fond dans le registre de l'aventure bien excitante mais risquera fort de déplaire à ceux qui préfèrent d'autres partitions plus originale du compositeur, car 'The Rocketeer' fait finalement preuve d'un manque total d'originalité en plus du fait que le thème provient d'une ancienne oeuvre de Bill Conti (sans oublier le fait qu'il s'agit là d'un score moins bien connu du compositeur, même si on le cite souvent dans le registre 'aventure' du compositeur) . Bilan mitigé donc pour ce score symphonique que l'on pourra apprécier à sa juste valeur à condition de fermer les yeux sur ses gros défauts qui risquent une fois encore de déplaire plus particulièrement à ceux qui critiquent incessamment Horner (parfois de manière fort injuste d'ailleurs). Une petite BO d'aventure somme toute assez sympathique.


---Quentin Billard