1-Main Titles 1.45
2-First Crop Circles 3.17
3-Roof Intruder 2.19
4-Brazilian Video 2.00
5-In The Cornfield 5.40
6-Baby Monitor 1.12
7-Recruiting Office 2.07
8-Throwing A Stone 5.35
9-Boarding Up The House 3.05
10-Into The Basement 5.19
11-Asthma Attack 3.57
12-The Hand Of Fate - Part I 5.34
13-The Hand Of Fate - Part II 3.37

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Hollywood Records
5050466-0281-2-9

Score produit par:
James Newton Howard
Co-produit par:
Thomas Drescher
Coordinateur du soundtrack pour
Hollywood Records:
Desirée Craig-Ramos
Directeur en charge de
la musique pour Hollywood Records:
Mitchell Leib
Directeur en charge de la
musique pour Buena Vista
Motion Pictures Group:
Bill Green

Artwork and pictures (c) 2002 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: *****
SIGNS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
- Attention 'spoiler': si vous n'avez pas encore vu le film, ne lisez pas la suite, des éléments de l'intrigue vont être révélé! -

Chaque nouveau film de M.Night Shyamalan est toujours un événement au cinéma. Après le succès du formidable 'The Sixth Sense' et 'Unbreakable', Shyamalan nous revient pour un troisième film astucieux, 'Signs', film très sous-estimé par les critiques en général qui n'y ont vu pas grand chose d'autre à part les habituels préjugés anti-américains (ce qui est déplorable, une fois de plus). Le film de Shyamalan nous décrit l'histoire d'un fermier ex-pasteur le Père Graham Hess (Mel Gibson) qui vit avec son fils, sa fille et son frère dans une petite ferme de Bucks County en Pennsylvanie. La famille se réveille un matin et découvre de gigantesque cercles tracés à l'intérieur de leur champ de maïs. Croyant tout d'abord à un canular, Hess appel la police pour mener une enquête sur ces mystérieux 'signes' tracés de manière très étrange dans le champ. C'est à partir de cette intrigue des cercles tracés dans les champs que Shyamalan construit son récit et nous dévoile petit à petit tout le côté de plus en plus inquiétant et oppressant de l'histoire. Basé sur des faits divers qui se sont réellement déroulés dans certaines régions aux Etats-Unis (et même en France), le récit de 'Signs' nous amène constamment dans la première partie du film à nous poser une question: si c'est l'oeuvre de plaisantins, c'est le canular le plus gigantesque que l'on n'ait jamais organisé (et dans ce cas là, comment les cercles ont-ils put apparaître en une seule nuit avec une superficie aussi gigantesque? Et quels ustensiles ont pu être utilisés pour réussir à ne pas briser les maïs en les aplatissant les uns sur les autres sans les casser?). Mais certaines théories plus sombres prétendent que ces signes sont des avertissements. La question qui se pose est de savoir: pourquoi ces avertissements et de la part de qui? La réponse semble venir petit à petit et certains pourront avoir du mal à y croire. Pourtant, Shyamalan joue le jeu pleinement et pour peu que nous n'oublions pas que nous regardons un film et non un documentaire sur ces faits divers, on mordra facilement à l'hameçon, tant la mise en scène de Shyamalan est incroyablement réussie et le suspense terrifiant. A ce titre là, la dernière demie heure du film est terrible et nous rappelle les bons moments de 'The Blair Witch Project' (avec la séquence du sous-sol de la maison en particulier), le réalisateur adoptant ici aussi cette manière de suggérer la terreur au lieu de nous la montrer directement, et ce même si le final du film n'a plus rien à voir avec cet aspect de terreur suggérée. Quand au fond du film, il n'est nullement gratuit puisque le réalisateur nous parle ici de la foi, cette foi assez rare en ces temps troublés (surtout après le traumatisme du 11 Septembre aux Etats-Unis). Le père Graham Hess (qu'interprète un Mel Gibson toujours égal à lui même) est un ancien pasteur qui a perdu la foi et n'exerce plus sa profession depuis la mort tragique de sa femme qui représente l'événement dramatique qui l'a fâché pour de bon avec Dieu. Son frère Merrill (Joaquin Phoenix) discute avec lui dans une scène clé du film et lui reproche cette perte de la foi en lui expliquant qu'il le préférait comme il était avant. Finalement, le final du film nous livre la clé de l'énigme: à priori, quel est le lien entre des extra-terrestres belliqueux venu envahir notre monde (Shyamalan a avoué avoir fait un gros clin d'œil aux films d'extra-terrestres Hollywoodiens des années 50), des verres d'eau posés mystérieusement sur des meubles par la fillette de Graham et une ultime phrase sortie de la bouche de la femme de ce dernier avant qu'elle ne rende l'âme (frappe!)? On serait tenté de dire qu'il n'y a aucun lien, que tout cela est très brouillon, très confus. Et pourtant, tout est lié. Comme d'habitude chez Shyamalan, la fin du film nous livre une excellente surprise et même si ici on est loin d'être aussi surpris qu'à la fin de 'The Sixth Sense' ou de 'Unbreakable', la révélation finale est de qualité puisque le réalisateur nous fait comprendre que tout cela n'est qu'une grande épreuve envoyée par le 'ciel' af
in de permettre au père Graham de retrouver sa foi et sa confiance en Dieu. En réalité, tout est lié, comme si les différents événements avaient eu une suite logique et inexorable et que tout ait été calculé à l'avance par le destin lui même. On est pas très loin ici de la théorie du 'déterminisme' qui nous dit que tout fait à une cause.

