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1-Main Title 3.19
2-The Boys Arrive 3.02 3-Pillow Fight 1.12 4-Is Ten Too Old? 4.09 5-Night Attack 3.22 6-The Marlin 11.54 7-The Boys Leave 2.53 8-The Letter 3.28 9-How Long Can You Stay 3.10 10-I Can't Have Him 2.44 11-The Refugees 4.27 12-Eddie's Death 4.39 13-It Is All True 5.18 Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Film Score Monthly FSM Vol.12 No.20 CD produit par: Lukas Kendall Producteur exécutif du CD: Craig Spaulding Producteur exécutif pour Kritzerland Records: Bruce Kimmel Direction de la musique pour Paramount Pictures: Randy Spendlove Assistance production CD: Jeff Eldridge American Federation of Musicians Edition limitée à 5000 exemplaires. Artwork and pictures (c) 1976 Paramount Pictures. All rights reserved. Note: **** |
ISLANDS IN THE STREAM
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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Franklin J.Schaffner a surtout été connu pour trois grands films durant les années 60/70: 'Planet of The Apes' (1968), 'Patton' (1970) et 'Papillon' (1973). 'Islands In The Stream' (1977) est probablement l'un de ses films les moins connus des années 70 et probablement l'un de ses plus intéressant. Adapté d'un roman d'Ernest Hemingway, 'Islands In The Stream' (L'île des adieux) nous narre l'histoire de Thomas Hudson (formidable et poignant George C.Scott qui avait déjà brillé dans un autre grand film de Schaffner, 'Patton', où l'acteur interprété avec maestria le célèbre général) un ancien artiste habitant d'une petite île tropicale de Bimini durant la seconde guerre mondiale et qui se retrouve un jour réuni avec ses trois fils durant un court laps de temps avant que la guerre ne le sépare à nouveau. Ne vous attendez pas à du spectaculaire avec 'Islands In The Stream': à l'instar de l'ouvrage littéraire d'Hemingway, le film de Schaffner joue sur le côté introspectif et méditatif de l'histoire, une sorte de bouffée d'air frais au bord de la mer, sur cette magnifique île tropicale avec des paysages naturels paisibles et des couchers de soleil de toute beauté. Le film est divisé en trois chapitres comme dans un roman, ce qui constitue probablement l'intérêt principal du film qui repose en réalité sur une narration quasi littéraire d'esprit. Le scénario basé sur l'oeuvre d'Hemingway s'attarde particulièrement à décrire les états d'âme de Thomas Hudson et de ses sentiments vis-à-vis de ses trois fils qu'il n'a pas revu depuis des années. En adoptant un ton lent et méditatif, Schaffner donne beaucoup d'importance au déroulement du récit et à sa structure très nette en trois grands chapitres renvoyant aux trois grandes parties du film (la réunion avec les garçons, la séparation, le voyage final). George C.Scott est particulièrement poignant dans cet homme qui n'a pas toujours eu une bonne conduite au cours de sa vie mais qui tente de se racheter en passant quelques jours heureux auprès de ses trois fils. Schaffner n'a retenu du livre d'Hemingway que l'aspect intime lié à la famille d'Hudson, rendant son film très humain et son personnage principal particulièrement attachant. Reste qu'il est injuste que le film soit resté aussi méconnu alors qu'il possède plus d'une qualité pour en faire l'un des films les plus intéressant du réalisateur, preuve une fois encore qu'une adaptation intelligente et réfléchie d'une oeuvre littéraire servie par des interprètes remarquables donnent souvent de très bons résultats.
