1-Dream Away* 4.38
2-Whatever You Imagine** 3.27
3-Main Title 2.27
4-A Stormy Ride To
The Library 2.52
5-The Library...The Pagemaster...4.41
6-Meeting Adventure
& Fantasy 5.12
7-Horror 3.20
8-Dr.Jekyll & Mr.Hyde 5.05
9-A Narrow Escape 2.04
10-Towards The Open Sea...7.01
11-"Pirates!" 4.07
12-Loneliness 3.11
13-The Flying Dragon 3.10
14-Swallowed Alive!/
The Wonder In Books 7.56
15-New Courage/
The Magic of Imagination 4.03

*Interprété par Babyface
et Lisa Stanfield
Ecrit par Diane Warren
**Interprété par Wendy Moten,
Ecrit par Barry Mann
& James Horner
Paroles de Cynthia Weil

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Fox Records
07822 11019 2

Produit par:
James Horner
Montage de la musique:
Jim Henrikson
Assistant monteur:
Helen Lee
Supervisé par:
Elliot Lurie
pour 20th Century Fox.

"Whatever You Imagine"
Produit par:
Keith Thomas
pour Yellow Elephant Music
Arrangé par:
Guy Moon, Barry Mann
Coordinateur de production:
Todd Moore

"Dream Away"
Produit et arrangé par:
David Foster
pour Chartmaker Inc.

Artwork and pictures (c) 1994 Twentieth Century Fox Film Corporation & Turner Pictures, Inc/Fox Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE PAGEMASTER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Mélanger le monde du dessin animé avec le monde réel a déjà été tenté à plusieurs reprises. L'exemple le plus célèbre reste l'incontournable 'Who Framed Roger Rabbit' de Zemeckis (1988). Ralph Baski fera un film du même genre avec son 'Cool World' (1992) et ce sera au tour du spécialiste des films d'aventure/comédies familiales Joe Johnston de réaliser sa propre version de ce style de film avec 'The Pagemaster' (Richard au pays des livres magiques). Le jeune Macaulay Culkin interprète Richard Tyler, un jeune garçon timide et peureux qui a vraiment peur du moindre accident qui pourrait lui arriver. Alors qu'il sort un jour de chez lui pour faire du vélo, la pluie le surprend subitement et il n'a plus qu'à aller s'abriter dans l'endroit le plus proche: la bibliothèque. C'est là où il va rencontrer Mr.Dewey (Christopher Lloyd, un habitué de ce style de film) le propriétaire de la bibliothèque. Mr.Dewey lui offre sa carte de bibliothèque et l'incite à découvrir l'univers des livres. Ce sera alors le début d'une grande aventure pour Richard qui va être entraîné dans le pays des livres magiques (entièrement réalisé en dessin animé) avec ses trois nouveaux compagnons: le livre aventure, horreur et fantaisie, trois personnages qui souligneront les trois grandes aventures que va vivre Richard et qui le changeront à tout jamais. Le film s'adresse bien évidemment en premier aux enfants (même si aventure sort à un moment du film une petite blague un peu coquine à Fantaisie, blague qui échappera sûrement aux enfants) et la morale de 'The Pagemaster' nous dit que nous devons avoir confiance en nous, qu'il ne faut pas avoir peur d'affronter les dangers dans la vie. Le film nous parle aussi du besoin de rêver, de la beauté de l'imagination du monde de l'enfance. Et à l'instar du film de Wolfgang Petersen 'The Neverending Story' (1984), le film nous parle de l'importance des livres et de la lecture de ces derniers qui, en plus de nous instruire, nous apprennent à rêver, à imaginer, à s'évader de la réalité, d'où la métaphore du film traduite par cette très belle aventure dans laquelle tout spectateur devrait retrouver son âme d'enfant pendant les quelques 80 minutes du film.

James Horner continue de nous prouver qu'il est décidément très à l'aise dans le registre des dessins animés et des comédies familiales. Sa collaboration avec Joe Johnston remonte à 'Honey, I Shrunk The Kids' en 1989 suivi de 'The Rocketeer' en 1991. Pour ce film, Horner a écrit une excellente partition symphonique dans la plus pure tradition du genre. On y retrouve la magie de 'The Land Before Time' et le style aventure/action de 'The Rocketeer' ou 'Willow'. Le score se base comme d'habitude autour de quelques grands thèmes: le thème principal est entendu dès la superbe ouverture du film qui s'ouvre sur des choeurs typiques du compositeur sur un motif qui cite explicitement l'ouverture de 'Willow' (1988). Après cette introduction mystérieuse apparaît le très beau thème principal entendu aux cordes, thème évoquant le côté féerique et imaginaire du film, thème qui nous incite à rêver, à s'évader. C'est en réalité tout ce qui fera l'intérêt de ce score qui nous invite ainsi plonger dans ce monde merveilleux de l'imaginaire et du rêve sous la forme d'une grande partition d'aventure symphonique. La première partie du score repose sur un style très mickeymousing avec un petit motif entendu dans le sautillant 'A Stormy Ride To The Library' lorsque Richard cours se réfugier dans la bibliothèque après avoir été surpris par la pluie et l'orage. Dans 'The Library... The Pagemaster...', les choeurs interviennent à nouveau pour évoquer le monde féerique des livres magiques dirigé par le maître des pages. Horner nous fait ressentir par la majestuostié du London Symphony Orchestra tout le côté à la fois mystérieux et féerique de ce monde magique, et c'est avec 'Meeting Adventure & Fantasy' que l'aventure commence, Horner privilégiant toujours ce côté mickeymousing typique de ce style de film (on est déjà rentré ici dans la partie dessin animé du film).