Finalement, le titre du film lui même est une belle astuce puisque le 'signe' c'est d'abord celui que Graham et sa famille découvre dans le champ, mais c'est aussi un signe à la fois bon et mauvais, mauvais parcequ'il s'agit finalement d'une invasion extra-terrestre qui menace l'avenir de la planète, bon parcequ'il s'agit d'un 'signe' envoyé par Dieu pour protéger la famille de Graham et lui permettre de retrouver sa foi. C'est donc un signe qui vient deux fois du ciel ici: d'abord par le biais des les extra-terrestres mais ensuite par le biais du…destin (ce qui implique donc que les extra-terrestres eux mêmes ne peuvent pas lutter contre ce destin si l'on considère la manière dont se termine le film. C'est dire à quel point tous les événements étaient calculés à l'avance). Evidemment, on pourra toujours critiquer la séquence finale de l'extra-terrestre en trouvant que Shyamalan gâche tout son suspense en nous montrant cet alien ridicule et verdâtre, mais si l'on se laisse tenter un peu, on pour y voir là tout le génie du réalisateur qui mélange les styles et les références pour aboutir à une seule idée: celle de la foi, tout le talent du réalisateur étant d'avoir réussi à utiliser l'intrigue des cercles et des extra-terrestres pour aboutir à cette idée du destin et du lien entre les différents événements qui se produisent parfois dans la vie. 'Signs' est au final une belle réussite, surtout sur le plan du suspense et de la terreur entretenue de manière incroyable tout au long du film. Malgré les quelques touches d'humour du film, Shyamalan entretient régulièrement le côté de plus en plus inquiétant et oppressant de cette sombre histoire s'inspirant du malaise américain de ces quelques dernières années (l'extra-terrestre serait-il une métaphore déguisée du mal-être de ce début de siècle? A chacun son interprétation de la chose…) en évoquant aussi le pouvoir (dangereux?) des médias et de la télévision puisque la majorité des événements du film sont racontés à la télévision et dans les journaux télés qui véhiculent eux mêmes tout le climat paranoïaque de cette histoire. La tension va crescendo tout au long du film et c'est avec une maestria rare que Shyamalan arrive à créer une certaine intensité et un trouble constant tout au long du film, ce qui rend son récit pleinement captivant. Alors si vous avez aimer 'The Sixth Sense' et 'Unbreakable', tentez l'expérience de 'Signs', preuve une fois encore du talent de ce jeune réalisateur inspiré qui a vraiment de l'avenir devant lui.