'Islands In The Stream' est la quatrième collaboration entre Franklin J.Schaffner et Jerry Goldsmith. Le maestro considère que ce score est sa meilleure partition, sa BO favorite, ce qu'il a écrit de mieux au cours de toute sa carrière. Le score du film est entièrement orchestrale avec des orchestrations très colorées typiques de l'esprit symphonique du Goldsmith des années 70, la partition adoptant un ton orchestral proche des compositeurs impressionnistes français du début du 20ème siècle comme Claude Debussy. Basé autour d'un thème principal évoquant Thomas Hudson et sa famille, (le thème est souvent suivi d'un motif ascendant de clarinettes, petit motif légèrement plus sombre qui vient nous rappeler le côté dramatique de l'histoire) la partition frappe d'entrée par son côté paisible et méditatif, un score introspectif qui rejoint à merveille la très belle histoire du film. Le thème principal est exposé dès l'ouverture du film après la première apparition du motif de clarinettes, et c'est un cor solitaire qui interprète le très beau thème principal sur fond de cordes reposantes avec vents et harpes. Pour beaucoup, 'Islands In The Stream' constitue l'exemple même de la partition romantique par excellence, romantique dans l'esprit de la musique mais aussi dans la qualité des orchestrations qui nous renvoient parfois aux grands jours du monde symphonique du 19ème siècle. Ici, on ne parle pas de romantisme de pacotille à l'eau de rose mais bien de lyrisme pur et dur parfaitement maîtrisé et beaucoup plus subtil que d'autres partitions du même genre. Goldsmith a toujours évoqué son plaisir à créer des musiques pour les films de Schaffner qui est resté son fidèle complice durant plusieurs années jusqu'à la mort du réalisateur en 1989 (leur dernière collaboration s'est concrétisé sur 'Lionheart' en 1987) et une source d'inspiration intarissable pour le compositeur même si 'Islands In The Stream' n'a pas le charme de 'Papillon' ou la force de 'Patton'. Passé l'ouverture paisible et lyrique du film, exposant le très beau thème principal, très simple et pourtant très émouvant, Goldsmith décrit l'arrivée des enfants sur l'île avec des cordes toujours très lyriques et la reprise du motif de clarinettes, tandis que 'Pillow Fight' est une petite pièce brève qui apporte une petite touche de légèreté pour la scènes ou père et fils s'amuse à se balancer des coussins, le thème principal étant tout le temps présent pour souligner la relation du père avec son fils, mais pas seulement...en effet, de par son côté méditatif et introspectif, le thème évoque aussi une sensation de regret, de temps qui passe, de solitude face à cette mer qui semble s'étendre à l'horizon, comme si Hudson savait qu'il allait bientôt finir ses jours près de cette mer 'd'éternité' (d'où le côté paisible de ce thème qui rend aussi hommage à la beauté incomparable de la mer). La grande force du score est d'avoir réussi à capturer toute l'âme du film et de cette très belle histoire. 'Is Ten Too Old' évoque les jours heureux que passe Hudson avec ses fils en illustrant le côté tropical de sa musique par le biais de petites percussions en bois et de cordes toujours très lyriques avec les vents, les harpes et une guitare paisible et c'est 'Night Attack' qui rappelle par son côté plus sombre l'atmosphère de guerre et de tension dans laquelle vivent Hudson et ses proches (scène où ils aperçoivent une nuit un bateau en train de flamber au large, torpillé par un sous-marin allemand). Le thème principal reste tout le temps présent pour rappeler les différents éléments de l'histoire, la réunion avec les trois fils ou la solitude de plus en plus pesante de cette homme sur cette île tropicale, solitude accentuée par le départ de ses fils quelques jours après avoir passé un peu de temps avec eux. 'Marlin' est un morceau long et mouvementé où le compositeur illustre pendant plus de 10 minutes l'excellente séquence de la pêche à l'espadon, scène où Hudson se rapproche de son plus jeune fils qui apprend à travers cette douloureuse expérience que la vie est souvent très difficile et impitoyable si l'on n'est pas suffisamment fort pour l'affronter (Hudson lui fait aussi comprendre qu'il doit accepter de 'perdre' ou d'abandonner lorsqu'il ne peut plus continuer). On retrouve ici quelques réminiscences au style plus 'action' de Goldsmith même si cet aspect là est très largement minoritaire dans 'Islands In The Stream'. 