1-Mr.Baseball 2.33
2-First Night Out 1.54
3-Acceptance 1.54
4-New Apartment 0.45
5-The Dragons 1.04
6-Call Me Jack/
A Wise Brain 2.45
7-Winning Streak/
The Locker Room 1.06
8-The Bath 3.07
9-Training 2.31
10-Go Get 'Em/
He's Still Got It 1.25
11-Team Effort 2.50
12-Swing Away 1.46
13-Final Score 5.04
14-'Shabondama Boogie' 4.23*

*Interprété par Fairchild
Ecrit par You/Seji Toda
(p) 1989 Pony Canyon Inc.

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5383

Album produit par:
Jerry Goldsmith
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur en charge de
la musique pour Universal Pictures:
Burt Berman
Montage:
Ken Hall
Assistant production album:
Tom Null
Assistant de Mr.Goldsmith:
Lois Carruth

Artwork and pictures (c) 1992 Universal City Studios, Inc. All rights reserved.

Note: ***
MR. BASEBALL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Décidément, les films de base-ball sont légions dans le cinéma américain (ceci est dû bien évidemment à la popularité de ce sport aux Etats-Unis) et bien avant 'For Love of The Game', 'Angels In The Outfield' ou 'The Rookie', le réalisateur de 'The Russia House' Fred Schepisi s'attaquait à ce genre ultra codifié avec un certain humour et une légèreté tout à fait caractéristique de ce genre de film. 'Mr Baseball' place Tom Selleck dans la peau de Jack Elliot, un grand joueur de base-ball expérimenté qui du jour au long demain se retrouve viré de son équipe parcequ'il n'est plus aussi bon qu'avant et qu'il accumule les échecs. Le manager de son équipe décide alors de l'envoyer au Japon chez les Chiunichi Dragons, une équipe de base-ball japonaise qui pratique ce sport avec un état d'esprit totalement différent de celui d'Elliot et des américains en général. Si ces derniers considèrent le base-ball avant tout comme un jeu, les nippons sont beaucoup plus stricts et très portés sur la discipline et le respect absolu des règles. Jack est une tête brûlée prétentieux, un peu rebelle sur les bords et qui n'en fait qu'à sa tête. Il refuse de se plier aux règles de l'équipe d'Uchiyama (Ken Takakura, vu aux côtés de Michael Douglas dans 'Black Rain' de Ridley Scott en 1989), règles qu'il considère comme stupides et totalement arbitraires et le choc des deux mentalités va causer beaucoup de tort à l'équipe des Chiunichi Dragons et Elliot va commencer à être très mal perçu dans un pays où l'on accorde beaucoup d'importance à la dignité, la modestie et le respect. Sa relation amoureuse naissante avec la ravissante Nishimura (la fille d'Uchiyama) va petit à petit lui apprendre à devenir plus respectueux et moins imbu de sa personne. De son côté, Uchiyama va retenir la petite 'leçon' d'Elliot qui va apprendre à lui et son équipe une toute autre manière de jouer au base-ball. 'Mr Baseball' parle donc du choc des cultures, de deux visions différentes du base-ball, deux visions qui s'entrechoquent pour finalement trouver un point d'entente à force de patience et d'efforts, le tout enveloppé dans une petite histoire d'amour légère et sympathique et l'interprétation amusante d'un Tom Selleck qui semble s'être bien marré à jouer le rôle de ce joueur de base-ball à la réplique facile et qui a une sérieuse tendance à rouler des mécaniques. Evidemment, 'Mr Baseball' n'est pas un très grand film et est resté assez méconnu pour la plupart des cinéphiles. Néanmoins, il s'agit là d'une des plus intéressantes variations sur le thème du base-ball, le tout enrobé dans une bonne touche d'humour et un entrain favorisé par l'interprétation de Tom Selleck, véritable star du film.

'Mr Baseball' marque la deuxième collaboration entre Fred Schepisi et Jerry Goldsmith après le superbe 'The Russia House' (1990). 'Mr Baseball' est un score comédie très sympathique nous montrant un Goldsmith plus jazz/swing/rock avec son orchestre habituel agrémenté de nombreuses touches asiatiques restituant l'univers nippon du film. L'ouverture du film se fait au son du thème principal introduit par le fameux motif de 6 notes que l'on entend traditionnellement durant les matchs de base-ball (et parfois de hockey) aux Etats-Unis et que Goldsmith utilise pour annoncer son thème principal (cela lui permet aussi d'apporter une petite touche d'humour non négligeable dans ce petit score très sympathique). Passé ce petit motif de 6 notes ascendant, on débouche dans le Main Title sur le thème avec un côté rock' n roll, un Main Title où l'on sent très bien que le compositeur s'est vraiment amusé avec sa guitare électrique, sa basse, sa batterie typique et un orgue. La partie centrale du Main Title se prolonge sur le motif japonais associé à l'équipe nippone, Goldsmith utilisant ici quelques instruments aux couleurs asiatiques (la dernière partie du Main Title étant absente du film et uniquement entendu dans le générique de fin avec une excellente partie de guitare électrique plein de fun). 'First Night Out' nous introduit le Love Theme du score, très belle pièce nostalgique exposé ici sous une version jazzy avec un vibraphone soliste - on retrouve le côté jazzy du Goldsmith de 'The Russia House' - le Love Theme du score évoquant évidemment la relation entre Elliot et Nishimura avec une sensibilité et une certaine nostalgie typique des thèmes plus intimes du compositeur. 'Acceptance' est la reprise orchestrale de ce très beau Love Theme avec les cordes, une flûte pleine de délicatesse, une guitare et les flûtes japonaises qui font très stéréotypes mais qui apportent elles aussi la touche nippone essentielle au score. 'Acceptance' évoque non seulement l'amour qui naît entre le héros et Nishimura mais aussi son apprentissage de cette nouvelle mentalité basé sur le respect et la dignité. Le Love Theme est intéressant car il permet d'apporter un sérieux contrepoids au style plus cool et amusant du reste du score.