Après ses deux superbes scores pour 'The Sixth Sense' et 'Unbreakable', James Newton Howard rempile une troisième fois avec Shyamalan sur 'Signs', un film qui l'a visiblement particulièrement inspiré puisque le compositeur a probablement écrit là l'une de ses meilleures BO de ces cinq dernières années. A une époque où beaucoup de compositeurs commencent à s'essouffler, Howard est toujours aussi inspiré année après année. Il est un peu le compositeur Hollywoodien qui échappe à la règle en créant l'événement à chacune des sorties de ses nouvelles BO (et ce même si une récente incursion dans le domaine de le comédie est complètement passé inaperçu) qui ne déçoivent que très rarement alors que des compositeurs pourtant plus populaires comme John Williams ou Jerry Goldsmith continuent de provoquer moults débats quand à la qualité de leurs récentes partitions de film. Pour Howard, il n'y a pas de débat: que l'on n'aime ou que l'on n'aime pas, personne ne peut nier que le compositeur est de plus en plus inspiré. Son travail sur 'Signs' est là pour nous le confirmer: il s'agit d'un score orchestral agrémenté de quelques solistes (surtout le violon soliste qui nous propose un jeu souvent très tendu mais aussi l'utilisation remarquable d'un piano envoûtant, de flûtes hypnotisantes, d'une harpe, d'un hautbois, d'une clarinette et de quelques légères touches électroniques) évoquant à merveille tous les aspects du film. Dès le 'Main Titles', Howard attire d'entrée notre attention en particulier grâce à cet excellent générique de début construit un peu à l'ancienne comme les vieux thrillers d'Hitchcock des années 50/60. Effectivement, Shyamalan met clairement en avant le 'Main Titles' d'Howard dans ce générique où la musique est synchronisé avec les mouvements et les apparitions des titres du générique à l'écran. Cette manière assez kitsch de présenter le générique de début nous renvoie clairement aux ouvertures de 'Psycho' ou de 'North by Northwest' d'Hitchcock. La musique elle même possède quelques vagues réminiscences du style thriller de Bernard Herrmann. S'ouvrant sur un accord dissonant et particulièrement inquiétant aux violons (avec le fameux intervalle toujours très sombre du tritons), le thème principal apparaît d'entrée aux cordes/vents. Plutôt de parler de thème, il serait plus intéressant de parler ici de motif, un superbe motif de 3 notes ascendantes particulièrement troublant et qui parcourra toute la partition de manière quasi obsessionnelle. Son apparition est ici vraiment remarquable car ce thème (qui passe de manière très astucieuse d'un instrument à l'autre, un peu sur le principe de la 'Klangfarbenmelodie' Schoenbergienne) permet au compositeur de nous faire ressentir d'entrée tout le côté sombre et tendu du film. Associé à ce motif obsédant de trois notes, on trouve un autre élément majeur qui évoque les quelques moments de terreur du film: un violon soliste à la Elfman qui joue ici de manière très staccato et piquée (voire assez fantaisiste), rendant son interprétation nettement plus dure et tendue. (une autre astuce de la part du compositeur pour évoquer la terreur dans le film. Effectivement, ce n'est pas pour rien si le violon apparaît surtout lors des séquences concernant les extra-terrestres) A noter aussi la variation que nous propose déjà ici Howard sur ce motif de 3 notes qui modifient ses intervalles tout en respectant l'esprit initial du motif (qui passe ici aussi d'un instrument à l'autre avec une fluidité remarquable). Enfin, on ne pourra que mentionner l'apport immense des cors (typiques du compositeur) qui renforcent à merveille la tension crescendo du morceau. Bref, vous l'aurez compris, avec cette introduction déjà très inspirée, James Newton Howard nous réserve quelque chose de vraiment particulièrement captivant pour la suite.