'Marlin' est donc sans conteste un morceau incontournable du score, avec ces cordes agitées, ces cuivres déterminés et sombres à la fois, tout à l'image de cette longue et solide séquence de pêche qui se transforme en véritable lutte acharné entre l'homme (le jeune fils d'Hudson) et l'animal (l'espadon). Après le départ des garçons dans le poignant 'The Boys Leave' (rappel du thème principal au hautbois et à la flûte qui prend ici une tournure encore plus mélancolique et résignée dans l'âme comme dans le dramatique 'The Letter'), on entre dans la deuxième et dernière partie du film (et du score) après 'The Letter' et c'est à partir de 'The Refugees' où la musique devient nettement plus sombre pour le dernier chapitre du film, 'le voyage': abattu par l'annonce faite par son ex-femme de la mort de son fils Tom mort au combat, Hudson rejette soudainement sa vie sur l'île et décide de donner un sens à sa vie en accompagnant un petit groupe de réfugiés juifs qui tentent de franchir l'Océan pour rejoindre une zone neutre loin de la persécution des Nazis: cette dernière partie possède donc un intérêt dramatique à la fois pour la séquence en elle même mais aussi pour le héros qui va comprendre avec cette ultime expérience tout ce qu'il a manqué au cours de sa vie. C'est avec 'Eddie's Death' que Goldsmith nous amorce le final du film: avec ses cordes torturées et ses cuivres sombres, le morceau nous rapproche dramatiquement de la fin de l'aventure d'Hudson avec la mort de l'ami d'Hudson. 'It Is All True' sert finalement d'épilogue poignant au film avec une reprise du thème principal par un piano très intime au sein de l'orchestre, conclusion émouvante pour un final tout aussi émouvant où Hudson comprend finalement ce qu'il lui a manqué dans sa vie et ce qu'il aurait aimé enseigner à ses fils. On rejoint alors ici le sentiment de regret qu'évoquait déjà au début de l'histoire le très beau thème principal du score, axe majeure de cette émouvante partition symphonique. 'Islands In The Stream' a beau être entièrement symphonique et paisible sur le plan harmonique et mélodique, il n'en reste pas moins un score difficile à apprécier aux premières écoutes. Plusieurs écoutes permettront de mieux approfondir cette partition riche et humaine, respirant le lyrisme et le drame au sein d'une oeuvre que le compositeur lui même affectionne tout particulièrement, Goldsmith regrettant d'ailleurs que le film de Schaffner ne soit pas plus connu que cela. Evidemment, après les superbes partitions de 'Planet of The Apes', 'Patton' et 'Papillon', 'Islands In The Stream' peut paraître moins original et plus anodin en apparence, mais il n'en est rien. Certes, ne vous attendez pas à retrouver l'originalité de 'Planet of The Apes' ici ni la complexité psychologique de 'Patton', 'Islands In The Stream' est avant tout un score simple reposant sur l'aspect émotionnel et lyrique de cette histoire au bord de l'Océan sur "l'île des adieux" (à analyser dans le double sens du terme: un adieu aux trois fils, mais aussi un adieu à la vie à la fin du film) servi par un thème principal tout aussi simple que le score en lui même, rejoignant le côté lent et humain du film. Bien avant que Goldsmith ne commence à systématiser ses mélanges orchestre/synthétiseurs dans les années 80 (nous sommes à ce moment là en 1977 et une BO comme 'Logan's Run' - 1976 - fait déjà un bel usage du synthétiseur), 'Islands In The Stream' constitue un bien bel hommage au lyrisme symphonique du 19ème siècle que Goldsmith a plus que jamais maîtriser pour écrire dans son propre style, surtout avec ces orchestrations riches typiques de ce que le maestro écrivit dans les années 70. La conclusion vient donc d'elle même: 'Islands In The Stream' est une BO à découvrir, même si l'ensemble paraîtra nettement moins original et surprenant que 'Planet of The Apes' ou 'Patton'. ---Quentin Billard |