'New Apartment' décrit quand à lui l'arrivée d'Elliot dans ses nouveaux appartements au Japon, arrivée introduite par le motif japonais suivi d'un côté plus jazzy pour illustrer le héros - l'idée étant d'associer les deux cultures avec leurs styles musicaux respectifs, celui pour les japonais et le côté swing/jazz/rock pour les américains - on pourra peut être reprocher au compositeur l'utilisation un peu trop appuyée des flûtes japonaises qui font énormément cliché (et que l'on retrouve un peu trop fréquemment durant le film) mais l'effet voulu dans le film est tout à fait réussi. Les scènes de base-ball se font sur des morceaux comme 'The Dragons' ou 'Training' avec un côté toujours jazzy avec la batterie, la basse et la guitare comme dans ce passage où Elliot joue avec l'équipe des Dragons, Goldsmith s'amusant à mélanger le thème principal (donc celui de Jack Elliot ou le thème qui personnifie le base-ball à l'américaine pour l'utilisation du fameux motif de 6 notes ou d'un style plus jazz/rock) avec le thème japonais, ce qui évoque une fois encore le mélange des cultures. Le reste du score sera du même acabit avec quelques passages plus tendres où Goldsmith développe son très beau Love Theme ('Call Me Jack/A Wise Brain' est une belle réussite surtout avec l'utilisation de la guitare dans l'orchestre. On notera le très beau 'The Bath' pour la scène intime entre les deux amoureux dans la douche - rien de cochon, je vous rassure, la scène est au contraire pleine de délicatesse, nous montrant le côté plus sensible et affecté de Jack Elliot - où le héros se confie à sa nouvelle compagne avec qui il crée une certaine complicité. Le piano apporte la touche intime dans ce passage plus tendre avec des cordes toujours très délicates.

On notera le très amusant 'Training' pour une scène d'entraînement vers le milieu du film, Goldsmith s'amusant à combiner sur un rythme swing assez lent (avec section rythmique et orgue) les flûtes japonaises, le but étant encore une fois d'évoquer cet intégration du héros américain au milieu de ces nouveaux collègues nippons, intégration accentuée par cette scène d'entraînement intense que lui fait subir son coach bien décidé à relever son niveau. L'association du swing avec cette scène est une véritable astuce en soi puisque dans le base-ball, le 'swing' concerne la manière de tirer du joueur avec sa batte. Quelque part, le côté swing de 'Training' nous renvoie au 'swing' de Jack Elliot, ce qui constituerait évidemment une autre petite touche d'humour dans ce score sympathique. Aucune surprise particulière dans le reste de la partition, oscillant entre passages fun jazzy et touches romantiques pleine de fraîcheur. 'Swing Away' est probablement l'un des meilleurs passages du score, se basant sur un rythme de batterie et un côté plus énergique et déterminé pour la scène du match final où Elliot va vraiment prouver de quoi il est capable en faisant gagner son équipe, la victoire débouchant sur une reprise du thème principal dans 'Final Score' comme dans le Main Title.

On ne pourra qu'apprécier l'humour de ce petit score sympathique et sans prétention qui n'a qu'une seule vocation: être agréable durant tout le film et créer une certaine forme de bonne humeur mélangé à quelques moments de tendresse. Evidemment, 'Mr Baseball' est un score de Goldsmith assez méconnu, surtout à cause de son aspect anodin et modeste (il y'a assez peu de score dans le film), mais le compositeur fait preuve d'une telle fraîcheur de style que l'on ne pourra qu'apprécier ce petit score méconnu nous montrant une facette plus humoristique d'un compositeur généralement abonné aux grosses productions d'action ou d'aventure. Dans le registre comédie légère et agréable, 'Mr Baseball' est une véritable petite réussite en soi même si l'ensemble n'a franchement rien d'inoubliable.


---Quentin Billard