'First Crop Circles' nous introduit le thème du motif de 3 notes obsédant exposé ici de manière très envoûtante au piano, motif qui semble ici sortir de l'ombre pour se former petit à petit autour d'une harmonie particulièrement intéressante (et ambiguë - notons le jeu entre mineur/majeur sur certains accords) aux cordes avec la harpe. On ne saurait pas dire si ce thème est inquiétant ou paisible tant le côté ambigu et troublant de ce motif semble nous dérouter à la première écoute. En fait, tout le génie du compositeur est d'avoir réussi à capter tout les aspects du film avec uniquement trois notes: le motif évoque à la fois le climat paranoïaque de l'histoire ce qui explique son côté obsédant et répétitif (un motif qui revient régulièrement de manière de plus en plus troublante tout au long du film), mais il évoque aussi le côté inquiétant et intriguant des mystérieux signes/cercles découverts dans le champ de maïs. Enfin, l'harmonie qui le soutient pourrait évoquer le lien familiale qui unit la famille de cet ancien pasteur, puisqu'il serait aisé d'associer la chaleur d'une harmonie traditionnelle avec le chaleur des lieux familiaux, et ce même si le motif revient souvent sans cette harmonie consonante (teintée tout de même ici de quelques vagues dissonances de cordes). Suivant la manière dont il apparaît dans le film, le thème sera soit associé à l'intrigue sombre des cercles, soit à la famille de Graham Hess, et c'est ce qui fait véritablement tout le génie de cette composition particulièrement inspirée.

On franchit déjà un cap avec l'intriguant 'Roof Intruder' alors que Graham et son frère Merrill pourchasse un mystérieux inconnu qui se ballade une nuit sur le toit de la maison. Après un bref sursaut orchestrale (pour souligner la surprise soudaine), c'est un motif de flûtes hypnotisant (un élément que l'on retrouvera dans certains morceaux particulièrement troublants du score) qui donne le ton à la fois furtif et mystérieux à ce morceau qui finit de manière plutôt sombre avec un bref rappel du motif de 3 notes qui apparaît ici au sein d'une harmonie très dissonante et tendue (Graham et Merrill ne comprennent pas qui est cet individu et comment il a fait pour réussir à leur échapper). Et la terreur apparaît déjà dans le superbe 'Brazilian Video', l'un des morceaux clé du score et probablement l'un des passages les plus sombres de cette excellente partition. Le morceau correspond à la séquence où Merrill est en train de regarder un reportage à la télé qui retransmet une intriguante vidéo amateur enregistrée au Brésil dans une rue où l'on voit apparaître furtivement un mystérieux être vert inquiétant. La tension est palpable dès le début du morceau (on retrouve ces motifs de flûtes particulièrement intriguants) et l'inquiétude devient de plus en plus intense au fur et à mesure que la vidéo se déroule jusqu'à l'aboutissement inévitable qui se conclut sur un terrifiant et violent sursaut orchestral pour l'apparition soudaine de l'être verdâtre à l'écran. Apparaît soudainement alors le motif de 3 notes (où devrait-on dire 'leitmotiv'?) accompagné de son inquiétant violon soliste (sur un jeu toujours très piqué) au sein d'un amas de dissonance qui crée le malaise alors que Merrill est complètement terrifié parce qu'il vient de voir passer à l'écran. Pour peu que l'on soit intéressé par le récit intriguant du film, la musique d'Howard est toujours là pour provoquer l'inquiétude, le malaise quasi paranoïaque de cette histoire où la tension intense est le maître mot. (et où le danger semble de plus en plus proche)