Après sa rencontre avec Aventure et Fantaisie, Horner nous invite à voyager dans le monde de l'horreur avec 'Horror' où le compositeur déploie des cordes mystérieuses et un style plus sombre et menaçant pour cet univers sinistre qui va se conclure avec la rencontre du Dr.Jekyll/Mr.Hyde, reprenant une fois encore les cordes mystérieuses de 'Horror'. Un premier grand morceau d'action/aventure intervient dans 'A Narrow Escape' qui contient déjà quelques traces de la chanson écrite par Horner et interprété par Wendy Moten sur des paroles de Cynthia Weil (déjà parolière de la chanson d'Horner dans 'An American Tail'), très jolie chanson qui intervient à la fin de la traversée de l'aventure avec les pirates et au début de l'aventure dans le monde de la fantaisie (chanson qui fait évidemment penser à ce qu'écrit Alan Menken sur des films de Disney), Horner utilisant pour la dernière partie de son score le thème de la chanson qu'il va développer au sein de son écriture orchestrale.

C'est la partie centrale du score qui reste la plus excitante pour l'aventure avec les pirates dans 'Towards The Open Sea' où Horner cite un passage thématique de 'The Land Before Time' (1988) déjà emprunté au thème de 'The Journey of Natty Gann' (1985). Pour la découverte du monde de l'aventure, Horner utilise un thème entraînant et héroïque pour décrire le frisson de l'aventure dans un style plus épique évoquant l'univers musical des films de pirates. Dans 'Pirates', Horner développe le style musique de pirate en accentuant légèrement les percussions lorsque les pirates kidnappent Richard et son ami aventure (utilisation de xylophones ou d'un tambourin). Avec le très beau 'Loneliness', Horner reprend son thème principal lorsque lui et aventure croient que fantaisie et horreur se sont noyés et qu'il ne retrouvera jamais la sortie. Ce très beau thème de cordes intervient à nouveau ici comme pour tenter de redonner un peu d'espoir au jeune Richard, comme pour lui dire - 'courage, crois en toi et surmonte toutes les épreuves' - et c'est à ce moment là que l'on rentre dans la dernière partie du score, peut être la plus intéressante, à partir de 'The Flying Dragon' (séquence de l'affrontement contre le dragon). On retrouve ici le style action/aventure typique du compositeur et qui nous renvoie une fois encore à un mélange entre 'The Rocketeer', 'Willow' et toutes les autres BO de ce genre du compositeur (rajoutons que les orchestrations sont particulièrement riches et intenses dans la plupart des grandes scènes d'aventure du film). C'est aussi dans ces passages qu'Horner développe le thème de la chanson 'Whatever You Imagine', thème lié au pouvoir de l'imagination et qui prend une tournure plus héroïque dans l'excellent 'Swallowed Alive! The Wonder In Books' lorsque Richard décide de prendre son courage à deux mains et d'affronter le dragon (il est étrange de noter que le thème de la chanson rappelle un peu le thème d'une autre chanson écrite par Alan Menken pour 'Aladdin' de Disney. Coïncidence?).

Au final, bien qu'étant sans réelle surprise particulière, le score de 'The Pagemaster' est une très belle aventure symphonique nous invitant à voyager dans le monde magique de l'aventure et de l'imaginaire, monde incarné ici par le pouvoir magique des livres et du maître des pages. Horner nous prouve une fois encore à quel point il est à l'aise dans le registre du dessin animé (même si le film n'est pas un dessin animé à 100%). 'The Pagemaster' reste à mon avis un de ses scores les plus sous-estimés et qui mériterait amplement d'être redécouvert tant la partition composé par Horner, sans être inoubliable, nous offre l'exemple même du savoir-faire du compositeur lorsqu'il s'agit d'illustrer une grande aventure pleine de magie et de poésie!


---Quentin Billard