1-MacArthur March
(Main Title) 2.48
2-I Shall Return 3.57
3-The Treaty 2.34
4-The Tunnel 2.35
5-Statistics 3.03
6-Stand By 2.04
7-A Last Gift 2.22
8-New Era 3.25
9-The Landing 3.40
10-The Minefield 2.30
11-I Bid You Farewell/
MacArthur March 4.20

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5260

Produit par:
Sonny Burke
Préparé à l'édition pour
Varèse Sarabande par:
Robert Townson, Tom Null

Artwork and pictures (c) 1977 MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
MACARTHUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Dans le film de Joseph Sargent, Gregory Peck interprète avec brio le fameux général américain Douglas MacArthur, général qui s'est révélé être un atout majeur pour la guerre dans le Pacifique contre l'armée Japonaise à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. On compare très souvent MacArthur à un autre grand général de l'armée américaine qui oeuvra à la même époque, George S.Patton (ainsi donc, on compare très souvent le film de Schaffner de 1970 avec celui de Sargent en 1977) et chacun apporta sa contribution à la victoire contre les Japonais et à la capitulation du Japon après les deux bombes atomiques larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki (deux tragédies traumatisantes pour les Japonais qui suscitent encore aujourd'hui de nombreux débats). Moins 'intime' que 'Patton' de Schaffner, 'MacArthur' nous décrit non seulement la vie du général depuis sa participation à la guerre dans les Philippines en 1942 jusqu'à sa démission en 1951 bien après la capitulation du Japon. Le film est intéressant car il nous montre le côté rebelle de MacArthur qui voulu après la chute du Japon reconstruire entièrement le pays et proposer de nombreuses réformes visant à rétablir la paix et à relever le pays complètement ravagé par la guerre. Comme le dit le prologue du film, le nom de MacArthur est largement moins connu que celui de Patton et pourtant, le général 'rebelle' fut déterminant pour l'avenir de nombreuses personnes. On voit aussi la tension qui s'installe progressivement entre lui et le président Harry Truman qui le forcera à démissionner durant l'épisode de la guerre de Corée au début des années 50, en total désaccord avec sa façon d'agir. On ne pourra que mentionner l'interprétation ferme et solide de Gregory Peck qui, sans égaler l'interprétation inoubliable de George C. Scott dans 'Patton', nous offre une vision nette et précise de la personnalité de ce grand militaire américain que l'on oublie trop souvent de citer parmi les figures déterminantes de la victoire des alliés et des américains à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Si le film est un peu longuet, il se rattrape donc sur l'interprétation réussie de Peck dans la peau du général rebelle avec sa fidèle pipe.

Comme on compare très souvent le 'Patton' de Schaffner avec le 'MacArthur' de Sargent, il est aussi trop fréquent de comparer les deux scores de Jerry Goldsmith dont la participation à 'Patton' n'a sûrement rien d'étranger à sa participation à 'MacArthur'. Si 'Patton' était un véritable chef d'oeuvre en soi et d'une qualité rarement égalé, 'MacArthur' est en lui même une véritable déception incompréhensible de la part d'un compositeur qui avait pourtant brillé sur le film de Schaffner. Pour 'MacArthur', Goldsmith aligne les moments sombres/dramatiques et les quelques clichés de musique de film de guerre avec un manque d'inspiration et d'originalité franchement surprenant. Certes, la 'MacArthur March' qui sert d'ouverture et de conclusion au film est resté plus connue sous sa forme de musique de concert que Goldsmith couple toujours avec la marche de Patton (la suite s'appelle 'The Generals Suite' et on la retrouve souvent dans la plupart de ses grands concerts au Japon ou à Londres par exemple), mais en dehors de cette marche militaire héroïque et enjouée, il n'y a rien de franchement bien mémorable.

La caractéristique principale de ce score orchestral reste l'utilisation surprenante d'un son métallique ressemblant au bruit des cordes à l'intérieur d'un piano, un son froid et sec qui ouvre le film sur un petit ostinato rythmique avant que le marche de MacArthur ne commence. Dans la scène du tunnel au début du film, les cordes et le reste de l'orchestre créent un climat plus dramatique et sombre (une caractéristique de ce score) pour évoquer les ravages de la guerre et les souffrances humaines qui en découlent. La séquence du champ de mines en bateau vers le début du film maintient la tension à l'aide de ce son métallique intervenant toujours dans les moments les plus sombres du score. La musique de la séquence d'entraînement militaire fait à nouveau surgir une brève allusion à la marche de MacArthur mais il est assez surprenant que le compositeur ait choisi de n'utiliser aucun thème pour ce score, même pas le thème de la marche qui hormis l'exception citée juste au dessus, n'intervient qu'au début et à la fin du film. Vraiment très étrange de la part de Goldsmith!

On a droit à quelques passages plus agités comme c'est le cas dans la séquence de la bataille navale dans les Philippines après le retour de MacArthur qui s'était fait une promesse de revenir ('I Shall Return') pour délivrer le pays de l'emprise des Japonais et mettre fin à la guerre dans ce pays. Avec des rythmes martiaux aux percussions et l'orchestre agité, Goldsmith nous décrit la bataille un peu comme il l'avait fait dans le puissant 'The Attack' du score de 'The Blue Max' (1966). 'The Treaty' apporte une touche plus solennelle pour la scène où le Japon signe le traité de capitulation mettant fin à la guerre. Tout le reste du score se centrera donc autour du style sombre/dramatique avec des cordes toujours très froides et un style alternant entre passages martiaux (qui ne sont pas si nombreux que cela finalement) et parties plus sombres et dramatiques voire intimes (musique pour la discussion entre MacArthur et Roosevelt par exemple).

Mais comme il l'a déjà été signalé auparavant, le score manque étrangement d'inspiration et aucun thème particulier ne se dégage de ce score (en dehors de l'excellente marche initiale de MacArthur), qui n'est qu'une suite d'ambiance n'apportant pas grand chose au film, ce qui est vraiment étrange puisque la marche de MacArthur en ouverture du film promettait de grandes choses pour la suite. En bref, 'MacArthur' n'a pas la profondeur psychologique et la puissance de 'Patton' et encore moins la subtilité de ce dernier score. D'une platitude étonnante, 'MacArthur' est un score méconnu du compositeur qui risquera malheureusement de le rester encore longtemps!


---Quentin Billard