'In The Cornfield' reprend le motif de 3 notes harmonisé comme au début du superbe 'First Crop Circles' alors que Graham et sa famille se rendent dans le champ pour assister à de nouveaux signes gigantesques tracés dans le champ. Après la reprise du thème de 3 notes au début du morceau, Howard décrit ici un climat intriguant plus calme même si l'on ressent encore une certaine tension toujours sous-jacente (notons ici l'utilisation assez envoûtante des accords de piano avec des cordes toujours froides et sombres et un autre motif de flûte à la fin du morceau, motif qui intervient réellement dans les moments les plus intriguants du score et du film). Howard prolonge cette ambiance intriguante dans 'Baby Monitor' (séquence du petit moniteur pour bébé qui produit des sons parasites particulièrement étranges) où le motif de 3 notes apparaît ici sous une forme plus douce aux flûtes/synthé sous une forme voilée par l'harmonie plus calme ici dans ce bref passage plus calme. Dans 'Recruiting Office', on retrouve l'ambiance intriguante de 'Roof Intruder' avec le motif de flûtes envoûtant et un autre passage proche de 'In The Cornfield'. 'Recruiting Office' nous laisse présager une mince touche d'espoir avec des harmonies vaguement plus 'claires' ici (sans oublier cette ambiguïté harmonique constante dans ces passages comme pour nous rappeler que le pire n'est pas encore arrivé et ne saurait tarder). La tension revient alors dans 'Throwing a Stone' lorsque Merrill jette une pierre dans le champ un soir en s'imaginant que quelqu'un se cache dedans. L'intriguant motif de 3 notes est toujours présent sous une forme plus sombre ici, la tension étant délivrée par des cordes particulièrement tendues (on notera la présence des flûtes envoûtantes dans la seconde partie du morceau qui développent le motif de 3 notes qui finit par devenir de plus en plus insistant comme pour signaler que le danger se rapproche de plus en plus de la famille Hess.

On entre alors dans la dernière partie du film avec 'Boarding Up The House' qui nous plonge dans le cauchemar pour Graham et sa famille, encerclés mystérieusement par des créatures menaçantes qui entourent la maison. Dès le début du morceau, Howard développe la tension à l'aide des dissonances accentuées ici et des flûtes toujours envoûtantes alors que la famille s'enferme à l'intérieur de la maison. L'espoir incarné par la chaleur de la protection familiale apparaît pleinement ici dans un passage plus tendre et lyrique du morceau avec des cordes douces et ces flûtes mystérieuses. Mais très vite, c'est la peur et la tension qui prennent le dessus avec le retour du motif de 3 notes évoquant ici la menace. Et c'est la séquence très réussie dans le sous-sol de la maison qui fait intervenir les moments les plus terrifiants et angoissants du score, mais qui, paradoxalement, fait aussi intervenir les plus beaux passages lyriques et émouvants du score. Ainsi, 'Into The Basement' évoque pendant une minute le rapprochement de la famille qui s'unit dans cette terrible épreuve. On retrouve un Howard plus lyrique ici avec des cordes tendres et nostalgiques jusqu'à ce qu'une dissonance soudaine vienne interrompre brutalement cette ambiance de tendresse pour laisser place de nouveau à la peur et la terreur. Le motif de 3 notes revient au piano sous une forme plus lente mais toujours très significative (avec les habituelles flûtes envoûtantes): la menace pèse sur Graham et sa famille alors que les extra-terrestres sont rentrés dans la maison et que la famille s'est enfermé dans la cave au sous-sol. Isolés, Graham et sa famille ne peuvent rien faire et espèrent échapper au danger qui les guette. C'est dans un sursaut de terreur pure que commence 'Asthma Attack' avec une tentative d'un extra-terrestre pour rentrer à l'intérieur de la cave. Mais très vite, la tension fait place ici de nouveau au lyrisme et à l'émotion dans la scène où Graham tient son fils asthmatique dans les bras. Pour cette très belle séquence, Howard base à nouveau son morceau sur un envoûtant motif de flûtes avec des cordes particulièrement belles et des harmonies plus lumineuses qui évoquent ici la tendresse du père pour son fils qui va tout faire pour aider son fils à surmonter sa crise d'asthme après l'attaque de l'extra-terrestre. Morceau véritablement poignant et magnifique dans cette très belle scène, 'Asthma Attack' est sans aucun doute le plus beau morceau du score, une illustration réussie et touchante de l'amour d'un père pour son fils.

Et c'est avec les deux parties de 'The Hand of Fate' qu'Howard apporte sa conclusion à cette sombre histoire, superbe conclusion en deux parties qui commence sur le terrifiant 'The Hand Of Fate - Part 1' décrivant l'affrontement avec l'extra-terrestre dans le salon de la maison. L'apparition soudaine de l'alien (d'abord avec un plan nous montrant son reflet dans l'écran de la télévision) se fait dans un sursaut orchestral brutal suivi d'une montée de tension empruntée astucieusement au début de 'Brazilian Video' (astuce qui consiste à faire le lien entre ces deux scènes qui ont en commun la présence inquiétante et soudaine de l'alien verdâtre). Le thème de 3 notes revient avec son violon staccato menaçant, et un bref moment plus dramatique et lyrique apparaît dans la scène où Graham repense à ce que lui a dit sa femme avant de mourir. Et c'est l'affrontement final avec l'alien avec une série de variations habiles sur le thème de 3 notes et une ambiance proche de la résolution finale. Ainsi, la fin de cette première partie sonne de manière plus majestueuse (voire épique) comme pour évoquer la révélation finale qui nous montre que tous les événements de l'histoire sont liés entre eux et que tout était calculé à l'avance (cela évoque aussi quelque part la présence divine et la puissance du destin). Aboutissement puissant et captivant, 'The Hand Of Fate - Part 1' (considéré comme LE morceau de tout l'album) trouve sa conclusion sur la deuxième partie qui reprend le thème de 3 notes comme dans 'In The Cornfield' pour la fin du film, avec le piano et les cordes. Mais le thème sonne finalement plus 'lumineux' et doux et apporte cette touche d'optimisme final évoquant le fait que Graham a retrouvé sa foi et exerce à nouveau sa profession de pasteur. En clair, 'The Hand Of Fate - Part 2' évoque une sorte de nouveau départ dans la vie du pasteur Graham Hess avec ce final particulièrement émouvant.

Bilan plus que positif donc pour la nouvelle grande oeuvre de James Newton Howard qui signe ici (sans jeu de mot) une de ses meilleures BO de ce début de siècle. Plus intense que 'The Sixth Sense' et plus sombre que 'Unbreakable', 'Signs' est un score qui marque forcément le spectateur/auditeur après la première vision du film tant la musique apporte un plus absolument indéniable au film de Shyamalan. En parfaite symbiose avec les images du film, la musique d'Howard nous décrit cette double aventure d'une famille confronté à un danger de plus en plus oppressant et l'aventure d'un père pasteur qui va apprendre à retrouver la foi en subissant cette épreuve difficile avec sa famille. Avec ce superbe motif de 3 notes, Howard a réussi à capter toute l'intensité dramatique du film et tous les aspects de l'histoire. Jamais un motif aussi simple n'aura réussi à évoquer de manière aussi intense tous les enjeux et les ressorts dramatiques de l'histoire d'un film ce qui fait de 'Signs' une BO de qualité rare dans laquelle le compositeur se montre inspiré, visiblement stimulé par le sujet qu'il a à mettre en musique. Mystère, terreur, peur, tension, angoisse, émotion, tendresse, 'Signs' est bel et bien la nouvelle grande oeuvre incontournable de James Newton Howard, plus inspiré que jamais! Une réussite totale!


---Quentin Billard